Économie et développement Le régime britannique (1760-1867) 1817 1763 1791 Proclamation royale Acte constitutionnel 1760 1774 Acte de Québec 1836 Construction d’une première ligne de Création de la Banque chemin de fer de Montréal 1806 1854 Blocus napoléonien 1815 Adoption des Corns Laws 1846 1867 Traité de réciprocité Abolition des Corns Laws Les historiens ne s’entendent pas tous sur les conséquences de la Conquête. La Nouvelle-France passe aux mains des Anglais et au point de vue économique, une chose est certaine, l’activité économique principale demeure la fourrure. Celle-ci sera sous le contrôle des commerçants anglophones qui ont un accès beaucoup plus important aux capitaux et sur le marché britannique, à un réseau d’affaires solidement bâti. Les marchands francophones doivent se contenter du commerce local pour demeurer dans le monde des affaires. L’économie de cette nouvelle colonie anglaise va se transformer pendant un peu plus d’un siècle. L’organisation du commerce des fourrures La politique économique de l’Angleterre est la même que la France appliquait durant le Régime français, c’est-à-dire le mercantilisme. Dans ce contexte, le commerce des fourrures demeure l’activité économique dominante après la Conquête. Cependant, comme nous l’avons mentionné, les marchands britanniques prennent le contrôle de ce commerce et les marchands canadiens français jouent un rôle important sur les marchés locaux en tant qu’intermédiaires des marchands anglais. Du fait de leur bonne connaissance du terrain, d’autres Canadiens jouent un rôle important comme engagés afin de voyager entre les postes de traite et les centres urbains. À partir du milieu du 18e siècle, deux compagnies anglaises se concurrencent pour l’exploitation des fourrures. La première, la Compagnie de la Baie d’Hudson (aujourd’hui les magasins La Baie) existe depuis 1670 et couvre le territoire de traite autour de la baie d’Hudson. L’autre compagnie, la Compagnie du NordOuest est créée en 1780 par un regroupement de marchands suite à la forte concurrence dans le contexte de l’expansion de la traite des fourrures vers le Nord-Ouest. Elle est responsable de l’établissement de nombreux postes de traite au nord-ouest des Grands Lacs. Cet agrandissement du territoire québécois amène l’expansion du territoire de traite vers le Nord-Ouest. De plus, la rareté des fourrures provoque une vive concurrence entre la Compagnie du Nord-Ouest et la Compagnie de la Baie d’Hudson qui entrent même en conflit armé à certains moments, pour la domination du territoire. Le déclin du commerce des fourrures Depuis le Traité de Paris de 1783, qui donnait l’indépendance aux Treize colonies, le commerce des fourrures est en déclin. Avec la perte du sud des Grands Lacs et une partie de la Vallée de l’Ohio, les coûts d’exploitation de la fourrure sont toujours plus élevés en raison de son éloignement. Il est à noter que le castor commence à devenir une rareté et cette ressource s’épuise. À partir du 19e siècle, une baisse de la demande en Europe s’explique par les guerres napoléoniennes qui amènent de nombreuses famines et crises économiques. Cette situation pousse les gens à penser à leur survie plutôt qu’au luxe de la fourrure. À la demande du gouvernement britannique, la Compagnie de la Baie d’Hudson et la Compagnie du Nord-Ouest fusionnent en 1821 et conservent le nom de la Compagnie de la Baie d’Hudson. La baie d’Hudson deviendra du même fait le principal lieu d’exportation des fourrures et remplacera Montréal. Le développement du commerce du bois Au début du 19e siècle, le commerce du bois va remplacer le commerce des fourrures comme principale activité économique de la colonie. Le blocus continental de Napoléon Bonaparte, empereur de France, entraîne la construction des navires de guerre de la métropole. Cette situation favorise l’exportation du bois du Bas-Canada vers l’Angleterre et ainsi des mesures protectionnistes (tarifs préférentiels) sont appliquées par le gouvernement britannique. Le commerce du bois sera entre les mains des Britanniques qui y investissent des capitaux. Le bois est exporté vers l’Angleterre majoritairement sous forme de bois équarri (voir photo) ou de bois de construction. Les propriétaires anglophones font appel à une maind’œuvre composée majoritairement de Canadiens français, mais aussi d'immigrants irlandais. Ces travailleurs occupent les nouveaux métiers reliés à l’industrie du bois soit les métiers de bûcherons, de draveurs, de scieur, etc. Souvent, les agriculteurs cultivent leur terre l’été et travaillent pour des compagnies forestières l’hiver. Ce qui va leur procurer un salaire et par conséquent une amélioration de leur condition de vie. Des travailleurs migrent aussi vers les nouvelles régions de colonisations comme le Saguenay ou la Mauricie qui sont mises en valeur par l’exploitation de la forêt. Bref, l’économie agroforestière accélère le défrichement des terres et facilite la colonisation du territoire. Aussi, les infrastructures mises en place par les compagnies forestières (routes, moulins, puits, etc.) encouragent les colons à venir s’installer dans ces régions. L’activité économique entraînée par le commerce du bois permettra la création des premières banques au Bas-Canada. La Banque de Montréal (1817) et la Banque de Québec (1818) seront créées par des marchands et offriront des prêts aux entreprises pour favoriser le développement de la colonie. Elles investissent aussi dans les infrastructures de transport (chemins de fer, canaux), qui sont nécessaires à la révolution industrielle. Elles émettent aussi leurs propres billets de banque (monnaie de papier). L’agriculture Le déclin de la production du blé au Bas-Canada Au début du 19e siècle, les principaux produits agricoles cultivés au Bas-Canada sont le blé, l’avoine et la pomme de terre. Ces produits agricoles sont destinés aux marchés locaux et pour l’exportation vers la métropole anglaise. En Angleterre, la Corns Laws (mesure protectionniste) favorise l’exportation du blé en provenance du Bas-Canada. Cependant, de mauvaises récoltes dues à de mauvaises conditions climatiques, à la mouche de Hess et à des terres épuisées, causent le déclin de la production de blé au Québec. L’addition de ces facteurs négatifs à l’abolition des Corns Laws par l’Angleterre amène les cultivateurs québécois à diversifier leurs cultures (avoine, orge, sarrasin) et à s’adonner d’avantage à l’élevage. Les difficultés reliées aux mauvaises récoltes combinées à la surpopulation des campagnes entraînent l’exode de la population rurale vers les villes, les nouvelles régions de colonisation et, pour la plus grande majorité des Canadiens français, la Nouvelle-Angleterre. Les politiques économiques Protectionnisme De 1760 à 1867, l’Angleterre gère la destinée économique de ses colonies selon deux politiques économiques complètement opposées. Dans un premier temps, elle adopte une politique de protectionnisme qui vise à protéger les produits de ses colonies face à la concurrence étrangère, ce qui favorise l’exploitation des ressources de celle-ci (mercantilisme). Donc, le parlement britannique vote une série de lois qui fixe des tarifs préférentiels qui font que des produits comme le blé et le bois canadiens peuvent se vendre à un prix plus bas sur le marché britannique même si les coûts en transport sont beaucoup plus élevés que ceux des pays européens. Libre-échangisme Maintenant que l’Angleterre est une puissance industrielle mondiale, elle décide, vers 1840, d’adopter le libre-échangisme comme politique économique afin de pouvoir profiter des marchés internationaux pour écouler ses produits. Le libreéchangisme est une politique économique qui prône l’abolition des droits de douane entre les pays ce qui a pour effet qu’aucun produit n’est privilégié dans les échanges entre les pays. Alors, à partir de ce moment, les compagnies canadiennes subissent la concurrence étrangère et elles doivent se trouver de nouveaux marchés pour écouler leurs produits. C’est pour cette raison que le Canada-Uni se tourne vers les États-Unis avec qui il signe un traité de réciprocité en 1854. Ce traité permet l’échange de divers produits entre le Canada-Uni et les États-Unis sans avoir à payer de droits de douane. Synthèse Économie et développement Régime britannique Causes (pourquoi?) Réalité historique (quoi?) La Conquête britannique. Prise de contrôle du commerce des fourrures par les marchands britanniques. Diminution du stock de fourrures. Expansion du territoire de traite vers le nord-ouest. Rareté de la ressource (fourrures). Exploitation coûteuse (territoire éloigné). Déclin du commerce des fourrures. Blocus napoléonien. Mesure protectionniste du gouvernement anglais envers ses colonies. Construction de navires de guerre. Développement du commerce du bois. 1763 1791 Proclamation royale Acte Constitutionnel 1760 1774 Acte de Québec 1817 Acteurs (qui?) Marchands britanniques Compagnie du NordOuest Compagnie du NordOuest et compagnie de la Baie d’Hudson Gouvernement britannique Conséquences Création de la Compagnie du NordOuest. Les Canadiens (français) jouent le rôle de voyageurs. Écoulement des fourrures sur le marché anglais. Développement du territoire de traite dans la région de la baie d’Hudson. Exploitation des fourrures plus coûteuse. La compagnie de la Baie d’Hudson absorbe la Compagnie du Nord-Ouest. Problèmes économiques Le commerce du bois remplace les fourrures. Exportation du bois d’œuvre (équarri et bois de construction). Les agriculteurs deviennent des ouvriers forestiers l’hiver (bucherons, draveurs, etc.). Développement de l’agroforesterie et des scieries. Développement de l’Abitibi, de la Maurice et du Saguenay. 1836 Construction d’une première ligne de chemin de fer Création de la Banque de Montréal 1806 Blocus napoléonien 1846 1854 1867 Abolition des Traité de réciprocité corn law Synthèse Économie et développement Régime britannique Réalité historique (quoi?) Causes (pourquoi?) Mauvaises conditions climatiques. Mouche de Hesse. Terres épuisées (manque d’engrais). L’Angleterre décide de profiter de la concurrence et abandonne les mesures protectionnistes (tarifs préférentiels). Déclin de la production de blé au Bas-Canada (1830). Agriculteurs Adoption du libre-échange par l’Angleterre (1848). Angleterre Canada-Uni 1763 Proclamation royale 1760 Acteurs (qui?) 1774 Acte de Québec 1791 Acte Constitutionnel 1817 Conséquences Émigration vers la NouvelleAngleterre. Exode vers les villes (emplois). Ouverture de territoires à la colonisation (Maurice, Saguenay, etc.). Diversification de la production agricole. Le Canada-Uni doit développer de nouveaux marchés. Traité de réciprocité avec les ÉtatsUnis (1854 à 1866). 1836 Construction d’une première ligne de chemin de fer Création de la Banque de Montréal 1806 Blocus napoléonien 1854 1867 1846 Abolition des Traité de réciprocité corn law