Annales FLSH N° 19 (2015)
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INTRODUCTION
La République Démocratique du Congo étant un Etat, elle doit être régie
par le droit car une société sans droit tombe dans la jungle dans la mesure où
les plus forts risqueront de disposer les plus faibles. Ne dit-on pas : « homo
homini lupus » ? Le droit doit donc intervenir pour harmoniser la société, il y
est obligatoire, « Ubi societas ibi jus », dit-on. Et ce droit doit être en premier
lieu le droit public, car celui-ci est l’ensemble des règles qui régissent
l’activité de l’Etat et qui fixent les rapports entre l’Etat et les particuliers.
Ce droit est subdivisé en son sein en droit constitutionnel, droit
administratif, la législation financière, le droit international public (Barraine,
1972, pp.1-2) .Le droit constitutionnel est appelé aussi « droit politique, droit
politisé, voire droit d’Etat ».Il est appelé droit politique (polis =cité) par le fait
qu’il est lié aux Etats.
Voilà pourquoi la RDC tout en étant un Etat s’est dotée aussi d’un droit
constitutionnel contenu essentiellement dans sa constitution : c’est la
constitution du 18.02.2006 qui est la constitution de la troisième République.
Pour que celle-ci soit élaborée, ce sont les différentes crises que la RDC a
connues, crises liées à la légitimité des institutions politiques ainsi qu’aux
animateurs de celles-ci qui sont à la base. Pour mettre fin à ces diverses crises,
il a fallu des négociations politiques parmi lesquelles le Dialogue Inter-
Congolais qui a abouti à l’Accord Global et Inclusif et qui a débouché sur la
Constitution du 04.04.2003 connue sous le nom du « Gouvernement 1+4 ».
Cette constitution avait établi un parlement bicaméral.
En vertu de l’article 98 de ladite constitution, l’Assemblée Nationale
avait notamment pour mission de voter les lois, de contrôler le gouvernement,
les services publics et d’adopter le projet de constitution avant son approbation
par le peuple au référendum. L’article 104 de la même constitution donne au
Sénat le pouvoir d’élaborer un avant projet de constitution.
S’étant conformé à ses missions, le projet de constitution était soumis au
référendum organisé du 18 au 19 décembre et promulgué le 18.02.2006. Et
celle-ci a été élaborée dans un esprit de bâtir au cœur de l’Afrique un Etat de
droit c'est-à-dire l’Etat qui respecte les droits de l’homme et qui respecte la
hiérarchie des normes en commençant par la constitution qui est la loi
fondamentale sur laquelle toutes les autres lois doivent trouver leur fondement.
Cette constitution a été élaborée dans l’esprit de bâtir un Etat droit c'est-à-dire
celui qui respecte les normes ou encore celui dans lequel le principe de légalité
est rigoureusement de mise. Tout sachant que la constitution est une œuvre
humaine est susceptible de révision, le constituant originaire a prévues les
normes y relatives aux articles 218 à 220. Se référant notamment à l’article 218
sur l’initiative du gouvernement, le parlement a adopté la révision