Place de la communication participative pour le développement d’une zone post-conflit :  cas du Territoire d’Ikela

Annales FLSH N° 18 (2014)
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PLACE DE LA COMMUNICATION
PARTICIPATIVE POUR LE DEVELOPPEMENT
D’UNE ZONE POST-CONFLIT :
CAS DU TERRITOIRE D’IKELA
Par
IYELE Batsu
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ABSTRACT
Today, the participative communication has become a strategy
of social communication and/or organizations, that allows our
societies, organizations of development to plan of information,
exchanges related to gathering people in order to discuss initiatives
of development of their milieu, mostly in the post-conflict zones
such as the Ikela Territory where the economic and social tissue has
been paralyzed because of throes of war of liberation, that the RDC
has known (undergone), priority consists in gathering rural
communities, making them participate in making decision of
development initiatives. For succeeding, the only one way consists in
having recourse to community participative and integrative
communication for the development of their Territory.
1. INTRODUCTION
Aujourd’hui à travers le monde la communication est une
devenue cette activité essentielle pour la vie des organisations, pour
la vie des gens en communauté. C’est ainsi qu’une organisation qui
veut que ses objectifs soient atteint ne doit pas s’en passer de la
communication. Depuis la création du monde, la communication a
été établie avec autorité ; elle a créé le monde et tout ce qui s’y
trouve. Les forêts, les eaux des mers, des océans, les oiseaux, les
animaux, le ciel et la terre ont été créés et transformés grâce à la
communication émise par le créateur.
Cet article s’assigne pour objectif fondamental de montrer, à
partir des actions de communication participative des ONGD
d’Ikela, le rôle de l’implication des communautés locales dans la
prise de décision de développement durable dans leur Territoire,
connue comme une zone post-conflit, situé en aval de Kisangani.
Face à ce défi majeur de sous-développement que connaît
actuellement le Territoire d’Ikela, il est vrai qu’avec ses actions et
ses outils de la communication participative, les populations de cette
partie Sud-est de la Province de l’Equateur, peuvent réussir dans
leurs initiatives de développement de leur milieu aussi stratégique et
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Assistant à l’Université de Kisangani
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riche en potentialités du sol et du sous-sol. La communication
participative est une variante de la communication sociale et des
organisations indispensable pour emmener les communautés locales
de mettre en place des actions de communication opérationnelles et
stratégiques qui peuvent permettre à une entité ou une zone post-
conflit de changer de mentalité et de relever son niveau de
développement économique, social, éducatif, tout court intégral.
Elle propose des stratégies d’information et de communication pour
le changement de comportements des individus dans une société. La
communication participative est également cette étoffe médiatique
qui permet de partager, dans un temps et espace record, avec un
nombre important d’individus. Son flux d’informations peut en tisser
durablement la trame la mieux adapter pour propulser le
développement d’une société.
Le Territoire d’Ikela est une entité politico-administrative
déconcentrée. Il est l’un des pools économiques stratégiques de très
grande importante de la Province de l’Equateur, en République
Démocratique du Congo. Sa position géostratégique le classe parmi
les territoires congolais riches en réseaux routiers le reliant à l’Ouest
de la Province du Kasaï Occidental et à l’Est de la Province
Orientale. Ledit Territoire a été le théâtre de deux guerres dites de
libération. Il a été victime de pillages et de destruction de son tissu
économique et/ou social par les troupes rwandaises depuis la
première guerre de libération de l’ADFL en 1997jusqu’à celle du
Rassemblement Congolais pour la Démocratie du 02 août 1998, en
sigle RCD/Goma. Ses ressources naturelles et sa position
géostratégique lui confèrent le statut d’un Territoire hétérogène,
dynamique et d’un grenier du développement du District de la
Tshuapa. Son réseau aéroportuaire le classait, avant les deux guerres
dites de libération, parmi le grenier agricole et économique du
District de la Tshuapa. Le Territoire d’Ikela fait ainsi partie des
zones congolaises à ressources minières énormes qui ont fait et qui
continuent à faire d’elle un site de convoitise des exploitants tant au
niveau de la sous-région, au niveau national qu’international. Ikela
est très souvent le canal obligé et la voie par excellence que tous les
chefs rebelles empruntent pour conquérir Kinshasa via lorsque ceux-
ci arrivent à Kisangani, la capitale de la Province Orientale.
Cependant, de multiples guerres qu’a connues ce Territoire
depuis 1961 jusqu’aux dernières guerres d’agression, d’une part, la
guerre de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du
Congo/Kinshasa (AFDL) du feu conduite par le feu Président
Laurent-Désiré Kabila de 1997 et, d’autre part, celle du
Rassemblement Congolais pour la Démocratie, un mouvement
rebelle soutenu par les troupes rwandaises d’entre du 02 août 1998,
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ont laissé des traces horribles et indélébiles qui ont ruiné l’économie
de la population de cette partie de la Province de l’Equateur.
Les affres de ces deux guerres ont également constitué un
vecteur de sous-développement dans presque tous les secteurs de la
vie humaine : le pillage des produits agricoles, la destruction des
infrastructures scolaires qui ont servi des bois de chauve, le viol des
femmes et filles mineures, etc. ont causé démotivé les gens et
engendré une mentalité de dégoût de travail.
Les populations de ce Territoire, victimes de pillage et de torture
morale durant deux ans d’occupation militaires s’étaient, dès les
premiers jours de l'agression, opposés à la présence des troupes
rwandaises dans leur Territoire. Durant plus de cinq ans
d’occupations militaires, les activités commerciales et économiques
ont été paralysées, les populations ont été pillées voire appauvries.
Un autre obstacle pour le développement du Territoire d’Ikela,
ce sont les mines piégées, d’une part, par les troupes zimbabwéennes
et namibiennes qui soutenaient les forces armées congolaises, et
d’autre part, celles placées par l’armée rwandaise soutenant les
rebelles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie. Les
mines font que la population ne soit pas situé sur les endroits exacts,
lesquels ils sont obligés de défricher les champs et de cultiver, de
chasser.
A cet effet, il est un fait que dans des pays en voie de
développement, en l’occurrence en République Démocratique du
Congo, en général, et dans les zones post-conflits comme le
Territoire d’Ikela, en particulier, la communication publique soit
comprise comme un outil à privilégier pour assurer le
développement social, culturel et économique voire politique. Elle se
présente aussi comme un moyen par excellence en plein essor qui
modifie les attitudes et les comportements des individus.
Bien que les études soient, en général, disséminées dans d'autres
disciplines universitaires, la communication de développement
bénéficie de plus en plus de la reconnaissance académique en ce
vingt unième siècle. En vue du redressement du système macro-
économique surtout dans des zones post-conflit les citoyens sont
victimes de pillages des biens, victimes des préjudices moraux, des
traumatismes, la communication publique et la mise sur pied des
mécanismes de développement local, social, économique et
communautaire sont une priorité pour tous les acteurs dirigeants.
Société civile, Organismes locaux, nationaux et internationaux, les
pouvoirs politiques de chaque pays, chaque région, chaque aire
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géographique doivent mettre plus d’énergies en cherchant les
moyens de relèvement des conditions de vie des citoyens, des
paysans.
Il est véritablement aujourd’hui plus rassurant que toute activité
humaine et sociale sans l’information et sans la communication n’est
que ruine d’une société. Le facteur humain est le premier facteur
commun à tous les problèmes de développement évoqués ici : les
résultats dépendront moins des apports matériels et scientifiques que
de l'engagement des populations concernées. Car, le concept de
développement est en pleine évolution, et il ne fait aucun doute que
cette évolution sera principalement influencée par les facteurs
humains liés à la communication et à l’information.
Les objectifs du développement, les modalités et le rythmes de
sa mise en œuvre, ses chances de durabilité seront essentiellement
déterminés par le niveau d'engagement et de participation de la
population, ainsi que par sa capacité à acquérir et à mettre en
pratique des compétences ou des savoirs nouveaux. D'un côté, la
communication est l'instrument qui permet d'instaurer un dialogue et
un débat social dans le contexte des importants changements qui sont
intervenus dans la structure politique mondiale et qui ont vu se
développer une plus grande liberté d'expression. De l'autre côté, la
communication est aussi une intervention délibérée, destinée à
accompagner de la meilleure façon possible l'évolution économique
et sociale. Une stratégie de développement qui utilise les méthodes et
les instruments de la communication peut, en s'appuyant sur les
valeurs traditionnelles d'une société, aider les populations à
comprendre les nouveaux enjeux, à s'y adapter et à acquérir les
connaissances et compétences nécessaires pour faire face à ces
enjeux. Elle permet également de diffuser de nouveaux messages
sociaux à de très vastes audiences.
Les moyens de communication pour le développement utilisés
par la population elle-même au lendemain des conflits armés pour
conduire le changement offrent de nouveaux moyens d'expression et
de dialogue aux acteurs engagés dans le processus du développement
à tous les niveaux de la société ; la communication permettra un
engagement plus profond de la population, ce qui représente un
facteur déterminant pour un développement adapté et durable.
A ce stade, nous fondons notre réflexion sur la déclaration du
Programme des Nations Unies pour le Développement, dans son
Rapport 1993 sur le développement humain, à savoir «la
communication est l'instrument incontournable de la participation»
(PNUD, 2001, p.32.). Ce qui montre que la participation active de la
population devient la crème centrale de notre époque.
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Aujourd’hui, les programmes de développement ne doivent
véritablement exprimer leur potentiel que si les acteurs concernés
partagent effectivement leurs connaissances, leurs savoirs et leurs
techniques, et si les populations sont motivées et/ou cidées à
réussir. Tant que si les populations de base ne sont pas considérées
comme le moteur de leur propre développement, aucun apport
d'investissement, de technologie ou de facteurs de production ne
pourra, à lui seul, améliorer durablement leurs niveaux de vie»
(Banque mondiale, 2001, p.7.).
La communication pour le développement dans le Territoire
d’Ikela est, à plus d'un titre, au cœur de cette problématique. Cette
problématique pousse à penser, par exemple, sur la planification dès
l'étape de l'identification et de la formulation des programmes de
développement, à prise en compte du dialogue entre les
Organisations Non Gouvernementales pour le Développement avec
la population d’Ikela afin de connaître et de déterminer les besoins,
ainsi que les attitudes ou son savoir-faire communicationnel
communautaire en rapport avec les moyens à mettre en place pour
réduire la pauvreté dans un territoire post-conflit comme celui faisant
objet de cet article. C'est à travers la communication participative
que les bénéficiaires des projets de développement en deviendront
les principaux acteurs et assureront leur réussite.
De ce fait, favoriser la communication participative, à tous les
niveaux, permet à la population du Territoire d’Ikela d'identifier et
de hiérarchiser ses propres problèmes ou défis, d'y rechercher des
solutions collectives et de renforcer ses sentiments d'appartenance à
des activités qu'elle a elle-même décidé d'entreprendre avec l’appui
et les efforts d’une organisation paysanne agricole comme Amis du
paysan.
Amis du paysan est une organisation locale née par initiative du
Bureau Diocésain de Développement du Diocèse de Bokungu-Ikela
dans le but de promouvoir le développement agricole dans le
Territoire d’Ikela d’après-guerre. Cette plate-forme a pour priorité
les activités agricoles elle a commencé à recruter les mamans
maraîchères de la cité d’Ikela en vue de cultiver une gamme de
semences : haricot, patates douces, arachide, manioc amélioré pour
finalement pallier la crise alimentaire qui avait élu domicile à Ikela
durant les premières années post-conflit armé entre l’armée royale et
les rebelles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie.
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