Annales FLSH N° 18 (2014) PLACE DE LA COMMUNICATION PARTICIPATIVE POUR LE DEVELOPPEMENT D’UNE ZONE POST-CONFLIT : CAS DU TERRITOIRE D’IKELA Par IYELE Batsu1 ABSTRACT Today, the participative communication has become a strategy of social communication and/or organizations, that allows our societies, organizations of development to plan of information, exchanges related to gathering people in order to discuss initiatives of development of their milieu, mostly in the post-conflict zones such as the Ikela Territory where the economic and social tissue has been paralyzed because of throes of war of liberation, that the RDC has known (undergone), priority consists in gathering rural communities, making them participate in making decision of development initiatives. For succeeding, the only one way consists in having recourse to community participative and integrative communication for the development of their Territory. 1. INTRODUCTION Aujourd’hui à travers le monde la communication est une devenue cette activité essentielle pour la vie des organisations, pour la vie des gens en communauté. C’est ainsi qu’une organisation qui veut que ses objectifs soient atteint ne doit pas s’en passer de la communication. Depuis la création du monde, la communication a été établie avec autorité ; elle a créé le monde et tout ce qui s’y trouve. Les forêts, les eaux des mers, des océans, les oiseaux, les animaux, le ciel et la terre ont été créés et transformés grâce à la communication émise par le créateur. Cet article s’assigne pour objectif fondamental de montrer, à partir des actions de communication participative des ONGD d’Ikela, le rôle de l’implication des communautés locales dans la prise de décision de développement durable dans leur Territoire, connue comme une zone post-conflit, situé en aval de Kisangani. Face à ce défi majeur de sous-développement que connaît actuellement le Territoire d’Ikela, il est vrai qu’avec ses actions et ses outils de la communication participative, les populations de cette partie Sud-est de la Province de l’Equateur, peuvent réussir dans leurs initiatives de développement de leur milieu aussi stratégique et 1 Assistant à l’Université de Kisangani 1 Annales FLSH N° 18 (2014) riche en potentialités du sol et du sous-sol. La communication participative est une variante de la communication sociale et des organisations indispensable pour emmener les communautés locales de mettre en place des actions de communication opérationnelles et stratégiques qui peuvent permettre à une entité ou une zone postconflit de changer de mentalité et de relever son niveau de développement économique, social, éducatif, tout court intégral. Elle propose des stratégies d’information et de communication pour le changement de comportements des individus dans une société. La communication participative est également cette étoffe médiatique qui permet de partager, dans un temps et espace record, avec un nombre important d’individus. Son flux d’informations peut en tisser durablement la trame la mieux adapter pour propulser le développement d’une société. Le Territoire d’Ikela est une entité politico-administrative déconcentrée. Il est l’un des pools économiques stratégiques de très grande importante de la Province de l’Equateur, en République Démocratique du Congo. Sa position géostratégique le classe parmi les territoires congolais riches en réseaux routiers le reliant à l’Ouest de la Province du Kasaï Occidental et à l’Est de la Province Orientale. Ledit Territoire a été le théâtre de deux guerres dites de libération. Il a été victime de pillages et de destruction de son tissu économique et/ou social par les troupes rwandaises depuis la première guerre de libération de l’ADFL en 1997jusqu’à celle du Rassemblement Congolais pour la Démocratie du 02 août 1998, en sigle RCD/Goma. Ses ressources naturelles et sa position géostratégique lui confèrent le statut d’un Territoire hétérogène, dynamique et d’un grenier du développement du District de la Tshuapa. Son réseau aéroportuaire le classait, avant les deux guerres dites de libération, parmi le grenier agricole et économique du District de la Tshuapa. Le Territoire d’Ikela fait ainsi partie des zones congolaises à ressources minières énormes qui ont fait et qui continuent à faire d’elle un site de convoitise des exploitants tant au niveau de la sous-région, au niveau national qu’international. Ikela est très souvent le canal obligé et la voie par excellence que tous les chefs rebelles empruntent pour conquérir Kinshasa via lorsque ceuxci arrivent à Kisangani, la capitale de la Province Orientale. Cependant, de multiples guerres qu’a connues ce Territoire depuis 1961 jusqu’aux dernières guerres d’agression, d’une part, la guerre de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo/Kinshasa (AFDL) du feu conduite par le feu Président Laurent-Désiré Kabila de 1997 et, d’autre part, celle du Rassemblement Congolais pour la Démocratie, un mouvement rebelle soutenu par les troupes rwandaises d’entre du 02 août 1998, 2 Annales FLSH N° 18 (2014) ont laissé des traces horribles et indélébiles qui ont ruiné l’économie de la population de cette partie de la Province de l’Equateur. Les affres de ces deux guerres ont également constitué un vecteur de sous-développement dans presque tous les secteurs de la vie humaine : le pillage des produits agricoles, la destruction des infrastructures scolaires qui ont servi des bois de chauve, le viol des femmes et filles mineures, etc. ont causé démotivé les gens et engendré une mentalité de dégoût de travail. Les populations de ce Territoire, victimes de pillage et de torture morale durant deux ans d’occupation militaires s’étaient, dès les premiers jours de l'agression, opposés à la présence des troupes rwandaises dans leur Territoire. Durant plus de cinq ans d’occupations militaires, les activités commerciales et économiques ont été paralysées, les populations ont été pillées voire appauvries. Un autre obstacle pour le développement du Territoire d’Ikela, ce sont les mines piégées, d’une part, par les troupes zimbabwéennes et namibiennes qui soutenaient les forces armées congolaises, et d’autre part, celles placées par l’armée rwandaise soutenant les rebelles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie. Les mines font que la population ne soit pas situé sur les endroits exacts, lesquels ils sont obligés de défricher les champs et de cultiver, de chasser. A cet effet, il est un fait que dans des pays en voie de développement, en l’occurrence en République Démocratique du Congo, en général, et dans les zones post-conflits comme le Territoire d’Ikela, en particulier, la communication publique soit comprise comme un outil à privilégier pour assurer le développement social, culturel et économique voire politique. Elle se présente aussi comme un moyen par excellence en plein essor qui modifie les attitudes et les comportements des individus. Bien que les études soient, en général, disséminées dans d'autres disciplines universitaires, la communication de développement bénéficie de plus en plus de la reconnaissance académique en ce vingt unième siècle. En vue du redressement du système macroéconomique surtout dans des zones post-conflit où les citoyens sont victimes de pillages des biens, victimes des préjudices moraux, des traumatismes, la communication publique et la mise sur pied des mécanismes de développement local, social, économique et communautaire sont une priorité pour tous les acteurs dirigeants. Société civile, Organismes locaux, nationaux et internationaux, les pouvoirs politiques de chaque pays, chaque région, chaque aire 3 Annales FLSH N° 18 (2014) géographique doivent mettre plus d’énergies en cherchant les moyens de relèvement des conditions de vie des citoyens, des paysans. Il est véritablement aujourd’hui plus rassurant que toute activité humaine et sociale sans l’information et sans la communication n’est que ruine d’une société. Le facteur humain est le premier facteur commun à tous les problèmes de développement évoqués ici : les résultats dépendront moins des apports matériels et scientifiques que de l'engagement des populations concernées. Car, le concept de développement est en pleine évolution, et il ne fait aucun doute que cette évolution sera principalement influencée par les facteurs humains liés à la communication et à l’information. Les objectifs du développement, les modalités et le rythmes de sa mise en œuvre, ses chances de durabilité seront essentiellement déterminés par le niveau d'engagement et de participation de la population, ainsi que par sa capacité à acquérir et à mettre en pratique des compétences ou des savoirs nouveaux. D'un côté, la communication est l'instrument qui permet d'instaurer un dialogue et un débat social dans le contexte des importants changements qui sont intervenus dans la structure politique mondiale et qui ont vu se développer une plus grande liberté d'expression. De l'autre côté, la communication est aussi une intervention délibérée, destinée à accompagner de la meilleure façon possible l'évolution économique et sociale. Une stratégie de développement qui utilise les méthodes et les instruments de la communication peut, en s'appuyant sur les valeurs traditionnelles d'une société, aider les populations à comprendre les nouveaux enjeux, à s'y adapter et à acquérir les connaissances et compétences nécessaires pour faire face à ces enjeux. Elle permet également de diffuser de nouveaux messages sociaux à de très vastes audiences. Les moyens de communication pour le développement utilisés par la population elle-même au lendemain des conflits armés pour conduire le changement offrent de nouveaux moyens d'expression et de dialogue aux acteurs engagés dans le processus du développement à tous les niveaux de la société ; la communication permettra un engagement plus profond de la population, ce qui représente un facteur déterminant pour un développement adapté et durable. A ce stade, nous fondons notre réflexion sur la déclaration du Programme des Nations Unies pour le Développement, dans son Rapport 1993 sur le développement humain, à savoir «la communication est l'instrument incontournable de la participation» (PNUD, 2001, p.32.). Ce qui montre que la participation active de la population devient la crème centrale de notre époque. 4 Annales FLSH N° 18 (2014) Aujourd’hui, les programmes de développement ne doivent véritablement exprimer leur potentiel que si les acteurs concernés partagent effectivement leurs connaissances, leurs savoirs et leurs techniques, et si les populations sont motivées et/ou décidées à réussir. Tant que si les populations de base ne sont pas considérées comme le moteur de leur propre développement, aucun apport d'investissement, de technologie ou de facteurs de production ne pourra, à lui seul, améliorer durablement leurs niveaux de vie» (Banque mondiale, 2001, p.7.). La communication pour le développement dans le Territoire d’Ikela est, à plus d'un titre, au cœur de cette problématique. Cette problématique pousse à penser, par exemple, sur la planification dès l'étape de l'identification et de la formulation des programmes de développement, à prise en compte du dialogue entre les Organisations Non Gouvernementales pour le Développement avec la population d’Ikela afin de connaître et de déterminer les besoins, ainsi que les attitudes ou son savoir-faire communicationnel communautaire en rapport avec les moyens à mettre en place pour réduire la pauvreté dans un territoire post-conflit comme celui faisant objet de cet article. C'est à travers la communication participative que les bénéficiaires des projets de développement en deviendront les principaux acteurs et assureront leur réussite. De ce fait, favoriser la communication participative, à tous les niveaux, permet à la population du Territoire d’Ikela d'identifier et de hiérarchiser ses propres problèmes ou défis, d'y rechercher des solutions collectives et de renforcer ses sentiments d'appartenance à des activités qu'elle a elle-même décidé d'entreprendre avec l’appui et les efforts d’une organisation paysanne agricole comme Amis du paysan. Amis du paysan est une organisation locale née par initiative du Bureau Diocésain de Développement du Diocèse de Bokungu-Ikela dans le but de promouvoir le développement agricole dans le Territoire d’Ikela d’après-guerre. Cette plate-forme a pour priorité les activités agricoles où elle a commencé à recruter les mamans maraîchères de la cité d’Ikela en vue de cultiver une gamme de semences : haricot, patates douces, arachide, manioc amélioré pour finalement pallier la crise alimentaire qui avait élu domicile à Ikela durant les premières années post-conflit armé entre l’armée royale et les rebelles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie. 5 Annales FLSH N° 18 (2014) Cette ONG fonctionne avec les moyens alloués par la FAO et le Bureau Diocésain de Développement (géré exceptionnellement par la Fondation Frères de paysan). Pour elle, le concept de développement communautaire et local devient un paradigme socle de notre temps qui implique des changements conséquents et importants dans tous les systèmes économiques et/ou les modes de vie des citoyens à travers la planète. Elle se fonde sur la participation consciente des populations bénéficiaires des projets. Ce qui veut dire que la population d’Ikela en elle seule soit suffisamment sûre de mener à terme de nouveaux projets, ait accès aux nouveaux savoirs et connaissances que requièrent ces projets, et soit capable de chercher comment surmonter l'obstacle de l'analphabétisme. Ce sont autant de questions auxquelles les techniciens de la communication et de médias peuvent répondre, car ce là sont de puissants des outils pour la diffusion des idées et méthodes nouvelles, afin d’en favoriser l'adoption et rendre plus efficaces les transferts de connaissances et de techniques. A ce stade, la communication participative apparaît finalement comme un instrument précieux pour encourager le travail d'équipe susceptible et améliorer la conduite des programmes de développement. Elle permet enfin d'obtenir le soutien des décideurs institutionnels et des bailleurs de fonds. Aujourd’hui et partout ailleurs, d’aucuns n’ignorent que nous vivons l'ère de la communication et son impact sur le développement, ère qui commence à se faire sentir sur tous les plans de la vie humaine et sociale. A titre illustratif, le « Founds Agricultures and Organizations », en sigle FAO, en français « Fonds des Nations Unies pour l’Agriculture », et d'autres organisations ont fait œuvre de pionniers dans ce domaine, et leur expérience nous a montré que les effets de la communication sur le processus du développement sont fondamentalement et manifestement considérables (DIOUF, J.,1994, p. 27.). En réalité, dans une zone de post-conflit comme le Territoire d’Ikela, où les populations avaient tout abandonné (biens, champs et maisons) pour se refugier dans la profondeur de la forêt et/ou les infrastructures routières, les maisons, les économies domestiques, commerciales ont été détruites et lamentablement pillées par les agresseurs de notre pays qui n’ont même pas été interpellés, qui ont survenu entre 1998 et 2001, la mise sur pieds des mécanismes de communication et d’information publiques pour le développement de ce milieu apparaît essentiellement comme un eldorado pour la vulgarisation et la sensibilisation des populations en matière d’activités ayant trait à la relance économique. 6 Annales FLSH N° 18 (2014) En fait, la question de communication pour le développement du Territoire d’Ikela, connu de tous comme une zone post-conflit, qui nous préoccupe dans cette étude, nous amène à nous poser la question fondamentale suivante : Quel mécanisme mettre en place pour le développement du Territoire d’Ikela au lendemain des guerres d’agression? A cette question, l’hypothèse serait que le développement d’une zone post-conflit est fonction de la culture, de la quantité d’informations transmises ainsi que les stratégies et moyens de communication arrêtés et/ou utilisés par les responsables acteurs des Organisations Non Gouvernementales pour le développement ayant pour but de persuader les populations qui jouent un rôle considérable pour le développement de leur milieu. Ce qui fait que la sensibilisation à travers la communication participative, la communication intégrative, le recours aux outils de communication publique ainsi que le rôle des acteurs qui sont des canaux sécurisants de la communication interpersonnelle ou inter-groupale sont des stratégies très importantes pour éduquer les populations, changer leur mentalités afin de les emmener à la prise de conscience de l’état, au redressement du tissu socio-économique et l’auto-prise en charge. L’objectif fondamental que nous poursuivons est celui de démontrer avec des indicateurs scientifiques le rôle de la communication publique dans le développement de toute société, en général, et d’une zone post-conflit en particulier. 2. APPROCHE THEORIQUE SUR LA COMMUNICATION PARTICIPATIVE Etant que cet article scientifique, nous avons préféré définir les concepts opératoires de notre recherche. Ainsi, nous avons retenu deux concepts à opérer, à savoir la communication participative, la communication pour le développement et la zone post-conflit. 2.1. Une idée sur la communication participative Pour paraphraser Soulemane Ouattara, « la communication participative pour le développement se distingue de la communication purement institutionnelle qui est l’ensemble des actions de communication qui visent à promouvoir l’image de marque d’une institution, d’une société, d’une entreprise, d’un projet ou d’une Organisation Non Gouvernementale, etc. » (BESSETTE, G., 2002, pp. 24-27.). 7 Annales FLSH N° 18 (2014) Guy Bessette pense que « la communication participative pour le développement est une action planifiée, fondée d’une part sur les processus participatifs et d’autre part sur les médias et la communication interpersonnelle, qui facilite le dialogue entre différents intervenants réunis autour d’un problème de développement ou d’un but commun, afin d’identifier et de mettre en œuvre une initiative concrète visant à solutionner le problème ou atteindre le but fixé, et qui soutient et accompagne cette initiative» (Ibid.). L’approche de la communication participative pour le développement aide à tisser un lien plus étroit entre le projet et les besoins réels en vue d’amener la communauté et les autres intervenants concernés à participer à la planification, à la mise en œuvre et à l’évaluation des activités. Dans le processus de la communication participative, plusieurs intervenants ont tendance à commencer d’ores et déjà à connaître le rôle de la communication dans la planification des actions d’intervention dans son ensemble. Il est alors impossible de savoir si l’activité choisie pourra contribuer à la résolution du problème ou à l’atteinte de l’objectif fixé. La participation au processus de planification est importante. La méthodologie proposée dans cette modalité inspirée des premiers modèles de communication pour le développement, dans lesquels les actions planifiées consistent à préparer et à diffuser des messages adaptés à des groupes cibles précis. Nous avons vu, plus haut, que ces premiers modèles ont considérablement évolué et mettent aujourd’hui l’accent sur la communication à double voie et la facilitation de la participation. Conséquemment, la méthodologie reflète l’objectif d’engager les participants dans le processus de communication afin de créer un espace de dialogue et de prise de décision. En communication participative pour le développement, la communauté locale est engagée dans chacune des étapes suivantes : cerner le problème de développement à régler (ou l’objectif à atteindre), comprendre ses multiples dimensions, déterminer les solutions potentielles (ou concevoir une série d’actions) et décider d’un plan d’action concret à mettre en œuvre ou à expérimenter. Ces étapes ne sont plus du seul ressort des chercheurs, des agents de développement et des organismes concernés. Cette démarche implique également de repérer et d’utiliser tant les savoirs traditionnels que les connaissances modernes dans 8 Annales FLSH N° 18 (2014) l’analyse des problèmes et l’identification des solutions. Elle demande de soutenir un processus dans lequel le plan d’expérimentation ou de mise en œuvre sera conçu avec la participation active des utilisateurs finaux. A notre humble avis, la tâche du communicologue ou du communicateur consiste à impliquer la communauté et les autres parties prenantes dans la planification des initiatives de développement ou un objectif commun et à comprendre les multiples dimensions de la question de développement soulevée. Le communicateur-facilitateur doit également déterminer les solutions potentielles dans le cas d’un problème ou d’un but à poursuivre, afin d’identifier et de mettre en œuvre une initiative concrète visant à résoudre le problème ou à atteindre le but fixé, et qui soutient et accompagne cette initiative. Il est à noter que dans un processus de communication participative pour le développement, le communicateur apparaît comme un facilitateur qui joue le rôle de courroie entre les différentes parties prenantes au projet. Celui-ci doit bien connaître le contexte local afin de fournir un diagnostic le plus exhaustif possible ; ensuite, sa tâche consiste à impliquer la communauté et les autres parties prenantes dans la planification d’une initiative de développement ou d’un projet de recherche. C’est lui qui peut amener les populations à cerner un problème de développement ou un objectif commun et à comprendre les multiples dimensions de la question. Le facilitateur doit également déterminer les solutions potentielles (dans le cas d’un problème à gérer) ou les conditions préalables requises pour atteindre un objectif). Enfin, le communicateur élabore une stratégie de communication qui viendra appuyer l’initiative à mettre en œuvre. Elle implique des actions telles que préparer et mettre en œuvre un plan de communication qui vise à soutenir le plan d’action retenu par la communauté, faciliter la mise en place de partenaires, faciliter l’acquisition des connaissances nécessaires à la réalisation des activités planifiées et planifier la diffusion et l’utilisation des résultats. Il s’agit de l’utilisation, de façon planifiée et organisée des techniques et des moyens de communication (médiatique et non médiatique) pour promouvoir le développement, à travers un changement de comportements, en diffusant l’information nécessaire et en suscitant la participation active et consciente de tous les acteurs, y compris les bénéficiaires au processus. La communication participative obéit aux dix étapes de planification des actions à mener ci-après : 9 Annales FLSH N° 18 (2014) - établir une relation avec une communauté et approfondir sa compréhension du contexte local, c’est-à-dire un processus qui se développe tout au long d’une intervention (qu’il s’agisse de la mise en œuvre d’une initiative de développement ou de recherché pour le développement), à travers les modes d’interaction entre les intervenants et les membres de la communauté locale; - faire participer la communauté, c’est-à-dire cerner un problème, trouver des solutions potentielles, décider de la mise en œuvre d’une initiative ; - identifier les groupes communautaires et les autres intervenants concernés par le problème et l’initiative de développement. A cette étape, l’intervenant cherche à identifier les groupes communautaires concernés par le problème de développement ainsi que les groupes et autres parties prenantes pouvant participer aux solutions à expérimenter et détermine le meilleur moyen d’entrer en contact avec eux afin d’établir un dialogue ; - déterminer les besoins et établir les objectifs et les activités de communication. A ce stade, les besoins sont ceux liés à la sensibilisation, à la communication, à l’apprentissage de nouvelles techniques ou l’acquisition de nouvelles connaissances, etc. Pour recenser ces besoins, il faut approcher chaque groupe de participants, tant ceux qui sont touchés directement par le problème que ceux qui peuvent potentiellement contribuer à la solution; - choisir les outils de communication appropriés. La démarche consiste à identifier avec la population concernée les outils les plus performants avec lesquels elles sont à mesure de faciliter la communication ; - préparer et pré-tester les contenus et le matériel de communication. Si l’on recourt à des affiches, au matériel d’enregistrement audio ou vidéo, à des chansons, des pièces de théâtres, etc., il faudra déterminer lesquels de ces outils devront être préparés à l’avance et ceux qui seront développés au cours des échanges entre les participants ; - faciliter la mise en place de partenaires et réviser la planification. Donc, la consolidation de partenariats dans la localité immédiate est un élément clé du succès de la communication participative pour le développement. Il s’agit de partenaires avec les groupes communautaires, les autorités locales, les services techniques gouvernementaux, les projets et organismes de développement œuvrant dans la région, les médias locaux (stations de radio ou journaux ruraux, théâtre, médias traditionnels), des personnesressources ou des célébrités locales ; - établir un plan de suivi et de mise en œuvre. Le développement d’un plan de suivi et de mise en œuvre inclut la planification des activités à entreprendre, la description des tâches et des 10 Annales FLSH N° 18 (2014) responsabilités, l’établissement d’un échéancier et de la préparation d’un budget pour chaque activité ; - assurer le suivi et l’évaluation de la stratégie de communication et de documenter le processus de recherche ou de développement. La première activité consiste à établir un plan de suivi et une grille d’évaluation pour l’ensemble des intervenants. Cependant, au-delà de ces outils utilisés, c’est la manière dont les intervenants approcheront le processus d’évaluation avec leurs partenaires de la communauté qui viendra déterminer la pertinence réelle de ces activités ; enfin - mettre au point une stratégie d’utilisation des résultats, c’est-àdire que le partage des résultats consiste à la fois à rendre l’information accessible en différents formats à différents groupes d’utilisateurs et à recueillir leurs réactions, afin de faciliter le transfert et d’utilisation des résultats de recherche ou de l’information nécessaire à la mise en œuvre de l’initiative réalisée. 2.2. Communication pour le développement quid ? Le concept de communication pour le développement relève d’une axiologie sémantique soudée de deux concepts : communication et développement. Dans la pensée de Kasondwa, le « développement » est compris comme «un processus complexe qui a trait tant aux aspects économiques qu'aux aspects sociologiques, psychologiques et politiques de la vie de la société. Il est la combinaison de changements mentaux, sociaux d'une population qui la rend apte à faire croître simultanément et durablement son produit réel global » Kasondwa, K., Cité par Kanza Masika, 1994, p.14.). Ces multiples caractéristiques montrent comment le développement doit viser la satisfaction des besoins de la population. En d’autres termes, ces notions attachent l'importance sur l'aspect économique du développement, c'est-à-dire l'orientation du développement vers la croissance économique. Or, pour qu'il y ait développement, il faut tout d'abord qu'il y ait progrès de toutes les activités économiques à la fois au point de vue quantitatif et qualitatif. A dire vrai, le développement est un processus continu et cumulatif qui s'accompagne souvent de l'amélioration du niveau de vie moyen, ensuite du changement de la mentalité, puis d’une production des biens et services capable d'amélioration les conditions de vie et de travail de la majorité de la population. 11 Annales FLSH N° 18 (2014) Bruntland pense que le développement durable est « un processus de changement par lequel l'exploitation des ressources, l'orientation des investissements, des changements techniques et institutionnels se trouvent en harmonie et renforcent le potentiel actuel et futur de satisfaction des besoins des hommes (Ibid., p.15.). Pour la Banque Mondiale (Banque Mondiale, 1992, p.24.), un développement soutenable est un développement qui dure, car il ne faudrait pas que ceux qui jouissent aujourd'hui des fruits du développement économique, par une dégradation excessive de la ressource de la terre et par la population, le fassent aux dépens des générations futures. John Pezzey met en exergue l'idée d'équité inter et intragénérationnelle qui doit être prise, en avant, explicitement en ces termes : le développement durable sera d'utilité non décroissante par tête en raison de son évidente affinité avec les critères d'équité entre génération. C’est dans cette logique que le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) met son accent sur la préservation de la biodiversité pour son rôle d'assurance face à l'incertitude des conditions futures. La perte des espèces végétales et animales peut grandement compromettre les avantages des générations futures, aussi le développement soutenable nécessite la protection des espèces animales et végétales » (PNUD, 1992, p.18.). Lorsque nous essayons d’opérationnaliser la communication et le développement, nous pouvons dire que la communication pour le développement, c’est tout processus de transmission d’informations, tout échange ou toute action mise sur pied pour sensibiliser, persuader les cibles anonymes ou segmentées en matière de développement. Or le développement est un terme polysémique. Il a des frontières sémantiques floues et immenses. Pour bien l’expliciter, il dépend de l’approche scientifique et de l’expertise de tout un chacun. Ladite approche se rattache aux différentes actions de communication que les organisations locales peuvent mettre à pied pour réduire la pauvreté ou lutter contre la sous-alimentation, voire redresser même le système économique local en vue d’un développement durable. 12 Annales FLSH N° 18 (2014) 1. ACTIONS DE COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT DU TERRITOIRE D’IKELA En nous appuyant sur les difficultés liées à l'identification des principales approches de la communication de développement, nous pouvons établir trois catégories d'approches : politique, économique et sociale. En demeurant, ces trois catégories d'approches reflètent trois objectifs incitateurs des actions de la communication pour le développement. Elles se conforment aussi à trois dimensions de la communication : la communication comme idéologie, la communication comme technologie et la communication comme valeur relationnelle. Pour bien de précisions, l'UNESCO propose une nouvelle stratégie, qui sert d'exemple pour démontrer cette complémentarité entre la communication, ses outils, les acteurs et les objectifs d’une communication pour le développement. Elle propose, à cet effet, « une relecture de l'émergence du concept de communication pour le développement qui permet cependant de distinguer trois catégories d'acteurs : les initiateurs du développement, les relayeurs du développement et les bénéficiaires du développement. En d'autres termes, toute planification des programmes de développement, pour être efficace, doit se fonder sur ce que les gens veulent faire, ce qu'ils sont capables de faire et ce qu'ils peuvent faire de façon autonome et durable. » (UNESCO, 1991, pp. 53-54.). En nous appuyant sur cette philosophie de l’UNESCO, il y a lieu d’affirmer qu’on ne peut pas obtenir ces informations seulement avec de simples questionnaires d'enquête. Il faut aller bien au-delà, et ce sont les techniques de communication publique qui permettent d’y parvenir ou de le faire. Des enquêtes approfondies, conduites par des personnes formées à la communication interpersonnelle ou publique et maîtrisant l'usage interactif de moyens audiovisuels d'investigation du milieu, comme la vidéo ou la radio, peuvent aider les communautés à découvrir leurs problèmes, à hiérarchiser leurs priorités, à identifier leurs capacités et leurs besoins. Cette autoanalyse permet de formuler des nouvelles initiatives de développement et de mobiliser l'énergie qui permettra leur réussite. Pour ce faire, chercher à connaître le point de vue de la population cible, permet également de guider et d'orienter le travail des planificateurs, des décideurs et des chercheurs. Dans une recherche agronomique, par exemple, on peut, sur la base de ces informations, se concentrer sur les problèmes que les agriculteurs 13 Annales FLSH N° 18 (2014) souhaitent résoudre et leur fournir des solutions qu'ils soient en mesure d'appliquer. En d’autres termes, il est important d’avouer que le rôle de la communication participative organisée est décisif pour promouvoir un développement qui prenne en compte la dimension humaine dans le climat de changement social, qui caractérise la période actuelle de la République Démocratique du Congo, en général et le Territoire d’Ikela, en particulier. 3.1. Objectifs de communication participative à poursuivre pour le développement durable à Ikela Pour qu'il y ait un développement durable dans le Territoire d’Ikela, nous envisageons la réalisation des quelques actions de communication participative. Il s'agit notamment de la reprise de la croissance économique, de l’auto-prise en charge alimentaire pour la satisfaction des besoins essentiels, de la création de l'emploi par les initiatives locales, de l'alimentation suffisante, de la réservation mise en valeur de la base de ressources, la réorientation des techniques et gestion des risques par les opérateurs économiques du milieu pour un développement local et durale. Il faut ajouter un neuvième objectif, celui de « rendre le développement plus participatif ». Cette stratégie ne peut, dès lors, être considérée comme représentant la crème de la pensée du développement durable qu’en lui adjoignant une information et une communication efficaces. C’est à l’aide des stratégies arrêtées qu’on peut déterminer les types de développement selon le modèle de chaque population selon les besoins prioritaires. 3.2. Types de développement envisagés Trois types de développement constituent les besoins prioritaires et urgents dans le Territoire étant donné que cette partie de la Province de l’Equateur reste jusqu’aujourd’hui l’unique coin de la République Démocratique du Congo victime des deux guerres de libération, qui n’a eu aucune réparation des préjudices psychiques, économiques, sociaux causés , ni aucun projet de développement durable à grande envergure susceptibles de lui permettre de rattraper son produit intérieur brut d’en temps. a) Développement social Quant au développement social d’Ikela, il se rattache à une bonne santé physique des populations affectées et affaiblies par des pillages de leurs économies, pour que leur hygiène ne soit pas déplorable et pour qu'elles soient suffisamment alimentées, assurées que les meilleures conditions d'habitats sont créées et améliorées. Que tout le monde puisse avoir l'occasion de se distraire, qu'il règne 14 Annales FLSH N° 18 (2014) un climat d'entente idéal entre les différentes couches de la population. b) Développement communautaire/local Selon Claude Ouattara, les pays ou « les courants de philosophies » de développement communautaire prend diverses appellations : développement local, gestion des terroirs, développement rural décentralisé, etc. (OUATTARA, C., 2003, p.4.). A en croire cet auteur, toutes ces appellations caractérisaient des visions différentes dès le départ et tentent aujourd’hui de décrire une situation unique, celle de la responsabilisation totale des populations à la base dans la conception et dans la mise en œuvre des actions de développement. Ainsi, malgré cette convergence des visions, le concept de développement communautaire se caractérise par la multiplicité des discours souvent complémentaires et contradictoires. A cet effet, au-delà de sa dimension économique, sociale, culturelle, spatiale et durable, le développement communautaire est souvent interprété sous forme de processus de transformation qui accompagne la croissance économique agricole et commerciale dans une évolution à long terme. Ce processus est étroitement lié au progrès, notion centrale des politiques et stratégies de développement, qui ne peut produire des effets positifs que grâce à une information qui se base sur le dialogue social et/ou communautaire. Le développement communautaire suscite également le changement des comportements et mentalité de la population découragée après plusieurs années de pillage de leurs champs, le non accès aux aires forestières d’exploitation agricole puisque les mines anti-personnelles placées par les troupes zimbabwéenne, d’un côté, et de celles des rwandais, d’un autre constituent un danger pour la vie des citoyens. Pour y réussir, il faut une planification des actions de communication participative. Cette planification des actions pour le développement local du Territoire d’Ikela, suppose la coordination les stratégies et tactiques de communication locales qui se rapportent à la largeur de leur espace géographique plutôt qu’à l'approche sociologiquement communautaire de développement local. Ce qui signifie que le processus de communication participative est concerté et planifié en vue de redressement du tissu économique, social, culturel de chaque localité ; et ne peut être facilité qu’en songeant à la communication participative organisée. Ce redressement peut être un moyen d’enrichissement tactique qui est directement lié à la 15 Annales FLSH N° 18 (2014) création de richesse dans des localités, à la gestion de cette richesse et à sa répartition entre tous les acteurs desdites localités. Il s'agira aussi bien de richesse financière et économique que de richesse sociale et culturelle mobilisée par une prise de conscience collective médiatisée. Voilà une bonne vision pour le développement local d’Ikela. Cette vision du développement local signifie, d'une part, que les besoins fondamentaux des habitants de la population d’Ikela soient satisfaits, d'autre part, que ce bien-être puisse s'améliorer et préparer un environnement de plus en plus propice à l'épanouissement intégral des citoyens et de leur descendance. Le développement local s'inscrit dans un cadre de développement global. C'est ce processus dynamique qui mobilise les acteurs d'une localité autour d'un projet commun de valorisation des ressources du territoire en vue de la satisfaction des besoins des populations concernées. Il est donc une forme alternative de développement qui consiste à rechercher localement et avec le concours des populations d’Ikela, l'amélioration significative de leur condition de vie sociale. Cette démarche passe par un sentiment d'appartenance au territoire et l'émergence d'une dynamique collective démontrant la capacité d'un groupe à identifier ses ressources et à prendre en main son destin. C'est le résultat des initiatives d'une communauté qui cherche ainsi à développer de nouvelles pratiques pour améliorer son quotidien et ses perspectives d'avenir. c) Développement économique La notion de développement en économie implique une augmentation de flux des revenus réels c'est-à-dire un accroissement des qualités des biens et services disponibles par unité de temps dans une collectivité sociale donnée. Alors que le développement économique est un angle d'augmentation du flux des revenus réels, le développement social quant à lui, vise l'amélioration des conditions d'une vie longue et aisée (GOFFAUX, J., 1986, p.132.). José Antonio de Sequeira Carvalho soutient ceci : « le développement économique est toujours le point de l'action des initiatives et des stratégies d'individus et des groupes, lesquelles se concrétisent et se développent dans les cadres spatiaux de mobilisations bien localisés. » Ce qui est fondamental ici, c'est donc la référence aux initiatives des acteurs au sein d'un cadre spatial. Le processus de développement local prend essentiellement en considération les demandes locales de développement (De SEQUEIRA CARVLHO, J.-A., 1997, p. 30.). 16 Annales FLSH N° 18 (2014) En effet, le développement étant un processus continu et cumulatif qui s'accompagne de l'amélioration du niveau de vie moyen, il faut intervenir la communication, renforcer l’information pour qu'il y ait changement de la mentalité, une production en quantité et en qualité des biens et services en vue de l'amélioration des conditions de vie et de travail de la majorité de la population. Cela peut entraîner un développement à la fois économique et social et viser le bien-être de la plus grande partie de la population avec des indicateurs objectivement vérifiables. 3.3. Indicateurs prioritaires pour le développement du Territoire d’Ikela Le développement du Territoire d’Ikela post-conflit se résume à cinq priorités qui devraient attirer l’attention des organisations non gouvernementales pour le développement. Il s’git de : - l’alphabétisation, l’éducation et la qualification (alphabétisation, éducation, formation et qualification, et possibilité pour chaque membre de la société d'accroître ses compétences.) L'éducation (accessibilité et niveau de scolarisation) est un indicateur à part entière ; elle élargit l'éventail des décisions personnelles et sociales, en plus d'être le pré- requis d'une démocratie et d'une fonction gouvernementale de meilleure qualité. Dans ce secteur, des études menées entre 2009 et 2012 montrent que le taux d’alphabétisation des enfants, jeunes et autres catégories sociales désirantes à Ikela a augmenté de 34,12%, contrairement aux statistiques fournies par l’enquête MICS2 selon lesquelles 3 enfants sur 10 d’âges de 3 à 6ans, 7 à 12, 12 à 18 ans n’ont pas étudié pendant la rébellion à Ikela. L’écart entre ces taux de scolarisation est dû au fait qu’aux moments durs d’affrontements armés et de pillage des ressources matérielles et financières, la majorité des parents avaient fui la cité d’Ikela et leurs villages entre 1998 et 2003 (MICS2, 2001, p.79.). Aujourd’hui, ce secteur a connu un progrès significatif avec la réhabilitation des quelques écoles et la pacification de la cité qui fait profité du Territoire d’Ikela un Centre universitaire devenu par la suite une Université autonome (Université d’Ikela). - la santé (durée de vie, mortalité maternelle et infantile, qualité de vie et accessibilité aux soins de santé dans les cas de maladie.) La santé physique et le bien-être sont des exigences fondamentales 17 Annales FLSH N° 18 (2014) pour qu'une population puisse croître normalement et puisse être capable de fonctionner plus efficacement sur une base régulière. Le secteur de la santé dans le Territoire d’Ikela ne préoccupe n’est pas pris en compte par l’Etat et les ONGD qui entreprennent les activités de développement sur le terrain, en collaboration avec les organismes internationaux, nationaux et locaux de santé ; surtout en ce qui concerne la réduction sensible du taux des personnes infectées et affectées au VIH/SIDA, la diminution du taux de mortalité et de morbidité infantile et des femmes enceinte. Les enfants sont vaccinés en vitamine A contre la poliomyélite. - le revenu et le bien-être économique : le Territoire d’Ikela étant victime de pillage de son économie qui avait pris de l’ascenseur, avec les hauts niveaux d'emploi, les revenus par habitant élevés et produit national brut en hausse, les corrections pertinentes à la protection environnementale et à l'équité du revenu, à aujourd’hui par terre. Les économies personnelles et l'investissement pour soutenir les changements structurels de la population de ce Territoire sont importants. Le secteur socioéconomique comporte une dimension très importante dans la vie des gens à Ikela. Au demeurant, les activités agricoles de rente, d’élevage et commerciales ont normalement repris sauf l’état délabré très avancé des routes de desserte agricole, etc. - le choix, la démocratie et la participation (participation aux affaires sociales et économiques, gratification économique équitable, possibilité d'un choix raisonnable, participation au processus démocratique.) Le processus politique peut soit favoriser le développement, soit l'entraver. L'importance d'un bon gouvernement et d'institutions démocratiques appropriées pour articuler les objectifs sociaux ne peut être surestimée. Les participants à l'atelier n'étaient pas concernés outre mesure par l'aspect formel de ces institutions, mais étaient beaucoup plus intéressés par leur capacité d'être au service d'objectifs sociaux. Dans ce secteur, des avancées sont à signaler notamment l’organisation des ateliers pour l’auto-prise et sociale. - les technologies de l’information et de la communication : comprises comme la capacité d'innover technologiquement et d'opérer des choix technologiques. A Ikela, un réseau de télécommunications bien qu’étant coûteux par rapport au pouvoir d’achat de la population est effectif, à savoir Vodacom. Celui-ci est un indicateur plus pertinent car elle a la capacité de desservir la population et de la connecter au monde. Les indicateurs culturels sont évidemment aussi importants mais peuvent s'avérer problématiques. Ils sont difficiles à quantifier et on ne s'entend guère pour identifier les valeurs culturelles qui peuvent actuellement faire l'objet d'un développement. 18 Annales FLSH N° 18 (2014) 4. ACTIONS DE COMMUNICATION PARTICIPATIVE ENVISAGEES POUR LE DEVELOPPEMENT DU TERRITOIRE D’IKELA 4.1. Le rôle de communication communautaire La communication est ici saisie comme une composante essentielle de la recherche et du développement participatifs. Tout intervenant en développement qui travaille avec une communauté est également considéré comme un agent de communication. La façon d’approcher une communauté locale, l’attitude adoptée dans l’interaction avec les membres de cette communauté, le degré de compréhension de leurs problèmes et la façon de les approcher, la manière de recueillir l’information et de la partager, tout cela implique une manière d’établir un processus de communication. Ainsi, la manière dont la communication sera établie avec la population d’Ikela, conditionnera la façon dont ils se sentiront concernés par les problèmes abordés et le degré avec lequel ils participeront à une initiative concrète visant à les solutionner. Pour que la communication puisse efficacement soutenir des initiatives de développement, elle doit être à double voie. Elle ne devrait pas consister en une simple diffusion d’informations, ni en des efforts de persuasion visant à dire aux gens ce qu’ils devraient faire ou ne pas faire. Elle ne devrait pas être vue non plus comme une façon de motiver les gens à participer à des activités auxquelles ils n’ont pas contribué directement. Le rôle du chercheur ou de l’agent de développement devrait plutôt consister à établir un dialogue avec les membres de la communauté sur des questions de développement liées à son mandat et à faciliter le dialogue entre les groupes communautaires. Dans les deux cas, qu’on démarre le processus à partir de l’identification d’un problème de développement ou d’un objectif d’action communautaire, le rôle de l’intervenant consiste à utiliser la communication comme outil pour faciliter la participation communautaire et l’identification de ce problème ou de cet objectif. Cela demande des changements dans les pratiques puis intervient, en effet par repérer elle-même, un problème se posant dans une communauté donnée pour ensuite expérimenter des solutions avec la collaboration des membres de la communauté. A ce stade, il faut recourir aux supports et stratégies communicationnels pour informer les gens sur les multiples dimensions du problème de leur développement ou sur les solutions à mettre en œuvre afin de le 19 Annales FLSH N° 18 (2014) régler. Malheureusement, ce genre d’approche, « du haut vers le bas », n’a que peu d’effet. 4.2. Le plan d’action de développement La communication participative pour le développement propose une nouvelle approche de recherche et de projets de développement dans les communautés. Le parcours méthodologique peut être classé en trois séries d’événements : 1° La première série d’événements est liée à l’approche de la communauté participative locale. Elle demande d’établir un contact avec la communauté locale et de connaître et de bien comprendre le contexte local. 2° La seconde série d’événements implique la communauté et les autres parties prenantes dans la planification d’une initiative de développement ou d’un projet de recherche. Elle doit amener les gens à cerner un problème de développement donné ou un objectif commun, comprendre les multiples dimensions de la question et déterminer les solutions potentielles (dans le cas d’un problème à régler) ou les conditions préalables requises (dans le cas d’un objectif à atteindre), fixer un plan d’action à mettre à l’essai ou à implanter et préciser les conditions nécessaires en termes de connaissances, de partenariats et de conditions matérielles. Cette suite d’actions devrait coïncider avec les objectifs du projet de recherche ou de développement idéal ; objectifs qui sont fixés à chaque étape du processus de communication. Les composantes d’un plan de communication se résument sur les questions de référence que l’on retrouve dans toute stratégie de communication que l’on veut entreprendre. Il s’agit des questions suivantes : 1. Quoi ? : Quel message, service, action, veut-on promouvoir ? 2. Pourquoi ? : Quels sont les objectifs ? (type d'objectifs : de notoriété, d'image, de comportement, d'information) 3. A qui ? : Auprès de quelles cibles? (Définition des cibles, et de leurs freins et motivations.) 4. Combien ? : Quel budget est-il alloué ? 5. Comment ? : Par quels moyens - adaptés à chaque cible, et en fonction du budget 6. Quand ? : Selon quel planning ? Quel calendrier ? 7. Qui ? : Qui est le porte-parole des messages de l'organisation ? 20 Annales FLSH N° 18 (2014) Les étapes ci-dessous ne sont pas à minimiser stratégie de communication : dans une 1. L'analyse du milieu (sa culture, ses valeurs, sa place sur le plan national) et de production agricole, économico-social, des besoins exprimés ou à susciter, des méthodes de développement envisagées… pour aboutir à un positionnement du milieu relatif à la surproduction agricole et à l’éradication de sous-alimentation. 2. L’élaboration des différentes actions de création en fonction des cibles retenues et du positionnement : axes et thèmes des messages ; visuels, symboles, charte graphique…Il s’agit entre autres de la communication groupale, de la communication communautaire participative, de communication médiatisée, etc. 3. Le choix des moyens de communication (communication externe : média et supports, la communication communautaire participative, communication traditionnelle et orchestrale). 4. Le contrôle des résultats et, le cas échéant, le réajustement des objectifs, des moyens ou supports médiatiques appropriés pour un bon déroulement des activités fixées par le projet ou l’organisation, en l’occurrence amis du paysan pour le cas échéant d’Ikela. En pratique, cependant, ces actions doivent souvent être définies bien avant le début du processus de communication envisagé à cause des contraintes de présentation des propositions de projets de développement ou de recherche. De tout ce qui précède, il est souhaitable d’inclure, comme première série d’activités dans le projet, une activité de communication médiatique ou traditionnelle participative pour la révision et la finalisation des objectifs et des activités qui se fera avec les membres des communautés concernées et les autres parties prenantes concernées. 3° La troisième série d’événements consiste à établir une stratégie de communication qui viendra appuyer l’initiative à mettre en œuvre. Elle implique les actions suivantes : • préparer et mettre en œuvre un plan de communication visant à soutenir le plan d’action retenu par la communauté ; • faciliter la mise en place de partenariats ; • faciliter l’acquisition des connaissances nécessaires à la réalisation de ces activités ; • planifier la diffusion et l’utilisation des résultats. Cependant, il est important de savoir que, si on ne peut garantir l’acquisition des conditions matérielles nécessaires à la mise en 21 Annales FLSH N° 18 (2014) œuvre des plans d’action, la communication seule ne peut être d’une grande aide. Les spécialistes en information-communication et les agents de développement engagés dans la recherche participative, où les problèmes sont définis avec la communauté, doivent pratiquer les premières étapes présentées plus haut et ne doivent pas avoir de difficultés à intégrer les étapes subséquentes. D’un autre côté, les intervenants habitués aux projets où les problèmes sont connus d’avance, et où les activités et les objectifs sont déjà définis, auront peut-être plus de difficulté à mettre en application les étapes de la communication participative pour le développement. Dans de telles situations, il faudra retourner au niveau de la communauté et engager des discussions sur les a priori du projet de recherche ou de développement. 4.3. Moyens de communication participative interpersonnelle 1° Discussion et débats Les discussions de groupe et les rencontres-débats doivent beaucoup être plus utilisées pour renforcer la communication publique à Ikela. Elles sont en fait si communes qu’on oublie parfois de les classer comme outils de communication. Comme tels, ils ont pour rôle de soutenir une activité particulière pour appuyer l’atteinte d’un objectif. Celui-ci consistera généralement à définir un problème, à découvrir ses différentes dimensions, ou encore à préparer à de nouvelles activités. Des discussions menées avec de grands groupes ne sont cependant pas la meilleure façon de faciliter la participation. Souvent, seules quelques catégories de personnes oseront parler, donner leur opinion, poser des questions. 2° Séances de visionnement L’organisation d’une séance de visionnement d’un film ou d’une bande vidéo contenant des images qui montrent s’effectue la communication participative dans d’autres régions du monde, d’Afrique et de la République Démocratique du Congo, s’Avère une bonne méthode qui s’applique pour le même but. Ces séances doivent être habituellement associées à des présentations par des personnes-ressources et une discussion organisée après la projection. La séance de visionnement est un outil est très efficace pour accroître la sensibilisation à un problème précis, ou pour intégrer des éléments d’information ou de nouvelles connaissances à acquérir. Par contre, prise isolément, cette activité n’a que peu de potentiel pour stimuler la participation à la quête de solutions. 22 Annales FLSH N° 18 (2014) Encore une fois, l’efficacité de l’outil est directement reliée à l’organisation d’activités complémentaires avec des groupes plus petits et bien ciblés. 3° Groupes de discussion Un groupe de discussion se comprend comme un petit nombre de personnes (sept à dix) qui partagent des caractéristiques communes. L’information recueillie grâce à cette technique peut donner un bon aperçu des points de vue des autres membres de la communauté présentant les mêmes caractéristiques. La discussion peut se dérouler d’après un guide de discussion préparé à l’avance, mais dont les questions sont ouvertes. Il s’agit de donner la chance à chaque participant d’exprimer son opinion sur le sujet. Dans plusieurs cas, un groupe de discussion peut aussi faire partie intégrante d’une activité de développement stratégique où chaque participant contribue non seulement à circonscrire le problème, mais aussi à concevoir la stratégie qui permettra de faciliter la participation communautaire afin de résoudre ce problème et de mettre en œuvre des solutions potentielles. 4° Techniques de recherche participative Les techniques de recherche participative sont bien documentées et largement utilisées sur le terrain. Ces techniques permettent de recueillir un ensemble de renseignements utiles en peu de temps ; elles sont également des modes efficaces pour faciliter la participation des membres de la communauté. Il peut arriver cependant que ces techniques soient employées de façon plus restrictive lorsqu’elles ne sont pas bien comprises par les participants et qu’elles ne soient utilisées par les intervenants que dans le but de recueillir de l’information. Or, l’idée principale derrière ces techniques de recherche participative est de recueillir de l’information rapidement avec la participation des populations d’Ikela et de la partager afin que tous les membres de la communauté puissent s’approprier l’intervention et participer aux processus d’analyse et de prise de décision. Alors, si les choses ne se passent pas ainsi, et si les intervenants recueillent ces renseignements sans nourrir le processus d’appropriation, la technique est alors mal appliquée. Ces derniers peuvent penser alors travailler de façon participative alors que, dans les faits, cette participation sera artificielle. 23 Annales FLSH N° 18 (2014) 5° Jeux de rôles La technique du jeu de rôles est un moyen intéressant de faciliter la participation au sein d’un petit groupe, d’évaluer l’attitude générale et de recueillir des points de vue et des opinions. Un jeu de rôles peut regrouper de deux à cinq personnes arborant une identité précise et jouant ces rôles. La situation devient intéressante lorsqu’un des partenaires communicants doit tenter de plaider en faveur de sa cause devant les autres. Par exemple, un premier personnage peut être l’intervenant qui arrive dans la communauté, et un second, un membre de la communauté. Chacun d’eux doit simuler une situation où l’intervenant établit un dialogue avec le membre de la communauté pour déterminer ses besoins face à une initiative de développement. Le jeu de rôles est suivi d’une discussion de groupe. Chaque participant explique ce qui s’est passé dans son groupe et comment il s’est senti dans son rôle et face aux rôles de ses partenaires. L’animateur souligne alors les idées principales et relie l’exercice au sujet de discussion. Ensuite, les participants et le médiateur évaluent s’ils ont atteint ou non l’objectif de l’activité. 6° Visites personnelles, visites guidées, ateliers, expositions Les visites auprès des membres d’une communauté donnée sont une bonne façon de stimuler la sensibilisation à un problème et de recueillir les points de vue de chacun sur ce problème. Très souvent, les personnes qui ne prendront pas la parole en public ou qui ne participeront pas aux rencontres organisées se trouveront plus à l’aise pour discuter dans le contexte de leur environnement familier. Dans un contexte de pauvreté rurale comme celui du Territoire d’Ikela, ces visites sont habituellement plus efficaces lorsque ce sont des membres de la communauté qui travaillent avec les intervenants ou qui entrent en communication avec leurs pairs. Les visites rendues aux membres de la communauté par leurs pairs sont souvent utiles pour présenter des solutions qui ont déjà été appliquées dans d’autres contextes ainsi que pour stimuler la motivation à travailler avec les intervenants. Mais ces visites peuvent encore être plus efficaces lorsque les pairs préparent eux-mêmes la rencontre après avoir pris part à des discussions sur les problèmes qui les préoccupent et sur leurs solutions potentielles. En outre, les populations plus pauvres, ou celles qui sont à l’écart dans la communauté citadine, n’y participeront généralement pas. 24 Annales FLSH N° 18 (2014) A ce stade, il faut donc que le communicateur invite les individus qui sont les plus enclins à se sentir à l’aise dans ce genre de rencontre, ou encore réaliser des activités préparatoires avec les membres de la communauté qui peut y participer. Enfin, les expositions ou les expérimentations réalisées sur le terrain sont beaucoup plus efficaces que celles qui sont pratiquées dans des endroits destinés à cette fin. Elles sont toutefois plus difficiles à organiser et demandent évidemment l’engagement des membres de la communauté. 4.4. Moyens d’information communautaire à envisager 1° Photographies, illustrations, tableaux à feuilles mobiles Le recours aux photographies en rapport avec les activités de chaque secteur et de chaque catégorie de population est une des actions de communication publique généralement opérationnelle pour illustrer le thème d’une discussion. Il existe toutefois d’autres façons de s’en servir. Celles-ci peuvent être complétées par d’autres moyens comme les « boîtes à images » ou tableaux à feuilles mobiles. Une autre façon plus intéressante d’utiliser les photos est de distribuer des appareils aux participants et de leur demander de prendre des photos des situations problèmes auxquelles ils doivent faire face ou des solutions qu’ils aimeraient adopter. Une exposition est ensuite mise sur pied et, à partir des discussions qu’elle suscite, on peut trouver des stratégies pour agir. En outre, on peut utiliser les photos au cours d’une discussion où les individus expriment leur point de vue à partir des images qu’ils ont produites. On peut aussi faire un montage du type «avant et après». 2° Affiches et bannières L’usage des affiches et bannières est très souvent pertinent pour sensibiliser la population à un sujet quelconque. Les affiches et bannières ne sont pas réellement efficaces pour faciliter la participation. C’est ainsi qu’il est donc important de les jumeler avec des activités interactives auxquelles participent les membres de la communauté. Cela étant dit, il arrive parfois que la conception d’affiches ou de bannières par les membres de la communauté locale soit une activité de communication très enrichissante. 25 Annales FLSH N° 18 (2014) 3° Enregistrements audio On peut aussi utiliser les enregistrements audio pour saisir les points de vue des membres d’une communauté et ensuite stimuler la discussion. Etant donné que le Territoire d’Ikela ne dispose que d’une chaîne de télévision qui émet à Yalusaka, situé à au moins plus de 82 kms de la cité d’Ikela et d’une station de radiodiffusion émettant au Chef-lieu du Territoire, on peut faire jouer les cassettes dans une enregistreuse au cours de rencontres communautaires ou pendant les discussions avec de petits groupes, mais on peut aussi les diffuser sur les ondes de la radio locale si une collaboration a été établie. Les enregistrements de chansons et de danses peuvent aussi s’avérer efficaces pour les membres d’une communauté qui collaborent avec les intervenants dans le but de rejoindre leurs pairs. 4.5. Les actions de communication traditionnelle à mener 1° Le théâtre Action de communication participative, le théâtre, comme les autres médias traditionnels, doit être utilisé conjointement avec un ensemble d’activités interactives. Généralement utilisé pour stimuler la sensibilisation à un problème, son potentiel pour appuyer une initiative concrète à mettre en œuvre pour résoudre un problème demeure faible s’il n’est pas intégré à une stratégie plus globale. Le théâtre-débat (où après la pièce est enclenché un débat avec les spectateurs) et le théâtre-forum (où certaines parties de la pièce sont jouées par les spectateurs, habituellement pour tenter de convaincre un personnage de changer son comportement) sont par contre très efficaces pour soulever la discussion sur les problèmes du milieu. Encore une fois, par contre, ils doivent s’insérer à l’intérieur d’une stratégie de développement qui accompagne l’initiative à long terme. Une autre action stratégique de communication participative reste celle où des groupes spécifiques participent à la rédaction et à la production de la pièce. Une pièce abordant des problèmes précis du milieu aura souvent davantage de retombées si les comédiens sont des membres de la communauté. 2° Chants, musique, contes et proverbes Les chants et la musique en langues vernaculaires et véhiculaires voire en français peuvent être utilisés pour créer une atmosphère au départ d’une discussion de groupe, ou pour diffuser des connaissances lors de rencontres ou de visites. Les actions traditionnelles entreprises par la communauté peuvent être de 26 Annales FLSH N° 18 (2014) formidables surtout en permettant aux membres de la communauté d’exprimer leurs points de vue et leurs perspectives. Dans d’autres contextes, les proverbes sont aussi utilisés pour faciliter la discussion sur un sujet donné. Le conte et, plus particulièrement, le « conte interrompu» – où les personnes qui écoutent doivent terminer l’histoire ou en imaginer la fin peuvent aussi créer une ambiance, stimuler la sensibilisation et faciliter les discussions de groupes. Le recours à ces moyens de communications est très utile puisque dans la sagesse africaine, l’information passe mieux à travers les chants traditionnels, les contes, les proverbes, etc. étant donné qu’Ikela est présentement une entité à grande partie rurale. CONCLUSION Cet article montre que la communication participative est un des moyens efficaces de la communication pour le développent d’une zone post-conflit. Il est parti d’un cas très concret du Territoire d’Ikela, qui a connu une régression sur le plan économique et social au lendemain des pillages des guerres dites de libérations. Ces guerres ont favorisé un sous-développement recrudescent du Territoire d’Ikela, qui était compté parmi les greniers agricoles et potentiels pu produit intérieur brut et national de la Province de l’Equateur après celui de Bumba. Avec un nombre important d’indicateurs, il est vrai qu’actuellement ce sont les actions de communication participative qui permettent aux communautés locales de développer leurs milieux, de partager les expériences et de se convenir pour un certain nombre d’activités conscientes à mener ensemble. Le développement étant aujourd’hui une des priorités des objectifs du millénaire, une société ne peut pas l’atteindre en mettant de côté l’apport et la place de la communication participative qui exige l’échange de tous les membres d’une communauté et de leur auto-prise en charge. Ainsi, pour le redressement de son système d’exploitation agricole, l’accroissement de sa production et le changement de sa mentalité, la communication participative doit être prise comme la clé de voûte des actions que doivent mener les ONGD, les populations locales d’Ikela pour le développement de cette entité dont les tissus économique, social, moral, éducatif, sanitaire ont perdu leur équilibre, à cause de pillage et de effets de deux guerres dites de libérations qui y ont élu domicile. Le souci ultime est celui de voir, cette entité déconcentrée du District de la Tshuapa, décoller et emboîter les pas des autres Territoires post-conflit comme le NordKivu, la ville de Kisangani, l’Ituri, de la Républiques Démocratiques du Congo, etc. qui luttent contre le sous-développement d’ici 2025. 27 Annales FLSH N° 18 (2014) Nous tentons ici de proposer des stratégies et des tactiques de communication qui pourront appuyer les initiatives à mettre en œuvre pour le développement d’une société, en l’occurrence d’Ikela post-conflit. Nous supposons que ces quatre stratégies peuvent aider les ONGs et ONGD d’Ikela à atteindre leurs objectifs de développement pour le bien-être de la communauté. Les ONGs et ONGD ainsi que les associations de développement du Territoire d’Ikela doivent en priorité: - préparer et mettre en œuvre un plan de communication visant à soutenir le plan d’actions de développement retenu par la communauté ; - faciliter la mise en place de partenaires qui doivent discuter des méthodes de travail communautaire ou collectif ; - faciliter l’acquisition des connaissances nécessaires à la réalisation des activités tout en associant chaque leader du groupe ciblé ; - planifier la diffusion et l’utilisation des médias de masse et la communication village-à-village, porte-à-porte en vue d’obtenir un résultat commun susceptible de satisfaire toutes les parties prenantes aux projets et aux initiatives de développement local retenu en rapport avec chaque secteur de la vie sociale et sociétale. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Banque Mondiale, Développement participatif et la Banque Mondiale, Washington DC, Février 1992. BEAUD, P., La société de connivence. 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