Stage - DLST

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Université Joseph Fourier
Département de Licence Science et Technologie
Rapport de Stage
« Evaluation de l’influence de l’hydrodynamique à l’échelle locale
sur la croissance et la structure des biofilms à travers le
traitement des images et de la reconstitution 3D. »
Marielle EL KAZZY
Laboratoire d’accueil :
laboratoire des écoulements géophysiques et industriels (LEGI)
Directeur du laboratoire :
M. Achim WIRTH
Responsable du stage :
Mme. Zhujun HUANG
Licence mécanique-1ère année- Parcours science pour l’ingénieur
Année universitaire : 2014-2015
Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier l’université joseph Fourier et particulièrement Mme. Patricia
Cajot de m’avoir donnée cette magnifique opportunité pour découvrir le monde de la recherche
dès ma première année de licence.
Je voudrai remercier également le directeur du laboratoire Mr. Achim Wirth de m’avoir
accueilli au sein du L.E.G.I qui est l’un des meilleurs laboratoires de Grenoble.
Je tiens à remercier infiniment ma responsable de stage Mme. Zhujun Huang pour sa
disponibilité son aide et pour tous ses conseils enrichissants.
Et pour finir je remercie chaleureusement Ana Meideros doctorante au L.E.G.I de m’avoir
accompagné et guidé tout au long du stage, de m’avoir beaucoup aidé dans la rédaction de ce
rapport et pour la confiance qu’elle m’a accordée malgré mon manque d’expérience.
MERCI…
Sommaire
I- Introduction.....……………………………………………………………………………....2
II- A propos du LEGI………………………………………………………………………….3
III- La partie expérimentale
a) la Bactérie Pseudomonas Putida 6521………………………………………………..5
b) Système gravitaire et chambre d’écoulement ………………………………………..6
c) prise d’images au microscope confocal……………………………………………...10
IV- Le traitement des images (Matlab et image j)……………………………………………11
V- mesure des paramètres structuraux
a) Fraction volumique et graphe 2D……………………………………………………12
b) Réalisation de graphe 3D……………………………………………………………13
VI- Conclusion …………………………………………………………………………….…14
ANNEXE 1 : images originales et images traitées
ANNEXE 2 : le biofilm en 3D
1
I- Introduction :
La biofiltration est un procédé d’épuration qui consiste à traiter l’eau par des microorganismes
(bactéries, champignons…) attachés à un lit de matériaux (comme du sable, du gravier, des
billes de verre etc…) et qui forme ce qu’on appelle un biofilm.
Ce procédé de dépollution biologique simple à mettre en œuvre possède de nombreux avantages
: peu de sous-produit, faible production de boues, adaptation à des polluants émergeants etc...
Or l’optimisation de ce procédé nécessite la mise au point de modèles prédictifs pour
caractériser ce système (c’est-à-dire qu’on ne connait pas les conditions optimal du
développement d’un biofilm et on ne peut pas prédire sa structure ou sa forme.) Cependant,
celui-ci est difficile à modéliser car il existe de forts couplages entre les mécanismes physiques,
biologiques et chimiques en effet la croissance du biofilm va dépendre de nombreux facteurs
tel que le débit de l’eau, la concentration de polluants, le système d’écoulements etc….
L'objectif de cette étude consiste à mettre au point une méthodologie pour étudier l'influence
des paramètres hydrodynamiques sur le développement du biofilm mono espèce
Pseudomonas Putida à l'échelle local. Pour cela, des biofilms sont développés dans une micro
chambre d’écoulement et ensuite observés sous microscope confocal à l’aide de marqueurs
fluorescents. Des images 2D sont prises en plusieurs positions puis sont utilisées pour
effectuer une reconstruction 3D du biofilm et évaluer des paramètres tels que la fraction
volumique, l’aire interfaciale ...
Mon travail consistait à traiter les images prises aux microscopes confocal à l’aide d’un logiciel
informatique adapté : Matlab, pour ensuite les analyser et en tirer les différentes informations
déjà citées.
2
II- A propos du LEGI
Le Laboratoire des Ecoulements Géophysiques et Industriels
(LEGI) est un laboratoire de recherche publique de l’Université de
Grenoble . C’est une Unité Mixte de Recherche (UMR 5519)
commune au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS),
à l’Université Joseph Fourier (UJF) et à l’Institut National
Polytechnique de Grenoble (Grenoble-INP), qui rassemble plus de
180 personnes dont 70 permanents et autant de doctorants et postdoctorants.
Le laboratoire se trouve sur le domaine universitaire à saint Martin
d’Hères.
Les équipes :
Le LEGI comporte principalement quatre équipes de chercheurs :

L’équipe EDT: écoulements diphasiques et turbulences (dans laquelle j’ai travaillé)
L’équipe EDT se concentre principalement sur l’étude de systèmes modèles, comportant un
nombre restreint de paramètres de contrôle, avec l’objectif d’identifier et de caractériser des
mécanismes fondamentaux comme par exemple le sujet de mon stage où on étudie l’influence
de l’hydrodynamique à l’échelle locale sur la croissance des biofilms.

L’équipe Energétique :
Cette équipe se consacre à l’étude expérimentale et théorique de phénomènes ou procédés
thermiques en lien avec l’industrie ou l’habitat. Leurs principaux domaines d’études sont :
changement de phase, les machines hydrauliques et le stockage de l’énergie.
3
le

L’équipe MEIGE : Modélisation, Expériences et Instrumentation pour la Géophysique
et l’Environnement
L’équipe MEIGE regroupe l’ensemble des activités de recherche du LEGI liées aux écoulements en
milieux naturels : océan, atmosphère, littoral. Les recherches menées au sein de l’équipe s’attachent
principalement à décrire, comprendre et modéliser la dynamique de ces milieux aux petites échelles.

L’équipe MoST : MOdélisation et Simulation de la Turbulence
Les travaux de recherche de l’équipe MoST portent principalement sur l’étude numérique de la
dynamique de la turbulence et de ses conséquences dans les écoulements d’intérêt industriel et
géophysique.
4
III- La partie expérimentale
a) la bactérie Pseudomonas Putida :
La bactérie Pseudomonas Putida 6521 (cf. figure) est le microorganisme qu’on a choisi pour
cette étude. C'est une bactérie en forme de bâtonnet droit (0,5 à 1,0 μm de diamètre et de 1,5 à
4,0 μm de longueur) (cf. figure1).
Figure 1 : La bactérie P. Putida
Cette bactérie se développe en condition d’aérobie, c'est à dire en présence d'oxygène par
duplication cellulaire. Sa croissance est optimale pour des températures avoisinant les 20 à
30°C et un pH proche de 7. Cette bactérie couramment utilisée dans le domaine de la
microbiologie possède la capacité de fabriquer aisément un biofilm. Elle a déjà été utilisée dans
les travaux de thèse de MBAYE (2011).
5
b) système gravitaire et chambre d’écoulement
- Le système d’écoulement que nous avons
utilisé est un système gravitaire (c’est-à-dire
que
l’écoulement
se
fait
par
attraction
gravitationnelle) avec un débit Q = 1000
µL .min-1 (cf. figure 2).
Figure 2 : Le système d'écoulement gravitaire
- Pour les observations sous microscope confocal, nous avons utilisé deux modèles de chambres
d'écoulement : Chambre d'écoulement en polyméthacrylate de méthyle (PMMA) et chambre
d'écoulement en élastomère PDMS.
Les chambres d'écoulement comportent un micro canal rectangulaire de dimensions : 28mm de
longueur, 17mm de largeur, 250µm de hauteur (pour la chambre en PMMA) et 210µm
(pour la chambre PDMS) (cf. figure 3 et 4).
Figure 4 : Chambre en PDMS
Figure 3 : Chambre en PPMA
6
Pour réaliser le PDMS, on procède de la manière suivante :
On mélange 20g d’élastomère avec 2g (10% de la masse d’élastomère) du réticulant. On place
le mélange sous une pompe à vide pour enlever les bulles présentes dans la préparation. Une
fois toutes les bulles disparues, on verse le contenu dans le moule de la chambre en évitant de
faire de nouvelles bulles (La présence de celles-ci, induiraient une mauvaise qualité de la
chambre et par suite de mauvais résultats). Ensuite le moule est mis au four à 65°C pendant 4h
minimum.
Et enfin une lame de verre, qui sert de support solide pour la croissance des bactéries est collée
par lampe à arc plasma sur le PDMS afin de délimiter les frontières de l'écoulement (cf. figure5).
Figure 5 : Le moule rempli par du PDMS
La taille et la forme de la chambre permettent de dégager des hypothèses théoriques concernant
les profils de vitesses d'écoulement.
La vitesse est réduite à la composante longitudinale, c'est-à-dire suivant la direction x de
l'écoulement.
⃗ (𝑢, 𝑣, 𝑤) = 𝑉
⃗ (𝑢, 0,0)
𝑉
7
Cette vitesse u ne varie que près des parois (x=0 et x=L ; y=0 et y=w). Les mesures de profil
de vitesse suivant x et y vérifient cette hypothèse. Par conséquent on peut admettre que :
𝜕𝑢 𝜕𝑢
+
=0
𝜕𝑥 𝜕𝑦
L'ordre de grandeur des vitesses locales dans la chambre d'écoulement implique que le nombre
de Reynolds est faible par rapport à sa valeur de transition entre le régime laminaire et le régime
turbulent.
C'est pourquoi, le régime dans la chambre d'écoulement est laminaire. Ceci est également dû
aux dimensions internes très faibles (écoulement capillaire). Le nombre de Reynolds dans la
chambre d'écoulement est donné par la formule suivante :
ℜ=
2𝜌𝑓 𝑄
(𝑤 + ℎ)𝜇
L'expression théorique de la contrainte de cisaillement à la paroi notée Tw, est donnée par la
relation suivante :
𝑇𝑤 = 𝜇 ×
𝑑𝑢
6𝜇𝑄
= 2
𝑑𝑧 ℎ × 𝑤
8
La vitesse du fluide s’écrit alors :
𝑧
𝑧 2
ℎ
ℎ
𝑈�=6𝑈�mean�[( ) − ( ) ]
Où U est la vitesse moyenne du fluide
qui passe par la section verticale du
micro canal. La validation des
champs de vitesse dans ces deux
chambres d'écoulement (PMMA et
PDMS) ont été réalisé en comparant
le résultat théorique (équation de la
vitesse du fluide) avec les résultats
des simulations numériques. Cette
comparaison montre que sur la zone
d'observation
l'écoulement
est
laminaire de type 2D parabolique
(poiseuille) et invariant selon le plan
(x, y) (cf. figure 6 et 7).
Figure 6 : écoulement de poiseuille (2D parabolique)
Figure 7 : simulation de l’écoulement dans la chambre
9
c) Prise d’images au microscope confocal
Les images sont prises au microscope confocal à des temps différents, c'est-à-dire à 24 heures,
48 heures et à 72 heures. Pour cela, il faut marquer les cellules à l'aide de fluorochromes. Deux
types de fluorochromes sont utilisés, un pour marquer les cellules vivantes et un autre pour les
cellules mortes. Le fluorochrome s'appelle le « live dead », leurs noms chimiques respectifs est
Syto 9 et l'Iodure de Propidium.
La fluorescence est une émission lumineuse provoquée par l'excitation d'une molécule à une
longueur d'onde λ, suivit d'une émission spontanée. Ce principe de fluorescence est utilisé dans
les microscopes confocaux à balayage laser, les microscopes à fluorescence et les
spectrofluoromètres. Ici, les molécules sont excitées grâce au laser d'argon (Ag).
Pour la prise des images au microscope confocal, il faut au préalable marquer les cellules avec
des fluorochromes afin de pouvoir détecter les cellules convenablement. Il faut être très prudent
lors de l'utilisation de ceux-ci car ils sont cancérigènes (travailler sous la haute et porter des
gants sont obligatoire). La fluorescence naturelle de la bactérie ne permet pas de traiter
correctement les images. Lors de l'injection, on doit protéger la chambre de la lumière car les
fluorochromes sont modifiés au contact de celle-ci. De plus, l'injection doit être réalisée avec
un débit quasi similaire au débit initialement utilisé, afin de ne pas altérer le milieu.
Toutes les images sont prises à des positions en X et Y prédéfinie. Le microscope confocal
permet de se placer au centre de la chambre et toutes les autres positions sont imposées par
l'expérimentateur. Sachant que la distance entre les séries est de 4 µm et l’intervalle entre les
images de chaque série est de 1.14 µm (de hauteur) (cf. figure 8).
Figure 8 : Schéma des positions de chaque prise d'image
10
IV- Le traitement des images : Matlab et Image j
Afin de traiter les images prises au microscope confocal nous avons choisi d’utiliser le Matlab.
Ce logiciel informatique permet la manipulation de matrice, la schématisation de fonctions,
l’implémentation d’algorithme etc… et il est utilisé principalement pour effectuer des calculs
numériques.
Dans notre cas par exemple on l’utilise pour calculer le nombre de bactéries présentes sur
l’image, leur taille moyenne la surface qu’elles occupent etc…
Pour cela nous avons développé un algorithme spécial qui consiste en plusieurs étapes :
1-l’homogénéisation qui permet d’éliminer les bruits de fond dû à l’éclairage.
2-l’identification du contour des bactéries en effectuant un gradient du niveau de gris.
3- la binarisation : par définition la binarisation est une opération qui produit deux classes
de pixels : des pixels noirs et des pixels blancs (suite à cette opération on obtient des
images en noir et blanc dans lesquelles le contour des bactéries est bien visible.)
Après ces trois étapes principales le Matlab peut comptabiliser le nombre de bactéries présentes
sur l’image ainsi que la surface qu’elles recouvrent et les différentes informations nécessaires.
Certaines images prises sous microscope confocal ont une qualité insuffisante pour procéder à
l'analyse. C'est pourquoi, après un premier traitement automatique, on procède
systématiquement à un contrôle visuel, en comparant les images traitées aux images originales.
Si l'opérateur juge que les images ne sont pas traitées correctement par l'algorithme, celles-ci
doivent être alors traitées à nouveau de façon ``manuelle'', en ajustant le seuil jusqu'à ce que
l'on juge le traitement correct (voir annexe 1).
Une fois le traitement des images effectué, la visualisation du biofilm en 3D est réalisée sur le
logiciel Image j (voir annexe 2).
11
V- Mesure des paramètres structuraux
a) Fraction volumique et graphe 2D :
Après avoir traité les images sur Matlab et tirer toutes les informations nécessaires telle que la
taille moyenne des bactéries la surface qu’elles occupent etc… nous avons classé ces
informations dans des tableaux Excel.
Ensuite, à l’aide des résultats trouvé, nous allons calculer la fraction volumique ФV et puis
tracer ФV=f(z) avec z la hauteur de l’image qui varie entre 0 et 250 µm (hauteur de la chambre
d’écoulement).
12
Cette fraction volumique nous permet d’avoir un profil de la répartition des bactéries dans la
hauteur de la chambre pour toutes les positions étudiées (cf. figure 9).
0,12
Evolution des bactéries pour une position donnée (P9)
0,1
ΦV
0,08
0,06
0,04
0,02
0
0
5
10
15
20
z( µm)
25
30
35
40
45
Figure 9 : graphe montrant la variation de la fraction volumique ФV en fonction de la hauteur z.
D’après le graphe obtenu on peut remarquer que les bactéries sont très développées au contact
de la paroi et que leur volume diminue au fur et à mesure qu’on s’éloigne de celle-ci.
b) Réalisation de graphe 3D
Afin d'avoir une vision beaucoup plus globale
de la répartition des bactéries, des graphes en
trois dimensions sont réalisés avec Matlab (cf.
figure 10). On trace ϕV=f(x, z) pour un y
donné.
Ces graphes nous permettent de
déterminer si les bactéries sont réparties de la
même manière sur l'ensemble de la chambre
d’écoulement.
Figure 10 : graphe représentant la variation de ϕV en fonction de x et z
pour un y=34.82µm
13
VI- Conclusion
Faire ce stage était une expérience très enrichissante et très importante pour moi. En effet j’ai
pu découvrir le monde de la recherche : ce monde où les sciences n’ont pas de limites.
Pendant ce stage j’ai pu approfondir mes connaissances dans différents domaines scientifique
notamment en hydrodynamique, en biologie en informatique etc… j’ai beaucoup appris sur le
traitement des images, j’ai pu découvrir des logiciels informatiques très utilisé dans la recherche
comme Matlab et Image j, j’ai pu rencontrer des chercheurs et faire des échanges très
enrichissants au niveau culturel et scientifique et en plus tout cela, j’ai eu l’occasion de voir la
plateforme tournante Coriolis qui se trouve au LEGI et qui est la plus grande plateforme
tournante au monde dédiée à la mécanique des fluides.
Comme conclusion j’ai trouvé que la recherche est un travail qui demande beaucoup de patience
dans la manipulation des expériences une grande capacité d’initiative et un esprit critique afin
de trouver les bons résultats.
14
ANNEXE 1 : images originales et images traitées
A gauche image original à droite image binarisée et bien traitée.
A gauche images original, au milieu image maltraitée, à droite image traitée après l'imposition du niveau de gris.
ANNEXE 2 : le biofilm en 3D
visualisation en 3D du biofilm à l'aide du logiciel Image j
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