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SYNTHESE
Synthèse
la CIM-10 insiste sur l’aspect de la socialisation et le TOP apparaît comme
une sous-catégorie du trouble des conduites ; dans le DSM-IV, le TOP
représente une catégorie diagnostique distincte et strictement individua-
lisée.
Dans la CIM-10, le trouble déficit de l’attention/hyperactivité est dénommé
« trouble hyperkinétique ». Il est proposé dans cette classification une
catégorie mixte associant le trouble hyperkinétique et le trouble des con-
duites.
La classification française des troubles mentaux dans sa première version
était très différente des classifications internationales ; la version parue en
2000 en est plus proche, avec une catégorie « trouble des conduites et des
comportements ».
Les classifications ne présentent pas les différences dans les symptômes entre
les garçons et les filles. Chez les filles, les données sur l’âge de début sont
hétérogènes et le pronostic est considéré comme étant aussi mauvais pour les
débuts tardifs que pour les débuts précoces alors que ce n’est pas le cas pour
les garçons. Certains auteurs proposent de considérer le statut pubertaire
plutôt que la limite des 10 ans chez les filles pour différencier les sous-types à
début précoce ou tardif. Chez les filles, le sous-type à début tardif est dominé
par des troubles du comportement sexuel, des grossesses précoces et des états
dépressifs. Par ailleurs, les filles présentent moins d’actes d’agression et
davantage d’attitudes de manipulation.
Les classifications catégorielles telles que la CIM et le DSM présentent
l’intérêt de préciser les regroupements de symptômes et permettent de cons-
tituer des groupes homogènes de patients pour les études et les évaluations
de traitement. Néanmoins, ces classifications ne caractérisent pas les liens et
les évolutions entre les différents troubles. Il a été mentionné que le TOP est
inclus dans le trouble des conduites pour la CIM-10, alors qu’il est un trou-
ble à part entière pour le DSM-IV. Le TOP est considéré parfois comme un
précurseur d’un trouble des conduites ou parfois comme une comorbidité. De
même, le TDAH, caractérisé comme un trouble différent, est-il un précur-
seur ou une comorbidité du trouble des conduites ?
Enfin, il est important de préciser la définition de la personnalité antisociale :
« mode général de mépris et de transgression des droits d’autrui à partir de
l’âge de 15 ans ». Pour porter ce diagnostic, il faut que le sujet soit âgé
d’au moins 18 ans et qu’avant l’âge de 15 ans, il ait rempli les critères dia-
gnostiques du trouble des conduites. Ainsi, la personnalité antisociale est à
la fois un diagnostic différent et une évolution possible du trouble des con-
duites. À ce titre, certains auteurs s’interrogent sur la justification de la
personnalité antisociale en tant que diagnostic et sur sa présence au sein
des classifications des troubles mentaux, compte tenu de l’absence de traite-
ment et de l’utilisation possible de ce diagnostic pour éviter les sanctions
pénales.
INSERM.book Page 331 Friday, September 2, 2005 4:11 PM