Restituant l'ambiance d'un village inondé de verdure, le quartier des Béalières a été
conçu en s'inspirant de certains principes de l'écologie urbaine avec la volonté de
préserver les éléments du milieu naturel, de susciter une architecture variée pour un
habitat diversifié et de donner aux espaces publics les qualités requises pour
l'épanouissement d'une vie communautaire, notamment vis à vis des enfants
. Sous-
tendu par la volonté politique forte des élus de privilégier un dialogue avec les futurs
habitants, ce lieu de vie sociale intense est né de l'envie de la population de vivre
« comme à la campagne »
. La visible harmonie régnant entre les différents groupes
sociaux qui se côtoient (piétons/automobilistes, enfants/adultes, immigrés/cadre
moyen), la conception originale de ce quartier à l'aide de cours urbaines et de rues
mixtes et les moyens mis en place pour une large concertation avec les habitants de
Meylan sont autant d'aspects qui justifient la notoriété de ce «morceau de ville»
[photo 1]
.
Sommaire
Un quartier composé autour de cours
urbaines
et de
rues mixtes
75
La rue, la ruelle, le passage
: un espace
public hiérarchisé aux ambiances
variées
76
L'îlot comme figure organisatrice
77
La nature comme assise du projet
79
p
.Un
quartier intégré dans
un site
naturel
82
A l'origine de la trame, l'histoire
physique et humaine du site
82
Une voie piétonne, le routoir pour relier
les quartiers
83
Le quartier des Béalières
: une
conception originale partagée avec la
population
85
Une volonté politique affirmée pour une
démarche itérative entre population et
concepteurs
85
La création d'un Atelier Public
d'Urbanisme a permis aux habitants de
participer à la conception de leur
quartier
85
Un découpage des opérations selon des
morceaux d'urbanisme
86
p
. Renseignements
pratiques
87
Montage
87
Principaux acteurs
87
Rédaction de la fiche
87
Photo 1
: le quartier des Béalières a été
organisé à partir d'îlots plus ou moins
ouverts qui ont permis de fondre ce
quartier dans la végétation.
74
Hiérarchie
des circulations
circulation voiture/piéton
e
.
voie communale
EMME
rue mixte
cour urbaine
cheminement piétons
two
itinéraire
place structurée
Un
quartier
composé autour
de
cours
urbaines
et de
rues mixtes
Le plan de structure du quartier, défendu dès l'origine du projet par l'architecte Charles
Fourrey, est élaboré à partir d'une trame carrée de
80m
de côté
. L'espace est ainsi
organisé en îlot avec d'un côté les rues habitables, de l'autre les cours intérieures.
L'idée, communément partagée à Meylan, était de rendre le quartier aussi lisible que
possible (à l'inverse des quartiers construits pendant la décennie 70) en adoptant un
système simple de voies orthogonales
. Ce quadrillage de rues offre ainsi une multitude
de parcours et de perspectives et facilite « la mise en scène» de l'espace public sur
laquelle repose le fonctionnement du quartier [photo 2].
Le choix de structurer ce quartier à partir d'une trame à de plus permis de traiter le
raccordement des voies de desserte des Béalières avec deux voies communales
. Au sud,
une avenue concentre la circulation à l'échelle de la ville de Meylan et accueille des
transports en commun
.
'A
l'ouest, une rue s'élève sur les flancs du Massif de la
Chartreuse et pour dbs raisons de sécurité ne débouche pas sur la nationale n° 90 mais
se termine en impasse sur le lycée. L'aménagement de la place commerçante, placée à
l'intersection de ces deux voies et à l'interface de deux quartiers dont celui des
Béalières, limite la vitesse des véhicules à l'aide d'un plateau surélevé.
Photo 2
: le quartier des Béalières est
structuré à partir de cours urbaines et de
rues mixtes qui ont permis d'inverser le
rapport de force entre les voitures et les
piétons
.
75
La rue, la
ruelle,
le passage
:
un espace
public
hiérarchisé aux
ambiances
variées
La volonté première sur le quartier des Béalières était de renverser le mode de
raisonnement habituel
. Au lieu de structurer le quartier à partir de l'ir
r
igation
automobile, il est paru plus logique de le structurer par rapport aux circulations.
L'ensemble de ce quartier est donc accessible aux piétons, aux cycles mais la
circulation automobile n'est jamais prioritaire, hormis sur les axes ceinturant le quartier.
Elle suit les cheminements piétons mais
«en surimpression là où elle est nécessaire»
pour parvenir «
au plus près de chez soi »
.
La rue offre toujours une image accueillante
afin que le piéton ait envie d'y séjourner
. Subtilement associés, les végétaux, le
mobilier urbain, la géométrie, les revêtements des rues, les façades du bâti
. .
. typent
différents espaces et créent des ambiances particulières parfaitement identifiables en
concordance avec les usages attendus [photo 3].
-
Les rues principales d'accès au quartiersont des rues mixtes où
cohabitent sur un même plateau les circulations des voitures et les piétons
. Traitées de
manière plus minérale, ces rues offrent des perpectives sur les symétries, les angles
formés par le front bâti
. Chicanes, écluses (resserrements des voies à3,5m
sur une
longueur de 5 à 6m), place en rond-point et place en damier rythment la rue tout en
obligeant les automobilistes à circuler à vitesse réduite. Les places de stationnement
sont regroupées en petit nombre (6 tout au plus) et par la qualité de leur aménagement
sont des éléments intégrés au décor environnant. Au niveau du raccordement des rues
Photo 3 : les cours urbaines et les rues
mixtes ont adopté toute une série
d'aménagements pour modérer la vitesse
des automobilistes mais ces aménagement
participent pleinement à la composition
du quartier et de l'espace public
(Dessin
: les Pressés de la Cité,
architectes DPLG).
7(,
principales sur la voirie communale en périphérie du quartier, les circulations piétonnes
ont été séparées de celles des voitures et se développent en parallèle.
-
Les cours
urbaines, prolongement des rues principales, irriguent le tissu du
quartier et permettent
. chaque habitant de se garer près de son logement
. Impasses
d'une longueur de
350m
environ, elles se ramifient à l'orée des espaces naturels en
cheminements piétons qui assurent la continuité des parcours
. Le débordement des
végétaux du rez-de-chaussée des logements (treilles, pergola
. .
.) sont là plus prégnants.
Des petits bancs, élément de jeu et support d'éclairage, rappellent la vocation de
« cour» de ces espaces à laquelle le pavage par ses couleurs et ses formes contribue.
L'automobiliste dans ces cours urbaines suit comme précédemment un itinéraire sur
lequel la vitesse est modérée par les éléments composant l'espace urbain
. La cour
urbaine se veut être la partie de l'espace public où « la fonction d'habiter prend le pas
sur la fonction de circuler».
-
Le réseau piétonnier
offre une diversité de parcours riche en événements
visuels, végétal et olfactifs ce qui permet au gré des saisons de vivre dans des
ambiances différentes.
-
Le
Routoir, seule rue piétonne des Béalières, concentre les services publics et
constitue le « centre allongé » du quartier
. Elle débouche sur une place commerciale qui
regroupe l'ensemble des circulations (vélo, voitures piétons) et joue un rôle de mise en
relation à l'échelle interquartiers [photo 4].
Photo 4
: le routoir aménagée en rue
piétonne constitue le centre allongé du
quartier et un lieu de promenade
apprécié
.
- Un grand nombre de passages à travers les cours intérieures des îlots et dans la
coulée verte tissent la trame des liaisons urbaines et des relations sociales
. Simples
chemins de terre
en
allées dallées ces passages sont « le paradis des enfants » qui
peuvent investir librement une foule de lieux, de recoins, de petits bois ou de ruisseaux.
La ligne droite a donc été réintroduite dans le quartier des Béalières
niais a été associée aux cheminements piétons et non à ceux de la voiture
. Elle permet
de créer des perspectives sur l'architecture des bâtiments ou sur différentes masses
végétales et de sécuriser les piétons en ouvrant leur vue sur le lieu de leur destination.
L'îlot comme figure urbaine organisatrice
L'implantation des bâtiments, l'orientation de leurs entrées principales, l'utilisation
d'une trame et le choix d'une urbanisation en îlot facilitent avant tout l'orientation du
77
Photo 5
: les masses grisées des bâtiments
laissent clairement percevoir la
structuration en îlot du quartier et la
manière dont les façades des
constructions viennent tenir l'espace
public.
Photo 6
: le quartier des Béalières ne
comporte pas une densité homogène
. Au
niveau du Routoir les logements collectifs
.
sont plus élevés (R+3, R+4) et plus
serrés.
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