processus historique de la conscience mexicaine. Cette idéologie est représentée
dans son versant socialement engagé par les muralistes (Diego Rivera, David Alfaro
Siqueiros, José Clemente Orozco), mais aussi par les peintres de l’intime que sont
Frida Kahlo, Antonio Ruiz, María Izquierdo ou Rufino Tamayo, pour ne citer que les
plus connus. Álvarez Bravo se nourrit de ces deux pôles créatifs, mais également de
l’engagement politique de Tina Modotti et de la sensualité formelle d’Edward
Weston, qui redessinent la photographie mexicaine en lui insufflant un goût réel
pour les hommes et les paysages100. En effet, les hommes et les paysages doivent être
vus pour être photographiés et, comme le souligne Olivier Debroise, le paysage en
particulier respecte la règle d’or de la dramaturgie classique : unité de temps, d’action
et d’espace. Car :
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99 Cf. Luis VILLORO, Los grandes momentos del indigenismo en México (1950), Mexico, Fondo de Cultura
Económica, 1996.
100 Cf. Mariana FIGARELLA, Tina Modotti y Edward Weston en México: Su inserción dentro de las
estrategias estéticas del arte posrevolucionario, Aurelio DE LOS REYES, éd., Mexico, Universidad
Nacional Autónoma de México, Instituto de Investigaciones Estéticas, 2002. Et aussi le catalogue de
l’exposition Mexicana: Fotografía Moderna en México, 1923-1940 (Edward Weston, Tina Modotti, Manuel
Álvarez Bravo, Sergei Eisenstein, Agustín Jiménez, Henri Cartier-Bresson, Emilio Amero and Paul Strand),
Valence, IVAM, Centro Julio González, 1998.