EDITO
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Alain EVEN
Président du CESR de Bretagne
Une nouvelle assemblée régionale vient
d'être élue. Que l'ensemble des conseillères
et conseillers reçoivent nos plus sincères féli-
citations ainsi que le président Le Drian pour
sa réelection.
Une nouvelle mandature de 4 ans com-
mence, elle correspondra à quelques mois
près à la fin de la mandature actuelle de la
deuxième assemblée, le CESR. Ces années à
venir vont connaitre des changements insti-
tutionnels : effets de la nouvelle fiscalité,
réorganisation territoriale à l'horizon 2014
avec une nouvelle répartition des compéten-
ces entre collectivités... Le CESR devenu
CESER Conseil Economique Social et
Environnemental Régional accueillera en son
sein quelques représentants supplémentaires
d'associations environnementalistes. Notre
Conseil va s'employer, comme par le passé, à
éclairer au mieux par ses travaux les ques-
tions d'intérêt régional et à formuler des
avis utiles au Conseil régional.
Ces quelques années vont correspondre au
prolongement de la crise (le chômage conti-
nue de croître) et au redémarrage économique
sur de nouvelles bases. Une sortie de crise par
le haut pour la Bretagne nécessite d'une part
de bien identifier les problèmes et leurs solu-
tions possibles, d'autre part de se donner de
nouvelles ambitions collectives. (Agir ensemble
pour dépasser la crise - CESR 2009)
SS’’eennggaaggeerr ddaannss uunnee ppoolliittiiqquuee
vvoolloonnttaarriissttee
Les travaux récents du CESR de Bretagne pré-
sentés dans cet Avis régional attestent des
orientations qui sont celles de notre assem-
blée tant sur les questions à résoudre que sur
les initiatives à prendre. Compte tenu du
contexte de fragilité de l'approvissionnelment
en électricité, chacun conviendra qu'il y a
nécessité en Bretagne à s'engager dans des
politiques énergétiques volontaristes (Pour une
approche concertée des politiques énergé-
tiques en Bretagne – CESR 2009) . S'il y a
place pour des économies importantes d'éner-
gie dans l'habitat et le transport, si la Bretagne
peut être exemplaire pour les énergies renou-
velables, en particulier les énergies marines
(Des énergies marines en Bretagne : à nous de
jouer ! - CESR 2009), il n'en reste pas moins
que les réseaux d'approvisionnement doivent
être sécurisés. De nombreuses collectivités ter-
ritoriales sont fortement impliquées mais la
dispersion des politiques énergétiques territo-
riales nuit à leur efficacité. C'est pourquoi le
CESR encourage la Région à coordonner les
réseaux d'acteurs pour une mise en cohérence
des initiatives locales porteuses de solutions.
VVeerrddiirr ll’’ééccoonnoommiiee
Si les réflexions sur le développement durable
portent souvent sur la question des limites
des ressources fossiles, les éco-activités vont
bien au delà des énergies renouvelables et de
l'efficacité énergétique (Eco-activités et déve-
loppement durable, des opportunités de
croissance pour la Bretagne - CESR 2009).
Développement durable peut aller de pair
avec croissance économique pour la
Bretagne dans des domaines aussi divers que
l'environnement, l'éco-construction, la mobi-
lité durable... De nombreuses entreprises et
leurs réseaux sont déjà engagées dans ces
nouvelles filières et approches transversales
comme l'ont mis en évidence les témoigna-
ges du forum prospective "Verdir l'écono-
mie..." organisé par le CESR. Au delà des
activités nouvelles, toutes les entreprises sont
concernées par les enjeux et opportunités de
l'économie verte, de la réduction des déchets
à l'usage de nouveaux matériaux. Ce mouve-
ment est inéluctable, irréversible, et se doit
d'être accompagné par les pouvoirs publics
par une réglementation anticipatrice, une
offre de formation, la commande publique,
le soutien à la recherche et à l'innovation.
Dans ses politiques d'accompagnement des
acteurs au service du développement durable
par l'expansion des eco-activités, le Conseil
régional doit prendre des options claires
(véhicule décarboné, efficacité énergétique
des bâtiments, énergies marines...) afin d'évi-
ter la dispersion des moyens.
Si l'avenir est incertain, il est pour une part
construit par les grandes orientations qu'on
lui donne. Oeuvrons pour que la réforme ter-
ritoriale s’inscrive dans le sens de l'histoire et
conduise à une plus grande capacité d'initia-
tive et d'intervention de nos Régions
(Contribution du CESR de Bretagne au débat
sur la réforme territoriale – CESR 2009). La
Bretagne qui, en son temps, a mis en avant le
fait régional doit être à nouveau précurseur.
Puisque la nouvelle approche de la mesure
des performances économiques et du progrès
social est à l'ordre du jour accordons plus
d'attention à notre patrimoine collectif, aux
trois aspects du capital sur lesquels le déve-
loppement humain durable de notre Région
doit s'appuyer.
UUnn ttrrééppiieedd ccaappiittaall ppoouurr
llee ddéévveellooppppeemmeenntt rrééggiioonnaall
Notre ccaappiittaall hhuummaaiinn: "il n’est de richesse
que d'hommes", c'est d'abord notre popula-
tion renouvelée pour une part majoritaire par
un solde migratoire positif. Maintenons cette
attractivité, ne craignons pas les populations
nouvelles. Le potentiel humain apprécié par le
niveau de formation est à notre avantage,
c'est une chance indéniable pour les muta-
tions à venir. Notre potentiel de recherche
rapporté à la taille de la région est d'un bon
niveau avec quelques secteurs à dimension
internationale, c'est un atout précieux qui
peut permettre raisonnablement d'espérer la
reconnaissance d'un "campus d'excellence"
en collaboration avec la région Pays de la
Loire. La dimension humaine du développe-
ment c'est aussi un mode de vie repensé où
le bien être ne se mesure pas par la seule
consommation mais aussi par l'usage du
temps, l'effacement des disparités, le lien
social, l'engagement citoyen...
Notre ccaappiittaall ééccoonnoommiiqquuee: c'est notre
appareil de production, notre système pro-
ductif, dans ses dimensions actuelles et futu-
res : une agriculture repensée en lien étroit
avec la société bretonne, qui s'appuie sur les
savoirs faire et les capacités d'entreprendre
actuels tout en prenant en compte les nou-
velles contraintes, des activités liés à la mer,
dont la pêche, les énergies marines et le tou-
risme, des bases industrielles assurant leurs
mutations sous l'impulsion des pôles de
compétitivité, des filières nouvelles dont les
éco-activités, des servives aux entreprises et
aux personnes bien implantées et de qua-
lité... Notre patrimoine économique ce sont
aussi nos infrastructures, nos équipements
collectifs qui rendent possibles activités et
performances.
Notre ccaappiittaall eennvviirroonnnneemmeennttaall ::il est sans
nul doute à conserver mais aussi à enrichir. Il
est riche, de ses paysages, de la terre et de la
mer, de son patrimoine bâti, de son urba-
nisme. A préserver pour les générations
futures, il est aujourdhui facteur d'attracti-
vité, source de richesse (économie résiden-
tielle) et composante du bien être. Le patri-
moine dit naturel, bien que pour une part
façonné par l'homme, est vivant et l'on doit
veiller à son évolution, lutter contre ce qui
produit le changement climatique mais aussi
se préparer à en attenuer les effets y compris
par une bonne gouvernance locale (Pouvoirs
et démocratie en Bretagne à l'épreuve du
changement climatique, à l'horizon 2030 -
CESR 2009).
Le CESR de Bretagne va continuer à engager
des travaux sur des thèmatiques qui dès
aujourd'hui font question et va continuer à
réfléchir collectivement, en prospective, à ce
que demain pourrait être pour en faciliter
l'accès ou s'en prémunir.
Une nouvelle donne pour le développement régional