On va voir comment les bactéries arrivent à faire évoluer leur génome et les mécanismes à leur disposition
pour brasser un peu leurs allèles puisqu’il n’y a que des transferts horizontaux de matériel génétique entre
les bactéries (pas de transfert vertical). On verra les variations génotypiques et phénotypiques et aussi les
mécanismes de transfert du matériel génétique entre les bactéries. Il faut savoir que d’un point de vue
purement génétique le plus simple c’est de s’intéresser à la transmission de caractère héréditaire autant que
possible observable mais les bactéries sont trop petites. On terminera sur les apports de la génétique
bactérienne à l’essor de la génomique de façon globale.
I.
Définition
1.
Origine de la génétique
La génétique (du grec genno = donner naissance) est la science qui étudie l’hérédité et les gènes. La
génétique formelle ou mendélienne, s'intéresse à la transmission, apparition ou disparition des caractères
héréditaires, de manière permanente entre des géniteurs et leur descendance.
Grégor Mendel : (1822-1884), contemporain de Charles Darwin (1809-1882) qui n’a pourtant pas
utilisé ces travaux (sur les petits pois) pour étayer sa théorie de l’Evolution. Mendel publie les premières lois
fondamentales de la génétique formelle en 1865 à partir d’études sur des organismes sexués. La théorie
synthétique de l’évolution ou néo-darwinisme (Huxley, Fisher et Haldane 1942) est l’intégration des
mécanismes de l’hérédité génétique mendélienne à la théorie originale de Charles Darwin.
La découverte de la structure de l’ADN ne date que de 1953. Donc même si on n’avait pas découvert le
support de l’information génétique un peu avant 1953 on commençait déjà à avoir une idée de ce qui pouvait
être le support de l’information génétique et on va voir qu’à partir des années 1900 les travaux sur les
bactéries ont grandement aider à comprendre les mécanismes de transmission des caractères héréditaires.
L’épigénétique est la capacité de transmettre des caractères acquis, qui ne sont pas portés au niveau du
matériel génétique. Il s'agit de modifications de l’ADN qui peuvent être transmises à la descendance mais
qui ne sont pas liées à la succession des bases le long de la double hélice d’ADN. Il s’agit d’un nouveau
domaine de la génétique qui encore actuellement controversé.
2.
Apports de la génétique bactérienne
La génétique moderne (bien que commencée avec des mouches à fruits, maïs…) ; la nature de
l’information génétique, la structure du gène, le code génétique, les mutations ont été élucidés par des
expériences sur les bactéries.
Quand on veut étudier les évolutions génétiques, on s’intéresse au phénotype, c'est à dire quels aspects
vont prendre les bactéries. Les bactéries présentent cependant des inconvénients : leur petite taille, les
caractères morphologiques discrets (aspect de la colonie, auxotrophie / prototrophie est la capacité ou non de
certaines bactéries à synthétiser certains éléments qui ne sont pas présent dans le milieu, résistance aux
antibiotiques, sporulation) ; ce sont des caractères pas toujours faciles à mettre en évidence.
Le gros avantage avec les bactéries c’est leur temps de génération. On est capable de générer une
descendance très rapidement. Si on prend le cas de l’une des bactéries les plus utilisées : E. coli, lorsqu’elle
est dans les conditions optimales de croissance, elle peut se diviser toutes les 20 minutes, ce qui permet
d’étudier plusieurs générations et très rapidement de voir l’acquisition de caractères dans des temps
relativement limités.
Les travaux de F. Jacob, J. Monod et A. Lwoff ont apportés des progrès majeurs en biologie moléculaire
et en particulier dans la compréhension de la transmission et de la régulation de l’expression des gènes.