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IV. Les lipoprotéines
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4. La voie endogène
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Hypercholestérolémie familiale
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Tant que le récepteur aux LDL marche bien, tout va bien. La découverte du LDLr a été faite à
partir d’une maladie génétique très fréquente (1 personne/200), autosomale dominante (un
allèle muté : on a la maladie) : l’hypercholestérolémie familiale. Les personnes atteintes ont
un taux de cholestérol LDL anormalement élevé : à notre âge, notre taux tourne autour d’1g/
L; pour ces gens il sera égal ou au-delà de 2g/L pendant toute leur vie. Taux de LDL élevés,
AOMI, infarctus du myocarde prématurés (avant 55 ans chez l’homme, 65 ans chez la femme)
chez la personne atteinte ou dans sa famille (parents, frères/soeurs, oncles/tantes).
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Pour ce récepteur aux LDL à 1600 acides aminés, plus 300 mutations ont été répertoriées.
« Quand j’ai été recruté à La Réunion, on m’a dit qu’il n’y avait aucune hypercholestérolémie
familiale : évidemment, quand on ne dépiste pas, il n’y en a pas. C’est comme les attaques de re-
quins : il n’y en a ni à Maurice, ni en Australie ! Au bout de deux mois, je trouve donc dans mon
équipe de recherche 2 cas d’hypercholestérolémie familial; et ils ne sont pas frère et soeur. »
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Le LDLr est fabriqué, il passe du RE au Golgi, du Golgi à la surface des cellules, il capte les
LDL qui sont internalisés. Acidification de l’endosome permet de séparer les LDL du LDLr
qui repart à la surface pour capter de nouveaux LDL.
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Pour en revenir à l’hypercholestérolémie familiale (maladie génétique la plus fréquente) : elle
est due soit à des mutations du récepteur au LDL, soit des mutations de l’ApoB constituant les
LDL. C’est l’histoire d’une clé et d’une serrure : soit c’est le récepteur qui est défaillant, soit
c’est le ligand !
Très rare sur une île en particulier en Sardaigne (où cousins et cousines s’amusent entre
eux..) : quand un adaptateur qui relie le récepteur et la machinerie à clathrine est muté (sur
les deux allèles cette fois donc maladie autosomale récessive), il y a une hypercholestérolémie
familiale.
Seul traitement possible : l’aphérèse; on fait une fistule artério-veineuse tous les 15 jours, on
sort le sang dans une colonne qui prend les LDL et les filtre, puis on les réinjecte dans le sang !
« Les plus jeunes que j’ai vus avaient 8 ans, c’est un traitement très lourd. »
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L’apoprotéine E
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A côté de ça, on va parler d’une protéine-cible, l’ApoE. Il s’agit également d’une apolipopro-
téine : sur les LDL on a de l’ApoB, mais sur les remnants de chylomicrons, les chylomicrons,
les IDL, on trouve aussi de l’ApoE. Ce sont des protéines interchangeables entre lipoprotéines,
qu’on trouve également sur les HDL.
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L’ApoE est également reconnue par le récepteur aux LDL ! Ainsi, si l’ApoB(100) est mal re-
connue, l’ApoE peut servir de ligand. Malheureusement, on n’a pas tous la même ApoE : on a
soit l’ApoE2, soit l’ApoE3, soit l’ApoE4 (on peut être E2/E3, E3/E4 selon nos allèles..); c’est
comme les groupes sanguins, on est tous différents.