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SOMMAIRE
Mots-clés : économie de l’environnement, instrument économique, libre marché, externalité,
changements climatiques, gaz à effet de serre, mesure d’atténuation, tarification du carbone, taxe du
carbone, marché du carbone
L’objectif de cet essai consiste à élaborer un cadre pour l’application optimale et efficace des
instruments économiques d’atténuation dans une perspective environnementale, sociale et
économique. L’économie de l’environnement tarde à faire son chemin dans l’histoire du système
économique actuel. L’arrivée de la défaillance principale du libre marché et des externalités qu’elle
engendre oblige les économistes à se pencher sur la question environnementale en économie. D’autant
plus qu’au 21e siècle, se confirme la présence de la plus grande problématique résultant de ces
externalités négatives. Les changements climatiques se caractérisent par une globalité sans précédent,
une portée à long terme, une irréversibilité potentielle et de nombreuses incertitudes. Il appert que le
prix des activités émettrices de gaz à effet de serre n’a jamais auparavant reflété les couts sociaux réels.
Dans ce contexte, les mesures d’atténuation incluent les instruments technologiques et les instruments
économiques directs (taxe, marché du carbone, redevances et encouragements fiscaux) ou indirects
(règlementation, droits de propriété et persuasion morale).
L’analyse comparative théorique de la taxe et du marché du carbone, reposant sur quatre articles
d’auteurs experts, permet d’abord de mettre en lumière leurs différents avantages et inconvénients
relativement aux aspects économique, social et politique. Ensuite, l’analyse comparative pragmatique
met en parallèle les deux instruments par le biais des résultats concrets obtenus dans les dernières
années à travers le monde. En regard du contexte canadien, le cadre pour une application optimale et
efficace d’un instrument économique abonde dans le sens de l’implantation de la taxe, en raison de sa
capacité à gérer les incertitudes, son interaction possible avec des politiques subséquentes, son
pragmatisme et son incitation à l’innovation technologique. Il est recommandé que son élaboration
intègre un prix débutant à 30 dollars canadiens pour atteindre 160 dollars canadiens en 2030. L’emploi
des recettes devrait servir à compenser les impacts sur les ménages et les entreprises à risque de perdre
leur compétitivité. Néanmoins, la solution ne constitue pas une panacée. Les lacunes intrinsèques de la
taxe, soit la nécessité de mesures complémentaires et le phénomène de déculpabilisation individuelle,
risquent de freiner ses effets. Aussi, les nombreux défis politiques, l’acceptabilité sociale et l’attente de
la technologie miracle sont tout autant des éléments à anticiper suite à l’implantation de la taxe.