
Corpus Médical – Faculté de Médecine de Grenoble
http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 4/8
La théorie de Knudson des 2 mutations successives d’un gène récessif a permis d’expliquer
les différentes formes du rétinoblastome et a ouvert le chapitre des Gènes Suppresseurs de
Tumeur (encore appelés anti-oncogènes), essentiel aussi bien en physiologie cellulaire que
dans la compréhension de la carcinogenèse, aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant.
Une première mutation prédispose la cellule au cancer ; une deuxième mutation déclenche la
prolifération tumorale : dans les tumeurs héréditaires, la première mutation prézygotique et
transmise à toutes les cellules germinales et somatiques du sujet. La deuxième mutation, post-
zygotique affecte une cellule rétinienne. La présence de la première mutation entraîne de
manière quasi-obligatoire la survenue de la deuxième dans des cellules cibles (perte
d’hétérozygotie), en particulier la rétine, mais éventuellement dans d’autres tissus, expliquant
une autre caractéristique phénotypique des formes héréditaires, le risque accru (x 10) de
l'apparition d’un second cancer, soit radio-induit de survenue précoce, en cas de traitement
par radiothérapie, soit primitif à type d’ostéosarcome et mélanome dans n’importe quel
territoire de l’organisme.
Dans les formes non héréditaires, les deux mutations sont somatiques, post-zygotiques.
Le gène RB1 (13q14) est le chef de file des gènes suppresseurs : la protéine Rb exerce un
effet de régulation négative sur le cycle cellulaire. Les formes familiales et les formes
bilatérales doivent bénéficier d’un conseil génétique et d’un dépistage néonatal des tumeurs
dans la descendance, ainsi que d’un suivi adapté pour le risque de second cancer.
2.1.1.2. Le syndrome de Li-Fraumeni
Il a pour caractérisation phénotypique une agrégation familiale de sarcomes dans l'enfance, de
cancers du sein, de tumeurs cérébrales et de leucémies. Le modèle de Knudson est applicable
pour le gène de la protéine P53, (17p).
2.1.1.3. Les autres tumeurs embryonnaires
Des formes familiales de néphroblastomes et neuroblastomes ont été rapportées de manière
exceptionnelle, la plupart de ces tumeurs étant sporadiques.
Les gènes impliqués dans la carcinogenèse du néphroblastome (WT) ont été localisés sur le
chromosome 11p13 surtout à partir de l’association à des anomalies congénitales (aniridie,
hémi-hypertrophie corporelle et syndrome de Wiedman-Beckwitt) avec aberration
chromosomique portant sur ces régions du chromosome 11 (cf infra).
2.1.1.4. Les cancers digestifs héréditaires, polypose familiale
(APC) et cancer héréditaire du colon (HNPCC) s’expriment
essentiellement à l’âge adulte
2.1.1.5. Les Néoplasies Endocriniennes Multiples (NEM) sont
transmises sur un mode autosomique dominant
Les NEM de type 2A et 2B ont en commun la survenue d’un carcinome médullaire de la
thyroïde (dans100 % des cas) et d’un phéochromocytome souvent bilatéral et malin (50 %
des cas). Le gène responsable de NEM 2A est le gène RET (10q11). La thyroïdectomie
totale prophylactique précoce est indispensable.