UE5-LeBail-Anatomopathologie cardiovasculaire

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UE5 – Le Bail
Anatomopathologie cardiovasculaire
I.
Définition de l'infarctus (Infarctus blanc/rouge)
Définition : foyer circonscrit (bien limité) de nécrose ischémique dans un viscère, en rapport
avec l’interruption complète et brutale de la circulation artérielle.
La nécrose est due à un problème vasculaire c’est-à-dire l’interruption complète et brutale de la
circulation artérielle (qui induit la diminution de l’apport d’O2). La cellule est dépendante de l’O2,
elle va donc se nécroser.
Cette nécrose va être circonscrite et systématisée puisqu’elle va toucher le territoire qui est
irrigué par l’artère qui est bouché.
Au sein de l’infarctus, de par leur aspect morphologique et leur constitution, on distingue 2
types :
Myocarde, cerveau, rein, rate
Circulation artérielle terminale
anastomotique
Poumon, intestin
Double circulation artérielle ou circulation artérielle
Infarctus blanc : on peut voir sur l’image la surface rénale, la médullaire, la corticale et une zone
circonscrite blanche, c’est un infarctus blanc ayant la caractéristique d’avoir une forme
triangulaire avec une base au niveau de la capsule et une pointe tournée vers l’artère.
L’infarctus résulte de l’oblitération d’une petite artériole rénale qui va cheminer dans le
parenchyme et qui a dû se boucher. Tout le territoire que vous voyez en blanc, c’est le territoire
où normalement l’artère déverse son sang oxygéné donc tout ce territoire est nécrosé.
On peut aussi remarquer sur cette image (phase relativement précoce des infarctus) une petite
couronne (petit liseré rougeâtre) qui correspond à une hyperhémie, une congestion
réactionnelle.
Cette image est typique pour nous les anatomo-pathologistes mais également pour les
radiologues.
Ce type d’infarctus, on le voit typiquement au niveau du rein, cœur, cerveau, et la rate. C’est
blanc car toute circulation sanguine va s’interrompre dans ce territoire. L’artère est de type
terminale, il n’y a pas de collatéralités, aucun autre système vasculaire qui peut irriguer.
Les infarctus rouges ou hémorragiques (poumons, intestins). Ici aussi on observe une
circulation artérielle qui va s’interrompre, il va donc y avoir une nécrose ischémique des tissus en
aval. Mais dans ces organes en particulier il y a souvent une double vascularisation, si bien
que la 2eme voie de vascularisation qui n’est pas thrombosée va déverser son volume sanguin
dans les tissus nécrosés et va conduire à cette couleur rouge.
Dans les poumons c’est souvent le réseau bronchique qui va irriguer le poumon. Dans les artères
intestinales vous savez qu’il y a différentes arcades vasculaires, si l’une est bouchée, l’autre va
continuer à déverser du sang, on aura cet aspect rougeâtre donc de la nécrose et de
l’hémorragie
INFARCTUS BLANC
INFARCTUS ROUGE
Défaut de perfusion artérielle +
Apport sanguin unique +
Double apport sanguin ou
Pas de reperfusion
Reperfusion
Nous avons vu pour l’instant les grandes différences des infarctus sur le plan macroscopique
Alors qu’est qu’il se passe à l’échelle microscopique ?
Les lésions mettent du temps à avoir un aspect au microscope optique conventionnel. Ce qui
apparaît très vite ce sont des petites lésions qu’on ne verra qu’au microscope électronique,
observation très pointue qu’on n’utilise pas du tout en routine.
II) Les lésions
1) Infarctus : chronologie des lésions microscopiques d’ischémie
< 6 heures : stade des lésions ultra structurales (altérations des mitochondries, dilatation du
réticulum)
Dans les 6h la cellule n’aura plus d’O2, elle va avoir des mitochondries qui souffrent, qui se
dilatent qui perdent leurs crêtes. Puis on va avoir d’autres organites qui vont souffrir comme le
réticulum endoplasmique. Par contre si vous faites une biopsie standard fixée au formol ou au
microscope ordinaire, vous ne verrez rien.
6 heures-8 jours : stade de la nécrose de coagulation effacement des structures cellulaires,
pycnose, homogénéisation acidophile, aspect fantomatique
Les 1eres lésions que l’on voit classiquement à l’examen microscopique conventionnel,
apparaissent après 6 à 12h. Elles vont être de plus en plus nettes dans les jours qui suivent
l’installation de la nécrose.
Qu’est-ce que l’on verra ? Une lésion de l’épithélium, des cellules qui constituent le tissu qu’on
appelle la nécrose de coagulation.
Comment ça se présente ? On va avoir un aspect d’effacement des cellules qui vont, sur
coloration habituelle, devenir beaucoup plus pâles, les limites vont moins bien se voir. On aura
des noyaux qui vont se rétracter devenir pycnotiques, de plus en plus foncés et petit. Le
cytoplasme va devenir de plus en plus rouge et ratatiné. Au fil du temps, la teinte va diminuée, la
cellule va perdre finalement sa coloration normale tant au niveau du noyau qu’au niveau du
cytoplasme, elle va prendre un aspect très pâle, fantomatique.
8 - 15ème jours : stade de détersion : polynucléaires et macrophages
Au-delà d’1 semaine cette nécrose va susciter une réaction inflammatoire à polynucléaire avec
des macrophages qui vont déterger les foyers, nettoyer tous les débris (propriété de
phagocytose).
>15 jours : réparation/ cicatrisation fibreuse
Au-delà de 2 semaines, c’est l’évolution normale d’une lésion inflammatoire. Cette nécrose qui
aura été nettoyée, détergée, va tenter de se réparer. Il va y avoir des processus de cicatrisation
fibreuse avec l’activation des myofibroblastes, synthèse de matrices collagéniques et tentatives
de réparation des cellules. Mais vous savez que dans certains organes, une fois que les cellules
sont mortes, elles ne se régénèrent pas : c’est le cas d’organes comme le cerveau et le cœur.
2) Lésions de souffrance et mort cellulaire
Alors pour montrer plus en détails comment on voit ces lésions de souffrances cellulaires par
ischémie on peut étudier ce schéma -là.
Une cellule normale est agressée (manque
d’O2). Si l’agression est massive, elle va
mourir de façon immédiate, par nécrose et
en se coagulant.
Donc au départ, les 1eres lésions sont
réversibles, ce sont les organites qu’on voit
en microscopie électronique.
3) Lésions de souffrance réversibles
• Agression modérée
• Lésions subléthales et réversibles
• Organites et protéines altérés éliminés par autophagie (lysosomes) et remplacés
• Lésions initiales :
– < 24 heures
– Gonflement du réticulum endoplasmique et des mitochondries (microscope électronique)
• Lésions ultérieures : microscopie optique
– > 24-48 heures
– Gonflement, clarification et vacuolisation cytoplasmique = dégénérescence hydropique
– Variante : dégénérescence graisseuse pour cellules impliquées dans le métabolisme des
acides gras : stéatose hépatique
Voici ce qu’on peut voir par exemple sur une cytologie :
des cellules qui sont entrain de souffrir, elles ne sont pas
encore mortes. Ici en microscopie optique, au bout de
quelques heures, on voit des cytoplasmes, qui au lieu
d’être bleus, deviennent clairs et vacuolaires.
III. La nécrose
1) Mort cellulaire par nécrose
• Destruction des organites par activation des lysosomes
• Eosinophilie cytoplasmique : Coagulation des protéines, destruction des ARN
• Altérations nucléaires successives
– Pycnose nucléaire : rétraction, hyperchromasie nucléaire
– Caryorexie = fragmentation
– Caryolyse =destruction du noyau
• Touche des plages de cellules; s’accompagne d’une réaction inflammatoire
Puis voilà le stade de nécrose où il y a un
effacement de cellules, on ne voit que des débris
nucléaires, des noyaux qui sont pycnotiques. Les
cytoplasmes sont fragmentés, éosinophiles, et
forment de petits débris granuleux. On a donc ici
un phénomène de nécrose.
2) Causes des nécroses
• Ischémie
– Diminution d’apport d’oxygène (occlusion artérielle, choc,…)
• Autres
– Agents physiques : Radiations températures extrêmes
– Toxiques : Chimiques Bactériens, Virus lytiques
3) Mort cellulaire par nécrose : 4 formes possibles, 2 liées à
l’ischémie
Il y a plusieurs types de nécroses.
Mais en cas d’infarctus de cause
ischémique, ce sont les 2 types de
nécroses qu’on va voir : nécrose de
coagulation et nécrose de
liquéfaction.
4) Nécrose de coagulation
Ici ce sont des tubes rénaux. Quand le rein est mal irrigué (athérome ou un embole de
cholestérol) l’ischémie en aval va toucher préférentiellement les cellules des tubes rénaux qui
sont très sensibles et fragiles à l’ischémie. Vous voyez qu’au lieu d’avoir des cellules cubiques,
au bout de quelques jours, on a un aspect fantomatique des tubes. On ne voit plus les limites
cellulaires, on ne voit que du cytoplasme qui devient très rose, coagulé. Ce sont les protéines du
cytoplasme qui vont se coaguler. On ne voit plus les noyaux qui ont été fragmentés, ce sont donc
des fantômes de cellules nécrosées.
On peut retrouver cette nécrose de coagulation dans le rein et le cœur.
5) Nécrose de liquéfaction
Au niveau du cerveau, c’est un peu différent on va parler de nécrose de liquéfaction.
Dans le cerveau, il existe beaucoup d’enzymes. Quand les cellules vont mourir, elles vont libérer
des enzymes qui sont hydrolytiques et qui vont auto-digérer le cerveau.
Donc en cas d’infarctus, le cerveau va devenir liquide comme de la purée molle, on parlera de
nécrose de liquéfaction. Certaines infections bactériennes peuvent aussi donner ce type de
nécrose.
IV. Exemples d'infarctus
Exemple : Infarctus du myocarde
Alors voilà par exemple des images d’infarctus du myocarde, où on aura une nécrose de
coagulation.
6 heures- 8 jours
Nécrose de coagulation
8ème -15ème jour
Nécrose de coagulation
Inflammation
>15ème jour
Cicatrisation fibreuse
Voilà les 1eres images d’anomalies microscopiques, au bout de quelques heures, de quelques
jours. Cet aspect fantomatique, très pâle des fibres musculaires striées myocardiques qui sont
normalement très rouges, fibrillaires avec des petits noyaux périphériques.
L’aspect du cytoplasme est coagulé, très rouge. Il aura tendance à pâlir au fil du temps. Les
limites cellulaires sont assez imprécises.
Au bout de quelques jours, il y aura une réaction inflammatoire qui va se mettre en place, on va
avoir de l’œdème (des zones plus claires). On peut voir des cellules anormales, éosinophiles,
sans noyaux. Des macrophages, des cellules mononuclées, polynucléaires vont essayer de
débarrasser le foyer d’infarctus de tous ces débris cellulaires.
Puis si on attend un peu, tout ça va se nettoyer et la perte de substance, va être l’objet de fibrose
de collagène qui va faire une cicatrice. Cette cicatrice va occuper toute la zone d’infarctus, le
muscle ne va pas se régénérer. Il y aura une plaque fibreuse à la place du muscle, ce qui
explique les problèmes de contractions cardiaques.
On est donc capable à partir de ces images à quel délais on se trouve par rapport à l’occlusion
de l’artère coronaire qui induit cet infarctus.
Infarctus du myocarde : lésions précoces
Raccourcissement des cellules
Apparition de bandes de contraction
sarcomériques
Bandes de contractions
Agrégats de protéines
Dilatation, rupture des
mitochondries
Infarctus du myocarde
Sténose athéromateuse
Thrombose
Spasme
Ci-dessus, est représenté un infarctus du myocarde, de type blanc par atteinte des artères
coronaires, Quand une des artères coronaires se bouche (souvent par athérome), le territoire
normalement irrigué va être l’objet de souffrance voire de nécrose (si l’obstacle est complet). Le
plus souvent, c’est l’artère IV antérieur qui se bouche avec des dépôts d’athéromes.
A. IVA : I. antérieurs et antéro-septaux 43%
A. C Droite : I. postérieurs 36%
A Circonflexe : I. latéraux 21%
On peut voir sur l’image ci-dessus, le cœur d’un patient qui est décédé d’un infarctus du
myocarde itératif. Des lésions relativement anciennes sont visibles. On remarque également une
zone blanchâtre : le foyer d’infarctus du myocarde.
Infarctus du myocarde: complications
• Troubles du rythme cardiaque
• Insuffisance cardiaque gauche aiguë
• Rupture du myocarde (septum, paroi, pilier de la valve mitrale)
• Thrombose pariétale et embolies systémiques
• Anévrysme ventriculaire et insuffisance cardiaque aiguë
Vous voyez que l’infarctus peut être à l’origine de plusieurs complications.
Toutes ces pathologies sont liées. L’athérome cardiaque entraîne un infarctus, l’infarctus luimême peut entraîner des thromboses et des embolies voire des anévrismes.
Infarctus rénal
Illustration ci-dessus d’un infarctus blanc au niveau du rein. On voit un rein avec à sa surface
la zone terminale irriguée par l’artériole. Cette zone triangulaire blanchâtre correspond à un
infarctus blanc systématisé triangulaire à base sous capsulaire.
Au microscope (ci-dessus à droite), on observe une nécrose qui a touchée toutes les structures
du rein. On voit un aspect très rouge, coagulé, les noyaux ont disparus, ce qui correspond à une
nécrose de coagulation Les tubes sont les 1ers à souffrir, et ensuite les glomérules (grosses
boules rouges). On a une nécrose de coagulation des tubes et glomérules.
Infarctus cérébral
On a vu que le cerveau, c’était un infarctus blanc avec de la nécrose de liquéfaction avec un
aspect de bouillie cérébrale qui devient liquidien.
Au microscope (ci-dessus), on peut voir l’aspect de ce tissu cérébral complétement nécrosé. A
terme, cette nécrose va être détergée, on aura un trou dans le parenchyme cérébral.
C’est un infarctus blanc causé par accident vasculaire ischémique. Il y’a un ramollissement
cérébral.
La cause principale est l’athérome provoquant sténoses artérielles ou embolies de cholestérol
sur les athéromes des carotides. Cet athérome peut aussi toucher l’artère cérébrale moyenne
(sylvienne), ce qui se traduira par une hémiplégie, une aphasie.
La nécrose de liquéfaction résulte du processus de détersion, de kystisation
Infarctus intestinal (mésentérique)
Cause principale : athérome (sténose ou emboles de cholestérol)
Infarctus rouge (réseau artériel anastomotique)
Touche d’abord la muqueuse >> hémorragie, nécrose ischémique
Gravité : perforation intestinale, péritonite
Ce sont les artères qui sont dans le mésentère qui vont
se boucher, le mésentère va se nécroser. Cet infarctus
a bien un aspect rouge comme vous le voyez sur la
pièce opératoire. Vous voyez ici cet aspect de boudin
noir, c’est un infarctus mésentérique. C’est une lésion
qui est segmentaire et qui dépend de l’artère qui est
bouchée. Le secteur d’irrigation de l’artère obturé va être
nécrosé. Non seulement il y a le phénomène de nécrose,
mais il continue d’avoir un apport de sang qui va se
déverser dans la nécrose, ce qui donne cet aspect
rouge.
On peut voir ci-dessus que lorsqu’on ouvre ces anses
intestinales, elles sont très sanguinolentes. Au début elles
sont épaissies car elles sont gorgées de sang. Mais si on
attend un peu, elles vont devenir très friables et s’amincir.
Au microscope qu’est- ce qu’on voit ? Au
début, on voit des signes de souffrances de
l’épithélium, les tissus qui souffrent en
premier sont les tissus les plus loin de
l’artère car l’O2 va manquer d’abord à ce
niveau- là. La muqueuse va se nécroser et
se gorger de sang en même temps. Il y a à
la fois une nécrose de coagulation de
l’épithélium et une inondation
hémorragique dans le chorion de la
muqueuse.
Question d’élève : Pourquoi il manque de l’O2 alors que le chorion est gorgé de sang ?
Réponse : Car l’O2 n’arrive pas par des vaisseaux normaux, c’est du sang qui va stagner et se
désaturer en O2 avant même de le donner aux tissus. C’est donc de la stase.
Si on attend, on aboutit à cette image là (à faible
grossissement), petit à petit la muqueuse va souffrir, la
musculeuse va se nécroser (nécrose de coagulation) et être
inonder de sang veineux pauvre en O2. C’est une situation
d’urgence car l’infarctus du mésentère peut causer la mort du
patient. La muqueuse va se mettre à saigner, il peut y avoir du
méléna (sang dans les selles) et le patient aura des douleurs
intestinales. Les sujets âgés sont surtout touchés car ils ont de
l’athérome, des problèmes cardiaques. Donc il faut se méfier de
l’apparition de sang mésentérique. La gravité de la pathologie
vient du fait que la paroi peut se perforer et donner par la suite
une péritonite, un choc hémorragique. Il faut donc les opérer
rapidement et enlever la zone d’infarctus. Cette maladie touche
surtout les sujets âgés, les sujets qui ont de l’athérome ou
encore des problèmes cardiaques.
Infarctus pulmonaire
C’est un infarctus rouge
Cause principale : embolie de l’artère pulmonaire, fibrinocruorique, à partir d’une thrombose
veineuse profonde (exemple : varices MI, phlébite)
Au niveau du poumon on aura également un infarctus rouge du fait d’une inondation par le
réseau vasculaire bronchique.
On peut voir sur l’image ci-dessus, l’image d’un poumon sur une autopsie. L’infarctus est très
bien limité (territoire précis qui était irrigué par une artériole et qui a été oblitéré). Généralement il
est provoqué par un thrombus qui va se boucher dans les petites artères du poumon. La zone
pulmonaire qui en dépend va se nécroser et se gorger de sang. C’est une complication qu’on
craint chez les patients qui sont opérer, qui ont des varices, qui restent immobiles. Au
microscope, dans ce territoire-là, il y aura une nécrose de coagulation et du sang dans les
alvéoles.
Si l’ischémie et l’infarctus sont focaux, il n’y aura pas de traduction clinique. Mais très souvent,
les emboles vont se bloquer à plusieurs endroits, donc les infarctus sont multiples et massifs (si
l’embole bouche une grosse artère).
V. Infarcissement hémorragique
Définition : foyer d’infiltration hémorragique tissulaire, avec ou sans nécrose, en rapport avec
l’obstruction de la veine de drainage.
Pas de systématisation des lésions (≠ infarctus rouge)
Intestin (exemple : volvulus), testicule (torsion), poumon, rein, surrénale, cerveau
Contrairement à l’infarctus, le problème ne vient pas de l’artère mais de la veine de drainage.
Mais le résultat est assez similaire : le sang va stagner et une nécrose est possible. Par rapport à
l’infarctus, il y aura beaucoup plus de sang qui va s’accumuler, du fait de l’obstruction de la
veine.
L’infarcissement se rapproche de l’infarctus rouge. Les lésions seront moins bien systématisées
que les infarctus rouges, elles seront un peu plus diffuses.
La veine de drainage peut se boucher pour des raisons mécaniques : par exemple l’intestin peut
se tordre (on appelle ça un volvulus) c’est-à-dire qu’il va se tordre autour de son axe du
mésentère, la boucle créée va bloquer les veines dans le mésentère, le sang va rester et les
veines vont être obstruée.
De la même façon, dans un testicule qui se tord au niveau du pédicule, la veine et l’artère
peuvent se tordre et entraîner ce genre de lésions. On peut avoir également des obstructions par
des tumeurs, par des processus inflammatoires. La lésion principale se fait au niveau de la veine.
Sur l’image ci-dessus, on peut voir une pièce
d’orchidectomie : c’est un testicule qui a été enlevé avec
son pédicule. On observe le même aspect que l’infarctus
rouge, c’est organe qui est gorgé de sang et qui est
nécrosé de façon très diffuse non systématisé.
Quand on regarde au niveau d’un rein au microscope (ci-contre), on
observe un aspect de souffrance ischémique plus ou moins marqué
des cellules. Les premières lésions à apparaître correspondent à de la
congestion, de l’inondation par des globules rouges. Secondairement,
si on n’intervient pas rapidement, de l’ischémie apparaîtra.
VI. Vascularites
1) Définition
• Maladies caractérisées par une atteinte inflammatoire des parois vasculaires, de cause mal
connue.
• Nombreuses entités selon :
- étiologie/ pathogénie
- type des vaisseaux atteints (artère, veine, capillaire)
- diamètre des vaisseaux atteints
- organes touchés
• Pathologies souvent chroniques, volontiers systémiques, et de présentation clinique
trompeuse
• Atteinte possible des poumons, reins, peau, SNC, cœur, muscle....
• Patients suivis en Médecine interne, dermatologie, néphrologie
• Traitement par immunosuppresseurs
Certaines vascularites toucheront plutôt des artères, ce sont des artérites. D’autres toucheront
plutôt les veines : ce sont des phlébites. Puis il y aura des pathologies qui toucheront les
capillaires : les capillarites.
Non seulement les vaisseaux peuvent se boucher, peuvent se sténoser, peuvent avoir des
dépôts etc… mais ils peuvent aussi avoir une maladie d’origine inflammatoire, qui vont toucher
spécifiquement les parois des vaisseaux : ce qu’on appelle vascularite.
C’est un groupe de maladie très complexe car il y a pleins de vascularites différentes. Des
tentatives de classifications ont eu lieu.
Vous aurez l’occasion de voir ces malades surtout dans les services de médecine interne.
Les vascularites :
- sont relativement rare mais qui sont sévères.
- ont un aspect très variable car les mécanismes d’inflammations sont également très variables.
C’est souvent un mécanisme auto-immun.
- ont plusieurs étiologies : infectieuse, néoplasique.
- peuvent toucher tous les éléments du système circulatoire.
- peuvent toucher uniquement un seul type de vaisseau en fonction du diamètre : au sein même
des artérites, certaines ne toucheront que les grosses artères comme l’aorte. D’autres toucheront
au contraire les petites artérioles.
- peuvent touchent plusieurs organes. On a des vaisseaux dans tous les organes donc
théoriquement on peut trouver des vascularites dans tous les organes. Suivant la présentation,
elles peuvent être trompeuses, à tirer l’attention sur un organe plus qu’un autre.
- prennent du temps à diagnostiquer. Cependant les organes les plus souvent atteints, sont le
poumon, le rein, la peau et parfois le SNC, le cœur et les muscles
Dans certains cas il y aura un mélange de ces différentes pathologies.
Il faut comprendre que la vascularite est une pathologie très variable.
Les patients atteints ont des maladies ischémiques chroniques et on les rencontre souvent en médecine, dans
le service de dermatologie ou de néphrologie.
La dermatologie est un mode d’accès à la maladie assez évident, car les lésions se verront
facilement au niveau cutané. Au niveau des autres organes il y aura plutôt des défaillances, c’est
donc dans le bilan d’une insuffisance rénale ou de problèmes pulmonaires, qu’on pourra être
amené à trouver ce diagnostic.
De façon générale, le traitement consiste à administrer des anti-inflammatoires et des immuno
suppresseurs.
2) Classification des vascularites
Voici des exemples de classifications de ces maladies. On ne verra pas toutes les maladies, on
va en illustrer quelques-unes pour comprendre le principe de classement.
Classification selon la taille et nature des vaisseaux
On se rend compte que certaines vascularites touchent préférentiellement les grosses artères
(maladie de Takayasu et Horton).
Il existe d’autres maladies comme :
- la péri artérite Noueuse qui est très grave et parmi les plus fréquentes au niveau des
vaisseaux moyens.
- Celles touchant les petits vaisseaux, mais qui ne touchent pas les grosses artères.
On ne les détaillera pas, on étudiera que la maladie de Wegener, qui atteint les vaisseaux de
tous types et qui sera associée à des anticorps particuliers.
Classification de Chapell Hill
Il y a plusieurs classifications. La plus utilisé a été faite par des spécialistes dans une ville qui
s’appelle Chapell Hill. Elle a été réactualisée en 2015, on affine les diagnostiques régulièrement.
Le principe est le même. On classe ces maladies à médiation immune, en fonction des
vaisseaux, de leurs tailles. Certaines maladies sont strictement limitées à une certaine taille. Ce
sont des maladies très complexes.
VII) Diagnostic des vascularites
1) Les moyens de diagnostic
Comment fait-on le diagnostic des vascularites?
- La présentation clinique est très importante. Lorsqu'il y a suspicion de vascularites, faire un
bilan complet de tous ces organes cibles: reins, la peau, le poumon.
- L'imagerie radiologique. Le bilan vasculaire chez le radiologue spécialisé est également très
important. Des techniques d'imagerie de plus en plus performantes permettent de bien visualiser
les vaisseaux et de voir s'ils ont un aspect anormal.
- Comme ces maladies ont une part immunologique, il y aura un bilan sanguin à faire
notamment rechercher des Auto-Anticorps comme les Anticorps de type ANCA, antineutrophile, anti-polynucléaire et puis l'exploration du système du complément qui participe à la
formation de dépôts immuns.
- Il y aura la biologie des différents organes (insuffisance rénale, etc.)
- L'anatomo-pathologie est particulièrement intéressante dans le cas des biopsies à visée de
la peau (facilement biopsiable) et du rein (un peu plus compliqué).
Il est rare de découvrir une vascularite de façon fortuite en examinant une pièce opératoire
obtenue après une intervention.
Par exemple, lors d'une ischémie digestive: au lieu d'avoir un aspect d'athérome classique
(cause de 95% des infarctus mésentérique), on peut tomber sur une atteinte inflammatoire des
vaisseaux du mésentère.
Cela peut également arriver sur des pièces opératoires d'ORL, sur des lésions nécrosantes au
niveau du nez, etc.
2) Le diagnostic anatomo-pathologique
Sémiologie
Le diagnostic anatomo-pathologique des vascularites repose sur 2 types de signes:
- le type et la taille des vaisseaux qui sont atteints (artère, artériole ou capillaire)
- la nature de l'infiltrat inflammatoire :
-> Infiltrat granulomateux qui correspond à l'accumulation de cellules immunitaires, et
plus précisément, de macrophages modifiés (cellules épithélioïde ou des cellules géantes
multinuclées) que l'on voit dans les tuberculoses ou sarcoïdoses.
-> Présence ou non de nécrose fibrinoide
-> Présence ou non de dépôts immuns (immunoglobuline, complément)
-> L’inflammation touche les vaisseaux uniquement ou également les tissus extravasculaire?
Toute cette sémiologie aide à préciser le diagnostic d'une vascularite.
Techniques utiles
2 techniques :
- La biopsie conventionnelle consiste à fixer le prélèvement au formol puis à l'inclure en
paraffine avec les colorations habituelles (HES, PAS, orcéine...)
- Tissu frais (ou liquide Michel) puis congelé pour réaliser la technique
d'immunofluorescences à la recherche de dépôts immuns : Ig, C
On va détecter sur nos vaisseaux à l'aide d'un anticorps anti-immunoglobuline ou un anticorps
anti-complément qu'on aura pris soin de colorer avec un fluorochrome.
Au laboratoire, en examinant nos lames au
microscope à lumière fluorescente, si on voit de la
fluorescence, cela veut dire qu'il y a bien des
dépôts immuns.
On retrouve sur les images suivantes ces
éléments sémiologiques anatomo-pathologiques.
Cette structure ronde est une artériole dont la
tunique musculaire (la média) a été nécrosée et
remplacée un magma tissulaire rose (qui ressemble
à de la fibrine): c'est de la nécrose fibrinoide.
C'est donc une vascularite nécrosante: une artérite
nécrosante.
Coupes paraffine, colorations (HES, PAS…)
Vous avez ici, au niveau de la peau, le revêtement
malpighien, le derme et de petits capillaires qui ont
le même type de lésion, ces dépôts rouges.
C'est de la nécrose fibrinoide dans des capillaires
(capillarite nécrosante).
Et ce qu'on voit autour, c'est de l'inflammation.
Dans les infiltrats inflammatoires, on observe
quelques polynucléaires neutrophiles avec des
noyaux segmentés et de quelques lymphocytes
Certains polynucléaires sont nécrosé, c'est une
vascularite leucocytoplasique, les leucocytes sont
en train de mourir avec nécrose fibrinoide.
Infiltrat : cellules géantes
C'est une artérite avec des cellules géantes et multinuclées. C'est la maladie de Horton.
Tissu frais puis congelé et technique d’immunofluorescence : dépôts immuns
Microscopie à fluorescence sur une coupe congelée
de peau.
Au niveau de l'épiderme, pas de dépôts entre les
cellules épithéliales.
Dans le derme et autour des vaisseaux, les petits
points verts lumineux représentent des dépôts d'IG
qu'on a mis en évidence et dans ce cas précis, il
s'agissait de d'IGA.
Le fait de trouver des IGA dans la peau signe le
diagnostic de la maladie de purpura d'Enoch.
VIII) Conséquences des artérites
Dans toutes ces variantes, que ce soit des artères, des veines ou des capillaires, l'inflammation
vascularite va avoir plusieurs conséquence qui vont être plus ou moins identiques:
-Dans un premier temps, l'inflammation provoque l'épaississement de la paroi (palpable en
clinique si ce sont des vaisseaux cutanée). Cet épaississement inflammatoire de la paroi va
diminuer le flux sanguin.
-Si la pathologie est sévère et se poursuit, cette épaississement peut thromboser l'artère,
entraîner une occlusion complète de la lumière provoquant l'arrêt du flux sanguin.
Si c'est une artère qui est touchée alors on aura une ischémie avec possibilité d'infarctus.
Un infarctus peut donc être aussi dû à une vascularite (une atteinte inflammation des vaisseaux).
-L'inflammation des vaisseaux peut également entraîner la formation d'un anévrisme.
Pour rappel, c'est une déformation des vaisseaux dont les bords ne sont plus parallèles et
deviennent boursouflés. A l'intérieur de la lumière, le flux sanguin va tourbillonner et la circulation
va d'une part mal se faire (mauvaise irrigation) mais il y aura aussi un risque de thrombose dans
ces cavités d'anévrisme.
La paroi risque de s'amincir et peut parfois même se perforer.
IX) Pathologie
1) Maladie de Horton (à connaître)
Cliniquement, la maladie de Horton concerne la personne âgée (70-80 ans).
C'est une maladie des grosses artères.
Sera touché préférentiellement l'aorte et ses principales branches de divisions, en particulier
les grosses artères à visée céphalique comme l'artère temporale.
Sur le plan sémiologique-anatomopathologique, c'est une atteinte de toute la paroi, de toute
l'épaisseur, on parlera de Pan- artérite.
Et c'est une maladie qui va aboutir à l'oblitération.
Elle a la particularité d'avoir un infiltrat varié mais dans lequel on va avoir des cellules géantes.
Une artérite à cellules géantes évoque la maladie de Horton
On en fait le diagnostic finalement assez facilement grâce à cette atteinte de l'artère temporale
qui est quasi-systématique
Cliniquement, l'artère temporale est visible sous la peau.
Elle est inflammatoire, rouge, indurée à la palpation, douloureuse
quand on la touche.
Diagnostic: on suspecte une maladie de Horton chez les patients qui
ont des céphalées, un syndrome inflammatoire.
C'est une biopsie de cette artère temporale.
On observe une artère qui est inflammatoire, c'est une
artérite.
HES : sténose, inflammation panpariétale, inflammation avec cellules
géantes, fibrose
C'est un grossissement sur cette atteinte de l'artère, on voit que
l'intima, la média et l'adventice sont inflammatoires, c'est une Panartérite.
Coloration orcéine: rupture de la LEI
Si on fait des colorations spéciales qui nous permettent de bien
voir les tissus élastiques de l'artère, on va voir que l'inflammation
vient détruire la limitante élastiques.
Ça aussi c'est un signe des artérites de Horton évolués, il y a une
rupture de la limitante élastique interne.
Cellules géantes de
Langhans
Ce qui caractérise la maladie de Horton, ce sont ces
fameuses cellules géantes multinuclées, appelées
cellules de Langhans qui sont mêlées à un infiltrat
avec cet aspect de granulome spécifique.
On retrouve ici, une artérite gigantocellulaire qui a
tendance à oblitérer l'artère dont la lumière se
rétrécit.
Si on a une oblitération des artères céphaliques,
cela peut aboutir à des infarctus cérébraux.
Lorsque cette maladie touche les artères de la
rétine, on peut craindre chez les personnes
âgées, une cécité, c'est-à-dire la perte de vision
d'un œil. La rétine va s'ischémier.
C'est une urgence thérapeutique quand on suspecte cette maladie chez les personnes âgées
(mal de tête, un syndrome inflammatoire, grosse artère temporale d'aspect inflammatoire).
On biopsie et même sans attendre les résultats de la biopsie, on a intérêt à mettre des
corticoïdes pour diminuer l'inflammation et préserver les artères et éviter les cécités.
Comme vous le voyez, la maladie est segmentaire, c'est-à-dire qu'il y a des intervalles d'artères
qui sont sains et puis d'autres zones qui sont atteintes.
Par exemple, si la biopsie porte seulement la zone non atteinte, on peut avoir une biopsie
faussement négative.
Il faut prélever les zones les plus suspectes.
Ne pas hésiter à débiter l'artère, à regarder sur plusieurs millimètre s'il n'y a pas des signes de
lésions focales ou segmentaires car on peut passer à côté du diagnostic.
C'est une maladie relativement fréquente qu'il faut connaître dans sa clinique et dans son aspect
anatomo-pathologique.
Questions d'élève : Comment fait-on pour biopsier une artère? (On fait une anastomose ou on
enlève juste un petit bout?)
Réponse : On ligature les deux côtés, les deux bouts. Il y a des suppléances qui vont se faire et il
n'y aura donc pas d'ischémies en aval.
2) Maladie de Wegener
C'est une maladie plus rare mais très
trompeuse et très
grave également.
C'est une vascularite qui va toucher à la fois les artères mais aussi les veines et ce sera les
vaisseaux du moyen et petit calibre.
Cette maladie peut toucher plein d'organe et des organes vitaux.
Elle a une distribution assez diffuse mais c'est souvent des manifestations au niveau des
poumons et du niveau des sinus des fosses nasales.
Il n'est pas rare d'avoir aussi une atteinte des reins.
Les patients peuvent mourir de l'atteinte de leur poumon et même mourir d'hémorragie au niveau
de leurs vaisseaux au niveau ORL.
C'est une vascularite qui va être granulomateuse (comme la maladie de Horton) mais qui va
aussi être très nécrosante (contrairement au Horton).
Elle va être à la fois nécrosante au niveau de la paroi vasculaire mais aussi entraîner une nécrose
des tissus adjacents (les tissus péri vasculaires).
Les foyers inflammatoires tissulaires et vasculaires sont très nécrosants, granulomateux
(présence de cellules géantes) et ont la particularité d'avoir des polynucléaire éosinophiles
dans ses lésions.
Polynucléaires éosinophiles + cellules géantes + nécrose + atteinte vasculaire = penser à la
maladie de Wegener.
En haut à gauche
L'atteinte pulmonaire peut être
très grave.
Sur cette image de scanner, on a
carrément des foyers de
destruction du parenchyme
pulmonaire avec des cavités.
C'est à la fois l'atteinte vasculaire
et l'atteinte directe du
parenchyme.
En bas à gauche
Vous voyez ici dans le poumon,
ces cavités où le poumon est
nécrosé.
On a une inflammation
polymorphe qui touche aussi les
vaisseaux et dans laquelle on
retrouve ces fameuses cellules
géantes multicellulaires.
En bas à droite
Ici, c'est un rein pour rappeler que dans le Wegener, on peut aussi avoir une atteinte du rein.
Et là, comme les artères étaient touchées, on a un infarctus du rein avec une nécrose des
glomérules et une nécrose des tubules
Ce sont des patients qui peuvent avoir une insuffisance rénale grave, une insuffisance
respiratoire grave donc il faut traiter par des traitements agressifs anti-inflammatoires et
immunosuppresseurs.
Granulomes : cellules géantes et épithélioïdes
Voilà, à fort grandissement, des lésions de la
maladie de Wegener, des cellules inflammatoires
dans les tissus d'aspect varié, plusieurs types de
cellules et ces fameuses cellules géantes multi
nucléés
Nécrose fibrinoïde de la paroi artérielle et
inflammation
Ici, la vascularite touche une petite artère, à
peine reconnaissable.
La lumière est sténosée, toute la paroi est
détruite.
Il y a de la nécrose fibrinoide et on a un infiltrat
inflammatoire très polymorphe (ici on ne voit pas
de cellule géantes) mais il s'agit aussi de la
maladie de Wegener.
Le diagnostic est parfois difficile parce que les
lésions typiques ne sont pas toujours présentes
sur une seule biopsie.
Ces patients ont souvent des signes multiples avant qu'on ne porte le diagnostic.
Des signes biologiques ainsi que la topographie des lésions orientent le diagnostic qui est
malheureusement grave avec des évolutions parfois très défavorables.
3) Maladie de Takayashu (à connaître)
C'est une maladie qui touche les jeunes et peut être grave mais qu'on peut soigner.
C'est une artérite, elle aussi, à cellules géantes et a une topographie préférentielle sur l'aorte et
sur la crosse de l'aorte. (C’est une "maladie du cardiologue")
Pas d'atteinte du rein, ni de l'artère céphalique.
Cela va donner une atteinte inflammatoire segmentaire et multifocale de la crosse de l'aorte, du
tronc brachio-céphalique.
Cette atteinte peut donner des syncopes (par atteinte par ischémie transitoire au niveau du
SNC) et même des troubles visuels.
Jeune + syncope + trouble visuel = méfiez-vous de la maladie de Takayashu
Lorsqu'elle touche l'aorte et ses principales branches de division, la paroi va s'épaissir, et puis
on pourra observer tout ce que l'on a vu précédemment: des anévrismes, des occlusions, des
sténoses...
Sténose, sclérose pariétale et adventitielle
Macroscopiquement, ce sont des lésions quand
même très sévères.
Les artères sont extrêmement épaissies, c'est
toute la paroi qui va devenir inflammatoire puis
fibreuse (avec même l'adventice qui va être très
inflammatoire).
Au microscope, voit la lumière d'artère qui se rétrécit et
l'inflammation qui s'élargit (intima, média puis adventice)
Fibrose, inflammation mononuclée et à cellules géantes
Quand on zoome sur ces lésions inflammatoires, on observe un
mélange de cellules inflammatoires variées (lymphocytes,
polynucléaires...) et ces fameuse cellules géantes multi nucléés.
Les traitements médicamenteux ne sont toujours pas suffisants. On
peut avoir recours à une intervention chirurgicale pour réséquer ces
aortes complètement
anormales.
4) Périartérite Noueuse (PAN)
Maladie relativement fréquente, qui touche tout le monde quel que soit l'âge, quel que soit le
sexe.
Présentation trompeuse avec souvent une altération très sévère de l'état général:
- la fièvre,
- un fort amaigrissement,
- une HTA,
- des troubles systémiques et multi viscéraux: des arthralgies, des névrites, des éosinophilies
(sang), des troubles rénaux, respiratoires et cutanés.
Les organes les plus souvent touchés sont le rein (en premier), le muscle strié, le foie, le tube
digestif, la peau
Atteinte rénale avec les artères rénales touchées et
épaississement anormal des vaisseaux d'origine
inflammatoire.
Vous voyez ici, les lésions du vascularite au niveau de la
peau qui donne un aspect de purpura ou de livedo, quel
que soit d'ailleurs la vascularité en cause.
Au niveau des mains, on voit des lésions de purpura qui ont
un aspect particulier, un coté noueux: les vaisseaux atteints
vont s'indurer et se gonfler de façon segmentaire donnant
des brûlures, des petits nodules le longs des vaisseaux qui
sont atteints.
Si on palpe, il y a des nodules inflammatoires ici au niveau
de ces périartérites noueuses des doigts.
Question d'élève : C'est quoi l'étiologie de ces maladies (Horton, Wegener, PAN) ?
Réponse : Malheureusement, ils font partie des maladies qu'on dit "idiopathiques" dont on n'a
pas d'acteurs favorisants.
Il y a des terrains génétiques, on a des hypothèses (infections virales ou bactériennes qui
stimulent l'immunité).
Nous savons que c'est un emballement du système immunitaire (chez les sujets à risque) mais
pour le moment, elles n'ont pas vraiment de causes bien précises
A ce jour, il n'y a aucun traitement étiologique, on traite les symptômes (anti-inflammatoires,
immunosuppresseurs).
PAN au niveau de la peau
Atteinte artérielle uniquement, de moyen ou petit
calibre.
Atteinte discontinue, segmentaire
Formation de nodules de qq mm le long des
vaisseaux
Evolution : fibrose et thromboses vasculaires
Atteinte Pan-pariétal, c'est-à-dire aussi bien de l'intima, la média et l'adventice mais également
autour de l'artère. On dit "périartérite" parce que ça ne touche pas que les parois, ça diffuse
autour de l'artère.
Les endothélium sont très abîmés et peuvent proliférer.
On a cette nécrose fibrinoide dans la tunique musculaire qui va finir par disparaître et puis on
aura une inflammation
On n’a pas de cellules géantes mais un mélange de différents types de cellules inflammatoires
moins spécifiques avec pas mal de polynucléaires neutrophiles, lymphocytes et macrophages.
C'est une maladie segmentaire comme beaucoup de vascularites avec un risque de pieds
d'échantillonnage si on ne biopsie pas au bon endroit (on ne peut pas voir les lésions).
On note ce côté noueux le long des vaisseaux dans les zones les plus atteintes.
Ces inflammations vont former des nodules dans la paroi vasculaire.
Au fur et à mesure, la maladie va devenir de plus en plus fibreuse et va se cicatriser.
On aura des risques de thrombose et comme toutes thrombose bien sûr, des ischémies puisque
le sang artériel ne passera plus dans les organes (avec des atteintes graves du bras, du SNC,
des viscères).
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