
0.
Introduction.
Dans le contexte actuel de ralentissement de l'activité économique qui engendre un
climat de dénonciation de l'inefficacité du système de santé, la nécessité
d'une
maîtrise des
dépenses de santé se fait de
plus
en
plus
pressante... La crise économique a en
effet
limité
les ressources
disponibles
pour la protection sociale, alors que précisément la protection
sociale avait des
besoins
de
plus
en
plus
étendus du fait de la crise économique. Un
paradoxe
qui
n'est
en fait que la manifestation du rôle de la protection sociale en général et de
la santé en particulier dans le processus de croissance économique.
Le
profil bas de cette croissance conduit à une remise en cause de l'Etat-Providence.
Dans le secteur de santé, il faut désormais rechercher une meilleure allocation des
ressources.
Une régulation des dépenses "par la demande" ou "par l'offre" est mise en
œuvre
selon
que Ton cherche à responsabiliser les usagers ou les producteurs de soins. En
médecine ambulatoire, le système de rémunération à l'acte est souvent dénoncé comme étant
inflationniste. Il convient donc de réfléchir à des modalités de rémunération des médecins qui
permettent une régulation des dépenses.
Les
méandres de la récente négociation entre les financeurs — les caisses d'assurance
maladie — et les médecins ont conduit à postuler le principe
d'une
maîtrise médicalisée des
dépenses allouées à ce financement. Dans ce
cadre,
la nomenclature des actes professionnels
(NGAP)
qui sert de base à l'actuel système de paiement à l'acte doit être réformée. Le
nouveau codage des actes doit être associé à la production de références médicales. Au
regard
de ces recommandations, l'activité des médecins doit être évaluée, ce qui devrait
permettre
de faire d'importantes économies sur les dépenses de santé. Du moins est-ce
l'objectif annoncé par les différents partenaires engagés dans cette
nouvelle
convention
médicale.
Nous
nous interrogerons, dans ce papier, sur le rôle que peut jouer la nomenclature
dans le
cadre
d'une
régulation médicalisée des dépenses de santé. Le nouveau codage des
actes
peut satisfaire à deux stratégies différentes mais complémentaires : tout d'abord définir
une hiérarchisation des actes qui soit neutre et qui réponde à un objectif de connaissance de
l'activité médicale ; ensuite élaborer un processus de valorisation de ces actes qui incite les
médecins à choisir les thérapeutiques les moins coûteuses dans une perspective dynamique
de réallocation des ressources.
Pour
analyser les capacités de la nomenclature des actes professionnels à satisfaire
ces deux stratégies, nous étudierons dans une première partie le rôle de la nomenclature dans