La Démocratie

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LE PROCESSUS ÉLECTORAL AU
MAROC : CADRE LÉGISLATIF 2015.
GLOSSAIRE / ETHYMOLOGIE/BIBLIOGRAPHIE
PREALABLE : VALEURS ET CONTRAT
SOCIAL /CITOYENNETE ET CONTRAT SOCIAL
TAJECTOIRE DE L’EXPERIENCE MAROCAINE :
CONSTITUTION DE 2011
PERSPECTIVES
-------------------------------------
1 GLOSSAIRE
DÉMOCRATIE
Etymologiquement : gouvernement par le peuple.
Plus concrètement, régime dans lequel tous les
citoyens possèdent de manière égalitaire un droit de
participation (vote) et un droit de contestation à
l’égard du pouvoir (liberté d’opposition). Cependant
la liberté d’opposition n’est reconnue que dans la
démocratie libérale, mais non dans la démocratie
populaire.

Sens général : par opposition à la démocratie représentative, forme
de démocratie dans laquelle les citoyens exercent eux-mêmes le,
pouvoir, sans intermédiaire. Trouvant sa forme originelle dans
l’Athènes classique, elle ne connait aujourd’hui que de rares
manifestations, par exemple dans certains cantons suisses.

Pour certains auteurs (M. Duverger), l’expression désigne, par
opposition à la démocratie médiatisée, le régime dans lequel les
citoyens choisissent eux-mêmes leur gouvernement, du moins son
chef (ex : Etats-Unis, avec l’élection du président au suffrage
universel ; Grande Bretagne, avec le bipartisme permettant aux
citoyens de choisir le Premier ministre leader du parti majoritaire—à
travers l’élection de la Chambre des communes).
DÉMOCRATIE DIRECTE

Démocratie qui cherche à résoudre l’antagonisme entre le
pouvoir et la liberté antagonisme tenant à l’existence d’une
majorité s’imposant à la minorité aux moyens de procédés divers
de conciliation et d’équilibre : reconnaissance aux individus de
droits opposables à l’Etat (notamment liberté d’opposition),
aménagement de la structure de l’Etat de manière à limiter le
pouvoir politique (principe de constitutionnalité, séparation des
pouvoirs, indépendance du pouvoir judiciaire…)
DÉMOCRATIE LIBÉRALE

Régime dans lequel la multiplicité des partis politiques empêche
que les citoyens puissent choisir directement le chef du
gouvernement à travers l’élection parlementaire : ce choix
dépend des tractations entre les états-majors politiques et des
« jeux parlementaires ».
DÉMOCRATIE MÉDIATISÉE

La démocratie participative vise à enrichir les formes
traditionnelles de démocratie élective, parfois victimes d’un
certains discrédit, et à susciter une adhésion plus forte des
citoyens aux systèmes politique, par l’organisation des
procédures (débats, enquêtes publiques, instances consultatives,
initiatives populaires…) permettant de les faire participer, ainsi
que leurs associations représentatives, à l’élaboration même des
décisions politiques.
DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE

Démocratie fondée sur la reconnaissance de la légitimité d’une
pluralité effective de partis politiques, et de leur alternance au
pouvoir. Cette conception de la démocratie a représenté l’une
des différences essentielles entre les démocraties populaires (et
l’Union soviétique).

--démocratie libérale, démocratie populaire, parti dominant,
parti unique.
DÉMOCRATIE PLURALISTE

Régime politique marxiste et totalitaire institué au lendemain de
la seconde Guerre mondiale dans les Etats d’Europe centrale et
orientale situés dans la zone d’influence de l’URSS.

Ces régimes ont été créés sur le modèle soviétique, avec
cependant des éléments originaux plus au moins marqués.

Les événements survenus dans la plupart de ces Etats fin 1989 ont
conduit à la fin de ce régime politique et à la mise en place
(malgré certaines difficultés) d’une démocratie pluraliste.

--Totalitarisme.
DÉMOCRATIE POPULAIRE

Forme de démocratie dans laquelle les citoyens donnent
mandat à certains d’entre eux d’exercer le pouvoir en leur nom
et à leur place.

--- Mandat politique.
DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE

Forme de démocratie qui combine la démocratie représentative
et la démocratie directe : le pouvoir est normalement exercé par
des représentants, mais les citoyens peuvent dans certaines
conditions intervenir directement dans son exercice.

-- initiative populaire, référendum, révocation populaire.
DÉMOCRATIE SEMI-DIRECTE

Electeurs dont les noms figurent sur les listes électorales et qui
peuvent donc participer au vote.
ELECTEURS INSCRITS

Définition du mot Élection : - Choix qui est fait de quelqu'un en
assemblée et par voie de suffrages. L'élection d'un député. Les élections
municipales.

Choix par les citoyens de certains d’entre eux pour la conduite des
affaires publiques.

Ce procédé permet aussi aux électeurs de choisir indirectement une
orientation politique (ne pas confondre avec votation).

1° Election générales : celles auxquelles il est procédé en cas de
fin collective du mandat d’une assemblée (expirée normale des
pouvoirs ou dissolution).

2°Election partielle : celle à laquelle il est procédé en cas de vacance
individuelle d’un siège. La constitution de 1958 limite les élections
partielles avec l’institution des suppléants ; les 2 principaux cas sont la
démission et l’annulation d’une élection par le conseil constitutionnel).

En droit administratif, les cas d’élections aux divers corps et conseils
délibérants ou consultatifs sont extrêmement nombreux.

-- Conseil général, conseil municipal, conseil régional.
ELECTION

Droit ou fonction d’électeur.

1° Electorat-droit : conception découlant de la théorie de la
souveraineté populaire, selon laquelle le suffrage est un droit
appartenant à titre originaire à chaque citoyen et dont celui-ci est libre
d’user ou de ne pas user.

2° Electorat-fonction : conception découlant de la théorie de la
souveraineté nationale, selon laquelle le suffrage est une fonction
publique dont la nation souveraine peut réserver l’exercice aux plus
aptes.

En fait, la discussion sur la conception de l’électorat, très importante lors
de la révolution de 1789, n’a plus qu’un intérêt théorique, les progrès de
la démocratie ayant conduit à considérer l’électorat comme un droit
malgré la référence à la souveraineté nationale.
ELECTORAT

Michel BALINSKI ET Rida LARAKI, Majority Judgment. Measuring, Ranking, and Electing, Boston, MIT
Press, 2011. (Les deux chercheurs à l’Ecole polytechnique proposent dans cet essai un mode de
désignation des gouvernants alternatif à l’élection. Ce système très sophistiqué, qu’ils nomment le
« jugement majoritaire » consiste à faire en sorte que chaque citoyen puisse émettre un jugement
sur tous les candidats, plutôt que d’en choisir un au détriment des autres).

Norberto BOBBIO, le futur de la démocratie, paris, seuil, 2007. (Le philosophe italien expose ici dans
mon style si particulier, mélange de simplicité et de subtilité, une vision très lucide de la démocratie
aujourd’hui. Grand défenseur des droits de l’Homme tout en demeurant attaché à une définition
formelle de la démocratie, Norberto BOBBIO confirme dans cet ouvrage l’originalité de ses
analyses).

Pierre BRUNET, Vouloir pour la nation : le concept de représentation dans la théorie de l’Etat, paris,
Bruylant, 2004. (Cet ouvrage constitue une analyse très minutieuse de la théorie de la
représentation. Il ne s’agit pas pour pierre Brunet de partir d’une idée abstraitement définie de
« représentation », mais de comprendre comment elle s’articule et se modifie par rapport aux règles
ou aux mécanismes institutionnels qu’elle est supposée justifier.)
.BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

securities against misrule. Juries, assemblies, élections, NEW YORK,
Cambridge University Press, 2013. (Dans cet ouvrage tiré de ses
travaux au collège de France, Jon ELSTER propose une approche
renouvelée des jurys, des assemblées et des élections – soit trois
institutions ou mécanismes dans lesquels il s’agit de prendre des
décisions collectives. Le philosophe norvégien estime qu’espérer
faire en sorte que ces décisions soient bonnes est
vraisemblablement illusoire ; mais il s’appuie sur les travaux de
Jeremy Bentham pour montrer qu’il est en revanche possible de
les mettre à l’abri des intérêts, de la passion ou des préjugés,
grâce à un certain nombre de précautions).
JON ELSTER,

the Voice of the people.

Public opinion et democracy, New Haven /londres, yale University press, 1997. (James
Fishkin défend dans ce livre l’idée de « sondage délibératif », qui permet (contrairement
aux sondages classiques) de recueillir l’opinion éclairée des personnes consultées. Il
s’agit en effet d’organiser la délibération d’échantillons représentatifs de la population,
dans des conditions optimales de discussion et d’information.)

Jurgen HABERMAS, Droit et démocratie : entre faits et normes, Paris, Gallimard, 1997.
[Cet ouvrage constitue une illustration de l'importante contribution du philosophe
allemand au renouvellement des réflexions sur la démocratie. Celle-ci est appréhendée
à partir de la théorie de la communication, ce qui conduit Jurgen Harbermas à
réinterpréter l'idée de souveraineté du peuple dans un sens inter subjectiviste.]
JAMES FISHKIN

La démocratie, sa nature, sa valeur, Paris, Dalloz, 2004. [Surtout
connu pour ses travaux de théorie du droit, Hans Kelsen
développe dans ce livre une analyse singulière et féconde de la
démocratie, en partant de son relativisme éthique. Il y confronte
l'idéal sur lequel elle se fonde avec ses possibilités concrètes de
réalisation.]
HANS KELSEN (1932),

Principes du gouvernement représentatif, Paris, Flammarion, 1996. [Un essai
classique et incontournable : il s'agit d'une analyse serrée de la démocratie
représentative, d'un point de vue à la fois historique et conceptuel.
Bernard Manin y démontre qu'elle ne peut être comprise comme une
simple déclinaison de la démocratie (dont le pendant serait la démocratie
directe). Le régime représentatif, en effet, a ses origines et ses logiques
propres, si bien que sa rencontre avec l'idée démocratique n'a pas été
sans difficultés.]
BERNARD MANIN,

La contre-démocratie. La politique l’âge de la défiance, Paris, Seuil,
2006. [Cet ouvrage, fruit des travaux de Pierre Rosan vallon au
Collège de France, constitue le premier volet d'une recherche
historique sur la notion de démocratie, qu'il veut envisager comme
une «expérience problématique ». Deux autres ouvrages prolongent
cette réflexion : La légitimité démocratique. Impartialité,

Bibliographie sélective 93

Réflexivité, proximité (Paris, Seuil, 2008) et La société des égaux
(Paris, Seuil, 2011).]
PIERRE ROSANVALLON,

Capitalisme, socialisme et démocratie, Paris, Payot, 1990. [Le
célèbre économiste autrichien offre dans cet essai une analyse
originale de la notion de démocratie : il y critique avec une
grande efficacité les lieux communs sur lesquels on se fonde trop
souvent pour la défendre. Cette approche, quoique (ou parce
que ?) désenchantée, compte parmi les plus importantes
contributions à la compréhension de la démocratie comme
phénomène politique.]
JOSEPH A. SCHUMPETER,

Petite histoire de l'expérimentation démocratique. Tirage au sort
et politique d'Athènes à nos jours, Paris, La Découverte, 2011.
[Yves sintomer retrace dans cet ouvrage les expériences fort
anciennes ou très contemporaines du tirage au sort en politique.
Ce mode de désignation des gouvernants, quoique délaissé : 1e
nos jours, a connu de très nombreuses applications dans la
sphère politique : les conditions et les fonctions de ce mécanisme
sont détaillées de façon très précise dans cet essai.]
YVES SINTOMER,

Taking the Constitution Away from the Courts, Princeton, Princeton University
Press, 1999. [Cet ouvrage est l'une des premières contributions à ce que l'on a
appelé le popular constitutionalisme. Ce mouvement intellectuel, très
important aux Etats-Unis (et dont les autres représentants se nomment Larry
Kramer ou Jeremy Waldron), prend à rebours l'évolution des démocraties
contemporaines, qui tendent à accorder de plus en plus de pouvoir aux cours
constitutionnelles, en particulier dans la détermination des valeurs
fondamentales de nos sociétés. Or, le débat sur ces dernières ne saurait être
que politique - et ne peut se réduire à une approche prétendument
technique.]
MARK TUSHNET,

La Démocratie est une et plurielle, abstraite et universelle mais reste soumise au défis du
temps, de l’espace sociétal changeant et tributaire de l’évolution des sociétés.

Parler de standards démocratiques ou de standardisation de la démocratie signifie
unifier, normaliser par consensus, les principes, valeurs et institutions démocratiques pardelà la diversité des espaces sociaux, politiques économiques et culturels. La démocratie
fait unanimité mais tout le monde n’entend pas la même chose sous le terme.

La liberté politique, l’Etat de Droit et la démocratie sont devenus les piliers de toute
société aspirant à s’inscrire dans le sens de l’histoire : le pluralisme politique postule ainsi
la reconnaissance de tendances diverses de l’opinion organisée et leur libre
concurrence. La diversité et la différence étant de mise.

La démocratie suppose aussi et en même temps une trilogie : choisir, contrôler,
révoquer. Ou encore surveiller, empêcher et juger.

La consécration populaire des gouvernants est la principale caractéristique d’un régime
démocratique. L’idée que le peuple est la seule source légitime du pouvoir s’est imposée
avec la force de l’évidence. Nul ne songerait à la contester. Nous en sommes toujours
restés là. Cet énoncé recouvre pourtant une approximation d’importance : l’assimilation
pratique de la volonté générale à l’expression majoritaire.
2. PREALABLE
Le fait que le vote de la majorité établisse la légitimité d’un pouvoir a en
effet aussi été universellement admis comme une procédure identifiée à
l’essence même du fait démocratique. Une légitimité définie en ces termes
s’est d’abord naturellement imposée comme rupture avec un ancien
monde ou des minorités dictaient leur loi. L’évocation de « la grande
majorité », ou de « l’immense majorité », suffisait alors à donner corps à
l’affirmation des droits du nombre face à la volonté clairement particulière
de régimes despotiques ou aristocratiques. L’enjeu décisif était de marquer
une différence quant à l’origine du pouvoir et aux fondements de
l’obligation politique. Partant de là, le principe de majorité s’est ensuite fait
reconnaitre dans son sens plus étroitement procédural.
 Le suffrage universel repose sur une définition agrégative de cette
dernière : c’est la masse des citoyens-électeurs dont l’expression dessine la
figure de la volonté générale. Le service public renvoie quant à lui l’idée
d’une généralité objective : le fait que la raison publique ou l’intérêt
général soient en quelque sorte identifiés aux structures mêmes de l’Etat r.
La généralité est dans les deux cas considérée comme susceptible d’être
adéquatement et positivement incarnée.



Notons que la citoyenneté est un thème perturbant pour l’historien des idées
politiques dans la mesure où elle tire ses origines de l’antiquité et se maintient jusqu’à
nos jours.

La conception aristotélicienne, fondée sur l’idée de participation demeure valable
pour la Rome Républicaine. Nous couvrons alors une période de plusieurs siècles
avec évidemment des fractures.

On peut aussi se permettre de distinguer deux figures du citoyen :la première celle
d’un individu jouissant du privilège de faire la politique au nom de la collectivité ou il
vit ;
la seconde celle d’un personnage flatté par les pouvoirs, trompé
éventuellement par eux et est d’une incompétence politique déclarée et dans ce
cas la démocratie citoyenne n’est pas loin de démagogie : le citoyen consomme
de la politique au lieu de se consacrer et se mobiliser dans un espace public défini
par un débat sur ce qui est juste ou non.

De ce fait le mot clé devient Participation : la participation comme action,
c’est se donner les moyens d’agir soit comme éligible, soit comme élu, soit
comme électeur ; c’est-à-dire un gouverné actif dans l’échange dynamique
avec les gouvernants et qui aboutit à la Démocratie c’est-à-dire à l’identité
entre les citoyens (démos) et le pouvoir (kratos) (. L’idée s’ouvre ici sur le
concept de pouvoir en tant que Relation).Mais le citoyen n’est pas uniquement
qui participe ; il est d’abord celui qui a le droit de participer. Comme l’a dit
BRAUD : la citoyenneté c’est la capacité d’exercer les droits liés à la
participation politique de type démocratique. Ceci est tributaire de l’histoire de
la liberté et son évolution. Liberté à protéger par l’ultime recours au Droit, à la
loi, à la loi des lois : la constitution.

COSTANT l’illustre parfaitement : « …Le droit qui évoque le droit de n’être
soumis qu’aux lois, de ne pouvoir ni être arrêté, ni détenu, ni mis à mort, ni mal
traité d’aucune manière, par l’effet de la volonté arbitraire d’un ou de plusieurs
individus. C’est le droit de chacun de d ire son opinion, de choisir son industrie
et de l’exercer ; de disposer de sa propriété, d’en abuser même ; d’aller et de
venir sans obtenir la permission, et sans rendre compte de ses motifs ou de ses
démarches. C’est pour chacun le droit de se réunir à d’autres individus, soit
pour conférer sur ses intérêts, soit pour professer le culte que lui et ses associés
préfèrent, soit simplement pour remplir ses jours et ses heures d’une manière
plus conforme à ses inclinations, à ses fantaisies. Enfin, c’est le droit pour
chacun d’influer sur l’administration du gouvernement… ».

Ce fameux citoyen n’est bon que s’il est éclairé et responsable. Il exerce son
droit et remplit son devoir avec référence à la collectivité.

Toutefois on note quelques imperfections, contradictions et ambiguïtés dans la
démocratie représentative :

Il ne s’agit plus ici de la seule recherche d’une alternative face à des formes
de démocratie supposées globalement dévoyées, mais de l’analyse concrète
des disfonctionnements de la démocratie représentative, sans, toutefois, la
disqualifier complètement. Ainsi, depuis quelques dizaines d’années, la notion
de démocratie participative s’est popularisée « dans le contexte d’une
interrogation croissante sur les limites de la démocratie représentative, du fait
majoritaire, de la professionnalisation du politique et de l'omniscience des
experts… les citoyens, en s’associant à l’élaboration des décisions publiques,
améliorent la qualité des débats politiques et évaluent, sans complaisance, la
qualité des services publiques : ils sont légitimes à participer plus directement à
la construction de l’intérêt général ».

La nécessité de développer la démocratie participative pour contrôler et corriger les
errances de la démocratie représentative étaient d’ailleurs déjà signalées avec force,
dès les années 1960, par pierre Mendès-France, homme politique de la quatrième
République, dans son livre sur la République moderne (1962) : « la démocratie ne
consiste pas à mettre épisodiquement un bulletin dans l’urne et à déléguer les pouvoirs
à un élu puis se taire pendant cinq ou sept ans. Elle est action continuelle du citoyen,
non seulement sur les affaires de l’Etat, mais sur celles de la commune, de l’association,
de la coopérative(…) Si cette présence vigilante n’est pas assurée, les gouvernements,
les corps organisés, les fonctionnaires, en butte aux pressions de toute sorte, sont
abandonnés à leur propre faiblesse et cèdent aux tentations de l’arbitraire ».

La démocratie électorale représentative est devenue, de nos jours une
démocratie d’interaction entre gouvernants et gouvernés. Au-delà du bulletin de
vote, la vie démocratique s’exprime désormais dans la délibération entre citoyens
et dans un processus permanent de discussions et de confrontations
argumentatives quotidiennes entre gouvernants et gouvernés, d’échange
d’information entre pouvoir et société.

La représentation démocratique ne s’exprime plus uniquement dans la
transmission élective d’un mandat et dans l’identification du pouvoir à la société.
Elle s’accomplit dans les explications quotidiennes des actions de l’Etat à l’écoute
de la société, de ses démarches et de ses attentes. Elle s’actualise dans la
révélation discursive des actes de gouvernement d’un pouvoir répondant aux
expressions de la société.

La représentation démocratique est donc devenue cognitive et
informationnelle. Il faut traduire la volonté générale en faisant
connaitre toutes les situations et en exprimant publiquement tous les
possibles pour fonder la responsabilité sociale et politique.

Dans les démocraties, le vote est le moyen pour le corps électoral d’exprimer
un choix, généralement après une phase de débats. Il s’appuie sur le
présupposé que les citoyens sont capables d’analyser les enjeux et d’exprimer
une décision politique soucieuse de l’intérêt de la nation. Dans les faits, les
citoyens ne disposent pas toujours des moyens de procéder à cet examen.
Les électeurs peuvent ainsi voter par habitude ou par prédisposition affective
vis-à-vis d’un parti ou d’un candidat, voire même décider de s’abstenir.
Depuis les années 70, on croit constater un changement profond dans les
comportements électoraux : les électeurs voterait de moins en moins en
fonction de préférences politiques liées à leur socialisation primaire (enfance,
adolescence) et de plus en plus en fonction de la conjoncture politique et
économique.
QUELS SONT LES DÉTERMINANTS
SOCIOLOGIQUES DU VOTE ?

La sociologie électorale tire son origine des travaux pionniers d’André Siefried réalisés
au début du XX ème siècle qui compare les comportements électoraux avec la
géologie du sol, l’habitat, le régime de propriété et la pratique religieuse. Elle bénéficie
d’un souffle nouveau aux Etats-Unis avec les études de Paul Lazarsfeld.

Il inaugure la méthode d’enquête par interviews pour l’élection présidentielle
américaine de 1940. Quelques années après, le modèle de Michigan cherche à établir
des corrélations entre le comportement électoral et les caractéristiques sociologiques
des individus. Depuis lors, les études se sont multiplié dans l’ensemble des démocraties
occidentales. Elles sont soutenues par une forte demande sociale concernant l’analyse
et la prévision électorale, notamment de la part des acteurs politiques (élus, partis) et
des médias (sondages).

1 L’écologie électorale vise à établir des corrélations entre les préférences
électorales et les caractéristiques économiques, démographiques,
culturelles et religieuses d’un espace donné. Elle se fonde sur le constat
empirique de régularités de comportements politiques à l’échelle d’un
territoire donnée. La densité des zones d’habitation, le sentiment
communautaire, la taille des propriétés influence le vote. La manière dont se
répartie la propriété au sein d’une population agit sur les liens que les
individus entretiennent entre eux, ainsi que sur la morphologie de l’habitat.
L’APPROCHE ÉCOLOGIQUE

1791 : suffrage censitaire et indirect

En 1791, la France est gouvernée par une monarchie constitutionnelle mise en place par la
constitution des 3-14 septembre 1791. Dans ce régime, la souveraineté appartient à la
Nation mais le droit de vote est restreint.

Le suffrage est dit censitaire. Seuls les hommes de plus de 25 ans payant un impôt direct (un
cens) égal à la valeur de trois journées de travail ont le droit de voter. Ils sont appelés
« citoyens actifs ». Les acteurs, les « citoyens passifs », ne peuvent pas participer aux
élections.

Le suffrage est aussi indirect car les citoyens actifs élisent des électeurs du second degré,
disposant de revenus plus élevés, qui à leur tour élisent les députés à l’Assemblée nationale
législative.
LES ÉTAPES DE LA CONQUÊTE DU DROIT DE
VOTE

Après une brève application du suffrage universel masculin pour élire la
convention en 1792, le suffrage censitaire et indirect est rétabli par le
Directoire en 1795. Il existe toujours des électeurs de premier et de second
degré. Pour être électeur du premier degré, il faut payer des impôts ou avoir
participé à une campagne militaire. Les électeurs du second degré doivent
être titulaires de revenus élevés, évalués entre 100 et 200 journées de travail
selon les cas.

Par ailleurs, pour être élu, il faut être âgé de 30 ans minimum pour siéger au
conseil des Cinq-Cents et de 40 ans pour le conseil des Anciens.

La Constitution du 22frimaire an VIII (13 décembre 1799) met en place le régime du
Consulat. Elle institue le suffrage universel masculin et donne le droit de vote à tous
les hommes de plus de 21 ans ayant demeuré pendant un an sur le territoire.

Mais il est limité par le système des listes de confiance. Il s’agit d’un scrutin à trois
degrés : les électeurs désigne au suffrage universel un dixième d’entre eux pour
figurer sur les listes de confiance communales, ces derniers choisissent ensuite un
dixième d’entre eux pour l’établissement des listes départementales, qui eux-mêmes
élisent un dixième d’entre eux pour former une liste nationale. Le Sénat choisit
ensuite sur cette liste nationale notamment les membres des assemblées législatives.

Le peuple ne désigne dons pas encore directement ses représentants.
1799 : SUFFRAGE UNIVERSEL MASCULIN
MAIS LIMITÉ

La défaite de Napoléon Ier à Waterloo (18 juin 1815) entraîne la chute de
l’Empire et la mise en place d’une monarchie constitutionnelle, la
Restauration. Le suffrage universel masculin est aboli et le suffrage censitaire
rétabli. Seuls les hommes de trente ans payant une contribution directe de 300
francs ont le droit de vote. Pour être élu, il faut avoir 40 ans et payer au moins
1000 francs de contributions directes.

La loi électorale du 29 juin 1820 du double vote permet aux électeurs les plus
imposés de voter deux fois. Ces mesures cherchent à avantager les grands
propriétaires fonciers, c’est à dire l’aristocratie conservatrice et légitimiste.
1815 : SUFFRAGE CENSITAIRE

Après la révolution des Trois Glorieuses (27, 28,29 juillet 1830), la restauration fait
place à la Monarchie de juillet. Le droit de vote est élargi. Le suffrage est
toujours censitaire, mais le cens nécessaire pour être électeur passe de 300 à
200 francs (ou 100 francs pour des cas particuliers) et de 1000 à 500 francs
pour être élu (loi du 19 avril 1831). De même, l’âge minimum pour voter est
abaissé de 30 à 25 ans et celui pour être élu de 40 à 30 ans. Enfin, la loi du
double vote, qui permettait aux électeurs les plus imposés de voter deux fois,
est supprimée.

Le mouvement révolutionnaire qui éclate en février 1848 met fin à la
Monarchie de juillet et institue la République. Le suffrage universel masculin
est alors adopté par le décret du 5 mars 1848 et ne sera plus remis en cause.

Sont électeurs tous les Français âgés de 21 ans et jouissant de leurs droits
civils et politiques.

Le droit d’être élu est accordé à tout électeur de plus de 25 ans. Le vote
devient secret.
1848 : SUFFRAGE UNIVERSEL MASCULIN ET
VOTE SECRET

Le droit de vote, depuis quand et comment ?

Le corps électoral est constitué par l’ensemble des personnes qui bénéficient
du droit de vote lors d’un scrutin, quel que soit le type d’élection (politique,
professionnelle, associative…). Il est la source des pouvoirs exécutif et législatif,
car il désigne et révoque par son vote les gouvernants et les législateurs.


Le corps électoral inscrit regroupe les personnes effectivement inscrites, à leur
demande sur la liste électorale. Il se distingue du corps électorale potentiel qui
est l’ensemble des personnes en droit de voter, c’est-à-dire les majeurs de plus
de dix-huit ans.

La taille du corps électoral a varié dans l’histoire. Ainsi, aux débuts de la
Révolution française, sous la Restauration, sous la Monarchie de juillet, le
suffrage était censitaire et masculin, c’est-à-dire limité aux hommes disposant
d’un certain niveau de revenus. Ce n’est qu’en 1848 que le caractère universel
du droit de vote a été affirmé pour les hommes et en 1944 pour les femmes.
QU’EST-CE QU’UN CORPS ÉLECTORAL ?

Afin d’élargir le corps électoral et de lutter contre le nom inscription des
jeunes, il a été décidé en 1997 d’inscrire automatiquement les jeunes
atteignant l’âge de la majorité, la démarche ayant été jusqu’alors
volontaire.


En application de l’article L37 du code électoral, l’Insee tient, en
coordination avec les communes, le fichier général des électeurs qui a
pour objet de contrôler l’unicité de l’inscription d’une personne sur une
liste électorale communale et permet de vérifier qu’elle remplit les
conditions pour voter.

Les devoirs d’un citoyen envers les autres sont de deux natures, juridiques et morales.

Chaque citoyen doit d’abord respecter les droits des autres, qui sont identiques aux
seins.

En effet, la déclaration des droits de 1789 établit que « l’exercice des droits naturels
de chaque homme n’a pas de bornes que celles qui assurent aux autres membres
de la société la jouissance de ces mêmes droits ». Ainsi, un citoyen a droit au
respect de sa vie privée et doit scrupuleusement respecter celle des autres. De
même, il ne doit pas empêcher quelqu’un de s’exprimer librement au nom de la
supériorité supposée de ses propres idées. Il doit respecter la liberté des autres,
témoigner et leur porter assistance.

Mais les devoirs des citoyens les uns envers les autres ne se limitent pas à des
obligations juridiques et doivent être complétés par une dimension morale.
LES CITOYENS ONT-ILS DES DEVOIRS ?

1944 : droit de vote des femmes et suffrage universel

L’ordonnance du 21 avril 1944 donne aux femmes de plus de 21 ans le droit de
vote et rend ainsi le droit de suffrage réellement universel. Les femmes votent
pour la première fois aux élections municipales d’avril-mai 1945.


Pendant longtemps, le droit de vote avait été refusé aux femmes en raison
d’arguments misogynes : celles-ci seraient faites pour être des mères et de
bonnes épouses, ce qui ne serait pas compatible avec l’exercice du droit de
vote ou d’un mandat politique. Par ailleurs, certains hommes politiques
redoutaient l’influence qu’aurait pu avoir l’Eglise sur le vote des femmes.
1944 : DROIT DE VOTE DES FEMMES ET
SUFFRAGE UNIVERSEL

En effet, il doit « vivre en citoyen » en faisant preuve de civisme et de
civilité. L’attitude des citoyens les uns envers les autres est
primordiale pour rendre supportable la vie en société. La politesse, le
respect, la capacité à venir en aide à une personne en difficulté
sont des éléments capitaux pour une citoyenneté vécue au
quotidien. Les manquements à ces règles élémentaires de vie en
commun affaiblissent la notion de citoyenneté. L’attitude aussi des
gouvernants envers les gouvernés à partir de laquelle devrait régner
un climat de confiance et de sécurité ; tant de protection que de
respect

Il est établit que le processus électoral est particulièrement
révélateur des rapports de pouvoir à des différentes échelles, des
coalitions d’intérêts, des ressorts de la représentation, des
mécanismes de la mobilisation matériels ou symboliques qui anime
la place politique. Cela suppose neutralité, non-discrimination,
liberté, équité, probité et punité.
DE L’EXPÉRIENCE MAROCAINE ET
CONSTITUTION DE 2011

Le Maroc est généralement considéré comme figurant parmi les Etats les
plus libéraux du Monde arabe. L’exercice des droits politiques
fondamentaux tels que la liberté d’expression, de publication d’association
et d’assemblée y sont garantis et généralement respectés sans contraintes
majeures, une situation qui contraste heureusement avec celle prévalant
dans la région. Toutefois alors que la société civile s’est considérablement
renforcée tant d’un point de vue organisationnel que programmatique,
portant des revendications dans pratiquement tous les secteurs du
politique. La plupart des partis politiques souffrent d’un profond déficit
d’image et sont généralement considérés comme faibles et sclérosés. Leur
capital de confiance est fortement entamé.

On peut noter à cet égard qu’en cinquante années, les Marocains ont été
convoqués aux urnes vingt-neuf fois. À onze reprises pour une consultation
référendaire: six fois pour approuver une Constitution(1962, 1970, 1972, 1992, 1996
et 2011), trois pour amender celle alors en vigueur (deux fois en 1980 et une
troisième en 1995) Neuf pour élire les conseillers municipaux (1960, 1963, 1969,
1976,1983, 1992, 1997, 2003 et 2009) et neuf fois pour l’élection des Parlements
(1963, 1970, 1977, 1984, 1993, 1997, 2002, 2007 et 2011)

L’expérience la plus récente est celle de 2007 avant la nouvelle constitution de
2011 ; Constitution qui a réservée une place non négligeable à la démocratie
participative et a fait preuve d’avancées notoires.

Dans son discours du 9 mars 2011 SM le Roi a fixé sept axes majeurs pour la
réforme de la constitution :

- la consécration du caractère pluraliste de l’identité marocaine, et
notamment de la composante amazighe, qualifiée par le Roi de
« patrimoine commun de tous les Marocains, sans exclusivisme ».

La consolidation de l’Etat de droit, l’élargissement du champ des
libertés et la garantie de leur exercice. Cette consolidation devait se
faire par le biais de la constitutionnalisation des recommandations
« judicieuses » de l’instance Equité et Réconciliation (IER), créée en
2004 par Mohammed VI afin d’enquêter sur les violations des droits
de l’Homme au Maroc depuis l’indépendance, d’indemniser et de
réhabiliter les victimes.

En effet fidèle à son choix irréversible de construire un État de droit démocratique,
le Royaume du Maroc poursuit résolument le processus de consolidation et de
renforcement des institutions d’un État moderne, ayant pour fondement les
principes de participation, de pluralisme et de bonne gouvernance.

A paraphraser la constitution, on peut citer :

Article premier

Le Maroc est une monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et
sociale. Le régime

Constitutionnel du Royaume est fondé sur la séparation, l’équilibre et la
collaboration des pouvoirs, ainsi que sur la démocratie citoyenne et participative,
et les principes de bonne gouvernance et de la corrélation entre la responsabilité
et la reddition des comptes

Les partis politiques œuvrent à l’encadrement et à la formation politique des citoyennes et
citoyens, à la promotion de leur participation à la vie nationale et à la gestion des affaires
publiques. Ils concourent à l’expression de la volonté des électeurs et participent à
l’exercice du pouvoir, sur la base du pluralisme et de l’alternance par les moyens
démocratiques, dans le cadre des institutions constitutionnelles. Leur constitution et
l’exercice de leurs activités sont libres, dans le respect de la Constitution et de la loi. Il ne
peut y avoir de parti unique.

Les partis politiques ne peuvent être fondés sur une base religieuse, linguistique, ethnique
ou régionale, ou, d’une manière générale, sur toute base discriminatoire ou contraire aux
Droits de l’Homme. Ils ne peuvent avoir pour but de porter atteinte à la religion musulmane,
au régime monarchique, aux principes constitutionnels, aux fondements démocratiques ou
à l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Royaume.

L’organisation et le fonctionnement des partis politiques doivent être conformes aux
principes

démocratiques. Une loi organique détermine, dans le cadre des principes énoncés au
présent article, les règles relatives notamment à la constitution et aux activités des partis
politiques, aux critères d’octroi du soutien financier de l’État, ainsi qu’aux modalités de
contrôle de leur financement.
ARTICLE 7

Les élections libres, sincères et transparentes constituent le fondement de la
légitimité de la représentation démocratique. Les pouvoirs publics sont tenus
d’observer la stricte neutralité vis-à-vis des candidats et la non-discrimination
entre eux. La loi définit les règles garantissant l’accès équitable aux médias
publics et le plein exercice des libertés et droits fondamentaux liés aux
campagnes électorales et aux opérations de vote. Les autorités en charge de
l’organisation des élections veillent à l’application de ces règles. La loi définit les
conditions et les modalités de l’observation indépendante et neutre des
élections en conformité avec les normes internationalement reconnues.

Toute personne qui porte atteinte aux dispositions et règles de sincérité et de
transparence des élections est punie par la loi. Les pouvoirs publics mettent en
œuvre les moyens nécessaires à la promotion de la participation des
citoyennes et des citoyens aux élections.
ARTICLE 11

Les associations de la société civile et les organisations non gouvernementales se
constituent et exercent leurs activités en toute liberté, dans le respect de la
Constitution et de la loi.

Elles ne peuvent être suspendues ou dissoutes par les pouvoirs publics qu’en vertu
d’une décision de

Justice. Les associations intéressées à la chose publique, et les organisations non
gouvernementales,

contribuent, dans le cadre de la démocratie participative, à l’élaboration, la mise
en œuvre et l’évaluation des décisions et des projets des institutions élues et des
pouvoirs publics.

Ces institutions et pouvoirs doivent organiser cette contribution conformément aux
conditions et modalités fixées par la loi. L’organisation et le fonctionnement des
associations et des organisations non gouvernementales doivent être conformes
aux principes démocratiques.
ARTICLE 12

Les pouvoirs publics œuvrent à la création d’instances de
concertation, en vue d’associer les différents acteurs sociaux à
l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques
publiques.
ARTICLE 13

Les citoyennes et les citoyens disposent, dans les conditions et les
modalités fixées par une loi organique, du droit de présenter des
propositions en matière législative. Un ou plusieurs groupes de la
Chambre parlementaire concernée peut parrainer ces motions et les
traduire en propositions de loi, ou interpeller le gouvernement dans le
cadre des prérogatives conférées au Parlement.
ARTICLE 14

Les citoyennes et les citoyens disposent du droit de présenter des
pétitions aux pouvoirs publics. Une loi organique détermine les conditions
et les modalités d’exercice de ce droit.
ARTICLE 15

Le Royaume du Maroc œuvre à la protection des droits et des intérêts
légitimes des citoyennes et des

citoyens marocains résidant à l’étranger, dans le respect du droit
international et des lois en vigueur dans les pays d’accueil. Il s’attache au
maintien et au développement de leurs liens humains, notamment culturels,
avec le Royaume et à la préservation de leur identité nationale. Il veille au
renforcement de leur contribution au développement de leur patrie, le
Maroc, et au resserrement des liens d’amitié et de coopération avec les
gouvernements et les sociétés des pays où ils résident ou dont ils sont aussi
citoyens.
ARTICLE 16

L’essentiel de la législation relative aux élections est concentrée
dans deux textes.

La loi
N°9-97 formant code électoral (CE) couvre
l’enregistrement des électeurs, les élections
Locales, les
référendums, les élections indirectes des assemblées régionales
et provinciales/préfectorales et les élections des chambres
professionnelles.

La loi Organique n°31-97 relative à la chambre des représentants
(LOCR) couvre l’élection de La première chambre.

Le cadre juridique pour la tenue des élections est généralement
clair, détaillé et bien organisé.

On note à ce propos que le paysage politique marocain récent a été marqué
par l’émergence du parti de la justice et du développement, lequel s’impose
comme un acteur de premier plan en 2002, et par une érosion de l’influence
des partis historiques (tels le parti de l’Istiqlal-PI- ou l’Union Socialiste des Forces
Populaires –USFP).

Traditionnellement, la typologie politique fait référence à l’existence de trois
blocs : les partis institutionnels du « Wifaq », une nébuleuse « centriste » et
l’opposition regroupée au sein d’une « Koutla démocratique ». en 1997, la
Koutla remporte les élections et accédé pour la première fois au
gouvernement. Les élections suivantes, en 2002, voient le PJD, modestement
représenté par 9 députés, quadrupler ses sièges et atteindre le statut de
principale opposition avec 41 députés, les principales autres forces politiques
(USFP, PI, Rassemblement National des Indépendants et Mouvement
populaire) formant la coalition gouvernementale.

En général et dans toute Démocratie, Il est important de tracer des voies
nouvelles pour la démocratie électorale élective en l’ouvrant d’avantage
grâce à des espaces de participation et délibération accessibles aux
citoyens. Il faut aussi repolitiser la démocratie ce qui passe par la constitution
de la vision d’un monde commun de manière à surmonter le vide. Cela
suppose que l’on rende la société lisible et intelligible à elle-même de
manière à la mettre face à ses responsabilités ce qui est la tâche des
politiques et des intellectuels.

Pour le Maroc afin de se prononcer et d’approcher quelques prévisions et
perspectives, il est nécessaire – à toute fin analytique utile – d’attendre la loi
organique sur la régionalisation, celle du découpage électoral, la charte
communale et les décrets s’y rapportant.
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