Ce sont des gens qui vont avoir beaucoup d’arrêts maladie, des problèmes relationnels avec les amis, dans
la famille. Mis à l’écart, ils vont finir par s’isoler. Leurs symptômes somatiques sont médicalement
inexpliqués au sens de la médecine somatique mais le sont en psychiatrie.
Les troubles somatoformes sont
en effet le reflet de problèmes psychiatriques et sont extrêmement fréquents dans la population. Si le
médecin lors de l’interaction avec ces patients reste concentré sur la plainte somatique en la traitant comme
telle, cette dernière ne disparaitra évidemment pas.
Travaillant plusieurs années dans le centre
départemental de la douleur, plus de la moitié des patients présentaient ce trouble. Attention, cela ne veut
pas dire qu’ils ne présentaient pas de symptômes somatiques réels au départ mais c’est qu’à un moment
donné, il y a eu transformation en trouble somatoforme.
II) Trouble de la somatisation
On a des symptômes somatiques sans cause organique, les examens ne permettent pas de trouver une cause
médicale.
❖ Clinique : le patient doit présenter
▪ Au moins 4 localisations du corps qui sont l’objet de symptômes douloureux (mal au dos, douleurs
cervicales, articulaires) ou de symptômes fonctionnels (sensibilité ou force diminuées, vertiges).
Localisations du corps qui sont à l’origine de symptômes :
- La peau, style eczéma ou psoriasis, les gens qui ont un psoriasis savent bien que ça évolue finalement et
s’aggrave dans les périodes de stress. Même si l’on a un diagnostic médical posé.
▪ Deux symptômes gastro-intestinaux : ballonnements, gaz, aérophagie, douleurs abdominales
rythmées par les repas, constipation (très fréquent) ou au contraire de diarrhées (mais pas au sens médical
qui est en rapport avec le volume, ici il s’agit de selles molles ++)... ➔ Peuvent ne pas être très
importants comme symptômes, mais très handicapants pour le patient.
(Rq : physiologie de la fausse diarrhée : selles liquides +++ en petites quantités, cela correspond à de
l’eau, les patients prennent des anti diarrhéiques et ont les selles hyper dures, ils peuvent mourir d’une
occlusion intestinale).
▪ Un symptôme sexuel : au moins un, en général les patients se plaignent plutôt quand ça marche
moins bien, soit sous forme de douleurs (++ chez la femme), ou chez l’homme, d’insatisfactions parce que
ça vient trop vite, trop tard, monte pas assez ou pas assez dur ...
▪ Un symptôme pseudo-neurologique : perte de force ou de sensibilité dans un membre dans un
territoire non délimité par des zones neurologiques. Attention, ça fait penser à de la neuro mais ça n’est pas
de la neuro car la douleur décrite ne correspond pas à un territoire neurologique. Par ex des douleurs ou de
pertes de force, fourmillements, qui ne correspondent pas à la réalité neuro au niveau du territoire.
Ils ne sont pas intentionnels. Ils se manifestent de façon chronique mais fluctuante (rythmé par les
moments de stress).Les patients pensent que leurs symptômes sont graves et demandent beaucoup
d’examens complémentaires.