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Le mode de fi nancement des hôpitaux gagnerait en transparence s’il
était davantage intégré et évoluait partiellement vers un « fi nance-
ment all in », calculé sur base d’une activité médicale réelle et res-
ponsable de l’ensemble des soins. On passerait ainsi progressivement
d’un fi nancement par prestation vers un fi nancement par pathologie.
RÉGULER L’OFFRE ET MIEUX PROGRAMMER LES SERVICES
MÉDICAUX SPÉCIALISÉS
La manque de régulation et de programmation de l’offre de soins n’est
pas favorable à la qualité des soins ainsi qu’à l’équilibre fi nancier du
système. La régulation et la programmation doivent également per-
mettre de mieux adapter l’offre de soins aux besoins. Un chantier im-
portant est la diminution du nombre de lits aigus à l’hôpital au profi t
de services de revalidation et de convalescence, ce qui permettra un
meilleur suivi via des soins plus appropriés, moins de réadmissions et
plus de proximité. Cette évolution doit aller de paire avec la révision du
mode de fi nancement des hôpitaux ainsi qu’une meilleure couverture
des coûts à charge du patient en dehors de l’hôpital.
DIMINUER LES VOLUMES DE PRESCRIPTIONS
DES MÉDICAMENTS
Lorsqu’on analyse l’évolution des dépenses pour le secteur des mé-
dicaments, nous pouvons constater que la croissance des dépenses
est surtout un problème de volume ; en particulier pour les médi-
caments délivrés aux patients ambulatoires en milieu hospitalier.
Cette croissance des volumes est d’autant plus préoccupante que
la Belgique a globalement un niveau de dépenses de médicaments
élevé par rapport aux autres pays européens.
Un moyen pour diminuer les volumes de consommation de médi-
caments est la forfaitarisation, système qui a fait ses preuves
dans le cadre hospitalier. A l’hôpital, il est ainsi essentiel d’inté-
grer davantage de médicaments dans l’enveloppe forfaitarisée,
mais également d’étudier l’opportunité d’appliquer un tel sys-
tème à l’hospitalisation de jour. La forfaitarisation est également
une piste pour diminuer les volumes de prescriptions de médica-
ments en maisons de repos, en particulier les antibiotiques, les
antidépresseurs et les antipsychotiques.
EN ROUTE POUR UN PLAN STRATÉGIQUE
Le Gouvernement a décidé de diminuer les frais d’administration des
mutualités de respectivement 16 et 32 millions d’euros en 2011 et
2012. A l’avenir, l’accord institutionnel prévoit que les montants des
frais d’administration seront gelés. Etant donné ces mesures d’écono-
mies, l’infl ation mais également le coût des grands projets informa-
tiques, la Mutualité chrétienne a décidé dès 2009 de mettre en place
son plan ASAP (ajustement structurel – structurele aanpassingen).
Le plan ASAP a permis à la Mutualité chrétienne de réduire le
nombre d’équivalents temps plein via les projets informatiques
et une nouvelle structure d’organisation. Par exemple, le pro-
jet REFAC a permis, via la réorganisation des circuits financiers
administratifs et de contrôle des prestations à l’hôpital, de vali-
der automatiquement les factures tiers-payant en provenance
de l’hôpital. Grâce au plan ASAP, le nombre d’équivalent temps
plein est passé de 5.150 personnes en 2009 à 5.046 personnes
en 2011. Cette réduction du personnel s’est faite via les prépen-
sions, le non-remplacement et la non-reconduction des contrats
à durée déterminée.
ACCORD MÉDICO-MUTUALISTE 2012
Le 21 décembre 2011, le Commission nationale médico-mutualiste
(CNMM) a conclu un nouvel accord. Le défi , lors de cette négocia-
tions, résidait principalement dans la recherche de quelques 130
millions d’économies pour l’année 2012 imposée par le Gouverne-
ment. Malgré le climat économique et fi nancier actuel, la CNMM
a accepté de préserver la sécurité tarifaire des patients et d’assu-
mer sa responsabilité dans le réalisation des économies prévues.
Les principales mesures prévues pour réaliser ces économies ont
été une indexation limitée au 1er janvier 2012 ainsi qu’une série de
mesures proposée par le CNMM.
En ce qui concerne la limitation de l’indexation, elle s’applique
aussi bien aux médecins généralistes qu’aux spécialistes. Les
honoraires des médecins généralistes ainsi que les honoraires
de consultation, de surveillance et d’autres prestations dites
intellectuelles des médecins spécialistes ont été partiellement
indexées de 1,5 % le 1er janvier 2012. A noter que ces limita-
tions peuvent être levées à condition que des économies struc-
turelles compensatoires soient exécutées et ce, au plus tard, le
1er décembre 2012. D’autres allocations sont cependant revues
à la hausse, notamment l’allocation de pratique (de 1.500 à
1.650 euros) et les montants pour les honoraires de disponibilité
(+2,99%) pour les médecins généralistes.
MÉDICAMENTS
Quelques mesures importantes ont été prises et vont modifi er consi-
dérablement le prix et le mode de remboursement des médicaments :
PARTIE 1 : LES ÉVÉNEMENTS MARQUANTS DE 2011