!
Vécu des relations MG-MU
Les relations des MG avec les MU étaient très hétérogènes oscillant entre l’excellence :
"Très bonnes
[
…
]
souvent amicales, le plus souvent cordiales " (E1) et « l’absence de
relation » (E10, E13, E14, E15). La notion de relations « assez restreintes" (E6) est illustrée
par un adjectif fort : « Anonymes, relations anonymes » (E4). La majorité des MG a décrit
des relations parfois tendues : "Ça m'est arrivé de me faire jeter » (E6), « j’ai été parfois pas
insultée, mais pas bien loin » (E7).
La remise en question de l’indication de l’hospitalisation du patient par le MU a pu être
source de conflits : « Vous pensez vraiment que c'est une urgence votre patient ? » (E13).
« L’approche globale » biomédicale, mais aussi psycho-sociale, du patient est parfois mal
comprise par le MU. L’admission en urgence des personnes âgées illustrent ce problème
pour les MG : « Des fois, les mamies ce n'est pas des vraies urgences mais si on les envoie
c'est qu'on ne peux plus les gérer à la maison » (E2), « les personnes âgées sont très mal
reçues » (E7).
Cette incompréhension donne parfois l’impression d’un jugement du MG par le MU : « Des
fois c'est un peu dur, les médecins urgentistes ne comprennent pas du tout ce qu'on fait, ils
n'ont peut être jamais vu de la médecine de campagne… un œil un peu critique comme si on
était mauvais » (E2).
La « courtoisie » (E6) a été retrouvée comme un gage de « qualité de prise en charge des
patients » (E6). Pour la moitié des MG, les difficultés relationnelles avec les MU étaient « un
problème de communication " (E3). Plusieurs MG ont souligné l’importance de l’humilité :
« Rester modeste
[
…
]
on a besoin de tout le monde, c'est compliqué l'urgence
[
…
]
l'arbre
peut cacher la forêt
[
…
]
ne pas se prendre pour le grand YAKA qui sait tout " (E8). Pour
mieux se comprendre et garantir cette modestie, des échanges sont proposés : "Il faut que
chacun se mette à la place des autres " (E1), « certains urgentistes, qui ont la grosse tête,
devraient passer une fois dans leur vie dans les cabinets de médecine générale … si ils
avaient été à notre place, ils auraient fait exactement pareil " (E2) et inversement, un MG a «
envie d’y aller de temps en temps, une après-midi, de bosser avec eux » (E11). Des
« enseignements post-universitaires (EPU) » (E11), des « réunions » (E15) sont aussi
envisagés. À l’inverse, un MG (ancien urgentiste) ne ressent pas le besoin d’améliorer la
coordination des soins entre MG et MU, car il en est très « satisfait » (E10).
La moitié des MG interrogés a décrit cette hétérogénéité relationnelle comme « personnels-
dépendants et urgences-dépendantes » (E9). Les urgences des cliniques privées et des
centres hospitaliers généraux (CHG), sont préférées aux urgences du centre hospitalo-
universitaire (CHU) : « Relations plus simples avec les urgentistes de cliniques » (E14), « à
St Chamond, les relations se passent très bien,
[
…
]
au CHU c'est différent
[
…
]
ils sont un
peu en décalage avec notre pratique » (E9), « À Firminy,
[
…
]
ils sont plutôt bien reçus et
gentiment si c'est urgent, alors qu'à Nord, ils sont odieux" (E7). Pour certains MG, si on
connaît personnellement le MU, les relations sont meilleures : « Je connais tous les vieux et
tous les vieux me connaissent
[
…
]
espèce de solidarité " (E14’), « moi, c'est biaisé, car je les
connais tous à Firminy » (E1). Enfin, certains ont noté une « évolution positive » (E11),
puisqu’avant il y avait un « vrai mur entre les urgences et le cabinet de médecine générale »
(E3).
Améliorer la coordination et la communication par des outils
Lorsqu’ils adressent un patient aux urgences, la quasi-totalité des MG a déclaré rédiger des
courriers, qu’ils donnent au patient ou aux ambulanciers : « Les patients partent tout le
temps avec un courrier dans les poches » (E13). Le contenu des courriers a été décrit
comme « suffisamment explicatif » (E3), « détaillé » (E4), reprenant les antécédents, les
allergies, le traitement, la clinique mais aussi formulant des hypothèses diagnostiques. Un
MG a fait part de sa peur « d‘induire en erreur » (E8) et s’abstient donc d’hypothèses