Y. Chiffoleau1 Les apports de la sociologie à l`analyse des

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Séminaire SELPARTAB, Projet INRA-ACTA-CIAB, Balaruc, 22 novembre 2005
Y. Chiffoleau
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Les apports de la sociologie à l’analyse des interactions génotype/environnement :
de l’innovation variétale au développement durable
Introduction
Les sélectionneurs reconnaissent aujourd’hui les limites des schémas de sélection conventionnelle
dans certaines conditions considérées comme « marginales », de par une prise en compte insuffisante
des interactions génotype-environnement. D’autres disciplines, des sciences sociales en particulier,
sont alors appelées à collaborer pour mieux cerner ces interactions de façon à permettre une plus
grande efficacité des programmes de sélection. L’objectif de ce papier est de présenter les atouts, mais
aussi les limites, de différents courants de la sociologie pour aller en ce sens, même si la sociologie
reste peu mobilisée par les lectionneurs et peu concernée par les enjeux de la sélection variétale. En
préalable, on peut rappeler en effet que les sciences sociales et la sociologie en particulier s’intéressent
peu aux objets techniques, reproche qui a d’ailleurs a nourri le développement d’un courant spécifique,
la sociologie des sciences et des techniques (Latour, 1994), que nous présenterons brièvement dans ce
papier. Les interactions sociales, par contre, en sont un objet de recherche constitutif, contribuant à
différencier la sociologie de l’économie, du moins dans la version la plus « standard » de cette
dernière. Sur le thème plus spécifique des interactions génotype-environnement, il est important de
rappeler les travaux développés par Piaget en psychologie sociale (1976), crivant la socialisation de
l’enfant à travers une analyse de ces interactions. Ce papier s’organisera donc de la façon suivante :
dans une première partie, nous présenterons brièvement la façon dont différents courants de la
sociologie peuvent permettre d’analyser les interactions génotype-environnement ; en deuxième partie
nous en associerons certains éléments pour les appliquer à un programme de recherche-développement
« participatif » mené par l’INRA de Montpellier autour du blé dur biologique.
1. Les interactions GxE à l’épreuve des principaux courants de la sociologie
1.1. Le génotype au cœur des interactions : les apports de la sociologie des sciences et des techniques
Ce courant de la sociologie s’est développé dans les années 80 à partir des travaux de Callon (1986) et
Latour (1989) et reste celui qui a marqué l’intégration des objets dans l’analyse des problématiques
sociales. Dans la lignée des théories développées par les fondateurs du Centre de Sociologie de
l’Innovation (CSI), un des pôles de recherche en sociologie les plus connus en France et à
l’international, le génotype considéré au sein d’un programme de sélection peut être conçu comme
objet technique au cœur d’un réseau socio-technique d’innovation. Le génotype, en tant qu’objet
d’invention et d’innovation, est aussi objet de controverse, suscitant des débats scientifiques et
techniques, par exemple au sujet de la structure variétale à privilégier étant donné les conditions
d’usage. Le génotype est également un objet intermédiaire, objet d’une rencontre entre « science » et
« société », qui a pu motiver notamment des échanges entre l’INRA et la Confédération paysanne,
mais aussi objet de formalisation progressive de nouvelles connaissances scientifiques et techniques,
au fur et mesure de la co-construction des critères de sélection et de la fixation de gènes d’intérêt dans
les quelques programmes de « sélection participative » développés par l’INRA (Chable et al., 2003).
L’environnement est alors formé d’inventeurs, de concepteurs avec une idée nouvelle, un projet
(obtenir des semences biologiques !) ; il est également constitué de porte-parole, tels que les leaders
syndicalistes, et d’entités muettes intégrant humains (tels que les producteurs biologiques, peu
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Chargée de Recherche en sociologie, INRA SAD / UMR Innovation Montpellier, [email protected]
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reconnus par les semenciers privés) et non humains (les populations variétales, par exemple,
classiquement négligées par les sélectionneurs car supposées contre-productives). Il est plus largement
composé par la société civile, par des « profanes » que les gestionnaires de la recherche scientifique
cherchent aujourd’hui à intégrer aux décisions et protocoles, de façon à rompre avec une organisation
top-down fortement remise en cause depuis les crises sanitaires, notamment, qui ont accompagné son
développement (Joly, Paradeise, 2003). La rencontre entre génotype et environnement et
l’explicitation de leurs interactions sont ainsi organisées et pilotées au sein de « forums hybrides »,
comme dans le cas autour du porte-greffe OGM vigne développé à l’INRA. La sociologie de
l’innovation amène toutefois à considérer l’environnement de l’innovation comme fondamentalement
maîtrisé par des « traducteurs », à même de faire le pont entre acteurs aux langages et pratiques
différents. Dans cet environnement, les participations sont prévues et contrôlées, les porte-parole
« légitimes » sont choisis par certains plutôt que d’autres… C’est alors un autre courant de la
sociologie qui nous donne les moyens de mieux saisir les rapports de force qui sous-tendent les
interactions génotype-environnement et leur analyse.
1.2. Le génotype comme objet de pouvoir : point de vue de la sociologie des organisationsLe centre de
Sociologie des Organisations, autre école de sociologie très reconnue en France et à l’international,
nous amène à considérer le génotype comme un objet de pouvoir et de régulation autour duquel
s’activent les stratégies des acteurs à la fois motivés par leur quête de pouvoir et pourtant obligés de
coopérer pour atteindre une partie de leurs objectifs (Crozier, Friedberg, 1977). Le programme
d’innovation variétale est ainsi appréhendé comme un système d’interdépendance stratégique entre
acteurs jouant de leurs ressources spécifiques et de leur maîtrise différentielle des zones d’incertitude
(la manipulation génétique, par exemple, dans le cas d’un programme de sélection) pour faire valoir
leur point de vue. La participation réelle des acteurs au système d’action est de fait très dépendante de
ces ressources à la fois matérielles et cognitives, qui leur donnent ou non les moyens de comprendre
les enjeux des décisions et de peser sur celles-ci. Le forum hybride autour du porte-greffe OGM vigne
n’aurait ainsi, selon certains, pas permis une réelle participation de la part des « profanes » représentés.
1.3. Le génotype comme innovation endogène d’un groupe de pairs : apports de la sociologie rurale
La sociologie rurale, comme champ d’application de la discipline plutôt que courant de pensée
indépendant, présente un autre type d’apport à la compréhension des interactions génotype-
environnement. Selon l’approche formalisée et vulgarisée par J.P.Darré (1984), « les agriculteurs n’ont
pas attendu les chercheurs pour innover », en matière de variétés notamment. Le « groupe
professionnel local » est le lieu d’innovations endogènes produites au cours des échanges réguliers
d’idées, de connaissances, de matériel et de travail entre « pairs ». La morphologie du réseau de
dialogue technique définit ainsi les conditions d’évolution et de stabilisation des objets techniques
manipulés par les agriculteurs. Cette approche a permis de redonner un rôle actif au « local » et aux
agriculteurs, dans le contexte des années 60-70 le développement était conçu de façon à la fois
exogène et concentrique, la Science étant sensée être diffusée par les « leaders » agricoles. Elle reste
pertinente pour rendre compte des usages et capacités de gestion des variétés indigènes par les
populations locales, telles que mises en avant encore aujourd’hui par des anthropologues ou
ethnobotanistes, au Sud mais aussi dans les pays du Nord. Toutefois, l’approche s’accompagne parfois
de dérives de type « folkloriques », sur-valorisant la capacité d’innovation du « local » et surtout ne
prenant pas en compte les conditions de l’hyper-modernité, à savoir la mobilité des agriculteurs-
citoyens au sein de réseaux multiples, à même de jouer sur leur rapport aux objets, dont les génotypes.
1.2. Pour des interactions GxE au cœur de l’analyse : l’appel à la sociologie des réseaux
Ce courant, développé dans les pays anglo-saxons et encore peu connu en France, permet d’élargir
l’analyse des interactions génotype-environnement en dépassant la seule prise en compte des relations
liées à l’innovation (CSI), au pouvoir (CSO) ou aux échanges professionnels réguliers entre pairs
(Darré). Toutes les interactions entre acteurs d’une part, entre acteurs et objets d’autre part, sont à
prendre en compte à partir du moment elles sont à même d’influencer les actions individuelles et
collectives liées aux objets concernés, à savoir, dans le cas qui nous concerne ici, les génotypes. Au
sein d’un collectif, d’un projet, les individus sont supposés agir en fonction de leur « position
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sociale », contingente à ce projet, et définie (temporairement) par leur profil relationnel par rapport à
ce projet. Une étude appliquée aux comportements d’innovation en viticulture montre par exemple que
les producteurs de raisin innovent en fonction de leur insertion dans quatre types de réseaux
(Chiffoleau, 2004) :
- le réseau socio-technique, formé par les pratiques techniques, sociales et économiques des
viticulteurs autour des objets raisin et vin ;
- le réseau de pouvoir, lié aux structures de pouvoir et canaux formels d’information ;
- le réseau de dialogue professionnel, constitué par les relations régulières de dialogue,
l’entraide ;
- le réseau des relations d’échange de conseils dans différentes rubriques techniques liées à
l’usage des variétés et révélant des experts, mais aussi des intermédiaires…
Les viticulteurs ayant le même profil relationnel, c’est à dire le même type de relations avec les mêmes
autres dans ces différents réseaux, ont été observés comme se comportant de la même façon en
situation d’innovation. La théorie fournit deux types d’explication : i) ils ont le même profil
relationnel, donc les mêmes opportunités et contraintes, ii) ils s’imitent préférentiellement, même s’ils
ne se connaissent pas directement. La pratique montre aussi que ces individus ont souvent un point de
vue, et même des valeurs morales semblables sur ce qu’il convient de faire dans le contexte du projet
considéré. Ce ne sont toutefois ni ce point de vue ni ces valeurs qui président à l’analyse de
l’environnement, ce sont les relations à la fois sociales et techniques avec les objets du projet. Ceci
permet de prendre du recul par rapport à des points de vue que les individus peuvent exprimer en
entretien et qui ne représentent pas forcément leurs véritables façons de penser (Chiffoleau, 2006).
2. L’intégration des différents courants pour l’analyse et l’accompagnement d’un dispositif de
développement
2.1. Une première synthèse à travers les travaux sur les dispositifs
Dans la lignée de Foucault (1975), les travaux portant sur les « dispositifs » permettent d’appréhender
une action collective, un projet, en combinant les différents courants de la sociologie mentionnés ci-
dessus et en y associant une dimension plus philosophique. A ce titre, ils nous semblent
particulièrement intéressants pour analyser les interactions GxE dans la perspective d’innovations
variétales et d’un programme de sélection participative en particulier, associé à de forts enjeux
politiques et éthiques. Un dispositif est conçu comme un agencement d’éléments hétérogènes (acteurs,
objets matériels et immatériels), constitué temporairement pour pondre, en situation d’incertitude, à
un problème d’action (produire de nouvelles variétés, par exemple). Les pouvoirs y sont diffus (pas de
hiérarchie formelle entre acteurs) mais le dispositif est néanmoins associé à une « discipline ». Plus
directement, il se structure autour d’une charge émotionnelle, de slogans, de mots d’ordre (autonomie
paysanne, élargissement de la biodiversité…) et reste fondamentalement dédié à piloter, accompagner
les actions visant à répondre au problème (Paoli, Soulard, 2003). Dans la perspective d’innovations
variétales, la problématique est alors celle d’envisager les différentes interactions GxE et de permettre
la participation réelle des différentes « positions » telles qu’appréhendées ci-dessus, au sein d’un
dispositif de sélection élargi à des enjeux de développement sectoriel et territorial (Barbier et al.,
2006).
2.2. De la théorie à la pratique : co-construction d’un dispositif participatif en blé dur biologique
L’analyse de l’environnement d’un programme d’innovation variétale commence par l’identification,
conjointement par les chercheurs et les agriculteurs, des acteurs et objets concernés par les enjeux de la
sélection. Plusieurs types de situations sont possibles, depuis la simple collaboration (en apparence)
entre agriculteurs et sélectionneurs, jusqu’à l’implication de la filière aval, d’institutionnels… Les
objectifs poursuivis a priori par chacun sont à expliciter, ne serait-ce que pour dépasser les catégories
d’acteurs et prendre en compte les interactions « pertinentes » par rapport au programme : obtention de
nouvelles variétés, développement de nouveaux marchés, « empowerment » des producteurs,
développement durable… Dans le cas du programme de sélection du blé dur biologique développé par
l’INRA de Montpellier, les acteurs concernés sont caractérisés, au delà de leur statut d’agriculteur, de
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chercheur, de metteur en marché, de responsable politique ou de consommateur, par leur profil
relationnel au sein de quatre types de réseaux, contribuant à définir différentes positions :
- réseau socio-technique : usage/valorisation de lignées vs. populations, « variétés locales » ;
pratiques « traditionnelles » / conservatrices du patrimoine naturel, culturel (travail mécanique
du sol, mais aussi techniques culturales simplifiées…) vs. banalisation/généralisation…
- réseau de dialogue professionnel / conseil : relations spécialisées avec le monde biologique
vs. relations diversifiées…
- réseau de relations marchandes : circuits courts vs. filières longues, autour de produits
génériques vs. produits spécifiques/dédiés/qualifiés…
- réseau « politique » : adhérents / militants associations « de défense de l’agriculture / d’une
filière paysanne » ou non…
Ces profils relationnels apparaissent à la fois cohérents avec, et fondés par et sur, des façons
spécifiques de qualifier les « variétés de blé dur qui conviennent en AB » et plus largement, les
« systèmes de culture en AB », les « marchés bio », l’« AB »… Chaque profil est une forme
d’expression des interactions GxE (cf. schéma 1) et charge aux animateurs du projet, intégrant
chercheurs et agriculteurs, d’anticiper un profil non représenté pour faciliter l’émergence d’une
nouvelle filière et contribuer à un développement durable (Chiffoleau, Desclaux, article soumis). Le
projet progresse et les enjeux s’élargissent alors par la mise en lien progressive des positions
complémentaires, à travers une série organisée d’échanges de pratiques, d’expériences (et ensuite, de
points de vue) entre positions les plus proches, tout en veillant à maintenir un dispositif ouvert à de
nouvelles positions.
Conclusion
Bien qu’encore peu mobilisée par les sciences techniques, la sociologie présente finalement beaucoup
d’apports pour une analyse élargie des interactions génotype-environnement, de par la diversité de ses
approches et objets de focalisation (pouvoir, traduction, savoir-faire locaux…). Elle permet
notamment de rester vigilant quant à la légitimité d’une sélection « participative », qui ferait participer
les agriculteurs au motif d’une meilleure compréhension de ces interactions. Les génotypes et
environnements pris en compte sont toujours réduits ou réducteurs, comme le montrent d’ailleurs les
expériences développées au Sud : finalement, quelles « positions » sont considérées, en termes de
profils relationnels et donc d’interactions GxE, au delà des catégories sociales ou économiques
représentées par un porte-parole choisi par les acteurs formellement au pouvoir (Chiffoleau, 2006) ?
Le souci de connaissance des interactions GxE peut en outre cacher un projet de manipulation…
L’enjeu est alors sans doute de s’intéresser fondamentalement à l’« éthique » associée au dispositif de
sélection, « participative » ou non, à travers l’explicitation et la discussion de ses mots d’ordre, mais
aussi et surtout l’élargissement des acteurs et objets classiquement pris en compte, la mise en pratique
de valeurs telles que l’équité, la solidarité et la responsabilité.
Bibliographie
Barbier J.M., Chiffoleau, Y., Desclaux, D., 2006. « Un dispositif pluridisciplinaire et participatif pour
l’innovation variétale : perspectives à partir de diagnostics d’agronomes » In Prévost P. (dir.), Agronomes et
innovations, Les entretiens du Pradel 2004, Dijon, Educagri, à paraître.
Callon, M., 1986. « Eléments pour une sociologie de la traduction. La domestication des coquilles Saint-Jacques
et des marins pêcheurs dans la baie de Saint-Brieuc ». L’Année Sociologique, n°6, pp. 169-208.
Chable V., Chiffoleau Y., Chitrit J.J., Dreyfus F., Jaillard B., Le Lagadec F., Conseil M., Le Jeune B., Léa
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en Bretagne ». PHM-Revue Horticole, supplément Le Maraîcher,443, pp. XIV-XVII.
Chiffoleau Y., 2004. « Réseaux d’apprentissage et innovation dans une organisation productive. L’exemple d’un
projet qualité en coopérative viticole ». Recherches Sociologiques, vol. XXXV, n°3, pp. 91-101.
Chiffoleau Y., 2006. « La sélection participative, du Sud au Nord : conditions et enjeux d’un « transfert » ». Le
Courrier de l’Environnement de l’INRA, n° spécial Colloque INRA/Confédération Paysanne, à paraître.
Chiffoleau Y., Desclaux D. « Participatory varietal breeding : the case of durum wheat in South of France ».
Soumis à l’International Journal of Agricultural Sustainability.
5
Crozier M., Friedgberg E., 1977. L’acteur et le système. Paris, Seuil.
Darré J.P., 1984. « La production des normes au sein d’un réseau professionnel ». Sociologie du Travail, n°2-
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Foucault M., 1975. Surveiller et punir, naissance de la prison. Paris, Gallimard, réed 1994.
Friedberg E., 1993. Le pouvoir et la règle. Paris, Seuil.
Joly P.B., Paradeise C., 2003. « Agriculture et alimentation : nouveaux problèmes, nouvelles questions ».
Sociologie du Travail, n°45, pp.1-8.
Latour B., 1988. La science en action. Paris, La Découverte.
Paoli J.C., Soulard C., 2003. Grille d’analyse des dispositifs. Document de travail, Projet RIDT, INRA, mars
2003.
Piaget J., Inhelder B., 1976. La psychologie de l’enfant. Paris, PUF.
Schéma 1. Représentation des positions dans le projet INRA d’innovation en blé dur biologique.
«
Objet qui convient
»1
Lige issue de croisements par
sélectionneur et co-évale avec
agriculteurs et industriels
Agriculteurs bio « par
opportunité »
Industriels développant
gamme bio
Agriculteurs bio « par
projet »
Consommateurs
« engas »
Populations / variétés
« paysannes » co-
sélectionnées
Chercheurs INRA
SAD, GAP, (EA)
Techniciens / agents de
développement
Collectivités territoriales,
cantines scolaires
Technologues INRA
Distributeurs « engas »
« Collectif citoyen ATTAC »
Position 1
Agriculteurs bio
« politiques »
tes sèches bio origine
France
Blé précuit origine France,
produits innovants
CTPS, Agri-Obtentions,
Semenciers
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