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C’est un des successeurs de Lambert, Notger
(972-1008), qui marqua à jamais la nouvelle ville.
Issu de l’abbaye de Saint-Gall, membre de la
chapelle impériale, il fut imposé comme évêque
par l’empereur Othon I. De ce centre de pèlerinage
dévasté par les Normands en 881, il fit une ville,
avec son palais, sa cathédrale, des collégiales et
des églises paroissiales. Il entoura le nouvelle ville
de remparts et il fit démanteler la forteresse de
Chèvremont qui, aux mains de barons pillards,
constituait pour cette ville en gestation une
menace perpétuelle.
La ville dépendait de l’Empire car en 843 au traité de Verdun elle
avait été attribuée à la Lotharingie puis, en 880 au traité de Ribemont, à
Louis III de Germanie. C’est ainsi que Liège entra dans l’orbite
germanique et impériale et, en tant qu’évêché, dépendit jusqu’au XVIème
siècle de l’archevêché de Cologne.
Les empereurs au cours de leurs pérégrinations séjournaient dans
les diocèses, leur faisaient des dons importants et en nommaient les
titulaires. Ce sera tout l’objet de la Querelle des Investitures à la fin du
XIème siècle. Ainsi en fut-il à Liège
1
.
Grâce à sa position au sein de l’Empire Liège se développa sous une
double forme : la ville et la principauté.
Au début du XIe s. la ville possédait, outre la cathédrale, sept
églises collégiales (St. Pierre, St. Paul, St. Martin, Ste Croix, St. Denis, St.
Jean, St. Barthélémy) et deux abbayes bénédictines (S. Jacques, S.
Laurent), tandis que se développaient vingt-six églises paroissiales : « il
s’y disait autant de messes par jour qu’à Rome »
2
.
Cette ville formait le centre d’une vaste principauté discontinue, qui
traversait l’actuelle Belgique du Limbourg à la France. L’origine s’en
trouvait dans les dons des empereurs qui préféraient favoriser les
évêques, qu’ils nommaient, que les nobles laïcs toujours épris de velléités
d’indépendance. En 980 Notger obtenait un diplôme d’immunité générale
et échappait à la juridiction du comte pour exercer désormais les pouvoirs
tant civils que religieux. Il reçut en 985 à Ingelheim l’énorme comté de
Huy puis le monastère de Gembloux. il disposait d’une nébuleuse de
droits dans le pays mosan, à Tongres, Maastricht, Huy, Namur, Dinant et
sur les abbayes de Lobbes, Saint-Hubert, Fosses.
En 1096, profitant du départ de Godefroid de Lotharingie en
croisade, l’évêque Otbert mit la main sur le fief et le château de Bouillon. .
L’évêque Henri II de Leez vainquit en 1151 à Andenne le comte de Namur
Henri l’Aveugle. En 1227 fut acquise l’abbaye de Waulsort et en 1361 le
comté de Looz
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Voir dans ce site sous “Histoire” différents textes relatifs à cette Querelle fameuse.
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COMMYNES, Mémoires, J. DUFOURNET (éd.), Flammarion, 2007), l. 2, chap. 13.
L’évangéliaire de Notger