101-NE2-LG Microbiologie et biotechnologies - ESP
Page 4 sur 7
3. Culture des cellules adhérentes et non adhérentes
3.1 Cellules non adhérentes.
Certaines cellules peuvent croître en suspension dans un liquide sans s’attacher les unes aux autres.
C’est le cas des globules blancs. Dans l’organisme, ces cellules de défense sont libres dans la
circulation sanguine et peuvent envahir un tissu infecté, se mouvoir activement dans les tissus, s’y
fixer temporairement et repartir!
3.2 Cellules adhérentes.
Toutes les autres cellules animales nécessitent un «point d’ancrage» pour se reproduire. Elles
croissent en s’attachant les unes aux autres pour former des tissus et des organes. Pour croître
in
vitro
, les cellules nécessitent :
Une surface d’attachement telle la paroi d’un flacon de plastique.
Une concentration initiale minimale; la plupart des cellules doivent être en nombre minimal
pour croître et former un tissu, sinon elles meurent. Tout se passe comme si elles devaient
communiquer entre elles.
Les cellules adhérentes normales se reproduisent jusqu’à former un tapis continu; leur
croissance est alors stoppée par le phénomène «d’inhibition de contact». Par la suite, elles
dégénèrent assez rapidement. Pour maintenir une culture en vie, il faut transférer une
partie des cellules dans un nouveau flacon. Cette opération s’appelle un “passage”.
3.3 Degré de confluence et passage d’une culture
Il est donc important d’observer la vitesse de croissance des cellules adhérentes. Habituellement,
on détermine au microscope inversé le degré de confluence, i.e. le pourcentage de l’espace occupé
par les cellules sur le plancher d’un flacon. En pratique, s’il est supérieur à 80%, on effectue un
passage. À 100% et plus, la lignée risque de s’éteindre.
3.4 Décollement des cellules adhérentes.
Les cellules adhèrent entre elles et à une surface par l’intermédiaire de leurs protéines
membranaires. Pour prélever des cellules, il faut donc commencer par briser ces liens protéiniques :
Mécaniquement; par exemple, en raclant le plancher d’un flacon avec de petits râteaux!
Chimiquement, à l’aide d’un enzyme spécialisé dans la digestion des protéines. On utilise
généralement la trypsine, un enzyme extrait du suc pancréatique sécrété dans l’intestin.
Cet enzyme fonctionne de manière optimale à 37oC.
3.5 Changement du milieu de culture.
Si on note l’accumulation de déchets dans le milieu de culture sans qu’il y ait lieu d’effectuer un
passage (confluence ≤ 80%). On effectue alors un simple changement de milieu nutritif.
La plupart du temps, le milieu contient un indicateur de pH qui change de couleur (du rosé
au jaune) avec l’acidité des déchets cellulaires qui s’accumulent.
3.6 Cellules tumorales adhérentes.
En culture, les cellules tumorales adhèrent à la surface d’un flacon mais, tout comme dans
l’organisme, elles ne subissent pas l’inhibition de contact et n’ont pas besoin d’avoir un point
d’ancrage pour se reproduire (Campbell, pp. 248-249, fig. 12.18). Elles peuvent donc s’empiler en
amas. Elles survivent ainsi plus longtemps que les cellules normales, mais elles finissent tout de
même par dégénérer. Il est donc préférable d’effectuer des passages lorsque les cellules en
culture sont confluentes, ne serait-ce que pour faciliter leur observation et leur manipulation.