13 février 1945
la destruction
de Dresde
Dans la nuit du 13 au 14 février 1945, la ville
allemande de Dresde, qui n’avait subi au cours
des années antérieures aucun bombardement
important, fut anéantie au cours du raid le plus
terrifiant jamais effectué par l’aviation alliée ;
1 400 appareils de la R.A.F. attaquant en deux
vagues successives, à trois heures d’intervalle,
déversèrent sur le centre historique de la ville
des milliers de bombes incendiaires. Dans la
journée du 14, 450 forteresses volantes de l’U.S.
Air Force donnèrent le coup de grâce à la malheu
reuse cité.
Ce raid sans précédent a laissé un souvenir
moins vivace que la bombe d’Hiroshima. Pourtant»
si cette dernière a fait 71 000 victimes, le nombre
des morts fut presque deux fois plus élevé à
Dresde : 135 000 tués font sans doute de cette
nuit tragique la plus sanglante de l’Histoire.
Dans le livre qu’il consacre à cet événement,
David Irving montre comment la fatalité sembla
s’acharner sur Dresde. Une courte éclaircie,
juste au-dessus de la ville, permit un bombarde
ment d’une redoutable concentration ; l’offensive
soviétique en Silésie avait fait refluer des masses
de réfugiés vers Dresde dont la population
était passée de 600 000 à 1 000 000 dans les
jours précédant l’attaque.
Mais on ne peut seulement invoquer le Destin.
Reste la responsabilité des hommes : pourquoi
avoir choisi pour cible une ville dépourvue
d’objectifs militaires ou industriels, privée de
défense antiaérienne, pleine par contre d’une
population de vieillards, de femmes et d’enfants,
au moral déjà atteint, et d’inestimables trésors
artistiques ? En posant ces questions, David
Irving, qui est de nationalité britannique, fait
preuve d’un remarquable courage. D’ailleurs
son livre n’a pas manqué de susciter en Grande-
Bretagne des polémiques passionnées. Mais les
réflexions que peut inspirer la destruction de
Dresde sont d’un intérêt universel.
L’Armée rouge pénétra dans Dresde le
8 mai 1945. « C’était, écrit David Irving, le
dernier jour de la guerre. Et l’on peut dire que
la destruction de la capitale de la Saxe n’avait
pas avancé sa fin d’un seul jour. »