La dette du Québec n’alarme pas les syndicats 15 juin 2010 | 17h01 Carl Renaud Argent Les grands syndicats du Québec et une cohorte d’économistes se sont unis contre le gouvernement Charest mardi pour dénoncer son empressement à réduire la dette de la province. Appuyé d’une étude de l’économiste Louis Gill, la FTQ, la CSN et la CSQ ont minimisé le poids de la dette publique dans notre économie. Ils ont accusé le gouvernement et ses experts -le Comité consultatif sur l’économie et les finances publiques- ainsi que l’Institut économique de Montréal d’avoir noirci le tableau avant la présentation du budget Bachand. «Le ministre Bachand et ses économistes sont obnubilés par la dette et ils veulent nous faire croire que le Québec est trop endetté», a exprimé Michel Arsenault, président de la FTQ. Les syndicats et leurs partenaires ne partagent pas le point de vue des «lucides» qui ont prétendu que la dette québécoise était «une mauvaise dette, exorbitante et qu’elle découlait de décennies de surconsommation». La dette brute du Québec était de 151 G$ en 2009. Il s’agit de la plus élevée des provinces canadiennes; elle représente 50% du PIB du Québec. «La dette n’est pas à négliger mais on ne doit pas exagérer son ampleur», a affirmé l’économiste Louis Gill. L’auteur de l’étude L’heure juste sur la dette du Québec dénonce que certains experts aient gonflé l’endettement québécois en prétendant que la dette représentait 94,5% de notre PIB et il s’objecte aux stratégies de remboursement de notre passif. «Je suis contre l’investissement dans la réduction de la dette parce que si l’économie croît on peut obtenir les mêmes résultats en quelques années sans aucun remboursement», a-t-il expliqué précisant que plus l’économie du Québec va s’apprécier plus le rapport de la dette dans le PIB va diminuer. La sortie des centrales syndicales et de leurs collègues économistes a irrité Robert Gagné, professeur à HEC Montréal et membre du Comité consultatif sur l’économie et les finances publiques l’hiver dernier. «Ils sont en conflit d’intérêt! Ils négocient avec le gouvernement actuellement. Ça les avantage de dire que la dette n’est pas un problème», a affirmé Robert Gagné.