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l’expression démocratique du suffrage universel. En effet, la création d’un parti politique était
soumise à l’autorisation du ministère de l’Intérieur qui avait toute l’attitude de refuser celle-ci.
Par ces entrefaites, l’opposition était réduite à la clandestinité. Il faut attendre 1974 pour voir
émerger un mouvement d'opposition : le Parti démocratique sénégalais (PDS). Deux ans plus
tard, le Président Senghor, qui prône l'ouverture démocratique, consacre officiellement cet
élargissement en modifiant la Constitution. Le multipartisme est successivement limité à trois
partis (1976) et à quatre partis (1978) avant d’être rendu intégral à partir de 1981.
A l’indépendance, l’institution parlementaire comptait 80 députés. Cet effectif est
successivement passé à 100 en 1978, puis à 120 en 1983 et ensuite à 140 en 1998 avant d’être
réduit à 120 avec l’avènement de l’alternance au Sénégal en 2000. En effet, le 19 mars 2000,
le Sénégal a connu la première alternance politique au sommet de l’Etat.
La représentation des partis politiques au sein de l’Assemblée nationale a évolué d’un système
de monopartisme à un système de pluralisme. De 1960 à 1978, un seul parti, le Parti socialiste
(PS) sera représenté à l’Assemblée nationale. Ce n’est qu’en avril 1978 qu’elle accueille, pour
la première fois, des députés issus de l’opposition (PDS), au nombre de 18 sur les 100 qui la
composaient. Suite aux élections législatives de février 1983, le PS remporte 111 sièges sur
les 120 que comptait l’Assemblée nationale. Huit sièges revenaient au PDS, tandis que le
Rassemblement national démocratique (RND) s’en octroyait un (01), finalement attribué au
suppléant à la suite du refus du leader de ce parti (Cheikh Anta Diop) de siéger. Lors des
élections législatives de février 1988, le PS remporte 103 sièges et le PDS en obtient 17. Aux
élections des élections législatives de 1993, huit partis politiques font leur entrée à
l’Assemblée nationale. A l’issue des élections législatives de mai 1998, l’Assemblée nationale
accueillera 11 formations pour les 47 sièges contre 93 pour le Parti socialiste au pouvoir. En
2001, la Législature est forte de dix partis politiques ou coalition de partis politiques, avec 89
sur 120 députés au profit du parti au pouvoir (PDS).
Dix législatures ont marqué, jusque-là, l’histoire du Parlement sénégalais depuis sa création
en août 1960, avec à leur tête huit présidents élus dont trois ont brigué à deux reprises le
mandat de Président de l’Assemblée nationale. Depuis les élections législatives multipartistes
de 1978, l’Assemblée nationale a noué avec une représentation plurielle constituée par un
parti majoritaire (le parti au pouvoir) et une mosaïque de partis d’opposition représentés à la
faveur du système proportionnel (au plus fort reste). Les députés à l’Assemblée nationale
sont élus à raison de 90 députés au scrutin majoritaire à un tour dans le ressort du département
et 60 députés au scrutin proportionnel sur une liste nationale. Dans chaque département, sont
élus 7 députés au plus et un député au moins. Le nombre de députés à élire dans chaque
département est déterminé par décret en tenant compte de l’importance démographique
respective de chaque département. Bien qu’élu dans le cadre d’une circonscription et d’un
parti politique ou coalition, chaque député représente néanmoins la nation tout entière.
Situation actuelle de l’Assemblée Nationale