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semaines à 8 jours de vie) et 8,7% d’interruptions de grossesse. Si les CC associées
aux anomalies chromosomiques étaient exclues (essentiellement des trisomies 21),
la prévalence totale serait de 7 pour 1 000 avec une grande variabilité entre les pays.
EUROCAT estime que, sur 3,3 millions de naissances annuelles dans l’Union
Européenne, environ 36 000 enfants naissent avec une CC, que celles-ci sont la
cause de 1250 décès périnataux et que le diagnostic prénatal des CC sans
anomalies chromosomiques conduit à 2000 interruptions de grossesse.[8] En France,
les pourcentages d'interruption de grossesse pour CC sont parmi les plus élevés
(1,34/1000 naissances) pour anomalies cardiaques non chromosomiques. Ils sont
stables depuis plus de 20 ans (données EpiCard).
Il est important de noter qu’il n’y a pas de différence régionale de l’incidence par
patients domiciliés. En théorie, la pratique du transfert in utero peut modifier
l’incidence régionale à cause de transferts vers les centres experts. La prévalence
des CC reste cependant mal connue en France. Il est possible qu’elle ne soit pas
homogène car parfois les patients les plus sévères finissent par vivre dans la région
du centre expert qui les prend en charge.
Augmentationdel’incidencedesadultescardiaquescongénitauxenFrance
Le nombre de patients adultes ayant des cardiopathies congénitales se situe entre
2000 et 3000 patients par million d’habitants et la moitié d’entre eux a une CC
suffisamment sévère pour nécessiter une prise en charge médicale et/ou
chirurgicale. On peut donc estimer, qu’en France, au moins 100 000 à 150 000
patients sont concernés et que 50 000 à 75 000 doivent être pris en charge de façon
chronique. Cette population augmente régulièrement et très rapidement depuis ces
dernières années grâce aux progrès considérables de la médecine et de la chirurgie
cardiaques pédiatriques depuis une quinzaine d'année; ainsi, la plupart des 3000 à
4000 jeunes enfants opérés maintenant chaque année vont survivre jusqu’à l’âge
adulte [9].
L’émergencedescomplicationscardiaqueschezlescongénitauxadultes
Le développement récent et rapide de cette population d’adultes cardiaques
congénitaux est accompagné par la mise en évidence des complications spécifiques
à leur état, dont certaines sont encore à mieux décrire. Schématiquement, on peut
les différencier entre :
- les complications qui sont en lien direct avec la malformation : elles sont
multiples, et plus ou moins caractéristiques. Ainsi, un adulte opéré d’une
tétralogie de Fallot dans l’enfance est typiquement totalement
asymptomatique jusqu’à 25 à 30 ans. Ensuite vont apparaître des troubles liés
à l’insuffisance valvulaire pulmonaire (insuffisance cardiaque droite), des
troubles du rythme ventriculaires, puis plus tard éventuellement une dilatation
de l’aorte ascendante.
- les complications qui proviennent de la coexistence de la pathologie
congénitale et d’autres états particuliers comme la grossesse ou maladies
comme une endocardite, un cancer, une autre chirurgie ou même une grippe.
- les complications sociétales et professionnelles. Reliées à la pathologie et/ou
son traitement, elles représentent l’ensemble des troubles d’acquisition,
d’insertion et de maintien dans la “normalité“ de l’emploi, des capacités