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d’envergure à des ns lucratives, possibilité qui avait pourtant été éliminée avec la deuxième
nationalisation de l’hydro-électricité lors de la Révolution tranquille.
Ce modèle a cependant été assorti d’objectifs de politique industrielle et de dévelop-
pement régional, qui lui ont donné une certaine légitimité sociale. En eet, bien qu’il soit
avéré que les meilleurs gisements éoliens exploitables se trouvent au nord du Québec, à
proximité des lignes de transport d’Hydro-Québec, les quatre appels d’ores réservés à
l’énergie éolienne qui ont été ouverts entre 2003 et 2013 ont d’abord ciblé la Gaspésie.
En plus d’attribuer des contrats fermes d’achat d’énergie éolienne, ces appels d’ores ont
principalement visé à obtenir des eets structurants sur le développement économique de
cette région. Il faut cependant souligner, sur la base des faits constatés, que ces eets struc-
turants n’ont constitué que la mince contrepartie d’une perte de contrôle public de la lière,
puisqu’Hydro-Québec a été retirée du jeu.
Il faut en eet rappeler que les deux premiers appels d’ores, qui ont jeté les bases de
la lière en totalisant à eux seuls près de 3000MW de capacité installée, ont été remportés
par des promoteurs privés, principalement des multinationales de l’énergie dont les sièges
sociaux se situent à l’extérieur du Québec. Les deux appels d’ores suivants ont été de tailles
plus modestes et ont été accordés à des partenariats entre des regroupements locaux ou
autochtones et des entreprises privées.
Il importe donc de repenser le modèle de développement de cette lière, ainsi que de
sa contribution à la transition énergétique du Québec, en remettant Hydro-Québec au
cœur de son déploiement et en renonçant à la production énergétique à des ns lucratives.
De plus, la conception de nouveaux projets de parcs éoliens devra privilégier des projets de
substitution énergétique dans des régions et des sites industriels éloignés, qui ne sont pas
connectés au réseau intégré.
Chapitre4. La biomasse forestière.
La biomasse forestière résiduelle (BFR) est appelée à se démarquer essentiellement dans
les systèmes de chaue. Agissant comme source de substitution aux énergies non renouve-
lables et polluantes comme le mazout lourd et léger, la biomasse forestière peut assez rapi-
dement devenir une solution de court terme et permettre des actions rapides en faveur de la
transition énergétique. La dernière politique énergétique promet une augmentation de 50 %
de la biomasse dans le portefeuille énergétique québécois.
Pour que la biomasse forestière parvienne à atteindre cet objectif-là, il faut une
approche de nancement innovatrice et capable de soutenir une stratégie d’envergure. Elle
doit reposer sur une vision intégrée embrassant l’ensemble des enjeux de la gestion de la
chaîne d’approvisionnement, de la matière brute jusque vers la matière nale permettant le
chauage. Cette approche doit tenir compte, en eet, d’une caractéristique spécique de
la biomasse comme source énergétique: en comparaison des autres sources énergétiques