c) Les techniques comme outil de prise en charge
Suite à l’émergence sociale du cancer, de nombreuses techniques se sont développées afin de traiter la maladie :
chimiothérapie, chirurgie , radiothérapie. D’où la nécessité d’une prise en charge plurisdisciplinaire : mise en
place de RCP ( Réunion de Concertation Pluridisciplinaire).
Certaines maladies chroniques peuvent faire l’objet d’une transplantation (greffe de rein dans l’insuffisance
rénale). Afin de bénéficier d’un don d’organe, le patient est inscrit sur une liste nationale d’attente gérée par
l’Agence de Biomédecine.
C’est un acte thérapeutique visant à suppléer la défaillance d’un organe. Il est contrôlé par la loi Bioéthique
1994 : gratuit et anonyme, il ne peut pas faire l’objet de publicité et nécessite le consentement (registre
national des refus). C’est donc une exception à l’inviolabilité du corps humain ; mais le respect de la dignité de
l’homme est conservé.
Cependant, les rejets de greffes amènent à faire des recherches sur le clonage. La recherche biomédicale et
l’expérimentation sont encadrées par la loi Huriet-Sérusclat 1988 ; même si pour l’être humain, cette technique
est actuellement interdite en France .
Les techniques des services de réanimation permettent de maintenir et de prolonger la vie. Ainsi, le patient en
fin de vie est systématiquement pris en charge. Il a le droit aux soins palliatifs, divisés en trois niveaux : Soins
de base (Hygiène, nutrition et hydratation), de conforts (Analgésie = prise en charge de la douleur), et actifs :
(traitement de la pathologie ou de suppléance vitale).
La fin de vie peut être un processus court comme long. Ainsi, l’anticipation de l’équipe médicale, du médecin, de
l’entourage et même du malade est essentielle pour adapter les soins palliatifs.
Plusieurs textes législatifs encadrent le processus de fin de vie, du coté de la personne malade tout comme du
soignant avec la loi Kouchner 2002 (avec l’autonomie, le droit de refus de traitement, l’accès au dossier médical
ou la personne de confiance) et la loi Léonetti.
La loi Léonetti (2005) insiste sur le respect de la dignité de l’homme en condamnant l’obstination
déraisonnable et l’acharnement thérapeutique. Cette loi ne traite pas de l’euthanasie, elle légitime la
limitation ou l’arrêt des traitements actifs (tout en conservant les soins de base et de confort) qui peut se faire
sur demande du patient, si le diagnostic est désespéré où si la qualité de vie diminue.
Le double effet est légitimé si l’acte en lui même n’est pas mauvais et que l’effet mauvais n’est pas voulu, mais
prévu.
Quoi qu’il en soit, la volonté du patient doit être respectée. Elle peut se transmettre grâce à des directives
anticipées ou via la personne de confiance.
L’information doit systématiquement être claire, loyale, adaptée (Code de Déontologie). La réflexion est
collégiale bien que la décision reste médicale.
II - Les réconsidérations de la pratique médicale
Toutes ces techniques soulèvent de nombreuses interrogations éthiques.
a) L’éthique : une discussion en vue d’une action.
L’éthique est partie intégrante de l’activité médicale : c’est une discussion en vue d’une action (à l’inverse de la
Belle Âme). Elle cherche à prendre la décision la plus adaptée possible à une situation concrète et singulière :
elle prend en compte ainsi des arguments médicaux, ceux de la vie du malade (illness pour le vécu individuel
de la maladie) et ceux de la valeur de la vie. Tous ces arguments sont incommensurables ; ce qui rend
l’éthique injustifiable et indémontrable : elle est particulière à chaque cas.
L’éthique s’élargie à la pratique médicale : elle apparaît dans le Code de Déontologie dans lequel le médecin a des
droits et devoirs envers les patients.
b) Les limites et les réponses du système de soins
Les nouvelles techniques (DPI, …) hyper poussées sont fortement imbriquées dans le parcours de vie d’un être
humain (début de vie et fin de vie) et peuvent donc faire objet de dérives éthiques. Par exemple, l’eugénisme
consiste à rendre l’être humain meilleur en sélectionnant les gènes qui sont “bons” (ex : choix du sexe de l’enfant
lors d’un DPI, interdit en France). Ces techniques nous amènent à nous poser la question du début de la vie : à
partir de quel stade peut on dire qu’un embryon est un être à part entière ? A partir de quand peut-on interrompre
2011-2012 Tutorat UE7 – SSH- Prof – Séance n° 10 5 / 6