Quels sont les seuils d`altération de l`habitat au

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Quels sont les seuils d’altération de l’habitat au-delà desquels la présence des
oiseaux forestiers est compromise, tant au niveau de leur présence que de leur
activité reproductive? Des réponses à cette question ont été abordées par le Dr.
Marc-André Villard, professeur de biologie à l’université de Moncton et titulaire de la
Chaire de recherche du Canada en conservation des paysages, dans le cadre des
midis de la foresterie de la Chaire industrielle CRSNG-UQAT-UQAM en aménagement
forestier durable.
Dans sa présentation intitulée « La tolérance a ses
limites : Seuils critiques et valeurs-cibles pour la
conservation dans les paysages forestiers sous
aménagement », Dr. Villard a présenté les résultats
de ses travaux expérimentaux (avec collaborateurs)
réalisés dans un dispositif de coupes de jardinage
dans des érablières à hêtre et à bouleau jaune au
Nouveau-Brunswick. Plus précisément, la réponse
démographique post-coupe de deux passereaux
forestiers (grimpereau brun et paruline couronnée) a
été suivie afin d’évaluer si les cibles d’aménagement
sont adéquates pour la conservation de ces deux
espèces. À court terme, le suivi démontre que les
deux espèces répondent négativement à la coupe de
jardinage. Il existerait donc des limites de
prélèvement de la matière ligneuse si l’on veut
maintenir un habitat de nidification approprié pour
ces espèces.
Grimpereau brun. (Photo : JeanFrançois Poulin)
Probabilité de présence d’un nid de grimpereau brun en fonction de la
densité de gros arbres. La ligne verticale représente le seuil ROC. Tiré de
Poulin et al. (2008).
Mais comment peut-on identifier le seuil critique où une ressource peut être limitante
pour la reproduction d’une espèce? Le Dr. Villard préconise l’analyse ROC, une
méthode statistique qui permet de répondre à cet objectif. La procédure consiste à
mesurer la valeur d’un attribut (par exemple la densité de gros arbres) où l’espèce
visée nidifie ou non. Ensuite, une régression logistique intégrant la valeur de
l’attribut comme variable explicative et la présence/absence de nid comme variable
réponse permet de modéliser la probabilité de présence d’un nid. Finalement,
l’analyse ROC identifie la valeur de l’attribut pour lequel la courbe augmente le plus
de façon brusque; c’est le seuil de réponse.
Bref, l’identification de seuils permet d’établir des recommandations quant aux
valeurs-cibles d’aménagement forestier afin de maintenir dans le paysage les
espèces sensibles à l’altération de leur habitat.
Résumé par :
Évan Hovington,
Candidat à la maîtrise, UQAT
Courriel : [email protected]
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