L`information médicale: droit et pratiques

publicité
Primary
Care
Développement professionnel continu
Congrès 2003 de la SSMG
L’information médicale: droit et pratiques
Atelier du Pr Olivier Guillod1 au Congrès de la SSMG à La Chaux-de-Fonds du 4 au 6 septembre 2003
Gilbert Villard, modérateur
Pourquoi informer les patients?
Le premier objectif est de promouvoir un rapport de confiance entre le médecin et le patient.
Il s’agit aussi de mettre le patient en position de choisir et d’améliorer l’adhésion du patient aux examens
diagnostiques et aux traitements. Enfin, informer
c’est prévenir les éventuelles critiques ultérieures et
les procès.
patient, ne pas le bouleverser; elle sera parfois donnée en plusieurs entretiens; il est légitime d’en avertir les proches, avec l’assentiment du patient, puisque
la maladie va modifier le contexte familial.
Pour que le consentement soit valable, il faut que le
patient soit capable de discernement, c’est-à-dire capable de comprendre l’information et de prendre
une décision de son propre mouvement. En droit
suisse, la notion de discernement n’est pas liée à l’âge
et dépend toujours des circonstances d’espèce; cette
faculté peut se modifier avec le temps (ex. apparition
d’une démence avec l’âge). Si le discernement fait défaut, il faut informer le représentant légal du patient
(ses parents, si c’est un enfant).
Principes de droit
Le dossier médical
Les examens et les traitements sont juridiquement
une atteinte au corps du patient, à son intégrité physique; il est donc nécessaire d’obtenir le consentement libre et éclairé du patient. Le consentement est
éclairé si le patient a reçu toutes les informations à
propos du diagnostic, du pronostic et du traitement
susceptibles d’influencer sa décision. En ce qui
concerne le traitement, l’information doit préciser
les objectifs, le déroulement, l’amélioration attendue, les risques principaux et les coûts. A noter que
le devoir d’informer concerne aussi, pour leur domaine d’intervention, les autres spécialistes participant au traitement: chirurgien, anesthésiste, radiologue, interniste interventionniste, par ex. Il peut
être utile de noter dans le dossier médical que les informations nécessaires ont été données au patient,
avec les dates concernées.
Quant aux modalités, l’information ne doit pas non
plus porter préjudice à la santé du patient, elle ne
doit donc pas effrayer le patient. Cas d’annonce
d’une maladie grave, incurable ou mortelle: l’information doit être nuancée, adaptée aux demandes du
1 L’auteur remercie le Professeur Olivier Guillod de sa
relecture de cet article et de ses commentaires.
Le dossier doit comporter toutes les informations
rassemblées par le médecin: données objectives,
comme les résultats des examens, des radiographies,
des électrocardiogrammes; les rapports des hôpitaux
ou des confrères; les mesures cliniques (poids, taille,
tension artérielle, auscultation, palpation, etc.), mais
aussi les notes manuscrites (anamnèse, etc.)! Le patient a le droit de consulter son dossier en tout
temps, à l’exception, en principe, des réflexions purement personnelles du médecin (diagnostic différentiel, aide-mémoire, etc.).
En conclusion
Informer le patient a pour but premier de renforcer
la relation de confiance entre celui-ci et son médecin. Dans cette perspective, il ne serait pas judicieux
d’être trop formel, trop légaliste, trop attaché aux engagements écrits.
Dr Gilbert Villard
14, rue de la Fin
CH-2016 Cortaillod
[email protected]
PrimaryCare 2004;4: Nr. 6
89
Téléchargement