
La situation des travailleurs des territoires arabes occupés
iv
certaines contraintes en matière d’accès et de circulation dans la Rive occidentale et
entre celle-ci et Israël n’est pas étranger à cette embellie.
Par contre, Jérusalem-Est est de plus en plus isolée du reste de la Rive occidentale
en raison de la politique de réduction de la proportion de Palestiniens qui y vivent et y
travaillent. En outre, les nombreux obstacles à l’accès aux terres palestiniennes de la
zone C sous contrôle israélien, qui représentent près de 60 pour cent de la superficie de
la Rive occidentale, empêchent les Palestiniens d’exploiter leurs terres de façon plus
productive. Malgré les améliorations mineures récemment constatées en matière d’accès
à Gaza, la réduction des importations mensuelles, qui sont passées de 10 000 camions en
2007 à 2 000 seulement à l’heure actuelle, alors que les exportations restent quasi
inexistantes, n’incite guère à l’optimisme.
Alors que le peuple palestinien souffre, que les droits et la dignité des travailleurs
continuent d’être bafoués quotidiennement et que l’Autorité palestinienne a adopté une
politique de stricte non-violence, les négociations de paix sont restées au point mort
l’année dernière. Récemment, l’annonce par Israël de la poursuite de la colonisation à
Jérusalem-Est a compromis l’ouverture des pourparlers indirects destinés à préparer la
reprise des négociations sur le fond. La récente ordonnance militaire sur la prévention de
l’infiltration est perçue comme une épée de Damoclès par des milliers de familles
palestiniennes. Je ne peux qu’exprimer ma plus profonde préoccupation face à ces
évènements.
«Palestine: fin de l’occupation, création de l’Etat», tel est le titre et la devise du
Programme du treizième gouvernement d’août dernier, visant à mettre en place les
institutions d’un Etat palestinien libre, démocratique et stable qui respecte les droits de
l’homme et le principe de l’égalité devant la loi et qui vit en paix avec tous ses voisins.
Ce programme a reçu un large appui du Quatuor du Moyen-Orient, de la Ligue des Etats
arabes et des institutions financières internationales. Le Bureau du Coordonnateur
spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient a déclaré qu’il
était de la plus haute importance que la communauté internationale continue de soutenir
les efforts déployés par l’Autorité palestinienne pour créer un Etat. Je m’associe sans
réserve à cet appel.
La stratégie complémentaire de développement du secteur du travail mise en place
depuis février 2010 par le ministère du Travail vise à combler les lacunes actuelles
constatées dans ce domaine en créant un environnement propice au travail décent.
L’Autorité palestinienne s’est engagée à respecter les normes figurant dans les huit
conventions fondamentales de l’OIT portant sur les droits de l’homme. Avec la loi sur le
travail de 2000, elle a établi le cadre législatif de la protection des droits des travailleurs,
et il est encourageant de noter que la stratégie pour le secteur du travail prévoit la mise
en place de nouvelles mesures visant à consolider et compléter le dispositif juridique
existant. Cette stratégie faisant partie intégrante du cadre de planification
macroéconomique de l’Autorité palestinienne, la prise en compte des questions d’emploi
doit sous-tendre toutes les mesures gouvernementales destinées à promouvoir la
croissance du secteur privé. Je veux attirer l’attention sur ce point: l’emploi doit être le
dynamisme économique, l’élément central d’une stratégie fondée sur le travail décent et
la bonne gouvernance.
L’engagement de l’OIT est ancré dans les valeurs qu’elle incarne et que défendent
vigoureusement tous ses mandants. L’Organisation a encore renforcé ses activités de
coopération technique, dont les priorités sont alignées sur celles de la stratégie du secteur
du travail et sont mises en œuvre en partenariat avec le ministère du Travail, la
Fédération générale des syndicats de Palestine et la Fédération palestinienne des