1 LES PIEGES DU CANNABIS
Les caractéristiques essentielles du cannabis sont reprises en points sous forme de phrases
courtes qui pourront être soumises aux adolescents et à leurs parents pour alimenter leur
réflexion.
Le cannabis est illégal parce qu’il est dangereux et non le contraire.
Le cannabis n’est pas une drogue « douce » mais une drogue lente, dont le principe
actif, le THC très lipophile ne s’élimine que très lentement de l’organisme.
Le THC est la seule drogue à se stocker dans le cerveau.
Un joint par semaine, c’est du THC qui s’accumule dans le cerveau du 1
er
janvier au
31 décembre.
Entre deux joints quand le THC n’agit plus intensément sur le cerveau, il s’élimine
lentement des membranes neuronales riches en lipides et des panicules adipeux et agit de
nouveau sur un mode peu intense mais à long terme sur le cerveau : c’est ainsi que la
dépendance n’est pas ressentie et que les effets délétères sur la mémoire et la motivation se
poursuivent.
Lors d’un usage répété, le THC s’accumule dans l’organisme : il faut 18 mois d’arrêt
complet pour « laver » l’organisme de tout THC.
Le cerveau est l’organe qui contrôle l’ensemble de l’organisme lui permettant de
s’adapter aux conditions de l’environnement. Il est le support de l’intelligence, de la mémoire,
de l’affectivité, des pensées et des rapports avec les autres. Le THC perturbe son
fonctionnement.
Entre 12 et 18 ans le cerveau connaît un développement extraordinaire, avec des
potentialités exceptionnelles caractéristiques, de la « plasticité neuronale ». Le THC perturbe
gravement ces processus, d’autant plus qu’il est fumé plus jeune et que les produits sur le
marché sont fortement dosés.
Les taux de THC contenus dans l’herbe et la résine ont considérablement augmenté
depuis 1995 en raison des manipulations opérées par les producteurs, ce qui en accroît la
toxicité :
Jusqu’en 1995 : - herbe 5,5 % (8,7 % maximum)
- résine 7 % (10,6% maximum)
Depuis 1996 : - herbe 8 % (22 % maximum)
- résine 10 % (31 % maximum)
Le THC se substitue dans l’organisme à des neurotransmetteurs, les
endocannabinoïdes, dont l’anandamide, agissant sur l’humeur, la mémoire, l’appétit, la
douleur, la concentration, les sensations visuelles, la coordination et l’équilibre.
L’anandamide agit à la demande, de façon subtile et brève, le THC agit de façon diffuse,
intense et durable, à la manière « d’un éléphant dans un magasin de porcelaine ».
Le cannabis altère la mémoire : très spécialement la mémoire à court terme ou de
travail (rétention de l’information pendant 15 à 30 secondes) à partir de laquelle peut s’édifier
la mémoire à long terme (rétention des informations sur toute une vie) comprenant la
mémoire épisodique (souvenirs, expériences personnelles), la mémoire sémantique
(connaissances générales) et la mémoire procédurale (accomplissements de tâches, savoir-
faire). Il agit également sur la mémoire holistique (comprendre et façonner des modèles,
comment sont construits les rapports, relation personne-nom-rôle social).
Ces perturbations perdurent après une intoxication aigue et s’aggravent en cas d’intoxication
chronique.
Toutes les perceptions convergent vers l’hippocampe qui en garde la trace mnésique :
une faible dose de THC suffit à réduire de façon drastique la libération d’acétylcholine,
responsable de la mémorisation à court terme dans l’hippocampe. Sans mémoire à court
terme, plus de nouvelle mémorisation à long terme : l’hippocampe est le centre organisateur
des rapports entre ces deux mémoires.
Dès la première prise, le cannabis altère la mémoire à court terme et les fonctions
cognitives.
Si on demande à des volontaires sous cannabis de lire une liste de mots, la
restitution rapide des mots est altérée immédiatement après la présentation de la
liste, et vingt minutes après.
Le THC altère les phases d’apprentissage d’une tâche donnée : cela est au
dysfonctionnement de l’hippocampe (comme dans la maladie d’Alzheimer).
Dans le striatum ; le THC perturbe la mémoire procédurale (apprentissage d’une tâche
donnée)
Le THC perturbe le fonctionnement des aires préfrontales du cerveau qui portent les
fonctions cognitives les plus élevées , mais aussi les plus fragiles et les dernières à se mettre
en place : capacités d’analyse et de synthèse ou fonctions exécutives. Elles ne seraient
pleinement développées que vers 25-30 ans. Le cannabis consommé à l’adolescence perturbe
leur mise en place.
Le cannabis provoque un syndrome préfrontal parce qu’il perturbe le fonctionnement
de la partie antérieure du cerveau :
- incapacité à prévoir
- incapacité à coopérer avec les autres
- incapacité à dire non à ses envies du moment
- incapacité à se rendre compte de son propre mauvais fonctionnement mental
(anosognosie)
Une cigarette de cannabis, c’est cinq cigarettes de tabac pour la toxicité
cardiovasculaire, la toxicité pulmonaire et le risque de cancer.
L’usager de cinq à dix joints quotidiens présente en moins d’un an les sinusites et
bronchites chroniques qu’un fumeur de tabac de 20 à 40 cigarettes quotidiennes connaît en
cinq à dix ans. Il est dix fois plus prédisposé à avoir un cancer du poumon ou du tractus
aérodigestif.
Le cannabis est plus dangereux que l’alcool parce que si ses effets psychiques sont
comparables à divers égards, ils durent plus longtemps.
5 % des fumeurs de cannabis passent à la cocaïne ou à l’héroïne. Tous les
cocaïnomanes et héroïnomanes sont passés par le cannabis.
300 000 à 400 000 consommateurs quotidiens de cannabis, dont 8 à 10 % sont en
situation à risque.
Chaque année 500 000 à 600 000 nouveaux jeunes tirent sur leur premier joint.
Deux jeunes de 18 ans sur trois ont fumé du cannabis. Le nombre de fumeurs
quotidiens a triplé en dix ans.
Le cannabis entraîne une tolérance, c’est-à-dire la nécessité d’augmenter les doses
pour en ressentir les mêmes effets (notamment pour calmer les symptômes de dépression,
d’anxiété ou les symptômes déficitaires de la schizophrénie)
Le cannabis entraîne une dépendance associée à la libération accrue de dopamine dans
le circuit de la récompense (comme avec toutes les drogues) ce qui crée la sensation de plaisir
et installe la nécessité d’utiliser cette drogue pour éviter de vivre le déplaisir d’en être privé.
Les effets de la dépendance au THC sont essentiellement psychiques dans le cas du
cannabis, les effets physiques étant masqués par la longue rémanence du THC dans
l’organisme. Il est à noter que la dépendance psychique est plus grave car elle entraîne des
troubles du comportement et la transformation insidieuse de la personnalité.
On crée un syndrome d’abstinence physique brutal en administrant à des animaux
intoxiqués au THC, un antagoniste des récepteurs CB1 : cela fait cesser brutalement la
stimulation de ces récepteurs (qui sinon restent longtemps stimulés du fait de la longue
rémanence du THC dans l’organisme).
La surconsommation de cannabis provoque une ivresse qui génère :
- une étape d’excitation et d’euphorie,
- une étape de confusion mentale,
- une étape de relaxation complète,
- une étape dépressive où le sujet est apathique et abattu.
Fumer du cannabis ce n’est pas grave…c’est pourtant prendre le risque imprévisible
de souffrir d’effets psychiatriques, variables selon les personnes et dans le temps :
- délires paranoïdes
- hallucinations
- psychose cannabique
- schizophrénie
- dépression
- trouble panique
- effets desinhibiteurs favorisant le passage à l’acte des sujets vulnérables : tentatives de
suicide, abus sexuels, violence, défenestration…
Cannabis et conduite de véhicules sont incompatibles : il augmente de deux fois et
demie le risque d’accident de la circulation ; 20 % des accidents lui sont imputables.
- Il diminue les distances de sécurité
- Il dévie la trajectoire
- Il diminue les réflexes
- Il trouble la perception des objets et des couleurs.
Cannabis et alcool potentialisent leurs effets.
« Une bière + un joint, bonjour les dégâts. »
Le cannabis est incompatible avec la grossesse. Le THC passe très facilement la
barrière placentaire et met le cerveau du bébé en danger: troubles de la mémoire, troubles de
l’attention, troubles de l’intégration des données, hyperactivité, comportement impulsif sont
les risques courus par les enfants qui ont été exposés au cannabis pendant la grossesse.
Le cannabis diminue les défenses immunitaires : les cellules tueuses sont neutralisées
ce qui perturbe la réponse de l’organisme dans les infections et les cancers.
Le « flash-back » cannabique c’est se trouver dans le même état que si l’on avait fumé
sans avoir réellement fumé plusieurs semaines après la dernière prise. Cela peut provoquer un
accident grave.
Le cannabis incite à consommer de l’alcool, même chez le Rat.
Le cannabis accroît le pouvoir d’accrochage à l’héroïne
Les actes impulsifs, violents et sans fondements sont 4 fois plus nombreux chez les
utilisateurs de cannabis que chez les abstinents.
Les fumeurs de cannabis ont deux fois plus de risque de présenter un trouble anxieux
ou une maladie dépressive pouvant conduire au suicide.
Le fait de fumer plus de 50 joints dans sa vie accroît d’un facteur 6,7 le risque de
devenir schizophrène. Le cannabis est un facteur déclenchant, sans ce facteur déclenchant 13
% des cas de schizophrénie en France pourraient être évités (78 000 cas).
Les usagers de cannabis atteints de schizophrénie présentent une résistance au
traitement antipsychotique.
Si le cannabis ne tue pas directement, il tue en provoquant les accidents de la route, en
provoquant des suicides (dépression, anxiété, schizophrénie), en augmentant les actes violents
impulsifs contre soi ou autrui, en multipliant par dix le risque de cancer.
Baudelaire a consommé du cannabis et a arrêté sa consommation en constatant que
celui-ci lui reprenait d’un côté ce qu’il lui avait donné de l’autre. La drogue ne fait pas
l’artiste. La drogue peut l’amoindrir, le détruire mais pas lui donner ce qu’il n’a pas.
Un jeune qui fume du cannabis n’est ni un malade ni un délinquant, mais une personne
à qui l’on a laissé croire qu’elle pouvait s’y adonner sans risque, et qui est en grand danger de
devenir malade et/ou délinquant.
Le cannabis est une drogue piège pour nos enfants et nous devons les en protéger.
Il n’y a pas de « drogues douces ». Il n’y a que des drogues créant une dépendance
plus ou moins rapide, plus ou moins forte.
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