
L’anandamide agit à la demande, de façon subtile et brève, le THC agit de façon diffuse,
intense et durable, à la manière « d’un éléphant dans un magasin de porcelaine ».
• Le cannabis altère la mémoire : très spécialement la mémoire à court terme ou de
travail (rétention de l’information pendant 15 à 30 secondes) à partir de laquelle peut s’édifier
la mémoire à long terme (rétention des informations sur toute une vie) comprenant la
mémoire épisodique (souvenirs, expériences personnelles), la mémoire sémantique
(connaissances générales) et la mémoire procédurale (accomplissements de tâches, savoir-
faire). Il agit également sur la mémoire holistique (comprendre et façonner des modèles,
comment sont construits les rapports, relation personne-nom-rôle social).
Ces perturbations perdurent après une intoxication aigue et s’aggravent en cas d’intoxication
chronique.
• Toutes les perceptions convergent vers l’hippocampe qui en garde la trace mnésique :
une faible dose de THC suffit à réduire de façon drastique la libération d’acétylcholine,
responsable de la mémorisation à court terme dans l’hippocampe. Sans mémoire à court
terme, plus de nouvelle mémorisation à long terme : l’hippocampe est le centre organisateur
des rapports entre ces deux mémoires.
• Dès la première prise, le cannabis altère la mémoire à court terme et les fonctions
cognitives.
Si on demande à des volontaires sous cannabis de lire une liste de mots, la
restitution rapide des mots est altérée immédiatement après la présentation de la
liste, et vingt minutes après.
Le THC altère les phases d’apprentissage d’une tâche donnée : cela est dû au
dysfonctionnement de l’hippocampe (comme dans la maladie d’Alzheimer).
• Dans le striatum ; le THC perturbe la mémoire procédurale (apprentissage d’une tâche
donnée)
• Le THC perturbe le fonctionnement des aires préfrontales du cerveau qui portent les
fonctions cognitives les plus élevées , mais aussi les plus fragiles et les dernières à se mettre
en place : capacités d’analyse et de synthèse ou fonctions exécutives. Elles ne seraient
pleinement développées que vers 25-30 ans. Le cannabis consommé à l’adolescence perturbe
leur mise en place.
• Le cannabis provoque un syndrome préfrontal parce qu’il perturbe le fonctionnement
de la partie antérieure du cerveau :
- incapacité à prévoir
- incapacité à coopérer avec les autres
- incapacité à dire non à ses envies du moment
- incapacité à se rendre compte de son propre mauvais fonctionnement mental
(anosognosie)
• Une cigarette de cannabis, c’est cinq cigarettes de tabac pour la toxicité
cardiovasculaire, la toxicité pulmonaire et le risque de cancer.
• L’usager de cinq à dix joints quotidiens présente en moins d’un an les sinusites et
bronchites chroniques qu’un fumeur de tabac de 20 à 40 cigarettes quotidiennes connaît en