TV quand le numérique brouille la réception

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magazine FÉVRIER 2011 NO 35
télécommunication
TV Quand le numérique
brouille la réception
Saurez-vous choisir dans la jungle des offres télévisuelles? Que vous soyez
télévore ou utilisateur non assidu, vos besoins diffèrent. Notre miniguide.
La bonne vieille diffusion analogique – qui existe depuis
que la télévision est la télévision – n’a pas dit son der-
nier mot. Les acteurs actuels du numérique, Cablecom
et Swisscom en tête, sortent le tapis rouge pour séduire
le téléspectateur… mais leurs offres sont-elles réellement
intéressantes? Pas forcément!
Dans certains cas, les petits consommateurs de télévi-
sion ont intérêt à conserver la réception analogique. Car
avec le mode analogique, visionner les chaînes de base
(environ 36 chaînes nationales, régionales et internatio-
nales) ne coûte rien de plus que l’accès au téléréseau.
Avec le numérique, en revanche, ce service public n’est
pas assuré (lire encadré en page 19). Bravo le progrès!
Actuellement, de nombreux fournisseurs d’accès cryptent
des programmes qui sont offerts gratuitement au public en
analogique. Bien souvent, malheureusement, le consom-
mateur doit donc conclure un abonnement payant pour
les décrypter...
Reste que le numérique garantit une qualité inédite
tout en procurant un choix et une interactivité appré-
ciables. Un conseil: au lieu de vous lancer tête baissée
sur une offre, identifiez plutôt le mode de réception qui
vous convient, en tenant compte de votre consommation
télévisuelle.
Anne Onidi
Réception TV, radio et décryptage du jargon techno-
logique: retrouvez le guide du numérique sur Frc.ch
Monkey Business Images

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magazine
télécommunication
PETITS CONSOMMATEURS
Ce qu’elle offre: si vous vous contentez aisément des chaînes nationales,
la TNT se révèle suffisante, voire même très intéressante pour les habitants
du bassin lémanique et d’une partie du canton de Vaud, qui peuvent espé-
rer capter une vingtaine de chaînes françaises.
Comment: les programmes de la TNT sont transmis par des émetteurs. Pour
les capter, il faut une antenne (par exemple une petite antenne domestique)
et un décodeur (si le téléviseur n’en est pas déjà doté). La TNT utilise la
norme de diffusion DVB-T (Digital Video Broadcast, mode terrestre).
A quel prix: pas d’abonnement, juste un investissement d’une centaine
de francs.
Attention: les antennes ne captent désormais plus que les programmes en
numérique! Seul le téléréseau transmet encore la télévision analogique.
Qui contacter: demandez à un vendeur proche de chez vous quelles
chaînes vous êtes en mesure de recevoir.
Ce qu’elle offre: un grand choix de
chaînes sur ordinateur ou smartphone.
Comment: si vous disposez d’une
connexion à internet à haut débit et d’un
abonnement à un fournisseur, vous pou-
vez accéder aux programmes de télévision
en direct.
A quel prix: de zéro à environ 100 francs
par année.
Attention: la qualité de l’image et
du son n’est pas exceptionnelle.
Qui contacter: les principaux fournis-
seurs sont Zattoo.com et Nello.ch.
TÉLÉVISION NUMÉRIQUE TERRESTRE (TNT) SUR ORDINATEUR
OU SMARTPHONE
GRANDS CONSOMMATEURS
Ce qu’elle offre: un grand choix de chaînes
(le meilleur pour les sportifs), de l’interactivité et
l’offre la plus importante de vidéos à la demande
(location de films téléchargeables à domicile).
Cette solution convient uniquement aux foyers
bénéficiant d’une ligne internet de qualité suffi-
sante. Un abonnement peut couvrir deux postes.
Comment: la réception se fait par la connexion
internet, et donc par la ligne téléphonique. Le déco-
deur est branché au modem, lui-même connecté
à la prise téléphonique. Seul Swisscom propose ce
service.
A quel prix: il varie en fonction de l’abonnement.
Attention: ce mode de réception n’utilise pas le té-
léréseau. Inutile de payer le raccordement au câble!
Si ces frais sont compris dans les charges, écrivez
en recommandé à la régie ou au propriétaire ainsi
qu’au téléréseau pour faire plomber votre prise TV.
Qui contacter: Swisscom, au 0800 800 800, pour
connaître la qualité de votre ligne.
Ce qu’elle offre: un grand choix
de chaînes (généralistes, étran-
gères, voyages, enfants, etc.)
ainsi que l’interactivité (fonction
pause, enregistrement, vidéo à la
demande). Uniquement pour les
personnes raccordées au téléré-
seau, soit environ 90% des foyers.
Attention: un abonnement couvre
un téléviseur seulement.
Comment: les programmes sont
transmis par la prise du téléréseau.
Pour les capter, il faut un décodeur.
Un abonnement à un câblo-opé-
rateur est parfois nécessaire. Ce
mode de réception utilise la norme
de diffusion DVB-C (Digital Video
Broadcast, mode câblé).
A quel prix: ce mode de réception
nécessite l’accès payant au téléré-
seau. Par ailleurs, selon le câblo-
opérateur et l’offre choisis, il peut
nécessiter un abonnement supplé-
mentaire. Un bon point pour Naxoo
à Genève, Citycable à Lausanne,
Sinergy à Martigny et Netplus à Sion
et à Sierre qui offrent jusqu’à
50 chaînes gratuites sans autres frais
que la location du décodeur (pour
les téléviseurs qui n’en sont pas
déjà équipés). Un câblo-opérateur
comme Cablecom vous oblige, lui,
à louer un décodeur même si votre
poste en possède déjà un!
Attention: pour capter l’offre gra-
tuite de base, sélectionner le mode
DVB-T (et non DVB-C!).
Qui contacter: pour savoir quel(s)
câblo-opérateur(s) couvre(nt)
votre commune, consultez
l’Association de réseaux de com-
munication via son site internet
Swisscable.ch ou par téléphone au
031 328 27 28.
CHEZ SWISSCOMPAR LE TÉLÉRÉSEAU

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radio-tv
L’article 59 de la Loi sur la radio et la
télévision garantit à chacun une offre
gratuite de base par le téléréseau. Or,
avec l’arrivée du numérique, ce droit
élémentaire se trouve bafoué par de
nombreux fournisseurs d’accès.
La FRC et ses consœurs SKS et ACSI
réclament la suppression du cryptage
de base. Elles demandent que les opé-
rateurs n’imposent pas l’achat d’un
décodeur, et ce même lorsque la télé
en est déjà équipée. Le 16 décembre
2010, le Conseil des Etats a rejeté une
loi contraignant les opérateurs à
offrir le libre choix du décodeur aux
consommateurs de télévision par
câble. Il a aussi écarté l’offre numé-
rique de base gratuite pour tous. Ces
points, bientôt votés au National,
auront peu de chances de passer la
rampe, regrettent la FRC, SKS et l’ACSI.
La FRC vous défend
Ce qu’elle offre: un grand choix de chaînes
pour ceux qui n’ont ni la connexion internet
suffisante ni l’accès au téléréseau.
Comment: les programmes sont transmis
par satellite. Pour les capter, il faut une
antenne parabolique et un décodeur. Un
abonnement ou une carte d’accès aux pro-
grammes sont également requis. Ce mode de
réception utilise la norme de diffusion DVB-S
(Digital Video Broadcast, mode satellite).
A quel prix: c’est l’investissement matériel
le plus lourd, pouvant dépasser le millier de
francs. Le prix de l’abonnement dépend du
choix des chaînes.
Attention: aucune offre satellite ne combine
les chaînes suisses et françaises. Pour en béné-
ficier, il faut combiner plusieurs offres et ache-
ter une antenne parabolique à deux têtes!
Qui contacter: Canalsat Suisse au
0800 000 901 ou Canalsat.ch. A. O.
PAR SATELLITE
L
e Conseil fédéral a bloqué la redevance pour la période 2011-2014 mais a re-
connu à la SSR des besoins financiers supplémentaires. Les mesures décou-
lant de cette décision ne sont pas sans conséquences pour les consommateurs.
fACtUrAtion
Depuis janvier 2011, la facturation de la redevance aux ménages est annuelle et
non plus trimestrielle, cela afin de réduire les coûts de fonctionnement de Billag.
Les personnes assujetties à la redevance sont réparties en douze groupes.
Le groupe 1 reçoit directement la facture annuelle couvrant janvier à décembre
2011. Les autres groupes reçoivent d’abord une facture transitoire pour une pé-
riode de paiement de un à onze mois. Les factures transitoires ont été envoyées
dès janvier; les factures annuelles le seront dès février. Ainsi le groupe 7, lui, reçoit
début janvier une facture transitoire pour les six premiers mois de l’année et en
août la facture annuelle pour la période de juillet 2011 à juin 2012.
Ceux qui souhaitent continuer à payer en quatre tranches doivent s’annoncer
auprès de Billag. Il leur en coûtera un supplément de 2 francs par facture sauf si
le paiement se fait par recouvrement direct (LSV) ou via une facture électronique.
règLes de PUBLiCité
Depuis le 1er avril 2010, le temps de publicité quotidien autorisé est passé de
8% à 15%. Hors de la tranche 18 h-23 h, les émissions peuvent être interrom-
pues toutes les trente minutes. La publicité est interdite lors des émissions reli-
gieuses et pour enfants. Cet assouplissement devrait générer plus de recettes.
PerCePtion de LA redevAnCe
Aujourd’hui, celui qui possède un
appareil de réception doit s’annon-
cer volontairement à Billag afin
d’être taxé. Le Conseil fédéral
estime que cela est trop coû-
teux (resquilles, contrôles) et
que le lien entre redevance
et appareil ne correspond plus
à la réalité technologique actuelle.
Il désire que tout le monde soit assu-
jetti d’office pour couvrir les besoins en
financement. Les entreprises sont aussi
visées. Ce projet de changement du sys-
tème de perception doit obtenir l’aval du
Conseil des Etats puis des milieux inté-
ressés, des partis et des cantons. La FRC
compte bien faire valoir le droit à des exceptions.
Cette mesure est la seule qui devrait permettre un
abaissement de la redevance. Les efforts consentis
par les consommateurs sur les deux autres mesures
ne serviront qu’à maintenir la redevance et octroyer
plus de moyens à la SSR! Nadia Thiongane
Economies de fonctionnement, assouplissement des règles de
publicité et changement du système de perception de la redevance
auront des répercussions directes sur les consommateurs.
Billag Les dessous de
la facturation annuelle
Talipova Sabina