« Prenez l’équipement de combat donné par Dieu »
Alors c’est vraiment un don de Dieu, un cadeau de Dieu, qui nous donne tout ce qui nous est nécessaire
pour ce cheminement ici-bas, pour ce temps de combat spirituel que nous avons à vivre. Et ainsi nous
pourrons résister à toutes les tentations, à tout ce qui essaiera de nous faire tomber, à toutes les
manœuvres du démon qui cherche comment nous faire tomber. Pour tenir bon, il faut que nous ayons les
reins ceints de « la ceinture de la vérité »…
Quelle est donc cette ceinture de la vérité ? Comment ne pas penser au Christ lui-même qui nous a dit :
« Je suis la Vérité »
Et si nous voulons mener le bon combat spirituel, alors il nous faut vraiment vivre en Christ.
Et ensuite
« portant la cuirasse de la justice »
et cette cuirasse de la justice, de quoi s’agit-il ?
Il s’agit bien évidemment d’entrer dans la volonté de Dieu, de nous unir davantage chaque jour à la
volonté de Dieu, c’est l’union de volonté qui est vraiment au cœur même de toute la vie spirituelle.
Vouloir se laisser saisir et conduire par l’Esprit Saint tout au long de notre vie, à chaque instant ; entrer
dans le projet de Dieu et trouver notre place au cœur de l’Église d’aujourd’hui.
Ensuite nous devons avoir les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’évangile de la paix ; alors on peut se
demander comment les moines vont pouvoir revêtir ces chaussures pour annoncer l’évangile de la paix…
Mais quel est donc cet évangile de la paix ?
Car ce mot de paix, c’est le premier mot que les anges vont prononcer dans la nuit de Noël, et c’est le
premier mot que Jésus ressuscité prononcera devant ses apôtres au soir de Pâques :
« La paix soit avec vous »
Et cette paix, elle n’est rien d’autre que l’unité retrouvée, car le péché des origines avait désarticulé
l’homme, l’avait complètement défiguré, il n’avait plus visage de l’image de Dieu, et voilà que grâce à cette
paix que le Seigneur vient nous rendre, chacune des parties de notre être va pouvoir retrouver sa place au
service de la réalisation du projet créateur, devenir dans le Fils, les enfants bien aimés de notre Père du
ciel.
Ensuite nous avons à ne jamais quitter
« le bouclier de la foi »
… et de quel bouclier s’agit-il ?
Et lorsqu’on est familier de l’évangile de St Jean, on s’aperçoit que Jean a voulu ne pas utiliser le mot de
‘foi’, mais utiliser en permanence le verbe ‘croire’, car pour lui l’essentiel pour un chrétien, c’est de vivre,
de croire c’est-à-dire de vivre dans le Christ ; si vous relisez l’évangile de Jean, vous verrez que chaque fois
que l’évangéliste met le verbe ‘croire’, il sait bien que nous aurons du mal à le comprendre ; alors il met
une périphrase à côté pour nous expliquer ce que ‘croire’ veut dire et ‘croire’, c’est tout simplement vivre
dans l’intimité de Jésus, c’est l’accueillir, c’est écouter sa Parole, c’est se nourrir de son corps, c’est
demeurer en sa Présence et ainsi « le bouclier de la foi », c’est de vivre en Christ à chaque instant de notre
vie.
Ensuite nous avons à revêtir
« le casque du salut »
, le casque du Salut c’est vraiment notre union au
Christ dans sa Pâques car nous aussi nous avons à passer de ce monde au Père et nous ne pouvons y
passer qu’en nous en remettant totalement au Christ, pour que par sa mort sur la croix, Il fasse mourir en
nous le péché et que par sa résurrection d’entre les morts, Il nous donne vraiment de vivre dès
maintenant, pleinement dans cette vie en Lui, cette vie divine.
Et enfin nous devons avoir en main
« le glaive de l’Esprit »
, la Parole de Dieu, et là nous avons tous à
nous interroger quelle place a véritablement la Parole de Dieu dans chacune de nos vies. Nos pères dans la
foi, lorsqu’ils cherchaient à se former, ils allaient près d’un ancien et l’ancien les envoyait ruminer la Parole
de Dieu, la ruminer jusqu’à la connaitre par cœur ; ils passaient 3, 4, 5 ans à se laisser habiter par la Parole,
au point que cette Parole prenait véritablement vie en eux ; car je vous avoue que chaque fois que j’ouvre
mon Évangile, j’ai l’impression de vivre la fête de Noël ; car la Parole, le Verbe s’incarne en moi sitôt que
je l’accueille véritablement et ainsi si nous avons en main le « glaive de l’Esprit », alors la Parole de Dieu
prendra vie en nous et l’Esprit Saint pourra faire de nous des Saints, c’est-à-dire nous habiter et nous