3- Le choix initial d’un verger traditionnel, et d’un type d’agriculture.
En tant que futurs cidriculteurs, vous avez dû faire des choix dès le montage du projet quant au mode de
production. Les questions principales ont été :
Quel type de verger cidricole implanter : arbres basses tiges en haute densité, conduits
intensivement ? Ou bien verger constitué de hautes tiges, en basse densité et gérés extensivement ?
Pour quel type d’agriculture opter : conventionnel, biologique, durable … ?
Deux systèmes de production cohabitent, le pré verger associé à une conduite des arbres en haute tige (branches
charpentières insérées sur le tronc entre 1,8 et 2,2 m au-dessus du sol) et le verger spécialisé dans lequel les arbres sont
principalement des basses tiges.
Les prés vergers qui associent généralement pâture et production de fruits se sont fortement développés au XIXème
siècle et, malgré une importante régression au cours des cinquante dernières années, se sont maintenus de façon
significative dans cette région. Les arbres sont conduits en dôme et écartés d'au moins 8 m les uns des autres, le sol est
systématiquement enherbé. La densité de plantation des prés-vergers est comprise entre 70 et 180 arbres/ha. L'âge des
arbres est variable puisqu’ils sont continuellement renouvelés.
Les vergers spécialisés basse tige se sont développés entre les années 80 et 90. Ils sont constitués par des rangées
homogènes d’arbres comportant un arbre tous les 2 à 3 m et espacées entre elles d'environ 5 m. Leur densité de
plantation est comprise entre 400 et 650 arbres/ha. Le rendement des prés vergers est limité à 20t/ha, celui des vergers
"basse-tiges" à 30t/ha.
Document 1 : Deux systèmes de plantations possibles. Extrait du site de l’INAO
(Institut National de l’origine et de la qualité), fiche des cidres AOC Pays d’Auge.
Document 2 : Comparaison des cahiers des charges de trois agricultures différentes.
Les indications correspondent à la culture du blé, plante annuelle,
mais sont transposables en grande partie au pommier. 1 : dans les limites de la réglementation.
Modifié, d’après AUBERT C. et FLECHET G. (2008), Quelle agriculture pour quelle alimentation ? Editions Milan – Terre sauvage.
Document 3 : La lutte biologique, une approche prometteuse.
L’exemple le plus classique est celui de la coccinelle, insatiable prédateur de pucerons
Réseau agriculture durable
Agriculture conventionnelle
Engrais minéraux
solubles
Interdiction de tous les
engrais minéraux solubles.
Pas plus de 100 kg d’azote
/ hectare / an.
Tous autorisés sans limitation
de quantité 1.
Pesticides :
insecticides et
fongicides
Interdiction de toutes les
molécules de synthèse.
Un seul traitement
fongicide par an autorisé.
Interdiction de tous les
insecticides.
Tous autorisés 1 sans limitation
du nombre de traitements.
Désherbants
(= herbicides)
Employés aux 2/3 de la
dose autorisée par la
réglementation.
La lutte biologique est une alternative aux insecticides chimiques
qui s'avère prometteuse pour lutter contre les ravageurs du
pommier. Elle consiste à utiliser des auxiliaires de lutte
(prédateurs, parasitoïdes, virus, champignons, bactéries) pour
lutter contre les populations d'insectes nuisibles. Différents
moyens peuvent être préconisés : l'introduction d'agents de lutte
biologique dans le milieu ou l'aménagement de l'habitat pour
favoriser le recrutement et la conservation de la faune auxiliaire
bénéfique.