Les Araméens sont une population nomade qui a occupé le territoire de la Mésopotamie et de la
Syrie pendant l’âge du Fer I et II, ou bien au début du I millénaire av. J.-C.
Les origines de cette population sont peu claires ; on trouve la première mention des Araméens dans
les annales du souverain assyrien, Tiglatphalasar I (1115-1077 av. J.-C.), qui les appelle Ahlamû-
Araméens (Armaya ?) et contre lesquels il remporte plusieurs victoires au-delà de l’Euphrate.
La première question qu’on s’est posée était celle d’établir une définition de l’ « ethnie araméenne »
et d’identifier des éléments qui la caractérisent. La question de la définition d’une ethnie araméenne
a été le fil conducteur de ce travail de recherche et le nœud à défaire dans le débat compliqué entre
anthropologie et archéologie.
La définition d’une « ethnie » et des ses composants est le point principal d’où on doit partir pour
l’étude d’une population, même si il est extrêmement difficile appliquer un étiquette « ethnique » à
la fois pour les peuples du passé et pour ceux du présent.
En effet, il est difficile d’établir quels traits de la culture matérielle sont assez signifiants pour
pouvoir être en eux-mêmes des « marqueurs culturels » d’une population.
Pour le travail de recherche, je suis partie d’une possible définition d’«Araméens», fondée sur
l’unité linguistique, même si K. L. Younger dit : «The very désignation Aramaeans masks the fact
they were not a unified group, except in general terms of language. But even in this, their diversity
is reflected in the various dialects in the earliest old Aramaic Inscriptions »; pour cette raison, il faut
rechercher d’autres caractéristiques bien définies permettant d’ identifier une unité culturelle
ethnique, sur la base d’une comparaison avec les populations voisines, avec lesquelles les Araméens
ont établi des contacts, en particulier, la population israélite.
L’histoire des Araméens et l’enquête sur leur origine a été, à partir du début du xxe siècle, le sujet de
plusieurs livres qui parlent de la formation des premiers États en Syrie et Mésopotamie aux ixe-viiie
siècles av. J.-C. et de différents aspects de la langue et de la société. On peut citer l’œuvre de S.
Schieffer, Die Aramäer : Historisch-geographische Untersuchungen, Leipzig 1911, qui constitue la
première étude globale sur les Araméens en utilisant le matériel historique et les sources
épigraphiques connus jusqu’à cette époque, et celle de A. Dupont-Sommer, Les Araméens, Paris
1949, qui a été la seule monographie sur le sujet pour plusieurs années.
En 1987, H. Sader a publié Les États araméens de Syrie depuis leur fondation jusqu’à leur
transformation en provinces assyriennes, Wiesbaden 1987, où elle analyse chaque État araméen, en
prenant en considération les inscriptions araméennes et les annales assyriennes.
À la suite des nouvelles découvertes archéologiques et épigraphiques, parmi lesquelles on peut citer
les frontails en bronze de Samos (1988) et l’œillère d’Érétrie, sur lesquels on trouve la mention de
Ḥazael, et la stèle de Tel Dan, trouvée en 1993-1994, une nouvelle œuvre de reconstruction