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E.
 MIÈGE 
Il n'en reste pas moins que
 celle-ci
 est indiscutable et qu'elle 
est imputable à tous les éléments qui caractérisent
 l'altitude
 : 
sécheresse de
 l'air,
 pression, ionisation et richesse en produits 
azotés,
 froid,
 alternance de températures extrêmes, vents, 
durée et intensité de la lumière, rayons ultra-violets et
 cos-
miques,
 humidité et
 nature
 du sol
 pédologique,
 créé lui-même 
par ce climat, auxquels on peut ajouter l'absence ou la réduc-
tion des
 parasites
 (Pucerons, Urédospores...) ou la présence 
de
 certains organismes (Champignons symbiotiques,
 myco-
rhizes...),
 qui sont sous les mêmes influences. 
Sous
 l'action
 complexe
 de ce milieu
 très
 spécial, il
 s'établit 
entre
 lui et les plantes qui y vivent ou y sont transportées 
un système particulier et nouveau d'échanges qui, s'il est 
compatible
 avec la vie, peut se
 traduire
 par certains carac-
tères physiologiques, puis morphologiques, par une
 modifica-
tion plus ou moins profonde des constituants protoplasmiques 
et, par suite, de la composition chimique des végétaux. La 
plupart des variations peuvent ne constituer aucun avantage 
pour
 les individus qui les subissent et n'intervenir en rien dans 
leur évolution, mais elles n'en existent pas moins ; et il ne 
semble
 pas impossible (bien que nos propres essais ne l'aient 
pas constaté) qu'elles persistent pendant un temps,
 très
 court 
du point de vue
 biologique,
 mais suffisant du point de vue 
agricole
 et
 économique,
 pour présenter un réel
 intérêt
 pra-
tique. 
Il convient
 donc,
 semble-t-il, d'envisager cette influence de 
l'altitude
 séparément et sous ces deux aspects, voisins mais 
cependant différents : physiologique et
 écologique,
 ce der-
nier,
 comme
 nous l'avons signalé, comportant un
 concept 
utilitaire
 et
 économique. 
Personnellement, nous ne pensons pas que
 l'altitude
 soit 
normalement capable de créer des espèces nouvelles, lin-
néennes ou jordaniennes, ni qu'elle puisse jouer un rôle dans 
l'évolution
 végétale, mais nous sommes persuadé, par contre, 
qu'elle
 confère aux végétaux des propriétés et des caractères 
spéciaux,
 non héréditaires sans doute, mais susceptibles, tou-
tefois
 et dans certains cas au moins, de persister pendant une 
ou
 plusieurs générations, caractères peut-être sans aucune