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COMMUNIQUÉ DE PRESSE REGIONAL I RENNES I 18 juillet 2014
Des micro-organismes à 2 km de profondeur sous
les océans
Les limites du vivant sous le plancher océanique ont été une nouvelle fois repoussées. Une
équipe européenne composée notamment de chercheurs du Laboratoire de microbiologie
des environnements extrêmes (LM2E) de l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM) et
du laboratoire Ecosystèmes, biodiversité, évolution de Rennes (ECOBIO) de l’Observatoire
des sciences de l’univers de Rennes (OSUR) vient en effet d’identifier des bactéries et des
champignons microscopiques à des profondeurs records de 1 922 et de 1 740 mètres sous
le bassin de Canterbury, au large de la Nouvelle-Zélande.
Le navire foreur Joides Resolution (©LM2E)
Les sédiments des fonds océaniques sont peuplés d’un bestiaire insoupçonné de microorganismes marins : des archées (organismes unicellulaires sans noyau), des bactéries et mêmes
des eucaryotes (organismes avec noyau)… Leur nombre est estimé à 290 000
000 000 000 000 000 000 000 000 ! Et ce, uniquement pour des profondeurs comprises entre 0 et
500 mètres. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs franco-allemande vient d’établir un nouveau
record en réalisant un forage de 1 922 m de long sous le plancher océanique du bassin de
Canterbury, au large de l’île Sud de la Nouvelle-Zélande, et en y trouvant de nombreuses espèces.
«On ne s’attendait pas à trouver des traces de vie à de telles profondeurs sous le fond des océans,
surtout pas des champignons microscopiques», avoue Karine Alain, microbiologiste au Laboratoire
de microbiologie des environnements extrêmes de Brest.
Grâce à des techniques sophistiquées d’extraction et d’analyse d’ADN, les chercheurs ont réussi à
identifier des représentants des trois grandes divisions du vivant : des archées, des bactéries
thermophiles adeptes de la fermentation – très semblables aux bacilles et aux coques du milieu
terrestre mais de plus petite taille – et aussi des microeucaryotes comme des champignons.
«Avec les analyses d’ADN réalisées, nous ne pouvons pas savoir s’il s’agit d’ADN fossile, de
fragments d’ADN d’organismes vivants ou bien ceux d’organismes en dormance, précise Karine
Alain. Par contre, nous avons réussi à isoler et à cultiver certaines bactéries et certains
champignons microscopiques issus de nos échantillons, ce qui est une première à ces
profondeurs». La vie persisterait donc à des profondeurs de 2 km sous le plancher océanique, là
où les températures frôlent les 100°C et les pressions les 50 MPa.
Théoriquement, les microorganismes pourraient même vivre jusqu’à des profondeurs de 4 ou 5 km
sous les océans pour les environnements les plus cléments. Une frontière indispensable à
connaître pour évaluer au plus juste le volume de la biosphère présente dans les sédiments marins
mais aussi l’impact des microorganismes sur la composition des océans et de l’atmosphère.
Bibliographie
Microorganisms persist at record depths in the subseafloor of the Canterbury Basin publié
dans The ISME Journal le 24 juin 2014 par Ciobanu, M.-C., Burgaud, G., Dufresne, A., Breuker, A.,
Redou, V., Ben Maamar, S., Gaboyer, F., Vandenabeele-Trambouze, O., Lipp, J.S., Schippers, A.,
Vandenkoornhuyse, P., Barbier, G., Jebbar, M., Godfroy, A. & Alain, K.
Contacts
Chercheuse CNRS l Karine Alain l T 02 98 49 87 04 l [email protected]
Communication IUEM l Cécile Nassalang l T 02 98 49 86 37 l [email protected]
Communication OSUR l Alain-Hervé Le Gall l T 02 23 23 60 75 l [email protected]
Communication UBO l Muriel Keromnes l T 02 98 01 79 59 l [email protected]
Communication Université de Rennes 1 l Julien Le Bonheur l T 02 23 23 53 38 l [email protected]
Communication CNRS l Valérie Deborde l T 02 99 28 68 81 l [email protected]
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