COMPTES RENDUS 2013
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Ce dispositif est mis en place pour la description des verbes à l’aide de
quatre niveaux de description∞∞:
a) un niveau morpho-phonologique qui comprend, outre l’entrée, la trans-
cription phonétique et l’auxiliaire∞∞;
b) un niveau syntaxique qui indique les différentes constructions du verbe
par l’indication de la suite catégorielle des compléments∞∞;
c) un niveau lexical et stylistique comportant des exemples munis de l’indi-
cation du niveau de langue∞∞;
d) un niveau sémantique notant les synonymes et proposant des paraphrases
explicatives.
Du point de vue de la nomenclature, le livre décrit environ 2500 verbes
de la langue courante. Compte tenu de ce que ces verbes sont d’une fré-
quence élevée, on peut estimer qu’ils rendent compte d’une assez grande
surface d’un texte de la langue générale. On peut juste observer que certains
d’entre eux sont d’un emploi moins courant (glapir, rallonger le vin d’eau,
tête qui porte contre le mur, porter un employé absent, téter [sa] pipe, le
vent et le pluie giflent mes jambes [fouetter, cingler], cingler un cheval d’un
bon coup de fouet). On notera aussi des emplois récents et propres au lan-
gage des jeunes comme∞∞: ce spectacle, ça déchire et, inversement, des
emplois plus littéraires∞∞: circonvenir le juge par de faux témoignages, cir-
convenir l’électorat par de vaines promesses. Mais dans l’ensemble le tri
semble judicieux et utile. L’indication des synonymes se fait quelquefois en
boucle∞∞: ainsi zézayer est défini par le verbe zozoter et inversement zozoter
l’est par zézayer.
On peut se poser aussi la question de l’ordre des emplois pour les verbes
polysémiques. En général, on part des constructions les plus courtes, calculées
en termes de séquences catégorielles, SN + V, V + SN, V entre SN, V + SN
pour SN, (s.v. choisir). L’ordre ne repose donc pas sur la fréquence mais sur
la complexité des structures grammaticales. Cette procédure pose le pro-
blème de la délimitation des suites les plus longues. Ainsi le verbe cheminer
entre dans deux constructions jugées différentes∞∞: cheminer depuis trois
jours et cheminer le long de la rivière. En fait, il s’agit du même emploi,
comme on peut le voir dans l’exemple suivant∞∞: cheminer le long de la rivière
depuis trois jours.
L’arrière-plan théorique est la grammaire structurale selon laquelle le
sens d’un mot, et surtout d’un verbe, dépend de la construction où il figure.
Cela exclut que les mots puissent être étudiés indépendamment de la phrase
où ils figurent. Le parti pris pédagogique et le souci de s’adresser à des non-
spécialistes expliquent que cet ouvrage n’ait pas recours à des outils théo-
riques généralement admis dans la recherche actuelle. Le souci didactique et
la clarté des constructions sur la base des séquences catégorielles justifient
sans doute que le sujet soit souvent omis, comme, par exemple, dans le
cas du verbe garder, où la suite V + SN + en N ne porte pas d’indication de
sujet, — garder un accusé en prison, mais le lecteur supplée facilement à