Commentaire diapositive : au-delà de la notion de communauté et de population, dont les
querelles d’écoles sont maintenant dépassées, c'est celle de système et d'intégration (Poore
1964) qui ponctue actuellement les débats en sciences de la végétation (approche systémique).
Chaque communauté constitue une unité fonctionnelle - avec ses propriétés et
caractéristiques propres qui représentent davantage que la somme des propriétés
individuelles des espèces - et présente des propriétés émergentes d'organisation spatio-
temporelle. Eugen Odum a développé le concept d’ « ecosystem ecology », et son livre
« Fundamentals of ecology », publié en 1953 avec son frère Howard Odum, fut le premier
ouvrage dans cette discipline.
Dans l'organisation des espèces végétales en communautés et dans leur interdépendance avec
le milieu, Larcher (1980) distingue 3 niveaux d'intégration à l'échelle de la station:
1. Plantes individuelles d'une espèce, ou populations, et leur milieu: prépondérance de la
dépendance abiotique des plantes tant que le milieu est suffisamment ouvert (p. ex.
communauté pionnière et affinité d'une plante pour un sol acide).
2. Phytocénoses avec leur milieu: avec l’évolution et la fermeture du milieu, en plus de
la dépendance des plantes vis-à-vis du milieu abiotique et des interactions entre elles
(p. ex. concurrence, parasitisme, commensalisme, mutualisme, allélopathie), des effets
“ feed-back ” sur le milieu interviennent (régulation biologique du milieu, p. ex.
ombrage d'un arbre sur le sol et effet des litières sur la pédogenèse).
3. Biocénoses et leur milieu: dans un écosystème complet, avec tous ses organismes et
ses interactions, des relations et fonctions globales deviennent effectives (régulation de
flux d'énergie, d'éléments et d'organismes, p. ex. réseau trophique avec producteurs,
consommateurs et décomposeurs).
Figure: la figure montre l’emboîtement des structures paysagères. Des propriétés
fonctionnelles apparaissent à chaque niveau d’intégration, par exemple, au niveau de la
catena: mésoclimat de la vallée qui permet à l'épicéa d'être concurrentiel face au feuillus; au
niveau de la tesela: immigration de diaspores (graines) depuis les milieux davantage boisés
vers les zones plus ouvertes; au niveau de la phytocénose: synusies des refus ou buissons qui
permettent la survie des plantules d'épicéas (facilitation).