UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE, d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE 2013-2014 UNIVERSITE DE NANTES L’artère auriculaire postérieure Par Ruiz François LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. O. HAMEL Enseignants : Pr. R. ROBERT Pr. O. ARMSTRONG Pr. A. HAMEL Dr. S. PLOTEAU Référents : Pr. A. HAMEL Dr. P. Perrot Laboratoire : S. LAGIER Y. BLIN UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE, d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE 2013-2014 UNIVERSITE DE NANTES L’artère auriculaire postérieure Par Ruiz François LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. O. HAMEL Enseignants : Pr. R. ROBERT Pr. O. ARMSTRONG Pr. A. HAMEL Dr. S. PLOTEAU Référents : Pr. A. HAMEL Dr. P. Perrot Laboratoire : S. LAGIER Y. BLIN Je remercie Monsieur le Professeur O. HAMEL et le docteur P. PERROT pour m’avoir fourni ce sujet ô combien intéressant et pour leur disponibilité. Je remercie Monsieur le Professeur A. HAMEL pour m’avoir fait aimer l’anatomie. Je remercie S. LAGIER et Y. BLIN pour leurs conseils, leur bonne humeur et le temps qu’ils ont pu m’accorder. SOMMAIRE I- INTRODUCTION II- RAPPELS ANATOMIQUES 1234- L’artère carotide externe La région parotidienne L’artère auriculaire postérieure L’oreille externe III- MATERIEL ET METHODE 1- Matériel a- Pièces anatomiques b- Instruments 2- Méthode IV- RESULTATS 1- Origine de l’artère auriculaire postérieure 2- Les branches à destinées musculaires a- Muscle digastrique b- Muscle sterno-cléido-mastoïdien 3- L’artère stylo-mastoïdienne 4- Les branches auriculaires 5- Les muscles peauciers de l’oreille a- Le muscle peaucier supérieur de l’oreille b- Le muscle peaucier postérieur de l’oreille 6- Les branches participantes à la vascularisation du scalp V- DISCUSSION ET CONCLUSION I. INTRODUCTION L’artère auriculaire postérieure est une des branches collatérales de l’artère carotide externe. Elle joue un rôle important dans la vascularisation de la région auriculaire et en particulier celle de l’oreille externe, du scalp mais aussi des muscles peauciers de l’oreille. L’artère auriculaire postérieure participe aussi à la vascularisation de la région parotidienne dans sa portion proximale. Ce travail a pour but d’étudier les différents territoires de l’artère auriculaire postérieure afin de mieux comprendre son importance dans le massif cranio-facial et en particulier au niveau de la région parotidienne et rétro-auriculaire. II. RAPPELS ANATOMIQUES 1- L’artère carotide externe Artère auriculaire postérieure Artère temporale superficielle Artère occipitale Muscle stylohyoïdien Muscle sternocléidomastoïdien Artère carotide externe Muscle digastrique (ventre postérieur) Muscle splénius du cou Crânial Artère carotide commune Dorsal L’artère carotide externe est la branche de bifurcation antéro-interne de la carotide commune. Tandis que la carotide interne , qui va vasculariser la région encéphalique, traverse le cou sans donner de branches, la carotide externe, dont le territoire cervico-facial est très étendu, s’épuise avant d’arriver à la base du crâne. L’artère carotide externe est l’artère du cou, de la face et de la dure-mère (via l’artère méningée moyenne branche de l’artère maxillaire). L’artère carotide externe est à son origine antérieure et interne par rapport à la carotide interne, puis elle se dirige en haut et en dehors. Croisant la face antérieure, puis externe, de la carotide interne, elle chemine verticalement dans la gouttière carotidienne. Au niveau de l’angle de la mâchoire, elle traverse les muscles du bouquet de Riolan (muscle stylo-hyoïdien, muscle stylo-glosse, et muscle stylopharyngien). Elle passe ensuite dans la région sous parotidienne antérieure, en pénétrant la parotide, dans laquelle elle se termine en se divisant en ses deux branches terminales, la temporale superficielle et la maxillaire. Son origine est plutôt basse que haute. Dans la majorité des cas, elle naît au niveau du bord supérieur du cartilage thyroïde, c’est à dire à environ 1 cm au-dessous de la grande corne de l’os hyoïde ; son origine correspond à l’apophyse transverse de la quatrième vertèbre cervicale. La longueur de la carotide externe est variable en fonction de la longueur du cou et les niveaux de son origine et de sa terminaison. Elle varie en moyenne de 7 à 8 cm. 2- La région parotidienne Nerf auriculaire postérieur Artère temporale superficielle Artère auriculaire postérieure Muscle stylohyoïdien Muscle digastrique (coupé) Artère carotide externe Artère occipitale Crânial Veine jugulaire interne Dorsal L’artère carotide externe pénètre dans la région parotidienne en traversant le rideau stylien, dans un orifice entre le ligament stylo-hyoïdien qui est médial et le muscle stylo-hyoïdien qui est latéral où elle se met en rapport avec la glande parotide. Elle se creuse tout d’abord une gouttière à la face profonde de la parotide, puis elle s’enfonce dans la glande à l’union de son tiers inférieur et de ses deux tiers supérieurs. Elle se dirige verticalement vers le bord postérieur du col du condyle mandibulaire en devenant de plus en plus superficielle. Enfin elle se divise dans l’épaisseur de la parotide en ses deux branches terminales, maxillaire et temporale superficielle. Elle forme, lors de sa pénétration dans la parotide, le pédicule profond inférieur de la glande. Sa section au cours de l’exérèse chirurgicale de la parotide est un moment délicat. A son entrée dans la parotide, l’artère carotide externe fournit une branche collatérale : l’artère auriculaire postérieure. L’artère carotide externe est le plus profond des organes intra-parotidiens. Elle est en rapport étroit avec le réseau veineux et le plan nerveux. Le réseau veineux est situé immédiatement en dehors de la carotide externe et de ses branches intra-parotidiennes. Il est constitué de la veine jugulaire externe. La veine jugulaire externe est formée par les veines temporo-maxillaire et auriculaire postérieure Le plan nerveux est représenté par le nerf facial, le nerf auriculo-temporal et le rameau parotidien de la branche auriculaire du plexus cervical superficiel. Au sein de la région parotidienne, l’artère carotide externe donne naissance à six branches collatérales : la thyroïdienne supérieure, la linguale, la faciale, la pharyngienne ascendante, l’occipitale et l’auriculaire postérieure. Toutes ces branches, sauf la dernière, naissent du tronc artériel cervical. Les trois premières sont antérieures. La pharyngienne ascendante est la plus profonde de toute ses branches et se dirige en dedans. Tandis que l’occipitale et l’auriculaire postérieure se dirigent en postérieure. L’artère auriculaire naît audessus de l’artère occipitale. 3- L’artère auriculaire postérieure Branche supérieure Hélix Tragus Anthélix Antitragus Branches auriculaires Artère auriculaire postérieure Crânial Branche mastoïdienne Ventral L’artère auriculaire postérieure nait à la face postérieure de la carotide externe, audessus de l’artère occipitale et à une distance de l’origine de cette artère qui varie de quelques millimètres à deux centimètres (Livini). Dans le cas d’origine basse, elle se détache de la carotide externe lorsqu’elle passe en dessous le ventre postérieur du muscle digastrique. Dans le cas d’origine haute, elle se détache de l’artère carotide externe en pleine parotide. Comme nous le verrons plus tard, elle peut former un tronc commun avec l’artère occipitale. Oblique en haut, en arrière et en dehors, l’artère auriculaire postérieure passe en avant du muscle stylo-mastoïdien. Elle chemine en haut sur le bord médial du muscle sterno-cléido-mastoïdien, puis passe en pré-mastoïdien puis le long du sillon rétro-auriculaire jusque dans la région temporale où elle pourra s’anastomoser avec les branches de l’artère temporale superficielle et les branches de l’artère occipitale. L’artère auriculaire possède des branches collatérales, qui sont les rameaux parotidiens, les rameaux musculaires (muscle digastrique, muscle sterno-cléidomastoïdien et les muscles peauciers de l’oreille) et l’artère stylo-mastoïdienne. Ses branches terminales sont la branche auriculaire ou antérieure, destinée au pavillon de l’oreille, qui monte le long de l’angle cranio-auriculaire. Son autre branche terminale est plus postérieure, elle est dite mastoïdienne. Elle se ramifie dans les parties molles de la région molle mastoïdienne et s’anastomose avec des branches de l’occipitale et de l’artère temporale superficielle. 4- L’oreille externe L’oreille externe est composée de deux segments : le pavillon et le conduit auditif externe. Le pavillon de l’oreille est une lame cutanée cartilagineuse ovalaire, dont la petite extrémité inférieure charnue constitue le lobule de l’auricule. Il est situé en arrière de l’articulation temporo-mandibulaire et de la région parotidienne et en avant du processus mastoïde. Le pavillon possède une face latérale. La partie moyenne de la face latérale présente une excavation profonde, la conque au fond de laquelle s’ouvre le méat acoustique externe. La périphérie supéro-postérieure est cernée par un repli de bordure, l’hélix. Entre la conque et l’hélix saille l’anthélix. Le pavillon possède aussi une face médiale. Elle comprend une partie libre et une partie adhérente qui sont séparées par le sillon rétro-auriculaire. Le conduit auditif externe est un canal ostéo-cartilagineux qui s’ouvre dans la conque par le pore acoustique externe et qui est obstrué en dedans par la membrane tympanique. III. Matériel et Méthode 1- Matériel a- Pièces anatomiques -Une pièce anatomique prélevée chez un sujet formolé de sexe féminin âgé de 87 ans et 8 mois -Une pièce anatomique prélevée chez un sujet frais de sexe féminin âgé de 89 et 8 mois Les pièces anatomiques ont été disséquées en C4. Les dissections ont été réalisées de façon bilatérale chez le sujet frais. Seule l’hémiface gauche a été disséquée chez le sujet formolé. b- Instruments . Porte-lame et lames de 23 et 15 . Pince de dissection . Pince de dissection microchirurgicale . Ciseaux à disséquer . Pince Kocher . Pince à clamper . Ecarteur . Fraiseuse . Matériel d’injection de latex . Latex néoprène 671, coloré en rouge . Acide acétique 2- Méthode Le protocole d’injection a été réalisé sur le sujet frais. Incision d’environ 2 cm du bras en médial en dessous du biceps brachial au milieu du bras. Dissection des plans sous-cutanés jusqu’à l’artère brachiale après son repérage. Incision de la paroi antérieure de l’artère brachiale, et introduction du cathéter dans l’artère brachiale. Ligature de l’artère brachiale sur le cathéter. Ligature de l’aorte en aval et en amont du tronc brachio-céphalique, de la subclavière gauche et de la carotide commune gauche. Injection du latex néoprène 671 (environ 100 cc). Injection de l’acide acétique (catalyseur). Conservation de la pièce en chambre froide dans un bain de formol à 30%. Dissection 1 : Réalisation d’un grand volet cutané de forme semi ovalaire autour de l’auricule, exposant les régions rétro-auriculaire, parotidienne, temporale et jugale. Dissection de la région parotidienne avec exérèse de la parotide, en respectant au maximum le nerf facial et ses branches ainsi que les différentes branches sousjacentes de l’artère carotide externe. Dissection du muscle digastrique et du muscle sterno-cléido-mastoïdien pour mettre en évidence l’artère auriculaire postérieure et son rapport avec l’artère occipitale. Dissection au contact des vaisseaux de la région parotidienne et des régions susjacentes jusqu’aux limites de l’incision. Dissection du pavillon de l’oreille pour montrer les branches collatérales de l’artère carotide externe. Fraise de la mastoïde en regard du foramen stylo-mastoïdien pour étudier le trajet de l’artère stylo-mastoïdienne et son rapport avec le nerf facial. Dissection 2 : Réalisation d’un grand volet cutané de forme semi-ovalaire autour de l’auricule, exposant les régions rétro-auriculaire, parotidienne, temporale et jugale. Exérèse des tissus adipeux de la région temporale et dissection des branches terminales de l’artère auriculaire postérieure au niveau de la région temporale. Dissection du pavillon de l’oreille et de ses vaisseaux. Dissection du lobule de l’oreille ainsi que dissection de l’artère auriculaire antérieure Dissection de la région parotidienne comme dans la première dissection mais conservation du muscle digastrique. Dissection 3 : Réalisation d’un petit volet cutané de forme rectangulaire s’étendant de la région parotidienne jusqu’au dessus du lobule de l’oreille. Dissection du lobule de l’oreille et des branches de l’artère auriculaire postérieure. Exérèse de la parotide, et dissection des premières branches de l’artère auriculaire postérieure après dissection du muscle digastrique et du muscle sterno-cléidomastoïdien. IV. Résultats 1- Origine de l’artère auriculaire postérieure L’artère auriculaire postérieure est une des branches collatérales de l’artère carotide externe, elle nait à sa face postérieure. Cependant comme nous pouvons le voir sur la photo n°2, son origine est soumise à certaines variations. L’artère auriculaire postérieure peut aussi avoir comme origine l’artère occipitale. En fonction de son origine, elle ne présentera pas les mêmes rapports anatomiques. Lorsque son origine est issue de la carotide externe, elle passera au-dessus du muscle digastrique et en avant du muscle stylo mastoïdien. Elle chemine ensuite le long du bord médial du muscle digastrique puis elle passe au dessus du tronc commun du nerf facial. L’artère auriculaire postérieure va ensuite remonter le long de l’incisure formée par le processus mastoïde et l’angle postérieur du pavillon de l’oreille externe. Lorsque l’artère auriculaire postérieure naît de l’artère occipitale, son origine est plus basse. Elle passe sous le muscle digastrique avec l’artère occipitale. Sur la photo n°1, le muscle digastrique a été récliné pour la mettre en valeur. Son trajet est ensuite similaire au trajet de l’artère précédemment décrit. Elle passe au-dessus du muscle stylo-mastoïdien et du tronc du nerf facial, pour ensuite sillonner le long du bord médial du processus mastoïde. Crânial Dorsal Photo n°1 : origine de l’artère auriculaire postérieure naissant de l’artère carotide externe Artère auriculaire postérieure Nerf facial Muscle digastrique (ventre postérieur) Artère carotide externe Crânial Ventral Photo n°2 : origine de l’artère auriculaire postérieure naissant de l’artère occipitale Muscle masséter Artère auriculaire antérieure Nerf facial Artère occipitale Artère carotide externe Nerf accessoire 2- Les branches à destinée musculaire de l’artère auriculaire postérieure a- Muscle digastrique Quelques millimètres après sa naissance, l’artère auriculaire postérieure abandonne une branche à destination du muscle digastrique. Ce rameau naît du bord latéral de l’artère. Il a un trajet plus ou moins complexe et direct comme nous pouvons le voir sur les photos n°3 et n°4. Sur la photo n°3, le rameau artériel digastrique est court et a un trajet direct. Il vascularise le quart supérieur du muscle digastrique au niveau de son insertion proximale sur le processus mastoïde. Sur la photo n°4, le rameau artériel digastrique est plus complexe. En effet, il naît d’un tronc commun avec l’artère stylo-mastoïdienne, elle naît en dehors de l’artère stylo-mastoïdienne. Cette branche est plus longue que la précédente disséquée et a un trajet concave vers le dehors. La zone qu’il vascularise intéresse aussi la partie proximale du muscle digastrique. Artère auriculaire postérieure Muscle splenius capitis Branche digastrique Nerf facial Artère carotide externe Crânial Muscle digastrique (ventre postérieur) Ventral Photo n°3 : vue de profil droit, branche de l’artère auriculaire postérieure participant à la vascularisation du muscle digastrique Crânial Ventral Artère auriculaire postérieure Artère carotide externe Branche digastrique Muscle digastrique (ventre postérieur) Photo n°4 : vue de profil gauche, branche de l’artère auriculaire postérieure participant à la vascularisation du muscle digastrique b- Muscle sterno-cléido-mastoïdien Les rameaux à destination du muscle sterno-cléido-mastoïdien sont issus d’une des branches terminales de l’artère auriculaire postérieure : la branche mastoïdienne. La vascularisation de ce muscle peut aussi être issue directement de l’artère auriculaire postérieure via une branche dite directe. La branche mastoïdienne assure la vascularisation des parties molles mastoïdienne et rétro auriculaire comme par exemple le scalp. Elle passe au-dessus de l’insertion proximale du muscle sterno-cléido-mastoïdien et laisse différents rameaux pour ce dernier. La branche directe naît en dessous de la branche mastoïdienne, elle remonte sur la paroi médiale du muscle pour ensuite venir s’anastomoser avec les branches mastoïdiennes. Ce réseau artériel assure ainsi la vascularisation de la partie proximale du muscle. Cette vascularisation est aussi supplémentée par l’artère occipitale qui passe en dessous du muscle sterno-cléido-mastoïdien. Artère auriculaire postérieure Branche mastoïdienne Nerf facial Crânial Muscle sternocléido-mastoïdien Dorsal Photo n°5 : vue de profil droit, rameaux mastoïdiens donnant des branches musculaires aux SCM Crânial Artère auriculaire postérieure Ventral Branche mastoïdienne Artère occipitale Photo n°6 : vue de profil gauche, rameaux mastoïdiens donnant des branches musculaires aux SCM Muscle sterno-cléidomastoïdien 3- L’artère stylo-mastoïdienne L’artère stylo-mastoïdienne est une des branches collatérales de l’artère auriculaire postérieure. Son origine est profonde, elle est la branche la plus profonde de l’artère auriculaire postérieure. Elle naît à sa face latérale, au-dessus de la branche digastrique et en dessous de la branche mastoïdienne. Elle accompagne le trajet du nerf facial en direction du foramen mastoïdien. L’artère stylo-mastoïdienne participe à la vascularisation du nerf VII notamment à sa sortie du foramen stylo-mastoïdien comme nous pouvons le voir sur la photo n°9, elle abandonne ainsi de nombreuses branches. Ses rapports avec le nerf sont très étroits, sa dissection peut ainsi facilement le léser. Artère stylomastoïdienne Processus mastoïdien Nerf facial Artère auriculaire postérieure Branche digastrique Artère carotide externe Crânial Ventral Photo n°7 : vue de profil droit, origine de l’artère stylo-mastoïdienne Artère occipitale Crânial Ventral Photo n°8 : vue de profil droit, artère stylo-mastoïdienne et son rapport avec le nerf facial après le fraisage de la mastoïde Muscle masséter Artère auriculaire postérieure Tronc du nerf facial Artère stylomastoïdienne Artère occipitale Crânial Ventral Photo n°9 : La vascularisation du nerf facial par l’artère auriculaire postérieure Tronc commun du nerf facial Branche faciale de l’AAP Artère carotide externe Artère auriculaire postérieure 4- Les muscles peauciers de l’oreille Il existe 3 muscles peauciers de l’oreille : l’antérieur, le supérieur et le postérieur. Ces trois muscles possèdent tous une insertion fixe et une insertion mobile. L’artère auriculaire postérieure assure la vascularisation des muscles supérieur et postérieur. a- Le muscle peaucier supérieur de l’oreille Le muscle peaucier supérieur s’insère au-dessus du bord supéro-postérieur de la conque de l’oreille dans la fosse de l’hélix (insertion mobile) et sur la galéa aponévrotique (insertion fixe). Ses fibres sont radiées et forment un éventail à direction craniâle et légèrement postérieure autour du bord supérieur libre de l’oreille. Sa vascularisation est assurée par la branche terminale de l’artère auriculaire postérieure qui naît juste après la branche auriculaire supérieure. Cette branche terminale passe au-dessus du muscle peaucier supérieur et abandonne des rameaux artériels à la partie proximale du muscle au niveau de son tendon. Elle se divise ensuite en deux branches, une antérieure et une postérieure. La branche antérieure s’anastomose avec l’artère temporale supérieure. La branche postérieure s’anastomose avec l’artère occipitale. Crânial Dorsal Photo n°10 : Le muscle peaucier supérieur de l’oreille et sa vascularisation Anastomose entre l’ATS et l’AAP Muscle peaucier supérieur de l’oreille Artère temporale superficielle (ATS) Branche supérieure de l’artère auriculaire postérieure (AAP) b- Le muscle peaucier postérieur de l’oreille Le muscle peaucier postérieur de l’oreille est situé dans la région mastoïdienne en arrière du pavillon de l’oreille. Ses fibres sont radiées. Il est formé de deux faisceaux : un supérieur et un inférieur. Leurs insertions fixes se font sur le processus mastoïde et sur le fascia du muscle sterno-cléido-mastoïdien. Leurs insertions mobiles se font sur la convexité postérieure de la conque de l’oreille. Branche supérieure de l’AAP Anastomose des branches auriculaires de l’AAP Muscle peaucier postérieur de l’oreille (faisceau supérieur) Muscle peaucier postérieur de l’oreille (faisceau inférieur) Artère auriculaire postérieure Crânial Médial Photo n°11 : Le muscle peaucier postérieur de l’oreille La vascularisation du muscle peaucier postérieur est assurée par deux branches collatérales supérieure et inférieure qui naissent directement de l’artère auriculaire postérieure à sa face postérieure en regard de la branche lobulaire. Ces deux branches sont visibles après avoir réséqué les deux faisceaux du muscle peaucier postérieur. Branches vascularisant le muscle peaucier postérieur Crânial Médial Photo n°12 : Vascularisation du muscle peaucier postérieur de l’oreille 5- Les branches participant à la vascularisation du scalp Le territoire de vascularisation de l’artère auriculaire postérieure est situé en arrière de l’oreille entre l’artère occipitale en arrière et l’artère temporale superficielle en avant. Dans ce territoire, elle va assurer la vascularisation du scalp grâce à ses branches terminales. La branche mastoïdienne donne des branches pour le muscle sterno-cléidomastoïdien mais elle peut donner aussi des branches plus craniâles destinées au scalp de la région mastoïdienne qui vont ensuite pouvoir s’anastomoser avec des branches de l’artère occipitale. La branche auriculaire, après avoir donnée sa branche auriculaire supérieure (si elle est présente), donne naissance à une branche supérieure comme nous l’avons vu précédemment. Cette branche assure la vascularisation du muscle peaucier supérieur mais abandonne aussi de nombreuses branches qui sont destinées à la vascularisation du scalp. La vascularisation du scalp du territoire auriculaire postérieur est supplémentée par l’artère occipitale et l’artère temporale superficielle grâce aux anastomoses entre les différents nerfs. Ceci permet une vascularisation complète du scalp de cette région. Anastomose entre l’ATS et l’AAP Artère temporale superficielle Anastomose entre l’AO et l’AAP Artère auriculaire postérieure Artère occipitale Crânial Dorsal Photo n°13 : Les anastomoses de la branche supérieure terminale de l’artère auriculaire postérieure 6- Les branches auriculaires de l’artère auriculaire postérieure La branche auriculaire est une des deux branches terminales de l’artère auriculaire postérieure. Elle circule après être passée au-dessus du processus mastoïde dans la gouttière formée par l’angle postérieur de l’auricule. Elle abandonne ainsi des branches à différentes hauteurs en fonction de la zone à vasculariser. Même si le nombre de branches est soumis à des variations anatomiques, on en retrouve la plupart du temps trois : une inférieure dite lobulaire, une moyenne et une supérieure. La branche lobulaire est la première à se détacher, elle chemine sur le bord inférieur et postérieur de la conque en direction du lobule de l’oreille. Elle peut assurer en totalité la vascularisation du lobule comme sur la photo n°14. En effet, ici le lobule est vascularisé grâce à deux branches lobulaires issues de l’artère auriculaire postérieure. Cependant le lobule peut aussi être vascularisé en partie par une branche de l’artère auriculaire antérieure issue de l’artère temporale superficielle. Sur la photo n°13, l’artère auriculaire postérieure donne une branche lobulaire qui est destinée à la partie supérieure du lobule, tandis que l’artère auriculaire antérieure, qui chemine depuis le tragus jusqu’au lobule en passant en dessous de ce dernier puis à sa face postérieure, est destinée à la partie inférieure du lobule. La branche auriculaire moyenne se détache à mi-chemin entre le bord inférieur du lobule et le bord supérieur de l’hélix. Cette branche peut être unique mais aussi double comme sur la photo n°13. Les branches auriculaires moyennes assurent la partie moyenne de la vascularisation du pavillon postérieur de l’oreille. Elles commencent à la base postérieure de l’oreille puis sillonnent le long de la conque jusqu’au bord libre distal médial de l’oreille et au bord inférieur de l’hélix. De plus, l’artère auriculaire postérieure donne une branche auriculaire perforante moyenne au niveau de la conque communiquant avec l’artère auriculaire antérieure. La branche auriculaire supérieure est la dernière branche auriculaire. Elle passe en avant du ligament pavillonnaire postéro-supérieur, puis continue jusqu’au bord supérieur libre de l’oreille au niveau de l’hélix. Toutes les branches auriculaires de l‘artère auriculaire postérieure mais aussi de l’artère temporale superficielle communiquent via des anastomoses. Nous pouvons voir sur la photo n°14 une anastomose entre la branche lobulaire de l’auriculaire postérieure et la branche lobulaire de l’auriculaire antérieure. La photo n°13 permet de mettre en évidence des anastomoses entre les branches inférieure et moyenne, et des anastomoses entre les branches moyennes et supérieure. Crânial Médial Photo n°13 : Les branches auriculaires de l’artère auriculaire postérieure Branche auriculaire supérieure de l’AAP Branches auriculaires moyennes de l’AAP Branche lobulaire de l’AAP Anastomose des branches auriculaires de l’AAP Branche perforante de la conque Anastomose des branches auriculaires et lobulaires de l’AAP Anastomose lobulaire entre l’ATS et l’AAP Branche lobulaire de l’AAP Branche lobulaire de l’ATS Artère auriculaire postérieure Crânial Médial Photo n°14 : La vascularisation du lobule de l’oreille et ses variations Anastomose des branches auriculaires et lobulaires de l’AAP Branche lobulaire de l’AAP Crânial Latéral Tronc lobulaire commun de l’AAP Branche lobulaire inférieure de l’AAP Photo n°15 : La vascularisation du lobule de l’oreille et ses variations Crânial Dorsal Photo n°16 : Vue globale du trajet de l’artère auriculaire gauche V. Discussion et Conclusion L’étude de l’artère auriculaire postérieure nécessite un travail minutieux pour permettre l’analyse de ses territoires et de ses branches collatérales et terminales qui les vacularisent. Ces différentes branches mises en évidence nous permettent de réfléchir sur les applications cliniques associées. L’artère auriculaire postérieure abandonne des branches pour le nerf facial à sa sortie du foramen stylo-mastoïdien. Dans les opérations ayant pour but le recollement des oreilles ou dans les chirurgies parotidiennes, la lésion de l’artère est possible et peut entraîner une paralysie faciale périphérique. L’artère auriculaire postérieure participe à la vascularisation de l’oreille externe mais aussi en partie à la vascularisation de l’oreille moyenne grâce notamment à son artère stylo-mastoïdienne. Une embolisation ou un anévrisme de l’artère auriculaire postérieure causé par un traumatisme ou lors d’une neurochirurgie pourrait être à l’origine de céphalées rétroauriculaires, d’hyperacousie douloureuse et d’une paralysie du VII et du VII bis. Quelques rares cas ont été décrits dans la littérature. L’artère auriculaire postérieure peut être utilisée dans la réalisation de lambeau cutané pour la reconstruction de perte de substance cutanéo-périchondrale du pavillon de l’oreille ou de l’hélix. Pour conclure, l’artère auriculaire postérieure occupe un rôle important dans la vascularisation du massif cranio-facial. Elle assure la vascularisation des territoires situés entre l’artère occipitale et l’artère temporale superficielle. Situés de la région parotidienne à la région rétro-auriculaire, les territoires qu’elle vascularise sont nombreux et variés. Ainsi, son atteinte lésionnelle peut avoir des conséquences cliniques importantes. REFERENCES 1. Netter FH. 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Ce travail a pour but d’étudier les différents territoires de l’artère auriculaire postérieure afin de mieux comprendre son importance dans le massif facial et en particulier au niveau de la région parotidienne et rétro-auriculaire. MATERIEL ET METHODE Un sujet formolé (une hémiface) a été disséqué et un sujet frais (deux hémifaces) a été injecté puis disséqué. La première dissection consistait à étudier l’origine de l’artère auriculaire postérieure et ses branches collatérales de la région parotidienne. Les deux dernières avaient pour but d’étudier l’artère auriculaire postérieure dans son ensemble et en particulier ses branches terminales. RESULTATS Les dissections ont permis d’étudier le trajet de l’artère auriculaire postérieure de son origine jusqu’à ses branches terminales. De plus, les différentes branches collatérales ont pu être mises en évidence ainsi que leurs rapports anatomiques. CONCLUSION L’artère auriculaire postérieure occupe un rôle important dans la vascularisation du massif cranio-facial. Elle chemine entre les territoires de l’artère occipitale et l’artère temporale superficielle. Situés dans les régions parotidienne et rétro-auriculaire, les territoires qu’elle vascularise sont nombreux et variés. Son atteinte peut avoir des conséquences cliniques importantes.