Séminaire "Sophus Lie" M. L AZARD Théorie des répliques. Critère de Cartan Séminaire "Sophus Lie", tome 1 (1954-1955), exp. no 6, p. 1-9 <http://www.numdam.org/item?id=SSL_1954-1955__1__A9_0> © Séminaire "Sophus Lie" (Secrétariat mathématique, Paris), 1954-1955, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire "Sophus Lie" » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ 6-01 Séminaire ."Sophus LIE" E.N.S.~ 1954/55. Exposé n° 6 THÉORIE DES RÉPLIQUES. CRITÈRE DE CARTAN (Exposé de M. LAZARD, LAZARD, le 14.12.54) 1.- Résultats préliminaires Notations. ~~espace les matrices. caractéristique corps de K sur 0 vectoriel de rang fini K sur dual de ?~ ~r, s produit isomorphes à ~~ paces g 1(m) Si L est tensoriel de surcorps de un espaces X est le et de . s es- endomorphismes de désigne par mL l’espace vectoriel de Lie des K, on obtenu par extension du corps des scalaires morphisme isomorphes, à ° l’algèbre est r de L-endomorphisme L . Si X est réduit à X sur = qui se un sur L K-endo- m~mL . certain nombre de résultats préliminaires sur les endoNous. aurons besoin morphismes X de ~~ qui sont d’ailleurs classiques. Faisons d’abord la remarque que le choix d’un endomorphisme X de m définit une structure de K[x]-module sur et x une indéterminée). (P a par la loi P.ID == Proposition 1. Le bicommutant de A M étant = étant morphismes du aux groupe En effet par M Si f commute me qui commutent à les éléments de A . somme aux M=~ M. donc il existe p(e_) ==e.. (in) X . en implique tous principal A ~ l’ensemble des endoles A-endomorphismes est identique M. et monogènes ai M. (l i n) de sorte que projecteurs E. A. e. (A. f(e.) = A-endomorphisme p et un soûl de p(e ) =0 . Par suite comme f commute à A-endomorphismes est un A-endomorphisme et f commute donc M e de ai ~ ai+1 de la aux un . par le suivant : l’anneau il commute conserve les Les homothéties sont des donc résultat est étant l’idéal A-endomorphismes, f ce directe de sous-modules l’annulateur de . sition sur M est générateurs est forme des polynômes principal, module de type fini un homothéties un anneau X A) . . décompoMais :tel que p : aux homothéties com- est l’homoth.étie de f Proposition g. Si X sur l). est C.Q.F.D. endomorphisme de m bes conditions suivantes portant un sont équivalentes K[x]-module M Le 2) . £1 3) . X 03BB1 e A rapport existe Si L e,s£ semi-simple. polynôme un P sans fgct£uri’, multiple :i tel clôture algèbrique de K , est ,ia XL gue P (X) = 0 est réductible à la forme diagonale. Si l’une de e, e 1 conditions est ces remplie, X est dit semi-simple. 1) @ 2) fl% est somme directe de modules simples [email protected] d’après 1): Soit ù%, e > est un idéal (P ) . P. est irréductible , / 0 . L’annulateur de e.i 1 1 ,1 . sinon soit . P. i Q..R. , Q. i ,e . i = dule dont le rang = f. i / 0 est annulé par donc R. engendre ’ 1 un mo- degré de Ri donc plus petit que le rang de mi sur K . Autrement di-t le module engendré par est contenu da.ns et distinct de (0) et contrairement à l’hypothèse est simple. Si l’on prend des pour P le produit P, i distincts, P(X) 0 et P est sans facteur multiest le sur.K fi%à, i = ple... 2) ** 3) Puisque P est sans facteur multiple, P se décompose da,ns L produit de facteurs linéaires distincts (car K est de caractéristique 0 donc P . (x) avec parf;ait) . P (x) =Ti (x - À . ) , Alors 1 E~ applique = valeur propre B_ Par suite les E~ scalaire dans un 3) ~ 1) -’T~ dans et s’annule sont des Mi Soit ple il faut prouver X $ Un tel E = le sous-espace sur en des vecteurs propres associes à la les vecteurs propres associés à projecteurs deux à deux orthogonaux Donc XL est diagonalisable. et )B. si j ~ X se i . réduit à Ei ML. N qu’il un sous-module de existe Pour montrer que E un est défini par les M. équations de % sur est semi-sim- qui commute à suivantes : ’ . (a) En , m’ > =~n , (b) Em , n’ > = m~ ~ 0 m 6. M n’~ n|~M* m’~?~ ’ X étant commutant à (a) (b) (c) diagonalisable~~ X de sur est sem-simple donc il ~ ~ mais ceci signifie que à coefficients dans K ont une solution dans existe les L un projecteur E’ équations linéaires elles ont donc une C.Q.F.D. solution dans K . Proposition 3. On peut écrire commutant. De plus Z Y et un polynôme f 0 . On va fabriquer des congruences sans 0 prend g0 = facteur i r > et Z. Y par tel que 0 pour satisfaire aux et on Taylor et il suffira pour peut résoudre (B) ~~° Il suffit alors de poser Z (Ar-1) 1~ = Y~ g.(X) ~ 1=0 est divisible facteur a f(X) p~r Y multiple et donc est on r- 1 Z~ = décomposition autre . f (X) Z’ commutent et Y avec Y et = entre eux. premiers w . . X - Z ; comité go = 0 " . 0 . f(Y) (2) et Soit X ==0 f comme est semi-sinpie, [Y’,Z’ ] avec sont trouve alors donc démontré l’existence d’une telle une de satisfaire à la congruence gn f’ et en gn car fn __ On sur entier s’ ;x-- Z et .. En considérant la congruence sans un Y Supposons trouvés est satisfaite. f(P) = Z nilpotent, est annulé X par et multiple par récurrence g. et par la formule de Or Z et _ posons : or étant Y telle décomposition est unique et une Il existe On Z + polynômes en, X . Tout élément annulé des priment par X = Y Z . On a = décomposition. [X,Y’ ] 0 . Alors = [X~Z’] = alors 0 = Y’ donc + Z’ Y’ et . ’ Y la condition + 3) Z = Y’ de la + Z’ donc montre que Y - Y’ Y et = Z’ -.Z Y’ semi-simples commutant, semi-simple. D’autre part Z et Z’ commutent et sont nilpotent.s; et l’on voit sans mal que Z - Z’ est nilpotent. Or on voit facilement qu’il n’y a pas d’endomorphisme non nul qui soit semi-simple et nilpotent. Donc Y Y’ Z Y-Y’ est = Be =P(X) donc, e Z X e=0 tel que e Z~=0 comme ~= 0 ’ , 2.- Théorie des répliQues. représentation linéaire dit au l) de l’expose n° 4 a été -~ X La X dans de comr.e il dans de X -~ X représentation en une prolonge se r,s . est appelé Définition 1 : annulé par r,s a)o Si Proposition 4. X" réplique de est est annule X’ a) . réplique de X’ est répliQue de et X" X X’ répliQue de une X . est répliQue de X est tout à fait clair. Pour démontrer b) n° (exp. n° 4, 1) représentation de (~ dans On Il vu 4 , 1) s’identifie à , identification étant (cf exposé données o~ (~Xr~s) rt ,s~t il faut remarquer que cette de s est b). Si ’ si tout vecteur de X X’ par X’ une réplique de une compatible représentations les avec C.Q.F.D. =~ 1(7~) ~ s’identifie à que 9(X).f étant donnée par la =:Xof-foX. Autrement dit X’ . f 0 . et finalement X’ nôme terne constant. En effet deux sans tant X non P(X) , n’annule nul qu’on peut Mais alors dans étant P aucun P(X) f. X’ commute à X’ = , alors si.f (prop.l) l) , réplique une = ~ =[X,f] f i , ~, , Il y on sont cas vecteur de supposer est Alors choisir plus s on peut à distinguer. a polynôme son minimal Q(x). Q le terme constant par un égal à 1. peut remplacer == 0 donc ’ X.. f dans le bicommutant de X Par suite 1 = a un sans ce donc poly terme cons- terme constante polynôme sans terme ’ constant 2) X X . en .. annule ~0 . Alors donc P(0) =0 vecteur e Xe=0 De est plus est comme évidente: si X’ annule par X Proposition 5-Pour tout couple (r~s) r~s est un réplique polynôme est annulé par que X’ X’ soit X’t ~~s X de or puisque La réciproque X’constant r~s Pr~s (XXr~s ) ~ tout vecteur = r~s sans 0 ’ terne . en r~s ’ . Donc :. réplique de X~ s’exprime P(X)e= S.’e=0 i.e comme un il faut et il suffit que pour polynôme sans terme constant en On démontrer quelques va encore propriétés répliques; des assez élémentaires’ mais essentielles par la suite. Proposition 6. de nilpotent et S~ X , Yr,s , semi-simples . Y (appliquer est et Z , Corollaire : sont respectivement les composantes Z décomposition de la sont respectivement les composantes semi-simple et r,s En effet nilpotent, Z et X de nilpotentes Y ’ r,s = de .En effet == de la X 0 . Enfin = Z Y est l’unicité Z + r,s permet de conclure : sont des répliques de Z Y et X . étant les composantes semi-simple: et nilpotente annulent tout vecteur annulé par X (prop.3) et X respectivement de ] 3) le r,s r,s Enfin étudions l’effet d’une extension du corps do base. Si X’ Proposition 7 : Réciproquement toute ficients dans L D’après . X’ donc est la forme Si un une de répliques de réplique répliQue de XL . est combinaison linéaire à coef- X XL . Réciproquement L X . tout ML de est de indépendants. il est donc annulé . réplique (Y.).. i r, s L-endomorphisme linéairement est annulé. par Mr,s donc si Y . est de est annulé par les une r,s )L)::: p«(XL) L r,s ) tout de vecteur est donc L de X’L X , proposition 5 X’=P(X ) (Y.) X de X . =03A303C9i YLi ~y1(M),03C9i~ Y par les par la réplique répliQue (dans est vecteur de séparément M annulé r,s C.Q.F.D. 3- Le critère de nilpotence. Théorème 1. Pour que X pour toute réplique .X’ Si X est Y’ ailleurs - Soit Y = 0 X’ commute à X XX’ est nilpotent et ~ soit X commute à Tr(Y’X) Tr(XX’) que ’ comme = donc si Y’ Mais alors il faut et il suffit .. ’ X nilpotent, ’de X. nilpotent , Tr(XX’)=0 . Réciproquement de soit =0 Z on a semi-sinple Y Z décomposition de X. Y est une réplique est une réplique de Y , elle est une réplique de X. donc Y’Z est nilpotent et Tr(Y’Z) 0 . Comme par =0 et on est ramené à prouver ceci : Tr(YY’) + la = . tel que Tr(YY~)= 0 pour toute réplique Y’ de Y. Alors Y = 0 proposition 7 En vertu de la ment clos. Soit au ~ de base une peut on bicommutant de S) e*js=f..( {e*i} multiplié l’élément écrit 03BB par + est K algébrique- Y e. = B. e.. de { "! ) ... 03BB ~1 où au cas Y’ appartenant est diagonale par rapport à la base et base de M* duale e. telle que Y ~ e*j1 ... e. e. liniter se - 03BBi ... -03BBi ~s ~1 ~-r Les éléments annulés par que 03A3 )B. A ~K - 03A303BBi tels Y sont donc combinaisons linéaires des r,s 0 . Si toute relation linéaire à coefficients entiers entre les == ~m lieu entre les a que de f.. Y’ alors u. annulent tous ces éléments et Y’ est répli- Y . =0 et Y ~ 0 . Les Supposons alors B engendrent sur le sous corps premier Q de K un espace vectoriel P ~ (0) . Q est le corps des rationnels puisque K est de caractéristique 0 . Si h ~ 0 est une application Q-linéaire de P dans Q , et si lA. h(A.) toute relation entre les B. a lieu entre les h étant Q-linéi et Y’ est réplique de Y . Donc = h(03BBi) aire et des ~ Q rationnels h(B.) =0 h et = 0 on une 0=Tr(YY’)=03A303BBi h(03BBi) . = 03A3 h(B.)S =i0 , mais a 03A3 hde(03B i (h(03B i) on carrés soi~e contrairement à non qu’on ce 4.- Algèbres de Lie algébriques. Définition 2 : une sous-algèbre de Lie entraine oue toute Exemples : C~L est une algèbre algébrique c~t g étant tout idéal dans le centre de C~.si ~ X’ de ne peut être nulle. supposé. a X C.Q.F.D. est dite g~ g1(M) est dans Par suite algébrique si CM . est algébrique. C~.l(~) l’intersection de toutes les Proposition 8. 1) 2) 3) 4) répliQue nuls est dans le corps (j~est .on se sert pour Lemme : Soient ont un (~ l’enveloppe reste un idéal dans algébrique de Ot c~est même idéal algèbres de Lie algébriques contenant qu’on appelle l’enveloppe algébrique de c~~ C~ contenu dans le centre de algèbre dérivée de . - c~t ". démontrer cette proposition du lemme : P et Q deux tels que adX.P ~ sous-espaces Q est une de Q c algèbre algébrique. P . L’ensemble dos m1.1 cjl($3à) dr &#x26;n effet adX £f X1,1 . = , X’1,1t ~p ~adX’Q est un polynôme proposition 8 se démontre alors = la Corollaire : est 01 un Alors si X’ est une réplique terme constant sans sans en mal idéal de g et g/g abélien. est Si A est une algèbre (non nécessairement associative) finie ses Une dérivations forment multiplication " A dans est . chons une de dimension algèbre de Lie algébrique. élément IJu L(A~A , de A) ~ A1,2 1!2 . Cher- X1 Z, ~ autrement dit soit est une dérivation de une . iL donc ’ à équivaut X’1.2 9z~ 4 = ï) = X’ donc X = 0 . ls2 est dérivation de A . une C.R.F.D. Proposition 10. Soit C est nilpotent Et il Cn en (m) . H g~g1 X ~ H . même est de X Q adX adX . Donc si Proposition 9. sur de , est désigne un l’ ensemble facilement l’identité Tr([X,Y]Z) = Tr(X[Y,Z g tels Tout élément de idéal de de tout élément de N ~ des X si g .est ue [fl ; g] algébrique. ]) (utiliser o. et suite Z C. X Tr([X,Y]Z) Tr(BA)) . Donc si X ~ g Y~g e s t un idéa.l de C ;~ , ~°~ ~) - a . : = Si de N algébrique (théorème 1) est 01 donc Dans le général cas N on a est 0 0 N’ réplique pour toute nilpotent. Y ~. , Alors donc est et nilpotent puisque répliques ses C~ . Théorème 2 : Si la forme bilinéaire est = soit Tr(N[X,Y]) = sont dans et Tr (xY) est identiquement nulle sur résoluble. En effet tout X Engel est est nilpotent et nilpotent d’aprés la prop.10. g est Donc d’après résoluble. 5.- Algèbres semi-simples. Critère de Cartan. Définition 3 : Une algèbre de Lie est dite semi-simple si elle ne possède pas d’idês.l de Lie est dite simple si résoluble. Une algèbre est de dimension > 1 et qu’elle n’a d’idéal ’pas trivial. non Il résulte de cette définition que toute Théorème 3 : (Cartan) : 1) est semi-simple et est ’ dégénérée Les 01 bilinéaire une 2) Si la est semi-simple. forme = ~ de ~, d’après la proposition 10. On (théorème 2) fJ (~) est résoluble et Donc est puisque g Réciproquement simple. Soit Oi c. non 0 = ~~~. = est résoluble un Oj,. l=a(n-1)estun Killing non dégénérée et idéal résoluble non nul, n la longueur abélien non nuldeg. Si x,y ~ g adb . adx . adb d’où 0 = = 0 0 et Tr(adx adb) un idéal donc est non g fidèle. dégénérée. non de b donc non 0 es t supposons la forme de fidèle est forment puisque ~’ Tr(x)03B8 (y)) et semi-simple. Tr(adx ady) pour tout a 0 est 03B8 unereprésentation dégénérée. de Killing B(x,y) tels que n E:. algèbre simple alors ~ Lon a par suite = 0 ce qui est ’ absurde. On va procéder Proposition 11. maintenant à l’étude des idéaux d’une Soient l deux g semi-simple t a, algèbre semi-simple. idéaux de fl . Les asser- tions suivantes sont équivalentes : 1) a.L = (0) 2) [a,b] = (0) 3) a et L sont orthogonaux pour la 6-09 forme de Killing. 2) ~3) a si [b~x]~~ ~o ad a o ad b = 0 B(a,b) = 0 donc 3) ~ 1) . identiquement nulle sur l’i’dôal résoluble diaprés le théorème 2. Comme o~ est ser’d.-simple il s’ensuit En effet la forme de donc qui est Il résulte de cette proposition l’orthogonal do a seul à savoir Théorème 4 : algèbre uno et réciproguement. Tout idéal h gi la décomposition de Tout idéal g ayant de Lie possède que la supplémentaire, un minimal h et est on L’unicité de la minimaux de g Corollaire 1 : g Corollaire 3 : c~ =- jt+ ~ sonne directe directe d’a,lgèbres simples des de certains sonne Of. n. 0’) comme g pas au fait que la orthogonal à l’un sont minimaux résulte de suffit donc Il ce de puismon- peut être orthogonal à tous contrairement et déterminés. ne g ne que les des forme y’ , de soit h = g1 . g sont les idéaux C.Q.F.D. g =[g,g] tout idéal 1 de tout idéal [ et directe d’idéaux minimaux. directe d’idéaux minimaux de e:st l’un desgi .Or décomposition donc bien est complétement réductible. [gi,gj]= (0) gi,gi]=gi Corollaire 2 : est somme soigne Donc g n’est (0) non, dégénérée. a h g1 ~ est orthogonal à serait Killing Oi et Killing. il n’est pas abélien donc de dimension > 1 et est les car. car un ,trer qu’un idéal g1 semi-simple idéal de ’1’ h ï) représentation adjointe Soit pour la forme de supplémentaire un est unique. simple sous-idéaux. pas de que tout idéal ~ admet est Un idéal mininal est car est Killing OC~~= (0) . que un [~~]= (0) et ~ ~] == g est preste (0) . Si donc [g,g] = g semi-simple un idéal dans [~~] ~ - ~ ~.~ alors [~~}c o~ .