3eme trimestre 2009 •57
Opportunistes mais pas cupides
était largement régulée via le contrôle de la distribution du crédit par les banques.
La masse totale des nouveaux crédits était fixée une fois par an. L’allocation de cette
masse entre les différents secteurs de l’économie était assurée par le gouvernement
via des institutions spécialisées dans l’agriculture, l’artisanat, l’hôtellerie,le logement,
la pêche,les PME, les coopératives, les exportations, etc. L’allocation des crédits était
administrée – les ministres se réservaient le droit d’annoncer les enveloppes, qui au
congrès des agriculteurs, qui à celui des artisans, etc.
Ce système avait ses avantages :c’était le politique qui orientait les moyens financiers
disponibles vers les secteurs qu’il entendait privilégier.Il avait ses inconvénients :les
critères économiques ne présidaient pas aux arbitrages entre les secteurs ni, nécessai-
rement, au choix des investissements. Autre inconvénient :l’encadrement du crédit
figeait les parts de marchéet supprimait la concurrence entre banques, aux dépens
des emprunteurs.
Dans les années 1980, l’encadrement du crédit est supprimé.La variation du taux de
la Banque centrale devient le principal levier de régulation de la demande de mon-
naie.EnFrance,les circuits de financement spécialisés
sont progressivement banalisés ;la décision d’autoriser
toutes les banquesàdistribuerlelivretAàpartirde
janvier 2009 montre le temps qu’il a fallu pour parcou-
rirlamajeurepartie du chemin. Le financement de
l’économie est le plus largement possible laissé à l’initia-
tive de banques ;lefinancement de la plupart des inves-
tissements dépend de leur rentabilité économique.
La dérégulation ne se traduit pas par une libéralisation
totaledes activitésbancaires, mais parune globalisa-
tion des contraintes qui leur sont imposées. Conscient
de l’importance des risques systémiques liés à la faillite
d’une banque –lesouvenir de celle du Kreditanstalt en 1931 hante encoreles
esprits –, le régulateurassortit l’exercice du métier de banquier d’une exigence de
fonds propres minimums. Le niveau des fonds propres requis est proportionnel aux
risquespris, catégorie de risques par catégorie.Ces risques sont modélisés –on
retrouve l’idée que les risques sont modélisables.
Dernier élément de la mutation des institutions financières :le Glass-Steagall Act,
institué par les États-Unis en 1933 pour distinguer les activités autorisées aux ban-
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