Aide-mémoire – février 2015 Poliomyélite paralytique associée au vaccin (PPAV) et poliovirus dérivé d’une souche vaccinale (PVDV) Le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) est un outil très sûr et très efficace pour vacciner les enfants contre la poliomyélite. Ces 10 dernières années, plus de 10 milliards de doses de VPO ont été administrées à plus de 2,5 milliards d’enfants dans le monde, empêchant plus de 10 millions de cas de poliomyélite sur la période. Bien que cela soit très rare, le VPO peut entraîner l’apparition d’une poliomyélite paralytique associée au vaccin ou d’un poliovirus dérivé d’une souche vaccinale. Il s’agit de phénomènes semblables mais distincts. Poliomyélite paralytique associée au vaccin (PPAV) Le VPO est fabriqué à partir de poliovirus atténués (affaiblis) vivants qui peuvent entraîner environ un cas de poliomyélite paralytique associée au vaccin (PPAV) pour 2,7 millions de doses. La PPAV est causée par la modification génétique, dans l’intestin, de la souche vaccinale atténuée présente à l’origine dans le VPO. Elle est associée à l’administration d’une dose unique de VPO à un enfant ou peut survenir chez un proche contact non vacciné ou non immunisé du vacciné qui excrète le virus muté. Le risque de PPAV varie selon la dose et l’endroit Le risque de PPAV est plus faible encore aux doses suivantes qu’à la première dans les pays industrialisés. En effet, la première dose de VPO stimule l’immunité contre les poliovirus (qu’il s’agisse du poliovirus sauvage ou du poliovirus atténué présent dans le VPO). Dans les pays en voie de développement, le risque de PPAV est plus haut aux doses suivantes qu’à la première. Il n’y a pas de flambées épidémiques associées à la PPAV. Le risque de PPAV, très faible, pèse sur le sujet vacciné sensible ou ses proches contacts. Le virus atténué peut paralyser l’enfant ou ses proches contacts, mais pas se propager en causant d’autres cas de paralysie. Poliovirus dérivé d’une souche vaccinale (PVDV) Un PVDV est une souche de poliovirus très rare issue de la modification génétique de la souche originale contenue dans le VPO. En de très rares occasions, sous certaines conditions, une souche de PVDV peut subir une modification et reprendre une forme susceptible de causer une paralysie chez l’homme et d’acquérir une capacité de circulation prolongée. C’est ce que l’on appelle un PVDV circulant (PVDVc). Poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale (PVDVc) Un PVDVc est associé à une transmission interhumaine prolongée et circule dans l’environnement. Un « PVDVc persistant » désigne un PVDVc qui circule depuis plus de six mois. Les PVDVc sont extrêmement rares. Ces dix dernières années, seules 24 flambées épidémiques de PVDVc sont survenues dans 21 pays entraînant plus de 750 cas de poliomyélite paralytique. Le PVDVc survient lorsque la vaccination systématique ou les activités de vaccination supplémentaires (AVS) ne sont pas correctement menées, laissant une part importante de la population exposée au poliovirus. Une faible couverture vaccinale est un facteur de risque majeur pour l’émergence du PVDVc. Une population complètement vaccinée sera protégée à la fois contre le poliovirus dérivé d’une souche vaccinale et contre le poliovirus sauvage. De nombreux mois s’écoulent avant l’apparition du PVDVc. Les flambées de PVDVc peuvent devenir endémiques, se propager dans toute communauté sousvaccinée et être importées dans d’autres pays. Le PVDVc peut être arrêté en 2-3 trois tournées d’AVS de qualité menées à grande échelle. La stratégie est la même face aux flambées épidémiques de PVDVc et de poliovirus sauvage : vacciner plusieurs fois par VPO chaque enfant de moins de 5 ans afin d’arrêter la transmission. En raison du risque de PVDVc, le VPO doit être progressivement retiré pour libérer durablement le monde de la poliomyélite. À mesure que les poliovirus sauvages sont éliminés, le VPO devra être retiré progressivement, en commençant par le VPO contenant le type 2 (remplacement du VPO trivalent par le VPO bivalent). Actuellement, la composante de type 2 contenue dans le VPO trivalent est responsable de plus de 90 % de l’ensemble des cas de PVDVc (le VPO bivalent ne contient pas le type 2). Le poliovirus sauvage de type 2 a été éradiqué depuis 1999. 10 milliards de doses de VPO ont protégé 2,5 milliards d’enfants contre la poliomyélite au cours des 10 dernières années Bien que cela soit très rare, le VPO peut entraîner les problèmes suivants : PPAV Cas unique de poliomyélite paralytique survenant généralement après la première dose de VPO et ne présentant pas de risque de propagation PVDV Souche très rare de poliovirus issue d’une modification génétique de la souche contenue à l’origine dans le VPO PVDVc Dans les zones de faible couverture vaccinale, une souche de PVDV peut reprendre une forme susceptible de causer des cas de poliomyélitique paralytique et de provoquer une flambée épidémique. Cette forme est appelée PVDVc.