PARCOURS THÉMATIQUE
NATURE / végéTAl
Partez à la rencontre du monde
végétal à travers douze œuvres
des collections du musée. De
lAntiquité au XXe siècle, au fil des
civilisations, découvrez l’impor-
tance des plantes et fleurs,
inépuisables sources d’inspiration
pour les artistes. Tout au long de
votre visite, retrouvez les œuvres
choisies dans les salles à l’aide
des plans et des vignettes. À
chaque étape, un texte sollicite
votre regard en mettant en valeur
les différents aspects du thème.
Stèle dédiée à OSiriS et leS dieux
d’AbydOS pAr le pOrte-étendArd
du rOi AAkheperOu-men-SOu-iAm
Égypte, Abydos, règne d’Amenhotep II
(vers 1450-1425 avant notre ère), calcaire polychrome
hydrie
Scène de myStèreS éleuSienS
Grèce, Athènes, 2e quart du IVe siècle avant notre ère,
céramique à figures rouges et rehauts de couleurs
Sur cette sle furaire, le lotus apparait sous différents
états : tige, bouton, fleur. Cette plante aquatique est
fréquemment représene dans les scènes figurées
de l’Égypte antique. Symbole de vie et de renaissance,
elle serait même, selon certaines traditions, à lorigine
de la création du monde : c’est sur la première terre
qui émergea de leau qu’un lotus se serait velop.
Le défunt est représen dans le registre surieur,
assis en compagnie de son épouse. Il porte une fleur à
ses narines pour en respirer lodeur suave, promesse
de la vitali retroue dans lau-delà. La beau de la
fleur en fait aussi un ornement servant ici de bandeau
sur la perruque des filles et de lépouse du funt. On
la retrouve également enroulée autour de récipients
pos sous les tables d’offrandes.
Dans l’Égypte ancienne, les deux plantes que l’on nomme
lotus sont en réalides nymphéas : le bleu s’épanouit
aux premières lueurs du jour (Nymphaea caerulea) et le
blanc fleurit la nuit (Nymphaea lotus). C’est à l’arrivée
des Perses en 525 avant notre ère, que le véritable lotus
(Nelumbo lotus) est introduit en Égypte.
Un décor tal se veloppe sur le revers de cette
hydrie, vase destiné à contenir et à verser de l’eau. Le
motif floral principal est la palmette, inspiré des feuilles
du palmier. Des lignes courbes et des volutes soulignent
puis relient les motifs. Ce cor mouvant et foisonnant
soppose au statisme des trois divinis représenes
sur la face. On identifie au centreter,esse
de lagriculture et de la fertilité, assise un sceptre à la
main, sa fille Perphone tenant deux torches allues,
de retour sur terre après six mois passés aux Enfers,
et Dionysos, dieu de la vigne et du vin, installé sur un
rocher. Leur présence dans cette sne évoque le cycle
des saisons, ainsi que la culture de la vigne et du blé.
Les différentes propriétés médicinales des plantes
étaient connues des anciens Grecs. Déméter a par
exemple recours au pavot pour oublier un moment
l’absence de sa fille Perséphone enlee par le Dieu des
enfers Hadès.
1er étAGe
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2
le chriSt Au jArdin deS OlivierS
Rhin supérieur, 1460, tempera sur bois
élément de friSe
Iran, début du XIIIe siècle, céramique à décor de lustre
métallique sur glaçure opacifiée
Dans ce jardin plan d’oliviers, sus, pressentant
sa mort prochaine, est isolé des apôtres endormis
au premier plan. Cette sne du Nouveau Testament
précède larrestation du Christ organie par Judas,
qui arrive accompag de soldats. Selon la tradition
diévale, les taux sont avant tout choisis pour
leur portée symbolique plutôt que représentés de façon
illusionniste. Au pied du rocher, les clochettes blanches
des campanules préfigurent la Passion. À l’arrre-
plan de ce jardin, clos par une barrre trese appelée
plessis, un arbre en fleurs symbolise le printemps et,
par conquent, la fête de Pâques. Au-delà des collines,
des motifstaux décorent un ciel réalisé à la feuille
d’or, symbolisant, au Moyen Âge, la présence du divin.
Avant que la surface ne soit recouverte de feuilles d’or, le
fond a é retravaillé avec des motifs de eurs ou de feuilles
d’acanthes, gravés dans lépaisseur de l’enduit, rappelant
les somptueux tissus de velours brochés du cler.
Sur cet ément architectural, les motifs inspirés de
la flore constituent un fond pour les inscriptions. Dans
les arts de lIslam, ils sontralement éloigs de la
réali botanique, comme sur cet objet il est difficile
d’identifier un tal en particulier, mais l’on en
retrouve ses composantes essentielles. L’enroulement
des tiges organise la composition : feuilles et fleurs
sy accrochent, en écho au mouvement continu et
rythmique des inscriptions calligraphes. Les reflets
talliques cuivrés apportent de la lumière et mettent
en valeur les émaux bleu et blanc, contribuant à créer
une composition dynamique nommée arabesque. Ce
mouvement sans fin, qui sétend au-de de l’espace de
l’objet et du monde visible, rappelle la nature infinie de
la création divine.
Dans les arts de l’Islam, la nature foisonnante symbolise
la vie et évoque le jardin du Paradis auquel aspirent les
musulmans. D’origine perse, puis pasdans la langue
grecque, le mot « Paradis » signifie « espace clos » et
rappelle les luxuriants jardins royaux de lAntiquité.
1er étAGe
3
4
vASe
ÉMILE GALLÉ
1898-1900, verre à deux couches et applications
Unsir de véri botanique transparait sur ce vase de
style Art Nouveau : tails des chatons de noisetier,
des eurs d’anémone et des branches des taux.
Grâce à sa parfaite maîtrise de la matière et à ses
innovations techniques, Émile Gallé donne aussi libre
cours à sa créativité. La couleur lumineuse des chatons
et le fond nacré violacé donnent du relief aux formes
ondoyantes des différents motifs. Chaque couleur se
pare avec subtili de la couleur voisine, offrant une
vision poétique de la nature. La passion d’Émile Gal
pour la flore nt au cours de ses promenades dans la
campagne lorraine. Tout au long de sa vie, il la contemple
et létudie avec la rigueur d’un scientifique. Pour nourrir
sa création et disposer de modèles, il collectionne les
végétaux cultivés dans son jardin et autour de son usine.
Émile Gallé avait fait sculpter sa devise «
Ma racine est
au fond des bois
» sur la porte en chêne de ses ateliers,
associée à des branches et des feuilles de marronnier.
1er étAGe 2e étAGe
5lA liGnée de SAinte Anne
GÉRARD DAVID
1490-1500, huile sur bois
Des rinceaux aux enroulements gracieux occupent
toute la partie surieure de ce tableau à fond d’or.
Comparables aux branches d’un arbre, ils semblent
senraciner dans le trône sur lequel se tiennent sainte
Anne, sa fille Marie et l’enfant Jésus. Des bustes
de personnages apparaissent dans de licates
corolles de fleurs aux extrémis des volutes : il
sagit des descendants de la sainte. Au sommet de la
composition, le motif de la corolle fait place à un nuage
céleste soutenant la Vierge Marie et son enfant. Cet
arbre alogique suit le modèle de larbre de Jessé,
représen dès le XIe siècle et figurant l’ascendance
du Christ, dont le plus illustre ancêtre est le roi David.
La position centrale dAnne moigne ici du regain de
votion envers la sainte autour des années 1500,
époque où cette peinture a été réalie.
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