Professions Santé Infirmier Infirmière N° 54 • avril 2004
doit pas être confondue avec la glo-
mérulonéphrite, qui est une affection
inflammatoire des cellules filtrantes
du rein). Elle se traduit par de la fièvre,
souvent des frissons, une douleur
lombaire unilatérale, et souvent des
envies d’uriner fréquentes et des brû-
lures en urinant. L’examen des urines
montre une infection avec un germe
et du pus (pyurie), et il existe souvent
une bactériémie.
La pyélonéphrite chronique est
définie par la présence d’une cica-
trice du tissu rénal avec une rétrac-
tion de la cavité urinaire adjacente.
Cela correspond à un aspect radio-
logique montrant des reins bosse-
lés avec une déformation des cavi-
tés et une cicatrice du tissu rénal.
Classiquement secondaire à une
infection microbienne chronique
du rein, elle est souvent bilatérale.
La pyélonéphrite chronique sur-
vient le plus souvent chez des
patients ayant des anomalies ana-
tomiques obstructives, des calculs
responsables d’infection chronique
ou un reflux vésico-urétéral.
La prostatite
La prostatite est l’infection de la
prostate par une bactérie. S’il n’y a
pas de rapport entre prostatite et
cancer de la prostate, la prostatite
augmente souvent le taux de PSA
dont le dosage doit être revu
3 mois après l’épisode infectieux
en cas d’augmentation initiale du
taux de PSA. L’infection peut être
aiguë, avec un début souvent bru-
tal, comportant fièvre, frissons,
troubles urinaires, pesanteur et/ou
gêne dans le bas-ventre, douleur
lombaire, sang dans les urines, éja-
culation douloureuse. La notion de
troubles urinaires d’apparition
récente avec fièvre suffit à faire évo-
quer le diagnostic de prostatite. La
prostate est généralement doulou-
reuse au toucher rectal. L’ECBU
montre le plus souvent des germes
(colibacille en général), avec du
pus dans les urines. Les prostatites
sont plus souvent à Chlamydia
chez les patients de moins de
35 ans, et plus souvent à colibacille
chez les patients plus âgés.
L’écho-
graphie vésico-prostatique permet
d’évaluer le volume prostatique et
la vidange vésicale. Éventuellement,
en cas de prostatite récidivante, on
fait une fibros-copie de l’urètre et
de la vessie, ou une urétrographie à
la recherche d’un rétrécissement
urétral.
L’infection récidivante de la pros-
tate est la cause la plus fréquente
d’infection urinaire récidivante chez
l’homme du fait de la réintroduc-
tion du germe dans la vessie à par-
tir des glandes prostatiques infec-
tées. Cette prostatite chronique
peut s’accompagner d’une fièvre
minime ou d’une gêne pelvienne.
Le diagnostic de prostatite ne
repose pas sur une image échogra-
phique. Des calcifications prosta-
tiques visibles en échographie sont
fréquentes, même chez des sujets
normaux, et sont souvent signalées
par les radiologues. Cependant, ces
images sont tout à fait aspéci-
fiques, elles ne constituent en
aucune manière le signe d’une
prostatite évolutive, et ne nécessi-
tent aucun traitement particulier.
Parfois, une hémospermie révèle
l’infection intra-prostatique. La pré-
sence de sang dans le sperme, sou-
vent inquiétante pour le patient, est
généralement le signe d’une infec-
tion et non pas un signe de cancer
de la prostate.
Quant au terme de prostadynie, il
est employé pour une affection qui
a tous les symptômes d’une prosta-
tite, mais sans qu’aucun microbe
ne soit trouvé à l’examen de l’urine
et du sperme non plus aucun glo-
bule blanc. La cause de cette affec-
tion est inconnue et aucun traite-
ment n’est réellement efficace.
Orchite et épididymie
L’épididyme est le canal dans lequel
passent les spermatozoïdes à la
sortie du testicule. L’épididyme se
continue par le canal déférent. Les
infections de l’épididyme et du tes-
ticule sont souvent associées, réali-
sant alors une orchi-épididymite.
Elle peut être aiguë et se traduit par
une augmentation du volume de
l’épididyme, une douleur de la
bourse, avec des troubles urinaires
variables, de la fièvre et la présence
inconstante de germes dans les
urines. Le risque, en l’absence de
traitement, est la sténose de la voie
génitale et l’infertilité.
L’orchite aiguë se traduit par une
augmentation du testicule, une
douleur de la bourse, avec des
troubles urinaires variables, de la
fièvre et la présence inconstante de
germes dans les urines. L’infection
est généralement unilatérale. Chez
l’enfant, toute douleur au niveau
des bourses doit faire évoquer
avant tout une torsion du testicule,
qui nécessite un traitement chirurgi-
cal en urgence. En cas d’infection
urinaire avec fièvre importante,
s’accompagnant de frissons et
d’une altération de l’état général,
une hospitalisation est nécessaire
car un traitement efficace par voie
intraveineuse est recommandé.
Le principe général est de traiter
avant le résultat des prélèvements,
et d’adapter ensuite les antibio-
tiques en fonction du résultat de
l’antibiogramme (étude de la sensi-
bilité des germes). Le traitement
initial intraveineux est poursuivi jus-
qu’à 48 heures après la disparition
de la fièvre. Le relais est ensuite
pris par un traitement par voie orale
qui sera prolongé 3 à 4 semaines. Il
ne faut pas arrêter le traitement
prématurément, même en cas de
disparition des symptômes après
quelques jours, car le risque de
rechute est alors important. Dans
tous les cas, il faut traiter si néces-
saire une éventuelle obstruction,
(montée de sonde urétérale, drai-
nage percutané du rein…).
ALP
>> DOSSIER
NÉPHRO-UROLOGIE 21
Tuberculose urogénitale
La maladie est causée par le
bacille de la tuberculose qui,
après une infection pulmo-
naire initiale, migre vers le rein
et/ou la prostate. La présence
de pus et de bacilles dans la
voie excrétrice entraîne les
symptômes, essentiellement
une irritation vésicale (envies
d'uriner fréquentes, brûlures
en urinant).