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Médaille d’or du CNRS 2011
Jules Hoffmann
Biologiste, spécialiste de l’immunité des insectes
Conférence de presse
22 septembre 2011
DOSSIER DE PRESSE
Contact presse
Elsa Champion l T 01 44 96 43 90 l elsa.champion@cnrs-dir.fr
Invitation presse
Communiqué de presse :
Médaille d’or du CNRS 2011 : Jules Hoffmann, biologiste, pionnier dans
l’étude de l’immunité chez les insectes
Portrait de Jules Hoffmann : Plus de 50 ans de recherches sur les insectes
Curriculum Vitae
L’apport de l’étude des insectes aux sciences du vivant : extrait de l’allocution
prononcée le 19 juin 2007 par Jules Hoffmann à l’Académie des sciences
Le laboratoire CNRS « Réponse immunitaire et développement chez les insectes »
Communiqués de presse :
12 décembre 2001 : « De la drosophile à l’homme : même combat immunitaire »
23 décembre 2003 : « Une drosophile, 13 600 gènes, trois protéines de détection des infections
nécessaires à l’activation de sa réponse immunitaire »
2 janvier 2007 : « Un nouveau mécanisme de détection des infections microbiennes »
Les médaillés d’or du CNRS
Sommaire
www.cnrs.fr
INVITATION PRESSE - ATTENTION : Sous embargo jusqu’au jeudi 22 septembre 2011 à 16h00
Alain Fuchs, président du CNRS,
et Joël Bertrand, directeur général délégué à la science du CNRS,
ont le plaisir de vous convier à une conférence de presse au de présentation du lauréat de la
Médaille d’or du CNRS 2011 :
Jules Hoffmann,
Biologiste, spécialiste de l’immunité des insectes
----------------
Jeudi 22 septembre, à 15H00
CNRS – 3, rue Michel-Ange - Paris 16e
Directeur de recherche émérite au CNRS, Jules Hoffmann a consacré sa carrière à l'endocrinologie et à
l'immunologie des insectes, en particulier à l’étude des réactions antibactériennes et antifongiques de la
drosophile. En montrant la grande conservation des mécanismes de défense innée entre l'insecte et
l'homme, les recherches du laboratoire de Jules Hoffmann ont largement contribué au regain de l'intérêt
des immunologistes pour ce domaine. Ces travaux s’étendent actuellement aux réactions antivirales de la
drosophile et aux défenses antiparasitaires de l'anophèle, vecteur du paludisme.
Président de l’Académie des Sciences en 2007 et 2008, Jules Hoffmann a créé et dirigé le laboratoire du
CNRS « Réponse immunitaire et développement chez les insectes » à Strasbourg jusqu’en 2006 où il
poursuit aujourd’hui ses travaux sur la phylogénèse de la réponse inflammatoire.
Contact
Presse CNRS l Elsa Champion l T. 01 44 96 43 90 l elsa.champion@cnrs-dir.fr
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE NATIONAL I PARIS I 22 SEPTEMBRE 2011
La Médaille d’or du CNRS, plus haute distinction scientifique en France, est décernée cette
année à Jules Hoffmann, biologiste de renommée internationale. Directeur de recherche
émérite au CNRS et professeur à l’Université de Strasbourg, Jules Hoffmann a consacré
ses travaux à l'étude des mécanismes génétiques et moléculaires responsables de
l’immunité innée1 chez les insectes. Ses nombreuses découvertes dans le domaine ont fait
émerger une vision nouvelle des mécanismes de défense que les organismes, des plus
primitifs jusqu’à l’homme, opposent aux agents infectieux. Président de l’Académie des
Sciences en 2007 et 2008, Jules Hoffmann a créé et dirigé le laboratoire CNRS « Réponse
immunitaire et développement chez les insectes » installé à l’Institut de biologie
moléculaire et cellulaire du CNRS à Strasbourg où il poursuit toujours ses travaux avec
ses collaborateurs.
Né au Luxembourg en 1941, Jules Hoffmann a effectué ses études universitaires à Strasbourg où il a
obtenu une thèse de biologie expérimentale. Il entre au CNRS en 1964 puis crée le laboratoire CNRS
"Réponse immunitaire et développement chez les insectes" qu’il a dirigé jusqu’en 2006. Ce laboratoire fait
partie de l'Institut de biologie moléculaire et cellulaire du CNRS dont il a été également directeur de 1994 à
2006.
Au début de sa carrière, Jules Hoffmann s'est intéressé, avec ses collaborateurs, au rôle des hormones
stéroïdes sur le développement et la reproduction des insectes. Menées à l'interface entre la chimie et la
biologie, ses recherches ont porté sur la voie de biosynthèse, le métabolisme et les rôles de l'ecdysone,
l’hormone contrôlant la mue des insectes. Ces travaux ont conduit à la découverte d'un apport maternel
d'ecdysone à l'embryon.
À partir de la fin des années 80, Jules Hoffmann a initié plusieurs séries d’études cruciales faisant de la
drosophile (ou mouche du vinaigre) un modèle de recherche de l’immunité innée1. Avec ses collègues, il
s’est tout particulièrement intéressé aux réponses antibactériennes et antifongiques. Les chercheurs du
laboratoire ont découvert et caractérisé une vingtaine de peptides antimicrobiens chez la drosophile puis
ont analysé l’expression des gènes de ces peptides au cours de la réponse immunitaire. Parmi ces
peptides antimicrobiens, certains sont retrouvés chez les mammifères et on sait aujourd’hui que l’homme
en produit des quantités élevées, notamment au niveau de la peau, du tube digestif et des reins.
1 L’immunité innée est un mécanisme de défense antimicrobien de première ligne, qui s’oppose immédiatement à des agents
microbiens entrés en contact avec un organisme. Dépourvue de la spécificité particulière de l’immunité adaptative et du
phénomène de mémoire à la base de la vaccination, l’immunité innée est présente chez tous les organismes vivants et joue un
rôle indispensable dans l’activation de la réponse adaptative chez les vertébrés.
Médaille d’or du CNRS 2011 : Jules Hoffmann, biologiste,
pionnier dans l’étude de l’immunité chez les insectes
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Découverte remarquable en 1996 : l’équipe de Jules Hoffmann a mis en évidence, à l’aide des outils de
génétique moléculaire, le premier récepteur transmembranaire de l’immunité innée capable d’activer
l’expression de gènes du système immunitaire. Ce récepteur, appelé Toll, avait été identifié initialement en
Allemagne pour son rôle dans le développement embryonnaire de la drosophile.
Les travaux du laboratoire de Jules Hoffmann ont montré que le récepteur Toll est activé en réponse à une
infection fongique (due à un champignon) ou bactérienne (par des bactéries de type Gram-positive). Cette
infection déclenche l’activation d’une cascade de signalisation intracellulaire qui aboutit à l’expression de
gènes codant notamment pour les puissants peptides antimicrobiens qui détruisent les envahisseurs
fongiques ou bactériens. Des chercheurs américains (Charles Janeway à Yale), avec lesquels le groupe
Hoffmann collaborait dans le cadre d’un programme « Human Frontiers in Science », ont recherché des
homologues chez l’homme. Un an plus tard fut établie l’existence d’une famille de récepteurs humains
semblables à ceux initialement découverts dans la réponse antifongique de la drosophile. Baptisés Toll
Like Receptors (TLR), ces récepteurs humains participent à l’activation et à l’amplification de la réponse
immunitaire spécifique, adaptative, qui caractérise les vertébrés.
Les chercheurs du laboratoire de Jules Hoffmann ont découvert l’existence d’une deuxième voie de
réponse immunitaire chez la drosophile répondant essentiellement à des infections par des bactéries de
type Gram-négatif. Cette voie (appelée IMD pour Immune Deficiency) est distincte de celle des récepteurs
Toll/TLR et est proche de la voie du tumor necrosis factor (TNF)2 de l’homme.
En montrant la grande conservation des mécanismes de défense innée entre l'insecte et l'homme, les
travaux initiés par Jules Hoffmann et ses équipes ont conduit à réévaluer le rôle de l’immunité innée chez
les mammifères, participant largement au regain d’intérêt pour ce domaine négligé de l’immunologie. Les
études sur l’immunité chez les insectes ont eu des répercussions importantes et les recherches menées au
laboratoire "Réponse immunitaire et développement chez les insectes" du CNRS s’étendent aujourd’hui
aux réactions antivirales de la drosophile et aux défenses antiparasitaires de l'anophèle, vecteur du
paludisme. De façon plus générale, le modèle drosophile a permis aux biologistes du monde entier de faire
des progrès considérables non seulement en génétique du développement et en immunité innée mais
également dans l’étude de certaines pathologies humaines ou dans la compréhension des phénomènes de
mémoire, de comportement, de sommeil, de nutrition.
Président de l’Académie des sciences française en 2007 et 2008, Jules Hoffmann est également membre
des Académies des sciences des États-Unis, d’Allemagne et de Russie. Il a reçu de nombreux prix
prestigieux comme dernièrement le Prix Rosenstiel pour l’Immunité (2010), le Prix Keyo de Médecine
(2011), le Prix Gairdner 2011 en sciences médicales, et le Prix Shaw 2011 en sciences du vivant et
médecine. Jules Hoffmann est également Chevalier de la Légion d’Honneur.
2 Le TNF (tumor necrosis factor) est une cytokine inflammatoire indispensable à la défense immunitaire contre des pathogènes.
Les cytokines sont des molécules jouant le rôle de médiateur cellulaire.
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