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2000) et réciproquement, des banques modifient leur technologie pour étendre
leurs services aux micro-entrepreneurs (Mawuli Couchoro, 2011 ; Castel et al,
2006 ; Lanha, 2003 ; Christen, 2001). Il existe donc un chevauchement ou une
zone de marché où coexistent les banques et les IMF (Lanha, 2005 ; Diaw &
Keita, 2004). Ce chevauchement s’explique en raison d’une part, de la
concurrence sur le marché bancaire3 (Fall F., 2007 ; Nsabimana, 2004) et, d’autre
part, des performances réalisées par les IMF et les besoins croissants de leur
clientèle4 (Fall F., 2010 ; Mayoukou, 2009 ; Satchivi, 2005).
L’expérience sur les relations entre banques et IMF montrent toutefois que la
nature de ces relations dépend du stade de développement des IMF. Quand le
secteur de la microfinance est encore jeune, les relations entre banques et IMF
sont complémentaires. Par contre, quand le secteur de la microfinance atteint sa
maturité, les relations entre les deux catégories d’institutions deviennent
concurrentielles (Fall F., 2007 ; Nsabimana, 2004 ; Barlet, 2003).
La plupart des études sur l’articulation entre banques et IMF se sont
penchées sur le fondement théorique de la complémentarité entre banques et
IMF en recourant soit aux théories de l’intermédiation financière (Fall F. 2011 ;
2010 ; 2008), ou à celle de l’organisation industrielle (Fall F., 2011 ; Fall F.
2009b), sur la question de l’entrée directe des banques en microfinance par
descente en gamme de clientèle (Fall, 2007 ; Lopez et al, 2003) ou la
problématique de l’intervention des IMF sur le marché bancaire en montant en
gamme de clientèle (Christen, 2001), sur les stratégies d’articulation possibles
entre les deux secteurs afin d’améliorer le financement en faveur des activités
rurales et des micro-entreprises (Moulin et al, 2011 ; Doumbouya, 2008 ;
Nsabimana, 2004) ou en direction des PME (Diagne & Fall F., 2009) ou sur l’état
des relations entre banques et IMF (Moulin et al, 2011 ; Lanha, 2005 ; Lelart,
2000 ; Akpo, 1992 ; Gnansounou, 1989) et les stratégies de positionnement de la
microfinance dans le paysage financier des pays en développement (Mbouombouo
Ndam, 2007 ; Diaw & Keita, 2004 ; Lelart, 2002 ; Akpo, 2001).
Dans cette étude, nous nous interrogeons sur les articulations entre banques
et IMF et leurs effets sur l’intermédiation financière. Comment et en quoi les
articulations entre banques et IMF influent-elles sur l’intermédiation financière ?
Ces articulations peuvent-elles conduire à une amélioration des conditions de
financement des PME ? Si oui, dans quelle mesure ?
Par « intermédiation financière », il faut entendre le processus d’ajustement
des besoins et des capacités de financement par l’intervention d’un agent
spécifique : l’intermédiaire financier (Tartari, 2002).
A notre connaissance, il n’existe pas d’études qui analysent les effets des
articulations entre banques et IMF sur l’intermédiation financière et/ou sur les
conditions d’offre des services des institutions impliquées. Selon Fall F. (2008),
les relations entre banques et IMF, que ce soit sur le plan financier, ou sur
l’échange de technologies ou de savoir-faire constituent un moyen susceptible