Les services d’urgences font face à une augmentation continue de leur activité. Ceci est du
aux changements de comportement des usagers et à l’évolution de l’organisation des soins de ville.
Face à la décision d’hospitaliser un patient, la pratique du praticien libéral est variable. Elle
est pourtant primordiale dans l’organisation du système de soins de premier recours dits "non
programmés". Dans le cadre de leur restructuration entamée depuis 2003 (1), les instances
décisionnelles ont fait une priorité de la coordination et du décloisonnement entre médecine de
ville et médecine hospitalière (2) (3) (4). En tant qu’acteurs de soins primaires, les médecins
généralistes sont les initiateurs de 1,56 millions d’hospitalisations (chiffre estimé) (5), et les services
d’urgences de 2,85 millions d’hospitalisations par an en France (sur 13,3 millions d’hospitalisations
au total) (6). Au vu de leur importante contribution, la façon dont se fait la coopération entre les
médecins de ville et les services hospitaliers conditionne largement la continuité des soins.
Ainsi l’amélioration des filières d’admission à l’hôpital est un enjeu pour :
- les conditions de travail des intervenants de l’hôpital,
- la santé des patients en amont de l’hôpital,
- la maîtrise des coûts.
Nous constatons une grande hétérogénéité des études sur ce sujet. Les auteurs abordent les
dysfonctionnements de l’admission à l’hôpital en soulignant les difficultés qu’ils génèrent dans les
services d’urgences. Ces études sont rarement randomisées (7) (8), et ne s’attachent pas à la
continuité des soins lors de l’admission à l’hôpital (9).
Les études, européennes en particulier, portent sur les conditions d’hospitalisation et la
pertinence du mode d’admission à l’hôpital, en se basant sur les échelles d’évaluation que sont la
CCMU (10) (11), l’AEP (12) ou le GEMSA (13) (annexe 1).
Dans certains cas, le passage par un service d’urgence d’un patient devant être hospitalisé
ne se justifie ni par un motif diagnostique, ni par un motif thérapeutique (14). Cela expliquerait en
partie l’engorgement fréquent de ces services et reflèterait le manque de cohérence dans
l’organisation des soins non programmés ainsi que le manque de communication
interprofessionnelle (15) (16).