un millier à la fois. Pour Leuchter, perfectionner cet instrument de mise à mort
représente son gagne-pain. Leurs Intérêts, concordants, favorisèrent une association
que Leuchter fit payer au prix fort
Qu'on en juge. Si Leuchter accepta cette « périlleuse » mission derrière le « rideau de
fer », ce ne fut pas pour défendre généreusement la « vérité » délétère de Faurisson,
mais motivé par les honoraires élevés qu'il demanda à Zündel et que ce dernier lui
versa. Ainsi Leuchter, accompagné de sa femme faisant fonction de secrétaire, de son
dessinateur industriel, d'un cameraman (ami de Zündel) et d'un interprète polyglotte,
se rendit en Pologne du 25 février au 3 mars 1988. L'expédition coûta à Zündel une
véritable fortune. A Auschwitz-Birkenau et à Majdanek, Leuchter, suivant son
rapport, inspecta les installations qu'il devait expertiser, y procéda à des relevés et y
préleva des échantillons à fin d'analyse. Il rapporte qu'« une bonne partie de la
documentation a été achetée et examinée sur place en Pologne, y compris des copies
des plans originaux des Kremas I, II, III, IV et V » en précisant que ces matériaux
historiques lui ont été fournis « par les fonctionnaires des musées qui se trouvent sur
place » de même que le furent « des copies des plans des Kremas I, II, III, IV et V
obtenues au musée d'Auschwitz ».
La « mission » se devait de prélever, dans les deux camps, des fragments de briques et
de ciment dans les chambres à gaz, dont l'emplacement était facile à déterminer grâce
aux indications des guides des musées et aux plans fournis par leurs archives. A
Majdanek, aucun prélèvement ne fut réalisé. A Auschwitz-Birkenau, trente-deux le
furent. En voici le détail et la localisation suivant la numérotation qui leur fut
attribuée : [au K.G.L. Birkenau :]
- Crématoire Il (dans les ruines de sa Leichenkeller [L-Keller] 1/cave à
cadavres 1) : sept (n° 1 à 7)
- Crématoire III (dans les ruines de sa L-Keller 1) : quatre (n° 8 à 11)
- Zentral Sauna [installation de désinfection] : un de garniture (n° 12)
[arrachée d'un battant de porte d'une des quatre chambres de désinfection à
l'air chaud Topf, ce battant gisant à même le soi dans la partie médiane [III] du
bâtiment, au nord (côté « sale »/Unreine Seite)]
- Crématoire IV (sur l'ensemble des murets reconstruits de la bâtisse) : huit
(n° 13 à 20)
- Crématoire V (sur les murs reconstruits de sa partie ouest) : quatre (n° 21 à
24).
[au Stammlager Auschwitz :]
- Crématoire 1 (dans sa Leichenhalle/morgue) : sept (n° 25 à 31)
[au K.L.G. Birkenau :]
- Installation d'épouillage BW 5a du secteur B.la : un (n° 32) [dans l'ancienne
chambre à gaz d'épouillage au Zyklon-B de l'aile ouest du bâtiment].
Les fragments recueillis (sauf pour le n° 12) consistaient en morceaux de briques
auxquelles adhérait parfois du ciment. Chaque prélèvement effectué était filmé et son
produit placé dans un petit sac plastique noir, scellé ensuite de manière étanche. Dès
que l'équipe fut rentrée aux Etats-Unis, les prélèvements furent remis à un laboratoire
d'Ashland (Massachusetts) afin de déterminer sur chaque échantillon le taux résiduel
de cyanures (sauf pour le 12 dont Leuchter demandait la composition [feutre] et sur
lequel fut pourtant pratiqué un dosage de cyanures). Après épuisement aqueux des