Edp-biologie.fr 29 septembre 2015 Un nouveau biomarqueur pour

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29 septembre 2015
Un nouveau biomarqueur pour prédire les chances de succès d’une FIV
Un biomarqueur, présent dans le sang et le liquide folliculaire, pourrait bientôt permettre de connaître les
chances réelles de donner naissance à un enfant au moment d’une fécondation in vitro, à en croire les
travaux conduits par l’unité 1203 Inserm/Université au CHU de Montpellier.
Les chercheurs ont en effet découvert un marqueur biologique identifiable de manière très peu invasive,
permettant de savoir si une FIV a de bonnes chances d’aboutir ou non. Le résultat de ce test semble
fiable à 88 %. Le Pr Samir Hamamah, responsable de ces travaux, l’utilise depuis 2011 : il a ainsi doublé
les taux de naissances issus de procréation médicalement assistée dans son service.
Histoire de ce marqueur biologique
Tout commence en 2009, quand le Pr Samir Hamamah ne peut plus se satisfaire des 20 % de chances
de conception à l’issue de chaque tentative de conception in vitro. « Des milliers d’embryons sont
éliminés chaque année sur des critères morphologiques qui ne permettent pas de connaître leur viabilité
réelle. Et impossible de rechercher les anomalies chromosomiques chez les embryons en routine,
comme cela se fait dans les pays anglo-saxons : cette pratique est interdite par la loi française. Il fallait
donc partir sur autre chose et trouver un bon marqueur pour réduire le nombre de tentatives se soldant
par des échecs et dont le prix est très élevé pour la collectivité », explique-t-il.
Les chercheurs se tournent alors vers l’ADN libre, de l’ADN issu de cellules dégradées qui se retrouve
dans le sang et les liquides biologiques. Plus sa concentration est importante, plus les cellules de
l’organisme ont été stressées et détruites pour différentes raisons.
Un pronostic fiable à 88 %
Il apparaît que les femmes qui ont un taux élevé d’ADN libre dans leur liquide folliculaire ont souvent une
réserve ovarienne pauvre et des syndromes polykystiques, et ont moins de chance de tomber enceintes.
En outre, chez une même femme, tous les follicules ne sont pas soumis à la même dose de stress au
cours de leur maturation qui conduira à la libération d’un ovocyte. Ainsi, en analysant la concentration
d’ADN libre dans le liquide folliculaire associé à chaque ovocyte prélevé avant une fécondation in vitro,
les chercheurs sont en mesure de sélectionner les ovocytes les plus favorables, et de pronostiquer les
chances de succès de la FIV. « Si l’ovocyte a été exposé à un stress excessif, l’embryon court un très
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grand risque d’évolution pathologique dégénérative, entrainant un échec de grossesse. Nous
déconseillons alors de tenter la FIV », clarifie le Pr Samir Hamamah.
Les chercheurs ont également travaillé à partir de l’ADN libre circulant dans le sang et sont arrivés aux
mêmes conclusions. « Plus le taux est élevé, plus les chances de grossesse sont faibles. » Pour autant,
pas question de démoraliser de futures mamans. « Ce marqueur varie au cours des cycles et indique
qu’il faut décaler la tentative de deux ou trois mois pour tenter d’obtenir des ovocytes de meilleure
qualité », clarifie le professeur.
Séduite par le concept, l’industrie pharmaceutique s’est déjà rapprochée des chercheurs, l’objectif étant
de développer un test permettant aux femmes de choisir le bon cycle à partir d’une simple prise de sang
et de sélectionner les ovocytes les plus favorables au moment de la fécondation.
Source : S Traver et coll. Cell-free DNA in Human Follicular Microenvironment: New Prognostic
Biomarker to Predict in vitro Fertilization Outcomes. PLoS ONE 10(8): e0136172.
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